Dimanche

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Le dimanche est traditionnellement considéré comme le premier jour de la semaine, mais il est maintenant souvent considéré comme le dernier. En France notamment, la semaine de travail commence le lundi et les calendriers sont imprimés avec le dimanche à la fin de la semaine. Certains dictionnaires récents le définissent comme le dernier jour de la semaine. Le mot dimanche est issu du latin dies Dominicus, le « jour du Seigneur », « dominicus » signifiant « seigneur ». Selon Le Robert historique de la langue française, "dies Dominicus" est devenu "didominicu", puis, par dissimilation consonantique, "diominicu", et enfin "dimanche". Les autres jours de la semaine sont : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi.

L'étymologie du terme peut être retracée à partir du "Didachè" : "Dies dominicus" est une traduction du grec "Kuriake Heméra". En ce jour, le Christ est célébré dans l'Eucharistie en tant que Seigneur.

La Bible (Gn 2.3) dit que Dieu s'est reposé le 7e jour, jour qui est le sabbat juif correspondant au samedi occidental.

L'Académie française note, dans la neuvième édition de son dictionnaire :

« Traditionnellement, et aujourd'hui encore dans la langue religieuse, premier jour de la semaine (Mt 28.1) qui commémore la résurrection du Christ ; il comportait aussi la prescription du repos. Dans la langue courante, septième et dernier jour de la semaine.»[1]

Le Littré de 1863 indique seulement : "premier jour de la semaine".

Selon l'évêque Ussher, la "date de la création du monde" était située le dimanche 23 octobre 4004 avant J.C.

Les calendriers anglo-saxons sont généralement imprimés avec le Dimanche en premier et certains sites internet continuent cette pratique. Toutefois la tendance générale semble aller vers l'adoption du nouveau système.

Les Romains associaient ce jour au Soleil (dies solis) ; on retrouve encore cette étymologie dans les mots anglais Sunday ou allemand Sonntag.

Un dimanche, par Paul Signac, 1890
Un dimanche, par Paul Signac, 1890

Sommaire

[modifier] La tradition du dimanche chrétien

Le dimanche est le jour où le Christ est ressuscité. D'après la Bible, Jésus meurt sur la croix un vendredi après-midi. Il fut enterré rapidement à cause du Shabbat qui commence dès la tombée de la nuit et pendant lequel il est interdit d'ensevelir les morts et de les couvrir de parfum. Les femmes myrrhophores furent donc obligées d'attendre le dimanche matin, pour procéder aux embaumements et préparations qu'elles n'auraient pas eu le temps de faire le vendredi avant le coucher du soleil. Elles découvrirent alors le tombeau vide.

Chaque dimanche est la célébration de la résurrection du Christ, événement capital sur lequel se fonde la foi chrétienne. C'est pourquoi le dimanche est aussi considéré comme le huitième jour d'une création nouvelle inaugurée par la Résurrection.

Certains chrétiens, les Adventistes du septième jour et les Baptistes du Septième Jour en particulier, célèbrent le Sabbat, c'est à dire le samedi, mémorial de la création divine et jour de culte comme le stipule le Décalogue.

C'est au cours de la journée du dimanche qu'a lieu la principale célébration eucharistique de la semaine dite messe chez les catholiques, cène chez les protestants et liturgie chez les orthodoxes. Chaque catholique doit se rendre à la « messe dominicale ». Pour faciliter cette participation, l'Église romaine a obtenu que le dimanche devienne jour de repos obligatoire, à partir des IVe et Ve siècles à Rome, depuis l'empereur Constantin.

Le Sabbat qui était célébré jusqu'à cette époque par tous les chrétiens, a continué d'être observé parallèlement[2]dans de nombreuses communautés hors de Rome où le dimanche, jour du dieu solaire romain, Mithra (appelé aussi "Seigneur" par ses adorateurs), fut même imposé par la force en le rendant obligatoire sous l'empereur Théodose ; tout culte non catholique fut interdit. Progressivement, il le devint dans tout l'empire romain ( Voir la partie Histoire ).

Chez les catholiques, le dimanche soir est l'occasion d'une autre célébration, appelée "les vêpres", tombée largement en désuétude mais encore pratiquée dans les abbayes et monastères, et dans certains milieux.

Actuellement, le dimanche étant le jour de repos en Occident, beaucoup le considèrent comme le dernier jour de la semaine.

[modifier] Les dimanches particuliers du calendrier chrétien

[modifier] Dans l'usage propre à l'Église latine

  • Dans le catholicisme, l'année liturgique commence un dimanche, le premier dimanche de l'Avent, soit quatre semaines avant Noël (voir "calendrier chrétien").
  • Le cinquième dimanche après Pâques est le dimanche des Rogations.
  • Le huitième dimanche après Pâques est le dimanche de la Trinité.
  • Le premier dimanche du Carême est surnommé le dimanche des Bures.
  • Il n'y a pas de jeûne le dimanche, même en période de Carême. De fait, le temps de Carême (40 jours avant Pâques) se mesure sans tenir compte des dimanches.

