Capitalisme sauvage

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Le capitalisme sauvage est une notion développée par quelques sociologues français à partir des années 1980 pour décrire et dénoncer les évolutions du capitalisme après l'abandon du compromis et modèle fordien dans le Premier Monde. Le concept de capitalisme sauvage a notamment été exploré par les Français Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu. Pour ces sociologues, l'évolution initiée dans les années 1970 consiste en un mouvement de désindustrialisation du Premier Monde et par la mise en place simultanée de politiques de déconstruction de l'État-providence et se caractérise par un capitalisme aux inégalités sociales plus importantes, aux rapports sociaux moins stables, développant des emplois plus précaires et enfin limitant l'État à ses fonctions policière et pénale. L'expression Capitalisme sauvage pour désigner l'avatar contemporain du capitalisme fait référence aux rapports sociaux particulièrement inégalitaires de la période qui a immédiatement suivi la Révolution Industrielle. L'expression obtient un certain succès médiatique et est depuis largement repris sur la scène politique, de gauche comme de droite.

A partir des années 1990, un second sens se fait jour. Probablement d'origine anglosaxonne (cf. en:Crony capitalism), il évoque les systèmes économiques et sociaux de pays du Second Monde définis par les caractéristiques suivantes : une libéralisation économique rapide, un État-providence absent ou inefficace, une économie corrompue, des bouleversements sociaux importants et de fortes inégalités croissantes. Ces pays ont souvent pour point commun d'être des anciennes économies planifiées. Quelques exemples de régions et pays associés à la notion de « capitalisme sauvage » : en Europe centrale, la Pologne, la Roumanie, en Europe orientale, la Russie, en Asie centrale, le Kazakhstan, en Asie du Sud-Est, la Chine continentale, la Birmanie et en Amérique du Sud le Chili et l'Argentine.

L'usage de cette expression est attesté dans un certain nombre de discours d'hommes politiques français.

« Capitalisme sauvage » est une expression imagée et dépréciative récente utilisée essentiellement par certains mouvements de gauche et altermondialistes[réf. nécessaire].

Sommaire

[modifier] Définitions et différentes acceptions de l'expression

[modifier] Un système économique limité dans le temps

Les sociologues français Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu développent dans les années 1980 la notion de « capitalisme sauvage » pour désigner deux moments distincts et historiquement bornés du capitalisme[1],[2] : d'une part, la période courant de la Révolution industrielle aux débuts du XXe siècle (et notamment de la politique de New Deal aux États-Unis) et d'autre part, la période courant depuis les années 1970 et l'abandon du compromis fordien (par exemple la renonciation à la politique de « Great Society » initiée par Lyndon Baines Johnson aux États-Unis). Ces deux périodes ont pour caracteristiques communes :

  • Un État-providence limité aux fonctions pénales et judiciaires. Plusieurs sociologues parlent d'« État-providence croupion ».
  • Des opérateurs économiques refusant ou renonçant à leur responsabilité sociale et collective : pressions pour limiter salaires et avantages sociaux, lobbying pour inciter le pouvoir politique à alléger les responsabilités écologiques, sociales des entreprises, etc.
  • Des fortes inégalités sociales.

L'expression connait un certain succès et est reprise en 2005 par les historiens Daniel Hemery, Claude Liauzu, Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet[3].

A son tour, William Pfaff, éditorialiste à l'International Herald Tribune la reprend et précise sa définition[4]. Evoquant la réticence des français ou des allemands face au système capitalisme, il donne la définition suivante pour l'expression « capitalisme sauvage » : avatar temporel du capitalisme ayant pris place en Grande-Bretagne, puis aux Etats-Unis à partir de la Révolution Industrielle jusqu'aux premières décennies du XXe siècle. Ce « capitalisme sauvage » est de retour depuis les années 70. En effet, un changement radical a alors affecté le modèle capitaliste dominant : Le capitalisme d'actionnaire revu et complété par le New Deal, qui avait cours en Occident depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale a été significativement transformé durant les années 1970. La responsabilité sociale et collective des entreprises a disparu, remplacé par une course à la création de "valeur" boursière. Conséquences : pression pour réduire salaires et avantages sociaux, lobbying politique en faveur de la baisse des impôts. William Pfaff préfère cependant parler de « Capitalisme de PDG », concept partiellement connexe de ceux développés par John Bogle (en anglais : en:John Bogle) dans « The Battle for the Soul of Capitalism »[5].

