Discuter:Critiques du communisme
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[modifier] Pertinence/ neutralité
Bonjour,
À mon avis, cet article, en cours de traduction, pose déjà des problèmes divers.
1-Pour que l'article ait une valeur encyclopédique, il ne doit évidemment pas se limiter à une énumération des critiques du communisme (le nombre de morts, le goulag, la bureaucratie etc.) mais bien distinguer les différents types de critiques et leurs postulats idéologiques ce qui, a part pour le cas des trotskistes, n'est pas fait : la critique du communisme, si elle est faite par Friedrich von Hayek ou Karl Polanyi, n'a pas le même sens. Il serait par exemple intéressant de distinguer les penseurs de "l'école totalitaire" des autres. À l'opposé, les "défenseurs" du communisme doivent être aussi distingués, d'autant plus que certains "critiques" sont aussi "défenseurs" (comme les trotskystes). Une grande partie des régimes communistes, comme l'URSS sous Staline ou la Chine de Mao ne sont aujourd'hui pratiquement plus défendus par personne, mais plusieurs historiens pensent que la critique de ces régimes ne doit pas s'articuler uniquement au travers du prisme de l'idéologie communiste (cf. Robert C. Tucker pour l'URSS). D'autres régimes communistes sont encore défendus dans une plus ou moins grande mesure aujourd'hui, comme la Russie soviétique d'octobre 1917 à la fin de la NEP (voir par ex Jean-Jacques Marie, Pierre Broué, Edward Hallett Carr, Moshe Lewin ou Arno Joseph Mayer) ou dans un contexte différent Cuba.
2-Il réunit critique des régimes communistes et critique théorique du marxisme, ce qui n'est pas le cas dans la wp anglais qui présente deux articles séparés 1 et 2. Ce n'est pas anodin, de nombreux auteurs se sont revendiqués de la pensée de marx sent être liés au régime communiste, voir sans se dire communistes eux mêmes : par exemple en économie l'école de la régulation ou certains post-keynésiens (comme Michał Kalecki ou Joan Robinson).
3-le point de vue trotskyste est mal présenté : « Les trotskistes et autres léninistes estiment que les Etats communistes n'ont pas, après la mort de Lénine, suivi la voie du marxisme, mais de perversions largement infuencées par le stalinisme. » Outre que la phrase est mal construite, les trotskystes ne font pas une séparation aussi nette avant Staline/après Staline (même si cette séparation a une importance). Ils analysent après Trotsky (notamment dans Cours Nouveau, La Révolution trahie ou Défense du marxisme) le processus qui a conduit, dès la guerre, à la bureaucratisation progressive du parti et de l'état et finalement à la victoire du stalinisme. Il serait par ailleurs important de distinguer les critiques "trotskystes" de celles des "communistes libertaires" ou des "anarchistes" qui qualifient l'URSS et d'autres états dits communistes de "capitalismes d'état".
4-Certains passage sont clairement POV. Par exemple : « Le régime léniniste est comptable de l'exécution sommaire de centaines de milliers d'"ennemis de classe", de la création de la Tchéka, d'avoir créé ce qui devint le goulag, et d'une politique de réquisitions alimentaires qui entrainèrent une famine causant de 3 à 10 millions de morts pendant la Révolution russe. [12][13][14][15] Emma Goldman a critiqué Léon Trotsky en raison de son rôle dans la répression de la révolte de Kronstadt et pour avoir ordonné l'incarcération à grande échelle dans des camps ainsi que l'exécution de nombreux opposants, tels que les anarchistes. ».
- Il reste à prouver que des centaines de milliers d'"ennemis de classe" ont été éxécutés sous Lénine quand l'historien britannique Chamberlain chiffre le nombre de victimes de la terreur rouge à 50 000, et que même Richard Pipes, historien conservateur et controversé utilisé en référence ici, rapporte comme plus haute estimation 140.000 victimes (Richard Pipes, La Révolution russe, p.776). Le contexte de la guerre civile n'est même pas mentionné alors que de nombreux historiens en font une des explications principales de la violence des bolcheviques sous Lénine, et du caractère brutal du régime soviétique par la suite. Ce problème se pose aussi pour la Tchéka.
