Laurent de Rome

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Peinture de Carlo Crivelli
Peinture de Carlo Crivelli

Laurent de Rome serait né vers 210 ou 220 à Huesca, au royaume d'Aragon en Espagne. Il est mort martyr sur un gril, en 258 à Rome. On le célèbre le 10 août.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Sa vie

Son père s'appelle Orence (ou Orens dans le Sud-Ouest de la France), et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II.

Sixte II l'établit le premier des sept diacres attachés au service de l'Église romaine. Il avait, en cette qualité, la garde du trésor de l'église et était chargé d'en distribuer les revenus aux pauvres. Avant de mourir, il aurait expédié la coupe utilisée par Jésus-Christ lors de la Cène (le Saint Calice), qui faisait partie de ce trésor, à ses parents, à Huesca. Elle est de nos jours conservée dans la cathédrale de Valence en Espagne.

Laurent dont le plus ardent désir était d'être associé au martyre de saint Sixte, le suivait en versant des larmes et lui disait : « Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Saint pontife, où allez-vous sans votre ministre ? » Saint Sixte lui répondit : « Mon fils, un plus grand combat vous est réservé ; vous me suivrez dans trois jours. »

Le supplice de saint Laurent sur le gril (enluminure du XVe siècle)
Le supplice de saint Laurent sur le gril (enluminure du XVe siècle)

Après l'avoir ainsi consolé, Sixte lui ordonna de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il était dépositaire, dans la crainte qu'elles ne tentassent la cupidité des persécuteurs. Laurent distribua donc aux indigents tout l'argent qu'il avait entre les mains, puis il vendit les vases et les ornements sacrés, et en employa le produit de la même manière.

Cependant le préfet de Rome (selon certaines versions de la légende, il s'agit de Dacien, alors que Voragine dit que c'est Dèce qui a commandé le martyre), informé que l'église possédait des trésors, fit venir Laurent et lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics. Le saint diacre demanda un peu de temps, fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l'Église, que je vous avais promis. » À cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie. Ayant ordonné qu'on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d'abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu.

La légende rapporte qu'il subit son martyr sans plainte, priant pour l'Église de Rome jusqu'à son dernier soupir. A son agonie, on lui prête la citation : « Voici misérable, que tu as rôti un côté, retourne l’autre et mange. »[1].

[modifier] Après sa mort

Sous le règne de Constantin le Grand, on bâtit une église sur le tombeau de saint Laurent (la basilique Saint-Laurent hors les murs, près du cimetière Verano), qui est une des "sept églises" du pèlerinage introduit par saint Philippe Néri et l'un des principaux lieux de pèlerinages romains. À côté de saint Laurent sont ensevelies les reliques du protomartyr, le diacre saint Étienne de Jérusalem.

D'autres églises romaines sont consacrées à Saint Laurent, dont Saint-Laurent-in-Damaso (avec la relique du gril), Saint-Laurent-in-Panisperna (sur le lieu du supplice) ; le Sancta Sanctorum du Latran (chapelle privée des papes) est placé sous le vocable de Saint-Laurent-in-Palatio. L'une des plus belles est la chapelle Nicoline (par Fra Angelico), dans le palais apostolique du Vatican, où le cycle de sa vie et de sa passion est mis en parallèle avec celui de saint Étienne, et enfin la paroisse Saint-Laurent de Yopougon Koute (Côte d'Ivoire)

Saint Laurent, nommé dans le canon de la Messe et dans les litanies, est l'un des plus universellement vénérés. Il est célébré dans une inscription en vers du pape Damase, dans une hymne de Prudence ("Peristephanon" 2) et dans nombre d'œuvres littéraires ou plastiques.

[modifier] Anecdotes

[modifier] Galerie


[modifier] Liens externes

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[modifier] Références

  1. J. De Voragine, La légende dorée, tome 2, Ed. É. Rouveyre, 1902, http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/118.htm