Plus récemment le concept de « capitalisme sauvage » a été repris par l'essayiste canadienne Naomi Klein dans son ouvrage The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism[6]. Elle y montre que le retour au « capitalisme sauvage » du XIXe siècle dans notre XXIe ne se fait jamais sur demande démocratique ; mais que les gouvernants profitent de l'état de choc occasionné par les crises -réelles ou manipulées- pour introduire cette régression. Pour appuyer cette démonstration, elle cite Milton Friedman : « Seule une crise, réelle ou supposée, peut produire un véritable changement » [7]. Ces positions reprennent et élargissent celles que David Berliner (en anglais : en:David Berliner) avait développé dans « The Manufactured Crisis: Myths, Fraud, And The Attack On America's Public Schools » en 1995 [8]. Ce best-seller se penche plus particulièrement sur les conséquences de la déconstruction de l'État-providence américain sur la qualité de l'enseignement proposé aux États-Unis entre 1983 et 1996.

L'expression « capitalisme sauvage » a également été reprise par des hommes et mouvements politiques. On citera ainsi sucessivement Lionel Jospin (Parti socialiste français) dans ses voeux de l'an 2000[9], Raymond Bachand, (Parti libéral du Québec) ministre du Développement économique du Gouvernement du Québec en parlant de la fermeture de l'usine fabricant les sandales Crocs : « C'est un beau cas de capitalisme sauvage »[10], ou Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, auxquels on attribue une proximité de vue sur la nécessité de lutter contre le capitalisme financier «sauvage»[11], etc. On retrouve également l'expression dans les discours de certains papes et notamment l'encyclique Centesimus annus (parue en 1991) de Jean-Paul II[12],[13], ou dans les quotidiens Le Figaro[14], Libération[15], La Croix[16], Le Monde[17] ou par L'Humanité[18].

[modifier] Un système économique limité dans l'espace

Parallèlement à cette première acception, un second sens se fait jour en langue française durant les années 1990. Ce second sens semble d'inspiration anglosaxonne puisqu'il rappelle la notion - plus ancienne- de « crony capitalism » (cf. en:Crony capitalism).

Cette fois l'expression « capitalisme sauvage » désigne les systèmes économiques et sociaux des pays ayant connus un bouleversement social important (par exemple à la suite de l'abandon d'une économie planifiée) et définit par les caractéristiques suivantes : une libéralisation économique rapide, un État-providence absent ou inefficace, une économie corrompue, des bouleversements sociaux importants et de fortes inégalités croissantes. Quelques exemples de régions et pays associés à la notion de « capitalisme sauvage » : en Europe centrale, la Pologne, la Roumanie, en Europe orientale, la Russie, en Asie centrale, le Kazakhstan, en Asie du Sud-Est, la Chine continentale, la Birmanie et en Amérique du Sud le Chili et l'Argentine.

L'expression de capitalisme sauvage pour désigner le système économique et social de pays du Second Monde a été utilisée par Thierry Wolton dans Le KGB au pouvoir, le système Poutine, [19] et par Le Monde pour évoquer la Russie[20] ou la Chine continentale[21],[22].

Certains observateurs parlent également de « capitalisme d'État » pour évoquer la Russie poutinienne ou de « socialisme de marché » pour définir le système chinois.

[modifier] Un slogan anticapitaliste

Certains opposants au capitalisme, partisans d'un système économique contrôlé, rangent le capitalisme[23] dans les régimes considérés à leur yeux comme consubstantiels à la notion de sauvage prise dans un sens péjoratif. Pour eux « capitalisme sauvage » est donc un pléonasme.

Selon certains, le capitalisme « corromprait » les hommes et mènerait à l'adoration de l'argent et au règne du chacun pour soi[24]. Ainsi, au Paraguay, le comportement particulièrement odieux d'un gérant de magasin (pendant un incendie, il avait fait fermer les portes afin que les clients ne sortent pas sans payer, provoquant près de 400 morts), devient-il le symbole des méfaits du capitalisme, au point qu'une "journée du capitalisme sauvage" a été instaurée[25].

Parallèlement à la critique de l'ultralibéralisme censé avoir l'emprise sur les sociétés développées, cette association d'idées reste fréquemment utilisée par certains critiques, pour désigner des pratiques anti-syndicales de la part de certaines multinationales contemporaines (ex. Wal-Mart fermant la première de ses centrales où des ouvriers s'étaient syndiqués). Les entrepreneurs ou des actionnaires toujours désireux de générer plus de profits (cf. homo œconomicus), atomiserait les travailleurs pour mieux les exploiter, avec la complicité ou la passivité des politiciens, élus pourtant par ce même peuple (cf. par exemple la Révolution conservatrice).