- Il est très contestable, et contesté, que les "camps de concentration" créés par les bolcheviques lors de la guerre civile constituent l'ancêtre du Goulag. Je rappelle ici que dans cette guerre, les premiers belligérants à avoir mis en place des "camps de concentration" (le terme ne désignait pas nécessairement à l'époque le même type de camps que ceux qui marqueront sinistrement par la suite l'histoire du XXeme siècle) ont été les blancs finlandais. D'autres acteurs de la guerre civile ont utilisés des camps pendant cette période, comme la Pologne de Pilsudski ou les troupes françaises du général Niessel.
- Il est encore plus critiquable d'affirmer que la famine de 1920-1921 a été entrainé par les réquisitions des bolcheviques. l'institut du monde slave a par exemple publié il y a quelques années une étude du démographe Serge Adamets, Guerre civile et famine en Russie : le pouvoir bolchevique et la population face à la catastrophe démographique, 1917-1923, en montrant que « l'ampleur des réquisitions apparait très faible en 1918-1919 » et qu' « il est clair que par leur ampleur, les réquisitions ne pouvaient ni amener la famine, ni ruiner l'économie des paysans. Au contraire le marché noir et spéculatif offrait à ces derniers des avantages largement supérieurs aux frais à payer ». Il rappelle aussi que le gouvernement tsariste et le gouvernement provisoire avaient aussi pratiqué les réquisitions, que les famines étaient fréquentes en Russie (1872, 1874, 1883, 1891, 1906, 1909 et 1911) et que la guerre avait ruiné l'économie paysanne. Il montre aussi par ailleurs que la secheresse (les bolcheviqes ne métrisaient pas le temps) et l'embargo imposé par les grandes puissances (notamment européennes) constituent des facteurs d'explication bien plus importants. Enfin une analyse est consacré aux politiques mises en place par le pouvoir bolchevique pour porter secours aux victimes de la famines, politiques volontaristes et sincères malgré leurs ambiguité (notamment du fait de la bureaucratie et de la volonté du régime de réprimer l'Église orthodoxe, encore influente).
Sur des sujets aussi polémiques que le communisme, il faut toujours prendre garde aux sources et penser à formuler d'une façon qui reflète le point de vue (par exemple « Selon Richard Pipes, le régime bolchevique a... »)
Cordialement, --Sol@l 5 août 2007 à 22:55 (CEST)
[modifier] Renommage
Il faudrait renommer le titre en "Critiques du communisme". Dès l'intro d'ailleurs le pluriel est utilisé. Cela permettrait en plus d'harmoniser avec les articles du même type : Critiques du socialisme et Critiques du libéralisme économique. Galoric 27 septembre 2007 à 18:32 (CEST)
- J'interprète le silence comme une approbation, je renomme l'article donc. Galoric - ✉ 11 octobre 2007 à 22:37 (CEST)
[modifier] Passages à intégrer
Je place dans la boîte déroulante ci-dessous des passages extraits de l'article Anticommunisme qui font l'état des critiques envers le communisme comme idéologie et "système" politique, donc qui ont davantage leur place sur cet article. Ces passages permettront certainement de faciliter son recyclage. Galoric - ✉ 30 janvier 2008 à 19:23 (CET)
Selon les « marxistes-léninistes », la partie centrale de la théorie communiste de Karl Marx repose sur le matérialisme historique, une méthodologie pour étudier l'histoire, qui amène à conclure que la société humaine a grandi ou évolué au travers de nombreuses étapes, dues aux contradictions inhérentes de chacune, avec l'implication, dans chaque transition d'une étape à l'autre, du renversement de l'ordre économique et social pré-existant. En utilisant cette méthode, certains marxistes estiment que le capitalisme sera suivi par le socialisme. Ils estiment également que le socialisme sera à son tour suivi par le communisme.
