Chinon
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- Pour le vin, voir vignoble de Chinon.
Chinon | |
Pays | France |
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Région | Centre |
Département | Indre-et-Loire |
Arrondissement | de Chinon |
Canton | de Chinon (chef-lieu) |
Code Insee | 37072 |
Code postal | 37500 |
Maire Mandat en cours |
Jean-Pierre Duvergne 12 mai 2006-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes de Rivière-Chinon-Saint-Benoît-la-Forêt |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 27 m (mini) – 112 m (maxi) |
Superficie | 39,02 km² |
Population sans doubles comptes |
8 169 hab. (2005) |
Densité | 209 hab./km² |
Chinon est une commune française, située dans le département d'Indre-et-Loire et la région Centre. C'est l'une des deux sous-préfectures d’Indre-et-Loire (l’autre étant Loches). Ses habitants s’appellent les Chinonais. Chinon est aussi surnommée « La fleur du jardin de la France », le-dit jardin étant la Touraine.
[modifier] Devise
« Petite ville, grand renom.» (depuis le XVe siècle). Certains l'allongent en « Chinon, Chinon, Chinon, petite ville grande renom.»
[modifier] Géographie
Chinon se situe à 47km au sud-ouest de Tours. Construite sur les côteaux de la Vienne, sa vieille ville se retrouve composée de petites rues plutôt en pente, tandis qu'un quartier, « les Hucherolles », plus résidentiel, s'est posé sur un plateau. Le territoire de la commune est très étendu, sa superficie est de 39.02 km². Mis à part le centre ancien, l'habitat est assez dispersé. Chinon est située en bordure d'une vaste forêt allant jusqu'à Azay-le-Rideau, et qui autrefois s'étendait jusqu'au château.
A proximité de Chinon se trouvent les Puys du Chinonais, réserve naturelle inscrite au réseau Natura 2000 et gérée par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Région Centre. Le site abrite des pelouses sèches avec une flore relique, de type méditerranéenne. On note par exemple la présence de figuiers![1]
[modifier] Histoire
[modifier] Premières fortifications du château de Chinon
Dominant la Vienne, le plateau de Chinon finit en éperon, presque à toucher le fleuve. Cet éperon, fortifié dès les Romains, connaît pendant dix siècles une histoire confuse et tragique. En 845, Chinon est pillée par le chef viking Hasting[2].
Trois maîtres dans l'art des fortifications ont surtout laissé leur empreinte sur le château-fort actuel, deux rois d'Angleterre, Henri II et Richard Cœur de Lion, un roi de France, Philippe Auguste. C'est en l'an 1205, après un siège de huit mois, que ce dernier a enlevé la place aux Plantagenêts.
Le 27 août 1321, 160 Juifs accusés d'avoir empoisonné des puits sont brûlés vifs[3].
[modifier] La cour du roi de Bourges (début du XVe siècle)
Avec Charles VII débute une page d'histoire. Le Royaume de France est dans une situation très grave. Henri VI, roi d'Angleterre, se dit aussi « roi de de Bretagne,» Charles VII n'est que le « roi de Bourges » quand, en l'an 1427, il installe sa petite cour à Chinon. L'année suivante, il y réunit les États Généraux des provinces du Centre et du Sud encore soumises à son autorité. Les États dépensent 400 000 livres pour organiser la défense d'Orléans, assiégée par les Bretons.
[modifier] Le divorce de Louis XII (fin du XVe siècle)
Chinon reste le siège de la cour jusqu'en l'an 1450, puis l'abandonne. Toutefois, le château retrouve un éclat fugitif en l'an 1498, quand le roi Louis XII y reçoit le légat du pape, César Borgia, venu lui porter la bulle de son divorce.
Louis XII se sépare sans regret de Jeanne de France, la fille de Louis XI. Il n'avait que 14 ans quand ce dernier la lui a fait épouser. Une double bosse, la hanche coxalgique, un aspect simiesque expliquent le peu d'empressement de son époux durant les vingt-trois années de leur union. Quand meurt Charles VIII, Louis XII doit, selon le testament du défunt, épouser sa veuve Anne de Bretagne. Il a pour elle une vive inclination et ce nouveau mariage conserve la Bretagne à la couronne de France; double raison pour que le roi célèbre par des fêtes magnifiques l'arrivée de la bulle libératrice.