[modifier] Dans l'usage propre à l'Église orthodoxe

  • Durant le carême de Noël :
    • Dimanche des ancêtres, dimanche situé de 14 à 20 jours avant Noël.
    • Dimanche de la généalogie, dimanche qui précède Noël.
  • Durant le temps de Noël :
    • Dimanche des proches du Seigneur', dimanche entre Noël et le jour de l'an.
  • Cinq dimanches précédant le Grand Carême :
    • Dimanche de Zachée, 5e dimanche avant le Grand Carême.
    • Dimanche du Pharisien et du Publicain, 4e dimanche avant le Grand Carême.
    • Dimanche du Fils prodigue, 3e dimanche avant le Grand Carême.
    • Dimanche du Jugement dernier, ou dimanche du Carnaval.
    • Dimanche du Pardon, ou dimanche de la Tyrophagie.
  • Sept dimanches du temps pascal et de l'Ascension
    • Dimanche de Pâques, 1er dimanche de Pâques.
    • Dimanche de Thomas, 2e dimanche de Pâques (ou 1er dimanche après Pâques).
    • Dimanche des Myrrhophores, 3e dimanche de Pâques (ou 2e dimanche après Pâques).
    • Dimanche du Paralytique, 4e dimanche de Pâques (ou 3e dimanche après Pâques).
    • Dimanche de la Samaritaine, 5e dimanche de Pâques (ou 4e dimanche après Pâques).
    • Dimanche de l'Aveugle-né, 6e dimanche de Pâques (ou 5e dimanche après Pâques).
    • Dimanche des Pères du concile de Nicée I, dimanche après l'Ascension.
  • Dimanches de la pentecôte
    • Dimanche de la Pentecôte, fête de la Trinité, descente du Saint-Esprit sur les apôtres (50 jours après Pâques).
    • Dimanche de Tous les Saints, 1er dimanche après la Pentecôte.
    • Dimanche de Tous les Saints du lieu, 2e dimanche après la Pentecôte.

[modifier] Histoire du dimanche comme jour de repos

Le dimanche comme jour de repos dans la culture gréco-latine remonte à un décret de l'empereur Constantin Ier, le 7 mars 321: « Au jour vénérable du soleil, que les magistrats et les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés. »

Selon Paul Veyne[3], Constantin utilisa la notion de justitium, bien connue du droit public romain, pour imposer à l'empire encore très majoritairement païen le repos dominical chrétien. Habilement, il décréta un justitium à effet permanent, et devant s'appliquer le jour du soleil, le dies solis. En effet, dans l'astrologie populaire romaine, chaque jour portait le nom d'une planète et comme il n'y en avait que sept (y compris le soleil, car on pensait à l'époque qu'il tournait autour de la terre), ce cycle coïncidait par un heureux hasard avec le rythme de la semaine juive de sept jours.

Du fait que le dies solis soit aussi le jour de la résurrection du Christ, il établissait, par ce décret, une conciliation entre les deux principales religions de Rome et de l'empire : c'était bien dans l'esprit de l'Édit de Milan (313) qui était un véritable édit de tolérance.

Néanmoins, certains chrétiens restèrent fidèles au Sabbat divin. Après les persécutions, les controverses se perpétuèrent entre croyants du même Dieu. Les divergences majeures opposaient ariens et croyants en la divinité du Christ : si le Christ est Seigneur, le jour de sa résurrection est bien un jour du Seigneur. Le jour du Seigneur dans la Bible est le jour de son retour en gloire à la fin de ce monde pour établir son royaume éternel et non un jour de la semaine (1 Th 5.2; Ac 2.20; 2 Pi 3.10; Ap 1.10). Jean fut transporté par l'Esprit en ce jour glorieux comme Paul fut ravi au troisième ciel lors d'une vision (2 Co 12.2).

[modifier] Pendant la Révolution française

En France, le calendrier grégorien fut supprimé, sous la Convention nationale, par une commission spécialisée, pendant le pontificat de Pie VI. La Révolution française mit en place un calendrier républicain, avec des semaines de dix jours. Le dimanche était donc supprimé. Cela posa des problèmes de repos dans les campagnes, puisqu'on n'avait qu'un jour sur dix pour se reposer.

Cela causa aussi des difficultés dans les régions frontalières, pour les échanges économiques.

On instaura le culte de la Raison et de l'Être suprême, ainsi que diverses mesures de déchristianisation. Les églises étaient fermées en France, et transformées en entrepôts, temples de la paix,...

Le calendrier grégorien et le dimanche furent rétablis en 1806.

La France fit ainsi une expérience relativement unique dans l'Histoire des civilisations, de tentative de remplacement du calendrier à sept jours, avec ce qui correspondait au repos dominical.

[modifier] Rétablissement du repos dominical (France)

En 1906, la loi du repos dominical a consacré le dimanche comme jour de repos en France.

[modifier] Les dimanches restés célèbres

[modifier] Divers

[modifier] Notes

  1. Académie française Questions courantes.
  2. Dans l'Épître de Barnabé 15.9 : "Ainsi nous célébrons aussi le huitième jour avec joie, car en celui-ci Jésus ressuscita des morts, et apparut, et monta aux cieux."
  3. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien, Albin Michel, 2007

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « Dimanche » sur le Wiktionnaire.

[modifier] Liens externes


Jours de la semaine

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