La plupart des anti-communistes rejettent le concept entier de matérialisme historique, ou du moins, ne croient pas que le socialisme et le communisme succèderont au capitalisme et que de toute façon une telle évolution n'est pas souhaitable. Quelques anticommunistes s'interrogent sur comment et pourquoi l'État est supposé laisser la place à une véritable société communiste.
Beaucoup d'avis critiques voient aussi une erreur-clé dans la théorie économique communiste, qui prédit que, dans les sociétés capitalistes, la bourgeoisie accumulera un capital et une richesse toujours grandissante, au moment même ou les classes les plus pauvres deviendront de plus en plus dépendantes de la classe dirigeante. Les anti-communistes, clamant que cet argument est équivalent à l'idée que « les riches deviendront plus riches et les pauvres, plus pauvres », mettent l'accent sur la hausse générale des conditions de vie moyenne dans l'Ouest industrialisé, comme preuve que contrairement à la prédiction de Marx, les riches autant que les pauvres se sont effectivement enrichis.
Les communistes répondent que même durant les périodes de grande prospérité, les riches deviennent riches beaucoup plus vite que les pauvres, et que de telles périodes de prospérité sont tant d'aberrations historiques et sont annihilées par des crises futures de production. Les communistes affirment également que l'Ouest industrialisé profite de façon intense de l'exploitation du Tiers-Monde, que le fossé entre pays capitalistes riches et pauvres s'est élargi de façon impressionnante durant le siècle précédent, et que les pays capitalistes pauvres surpassent en nombre les pays riches, et de loin.
La réponse anti-communiste standard à ce dernier argument souligne des exemples d'anciens pays du Tiers-Monde qui se sont, avec succès, affranchis de la pauvreté durant les récentes décennies sous le système capitaliste, les plus notables étant les Tigres asiatiques. Les anti-communistes citent aussi les nombreux exemples de régimes communistes tiers-mondistes qui échouèrent dans le développement et la croissance économique, et qui, dans de nombreux cas, menèrent leurs peuples à une misère encore plus grande, par exemple le régime de Mengistu en Éthiopie, ou la dynastie communiste de Corée du Nord. Les défenseurs communistes de Mengistu ou de Kim attribuent les défauts de leurs sociétés à l'interventionnisme impérialiste. D'autres communistes, tels que les trotskystes, tout en reconnaissant que l'impérialisme met en danger ces pays, affirment également que l'Éthiopie et la Corée du Nord n'ont jamais été communistes - elles étaient staliniennes -, ce qui signifie qu'elles étaient dirigées par une clique de bureaucrates clamant qu'ils agissaient dans l'intérêt populaire, mais qui en réalité le trahissaient.
L'idée de totalitarisme s'associe à la fois au communisme (ou au stalinisme selon les auteurs), au nazisme et au fascisme, des similitudes étant évidentes entre les actions des trois types de gouvernements. On doit cependant relever le fait que de nombreux communistes, anarchistes, trotskistes, etc., se basent sur ces similitudes pour affirmer que les régimes auto-proclamés communistes ne suivent, en réalité, aucune idée communiste.
[modifier] Communisme « promis » et « pratique »
Les anti-communistes montrent également la différence entre les pratiques réelles des gouvernements communistes, et les promesses annoncées du communisme. Certains soutiennent que si « dans la théorie » le communisme peut être une idée excellente, dans la pratique il est totalement incompatible avec la nature de l'homme.
La vision de la nature humaine habituellement exposée par les anti-communistes est que, tant qu'une société égalitaire pourra être présentée comme idéale, il est impossible de la réaliser dans la pratique. Il est dans la nature humaine d'être motivé par l'intérêt personnel. Si la plupart des chefs communistes ont prétendu travailler pour le bien commun, beaucoup, voire tous, ont été autoritaires et totalitaires.