Le château après Richelieu
Sous l'Ancien Régime, Chinon est à la tête d'un Pays d'élection au sein du Bailliage de Tours.
Le cardinal Richelieu jette son dévolu sur Chinon et, non sans peine, en devient possesseur. Le château reste dans sa famille jusqu'à la Révolution. II est très mal entretenu : fortifications et bâtiments commencent à s'effriter. Sous Napoléon Ier, la ruine s'accentue.
Devenu propriété du département, Chinon a été l'objet de réparations et de consolidation des ruines.
C'est depuis la rive sud de la Vienne que la vue sur le château est la plus belle. Placez-vous près du pont et vous pourrez admirer l'envergure du château médiéval de Chinon. Cette forteresse médiévale remarquable pour ces dimensions domine l'ensemble de la ville sur toute sa longueur (environ 500 mètres de long sur 100 mètres de large). Les murailles suivent le contour de l'éperon rocheux au nord de la Vienne.
[modifier] Époque récente
En 1792, Chinon a annexé les communes éphémères de Parilly, Saint-Louand et Saint-Mexme-les-Champs. Lors de la création du département d'Indre-et-Loire, Chinon devint sous-préfecture.
[modifier] Monuments et lieux touristiques
Chinon est classée Ville d'Art et d'Histoire.
[modifier] Le château de Chinon
Ce château forme la partie centrale de l'ensemble. Le fossé qui sépare le Fort Saint Georges est enjambé par un pont de bois aboutissant à un pont-levis. Un pont de pierre l’a remplacé.
L’entrée du château se fait par la tour de l’Horloge. Cette tour est particulière : plate, de 5 mètres d’épaisseur pour 35 mètres de hauteur. Vue de profil, elle donne l’impression d’une colonne.
Une cloche la Marie Javelle, placée dans un lanternon sur la plate-forme, sonne toutes les heures. Elle est actionnée à la main pour les grandes occassions.
La chapelle Saint Melaine a été fondée au Xe siècle par les moines de l’abbaye de Bourgueil. Sa construction a été achevée au XIe siècle. C'est dans cette chapelle que mourut Henri II de Plantagenêt le 7 juillet 1189. Son corps fut laissé à l'abandon par ses serviteurs, recouvert d'un simple manteau. Il fut par la suite transporté à Fontevraud.
Les logis royaux ont été construits du XIIe siècle au XVe siècle. À l'époque de Charles VII, les logis royaux ont été le théatre de nombreux épisodes marquants, notamment l’enlèvement de Georges de la Trémoille à l’instigation du connétable de Richemont.
[modifier] Le Musée Jeanne-d'Arc
Installé dans la tour d'entrée du château, la tour de l'Horloge, le Musée Jeanne-d'Arc est le principal lieu touristique de Chinon. Il présente une collection d'œuvres et d'objets relatifs à Jeanne d'Arc et à son séjour en Touraine, rassemblés par l'association chinonaise Connaissance de Jeanne d'Arc.
Les œuvres exposées permettent en particulier de se rendre compte du nombre et de la diversité des représentations de Jeanne d'Arc, variant selon les supports, les matériaux, les styles. Plusieurs statues équestres du XIXe siècle, sont extraordinaires.
[modifier] La Tour d’Argenton
Celle-ci a été construite à la fin du XVe siècle par Philippe de Commynes seigneur d'Argenton. Elle a servi de prison. C'est là que les célèbres cages de Louis XI étaient utilisées.
[modifier] La Tour des Chiens
Elle a été construite à l'époque de Philippe Auguste au début du XIIIe siècle, elle servait d'abri pour les meutes royales. Elle fait 23 mètres de hauteur et comporte trois étages, l'ensemble des niveaux est relié par un escalier.
[modifier] La Tour de l’Échauguette
Permettait de contrôler les murailles nord et est du château.
[modifier] Le Fort du Coudray
Il contient la tour qui occupe la partie ouest de la construction. Il fut bâti au XIIIe siècle sous Philippe Auguste. Il fait 25 mètres de hauteur sur 12 mètres de diamètre. Il compte trois étages dont les deux inférieurs sont voûtés. Jeanne d'Arc habitait le premier étage pendant son séjour a Chinon. Dans cette tour,Philippe IV (de son surnom Philippe le Bel) y fit emprisonner les Templiers en 1308 (et notamment le grand maître Jacques de Molay) avant le jugement qui devait les condamner a mort.
Le fort du Coudray comporte deux autres belles tours : la tour du Moulin et la tour de Boisy.
[modifier] La Tour du Moulin
Elle est située à l'angle sud-ouest de l'édifice. Elle fait 20 mètres de haut sur 8 mètres de diamètre. On attribue son origine à l'époque de Henri II d’Angleterre. Elle est particulièrement bien protégée par plusieurs lignes de défense ce qui, ajouté à sa position, la rendait quasiment inexpugnable.
[modifier] La Tour de Boisy
Elle se situe à l'angle sud-est du fort et domine la ville. À l'origine elle s'appelait tour du Beffroi, et communiquait avec le donjon. Elle fait 30 mètres de haut et a la forme d'un rectangle de 15 mètres de long sur 6 mètres de large. L'épaisseur moyenne des murs est supérieure à 3 mètres. La salle du niveau supérieur était une des belles pieces du château avec sa hauteur de 6,50 mètres.
[modifier] Le Fort Saint Georges
Il a été construit après les deux autres châteaux par Henri II de Plantagenêt. La Vienne et les ravins protégeaient le château au "sud, à l'ouest et au nord", mais le côté oriental restait accessible à l'assaillant arrivant par le plateau Saint-Georges et renforçait la défense à cet endroit. Le nom du fort venait de sa chapelle, consacrée au patron de l'Angleterre.
[modifier] Autres monuments du vieux Chinon
[modifier] La Chapelle Sainte-Radegonde
Ermitage du VIe siècle sur lequel a été édifiée une chapelle troglodytique occupée à une époque très ancienne. Ce fut sans doute un lieu de culte préchrétien, comme le laisse supposer, entre autres, le puits qui y avait été creusé. L'ensemble comporte trois caves demeurantes ainsi que d'intéressantes galeries et salles intérieures. Ces dernières sont occupées par une belle exposition d'objets d'arts et de traditions populaires réalisée par les amis du vieux Chinon.
[modifier] Le Musée animé du Vin et de la Tonnellerie
Ouvert depuis le 1er juin 1979, ce musée est l'œuvre d'un seul homme. Chinonais d'origine, il a rassemblé durant cinq années tous les outils présentés et 2 500 heures de travail furent nécessaires pour la réalisation des quatorze automates.
Vous verrez dans ces salles, grâce à l'action des automates, s'animer les ustensiles ayant servi, à la fin du siècle dernier, à la fabrication du vin : tonneau, pressoir, cuvette, égrenoir, etc.
[modifier] Le musée : Les Amis du vieux Chinon
Au cœur de la ville historique, la maison des État-Généraux du XVe siècle est un des édifices les plus représentatifs de l'architecture chinonaise, qui couvre cinq siècles d'une riche histoire. Restaurée dans les années 1970, elle contient une belle collection d'œuvres et d'objets illustrant l'histoire de Chinon et de sa région, de la Préhistoire au XIXe siècle.
On pourra y admirer deux œuvres remarquables :
- La première est la célèbre chapelle de Saint-Mexme, tissu hispano-mauresque du XIe siècle, orné de guépards affrontés, enchaînés et accompagnés d'éléments évoquant la chasse. Cette œuvre a été restaurée en l'an 1988.
- La deuxième est l'imposant portrait de Rabelais (2,10 m × 1,50 m), peint en 1833 par Eugène Delacroix pour la ville de Chinon, dans lequel est représentée une image à la fois traditionnelle et romantique du grand « maître François ». Ce tableau orne la salle des États-Généraux, aux proportions somptueuses.
- Au deuxième étage, les Amis du vieux Chinon exposent leurs plus belles pièces : faïences de Langeais, statuaire religieuse, objets liés au compagnonnage.
[modifier] Le Musée des Arts et traditions populaires
Implanté sur le coteau Sainte-Radegonde, dans des cavités troglodytes ayant servi d'habitat et de lieu de travail, ce musée présente une collection d'objets anciens ayant trait à la vie quotidienne et aux anciens métiers exercés sur le coteau ou dans les environs. Une pièce d'habitation troglodyte a été reconstituée avec tout son mobilier et ses objets familiers.