Les communistes répliquent que la prétendue « nature humaine » était le partage des produits de la chasse ou de la cueillette dans la société primitive, l'esclavage dans la société antique, le servage dans la société féodale et le salariat dans la société capitaliste ; et que la fameuse « nature humaine » n'a jamais été que la réflexion idéalisée des rapports de production dans la tête de la classe dominante. Toutes les classes dominantes ont affirmé que leurs rapports de production étaient éternels, correspondaient à « la nature de l'homme » ; ce qui ne les a pas empêcher d'être renversé chacune à leur tour par une nouvelle classe dominante, avec de nouveaux rapports de production et un nouveau point de vue sur « la nature humaine ». Les communistes considèrent qu'il en sera ainsi pour la bourgeoisie.
[modifier] Communistes au pouvoir
La plupart des critiques contemporaines -et historiques- envers le communisme reposent sur l'action de tous les gouvernements communistes auto-proclamés à travers le monde. Les anti-communistes se sont de tous temps appuyés sur l'histoire des répressions internes menées par les directions communistes pour affirmer que l'idéologie communiste est à ce point contraire à la nature humaine qu'elle ne peut être réalisée qu'à l'aide de manipulations de masses et l'instauration d'États policiers, dans un contexte politique globalement totalitaire et anti-démocratique.
Par exemple, le régime de Joseph Staline a provoqué, par les purges et la famine, des millions de morts civiles, ainsi que l'ont admis les gouvernements soviétiques postérieurs. En Chine, le régime de Mao Zedong est accusé d'effusions de sang encore plus étendues, par la combinaison de destructions économiques et d'expérimentations politiques délirantes (Grand Bond en avant, Révolution culturelle). Le Viêt Nam et la Corée du Nord ont aussi utilisé la répression et les camps de rééducation pour imposer leur ordre.
Les Partis communistes (parfois associés à des partis socialistes de gauche ou des partis ouvriers) qui ont accédé au pouvoir ont systématiquement développé une intolérance rigide envers toute opposition politique. Les pays communistes n'ont quasiment montré aucun signe d'avancée du stade de la dictature du prolétariat au sens de Marx vers l'idéal communiste. Au contraire, les gouvernements communistes ont été accusés de développer une nouvelle classe dirigeante (appelée par les Russes nomenklatura), dotée de pouvoirs et de privilèges supérieurs à ceux dont jouissait la classe dirigeante renversée.
Il faut toutefois remarquer que beaucoup de communistes ne justifient ni ne soutiennent de telles actions répressives. Les trotskystes, par exemple, ont violemment critiqué les politiques menées par l'Union soviétique de Staline ou par les régimes qu'elle a inspirés. Ils qualifient ces nations de « staliniennes » plutôt que communistes, et les désignent sous le terme d'« États ouvriers dégénérés ». Les anti-communistes leur répondent que la répression dans les premières années du régime bolchévique, quoique sans comparaison avec le règne de Staline, était quand même très au-dessus de l'admissible, citant l'exemple de la police secrète de Félix Dzerjinski, qui élimina nombre d'opposants par des exécutions sommaires, et la répression brutale des révoltes de Kronstadt et Tambov. D'après eux, Trotsky pouvait difficilement revendiquer une position morale, par le rôle éminent qu'il jouait lors de ces évènements. Trotsky devait par la suite déclarer que les révoltés de Kronstadt, dont il a dirigé la répression, étaient menées par la petite bourgeoisie de la ville s'appuyant sur des éléments prolétaires, servant ainsi la contre-révolution et les "armées blanches" aux portes du pays dans un article[1].
Les anti-communistes déclarent généralement que l'argument communiste/marxiste selon lequel aucun régime violant les droits de l'homme ne peut être considéré comme « vraiment » communiste est simplement une excuse bien pratique pour rejeter toute responsabilité (une version du sophisme du No true Scotsman). Milton Friedman déclara ainsi en 1975 qu'« une des plus grandes erreurs est de juger une politique sur ses intentions et non sur ses résultats »[2]. Au total, le bilan des régimes communistes est de plusieurs dizaines de millions de morts. Dans la préface polémique du livre noir du communisme, Stéphane Courtois annonce un bilan de 100 millions de morts, chiffre contesté par certains co-auteurs.