Les nombreuses « caves demeurantes » aménagées le long du coteau sont restées habitées jusqu'au milieu du XXe siècle.
[modifier] La Maison de la Rivière
Dans le cadre accueillant d'un bâtiment historique soigneusement rénové au bord de la Vienne, la Maison de la Rivière vous invite à explorer l'univers de la marine de la « Loire fleuve royal » à travers une collection unique en France de maquettes de bateaux ligériens, découvrez la formidable épopée des mariniers.
[modifier] La Statue Equestre de Jeanne d'Arc
Jeanne d'Arc. - 13 Août 1893 - L'amiral Henri Rieunier (1833-1918), Ministre de la Marine, présida à Chinon l'inauguration de la statue équestre de Jeanne d'Arc, oeuvre du sculpteur Jules Roulleau. Cette statue de bronze, du poids de 7 000 Kilos, et haute de sept mètres, avait été exposée à Paris pour les fêtes du 14 juillet. - Malgré toutes les tentatives il avait été impossible de l'expédier par les voies ferrées, et de forts percherons, attachés à une solide voiture, ont dû la traîner le long de nos routes nationales.
[modifier] Manifestation
En 2007 le Marché médiéval a été relancé par une jeune association : les Gueux Chinonais. Baptisé "la Révolte des Gueux" ce marché médiéval - nouvelle génération - a été l'occasion d'une belle journée. Le rendez-vous devrait s'inscrire dans la durée : la Révolte des Gueux aura lieu chaque premier samedi du mois d'août. Pour sa par le marché à l'ancienne a lieu chaque année le troisième week-end du mois d'août.
[modifier] Transports
Chinon est reliée à Tours par la départementale 751, qui contourne en partie la ville par le nord. L'autoroute A85 est également accessible (sortie 5).
[modifier] Économie
Son développement a été grandement aidé par la construction de la centrale nucléaire de Chinon, située à Avoine, ville voisine.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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20 février 1790 | 1791 | Pierre-François Pichereau de Geffrut[4] | ||
1989 | 2001 | Yves Dauge | PS | Conseiller à l'Elysée sous François Mitterrand |
mars 2001 | Jean-Pierre Duvergne | PS | ||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
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Graphique d'évolution de la population, 1794-1999
[modifier] Jumelages
- Hofheim am Taunus (Allemagne) est située à environ 25 kilomètres de Francfort-sur-le-Main et autant de Mayence ou Wiesbaden.
- Tiverton (Angleterre) est située dans le comté de Devon.
Les villes de Hofheim et Tiverton étant jumelées entre elles, il s'agit d'un jumelage en triangle.
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Claude Quillet, poète.
- François Rabelais, né à La Devinière (Seuilly).
- Raymond Mauny, historien.
- Daniel Jamet musicien.
- Jean-Pierre Georges, poète.
[modifier] Divers
- La ville est également réputée pour son vin, élaboré à partir de cépage cabernet franc, appelé ici « breton,» cultivé dans l’important vignoble de Chinon entourant la ville. De nombreuses maisons possèdent d'ailleurs une cave.
- Chinon, en contrepétrie interne, donne "Nichon", et en double antonyme "Pissoui".
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
[modifier] Notes et références
- ↑ référence, citation ou lien
- ↑ Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 55
- ↑ Revue Historique, tome 58, mai-août 1895 p.408
- ↑ Juge de paix, condamné à mort le 10/01/1794 comme contre-révolutionnaire par la commission militaire de Tours
[modifier] Sources
- Avec l’aimable autorisation de 37-online.
[modifier] Bibliographie
- Marie-Odile Mergnac, Sonia Toupiol, Claire Lanaspre... [et al.], les Noms de famille à Chinon. – Paris : Archives et culture, coll. « Les noms de famille », 2005. – 239 p., 21 cm. – ISBN 2-35077-000-1.
[modifier] Liens externes
- Le site Internet de la ville de Chinon.
- Chinon sur le site de l'Insee
- Le site de l'office de tourisme de Chinon.
- Les vins rosés de Chinon.
- Le site Internet du château.
- Le site des Amis du Vieux Chinon.
- Carte des châteaux.
- Vues aériennes obliques.
- Informations sur la ville et le pays de Chinon (site non officiel de la Vallée de la Loire).