[modifier] Performance économique des gouvernements communistes
Les économies de tous les pays communistes sans exception n'ont pas surpassé ceux des nations occidentales. Les défenseurs du communisme peuvent protester en signalant que ces pays étaient loin derrière l'occident dès le départ, et que les gouvernements communistes ont réduit ce retard préexistant. Ils citent souvent Cuba, dont la performance économique a la réputation d'avoir été supérieure à celle des pays voisins. Pendant les années 90, cependant, Cuba a souffert d'une grave crise économique provenant de la perte de ses principaux partenaires commerciaux (surtout l'Union soviétique), et a été forcé de permettre des investissements étrangers dans le marché du tourisme pour son rétablissement. Les critiques du régime de Castro soulèvent le fait que les arrangements marchands cubains-soviétiques de guerre froide était un peu plus élevé qu'une subvention directe au régime, et qu'avant l'ascension de Castro, Cuba était réellement parmi les pays latino-américains les plus riches.
Dans d'autres cas, tels que les nations séparées (Allemagne de l'Ouest et Allemagne de l'Est, et Corée du Nord et Corée du Sud), la partie capitaliste a devancé de loin son vis-à-vis communiste. Dans le cas de l'Allemagne de l'Est, les communistes clament qu'ils ont reçu le plus mauvais côté (raw end of the deal), puisque toute l'industrie traditionnelle et les centres commerciaux s'étendaient dans la partie capitaliste du pays. Mais dans le cas de l'Allemagne, l'Union Soviétique a démonté et ramené des usines en Russie, les réclamant en tant que "réparations". Des conditions semblables ont distingué la Corée du Sud et celle du Nord, avec l'ancienne cicatrice d'une campagne de bombardement américain, menée entre 1950 et 1952, qui a réduit chaque centre industriel au-dessus du trente-huitième parallèle à des ruines informes, alors que le reste était dévasté au même degré. Les anti-communistes citent aussi l'exemple de la Tchécoslovaquie, laquelle était parmi les pays industriels les plus développés du monde et d'un niveau de vie comparable à la Suisse avant la Seconde Guerre mondiale, mais qui est tombée loin derrière les nations occidentales sous le régime communiste.
Le résultat de la politique économique communiste des fermes collectives est souvent désastreux, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'ancienne Union soviétique, de la Chine, et de la Corée du Nord. Ces fermes auraient dû prévenir la famine, par exemple dans l'Union Soviétique au début des années 1930 et en Chine trente ans plus tard.
En général, la critique de l'économie communiste porte sur la pensée que les communistes ignorent les réalités de la vie économique et de la production, appliquant leurs idées sur la manière de faire. Les anticommunistes affirment que ceci mène à la crise économique et à la misère, voyant généralement les anciennes nations communistes comme un exemple prouvant la véracité de leurs vues.
Les communistes répondent[réf. souhaitée] que dans une économie mondialisée, chaque pays devient de plus en plus dépendant de la division internationale du travail. Les reculs des pays communistes s'expliqueraient en grande partie par leur exclusion du marché mondial par les puissances impérialistes, alors que leur développement s'explique par une plus grande ouverture et par la planification rationnelle de l'économie. Selon eux, les autres raisons seraient les guerres, les pillages et les destructions ; par exemple pendant la guerre civile en Russie (réduction de la production industrielle à 3% de celle d'avant guerre), pendant la seconde guerre mondial (plus de 20 millions de morts), pendant la guerre du Viêt Nam (au moins 1,5 millions de morts), etc.
[modifier] Anti-communisme anarchiste
La critique anarchiste du modèle communiste tient plus à un problème de point de vue. Les anarchistes conviennent avec les communistes que le capitalisme est un outil d'oppression injuste et qui doit être détruit, d'une façon ou d'une autre. Les anarchistes disent que de toute façon n'importe quel pouvoir centralisé ou coercitif (opposé à la richesse légitime) est une offense ultime à l'individu. Ainsi les concepts de dictature du prolétariat, propriété de l'État des moyens de production, et autres tendances intrinsèques au marxisme sont des anathèmes pour un anarchiste, que l'état en question soit démocratique ou non. Il existe aussi de fortes tendances anti-anarchistes parmi les marxistes, qui pensent l'anarchisme comme antiscientifique, romantique ou bourgeois.
Les débats entre Mikhaïl Bakounine et Karl Marx sont bien connus. Si la philosophie de Bakounine se fondait essentiellement sur la critique du capitalisme formulée par Marx, leurs idées divergeaient beaucoup sur la question de l'organisation de la société post-capitaliste.
Bakounine vit l'État marxiste simplement comme une autre forme d'oppression : "La question se pose, si le prolétariat dirige, sur qui le fera-t-il ? Ce qui veut dire qu'il y aura un autre prolétariat qui sera subordonné par cette nouvelle domination, ce nouvel État." Il détestait l'idée un parti puissant disant que "quand les gens sont battus avec un bâton, ils ne sont pas plus heureux s'il s'appelle 'le Bâton du Peuple.'"
Les anarchistes se sont tout d'abord réjouis à propos de la révolution de 1917 comme un exemple des travailleurs prenant le pouvoir pour eux-mêmes, et jouèrent vraiment un rôle dans la révolution. Il est devenu évident, cependant, que les communistes et les anarchistes avaient des idées très différentes sur le genre de société qu'ils voulaient bâtir par la suite. L'anarchiste Emma Goldman alla en Russie enthousiaste a propos de la révolution, mais partit amèrement déçu, et commença a écrire son livre Ma désillusion en Russie. L'anarchiste Victor Serge, en réponse a ce sentiment pro-léniniste de la gauche globale, dit, "Très bien, je peux voir les œufs brisés. Maintenant où est votre omelette?"
Les anarchistes citent souvent l'écrasement de la rébellion de Kronstadt, où l'Armée Rouge défit une communauté anarchique embryonnaire, comme un exemple spécifique de la tyrannie qu'ils percevaient dans le gouvernement bolchevique. L'écrasement de l'armée noire de Nestor Makhno dans l'Ukraine était aussi une action spécifiquement controversée des premiers bolcheviques.
Durant la Guerre d'Espagne, un parti pro-soviétique, le PSUC gagna une influence considérable due à la nécessité d'une aide de l'Union Soviétique. Les socialistes, communistes, anarchistes et libéraux du côté républicain se battirent souvent contre les fascistes, mais combattirent également la révolution anarchiste, qui était pourtant membre du front anti-fasciste (mais pour les anarchistes, "La révolution et la guerre étaient inséparables"). L'action la plus dramatique contre les anarchistes et les marxistes anti-staliniens eu lieu en mai 1937, à Barcelone, quand les forces de police conduites par les communistes essayèrent de prendre le grand bâtiment de la Telefónica tenu par la CNT. Les anarchistes élevèrent des barricades et les combats furent particulièrement intenses pendant plusieurs jours. A la suite de ces événements, appelés les journées de mai de Barcelone, les staliniens dirigèrent une répression contre les anarchistes et militants du POUM.
Les sentiments amers entre anarchistes et communistes sont toujours présents aujourd'hui dans certains groupes révolutionnaires. De nombreux conflits et débats se produisent, comme au XIXe siècle entre Marx et Bakounine mais aussi Proudhon. Toutefois les anarchistes et les communistes se retrouvent régulièrement en train de lutter ensemble sur les questions sociales. Précisons que tous les anarchistes ne sont pas anticommunistes et que tous les communistes ne sont pas anti-anarchistes (il existe également des courants idéologiques intermédiaires tels que l'anarcho-communisme ou le marxisme libertaire).