Ainsi, l'expression est usitée par certains critiques du laissez-faire comme le sociologue américain Frank Thomas, qui qualifia ainsi le « capitalisme extrême » (extreme capitalism) comme la résultante d'un « populisme de marché » dont il voit les origines dans les années 1920, réconciliant la rébellion des années 1960 avec la fièvre spéculative des années 1980[26].

[modifier] Un appel à un capitalisme régulé

Pour d'autres, qui ne rejettent pas le capitalisme en son essence, le « capitalisme sauvage » (aux États-Unis on parle d'extreme capitalism) est une étiquette catégorisant un système capitaliste uniquement soumis aux lois de l'offre et de la demande sans régulation ni interventionnisme de la part de l'État, décrivant un système proche de la philosophie économique du laissez-faire que défendent les anarcho-capitalistes. Ils lui préfèrent, comme certains libéraux « modérés », un régime mixte où l'économie de marché est doublée d'une forme politique de contrôle ou de régulation.

L'Église catholique, ainsi que d'autres confessions, fustigent elles aussi régulièrement les principes individualistes du capitalisme, au nom de valeurs fraternelles et humanistes, mais tout en condamnant le marxisme.

[modifier] Un point de vue anthropologique

Certains ont pu décrire comme « sauvage » une forme de capitalisme qui créerait une séparation marquée entre économique et social. En effet, pour les anthropologues et Karl Polanyi, l'économie est « enchâssée dans le social » et ceci est intrinsèque à la nature des sociétés humaines. De ce fait, certains ont pu considérer que le capitalisme incitant au « désenchâssement de l'économie » par rapport au social était « sauvage » car opposé à la nature de l'économie dans les sociétés humaines.

[modifier] Autres usages

[modifier] Une époque historique datée et localisée

Certains historiens appliquent cette expression aux pratiques sociales abusives de certains dirigeants d'entreprises en Amérique du Nord et au Royaume-Uni entre la Révolution industrielle et la Grande dépression[27], l'État parfois limitant ou interdisant l'organisation syndicale[28] des salariés et imposant des conditions de travail dangereuses ou inhumaines[29]. Le pape Jean-Paul II utilisa également cette expression pour faire allusion à cette période dans son encyclique Centesimus Annus en 1991[30], bien que le terme qualifie aussi, très souvent, des méfaits sociaux actuels imputés au capitalisme.

[modifier] Un capitalisme post-soviétique de type mafieux

Grâce à une description de la transition du régime économique soviétique de la Pologne (et par extension tous les pays de l'ex-Bloc de l'Est) à un autre régime dit « capitalisme sauvage », Jacques Nagels voit dans le « capitalisme sauvage » une phase transitoire où un système de coercition d'état où règnent clientélisme, corruption et arbitraire, laisse place à une économie de marché gérée par des groupes mafieux, des politiciens verreux et des policiers corrompus qui se partagent plus ou moins illégalement les biens naguère communs. Le « capitalisme sauvage » fleurirait sur les cendres de l'ancienne mafia légale d'état, comme les économies parallèles prospèrent en régime de prohibition, et les marchés noirs en régime de forte taxation, la question d'un retour à l'équilibre (autorégulation que penseraient les plus libéraux), ou de la légitimité morale du laissez-faire face à des groupes violents, étant de nouveau posée. Sauvagerie prend ici alors de nouveau le sens de « cruauté », en notant que celle-ci n'étant pas affichée comme dans le monde que voient les altermondialistes, mais est une jungle occultée quoique très présente.

[modifier] Face aux critiques

Dans la stricte logique du libéralisme économique, la notion de « capitalisme sauvage » constitue une contradiction, que l'on entende « sauvage » comme « non-policé » ou comme (c'est une connotation de ce mot) « cruel ».

[modifier] Sur la non-régulation

En ce qui concerne la première acception, le capitalisme ne peut exister sans des règles qui l'encadrent et lui permettent de se développer, la « main invisible » smithienne (ou l'ordre spontané) exigeant précisément une armature normative (et si possible institutionnelle) pour éviter son étouffement. La constitution de trusts, ou cartels, constitue une conséquence probable à terme d'un capitalisme non encadré; aussi voit-on celui-ci se doter dès 1890 aux Etats-Unis du Sherman Act, puis d'autres lois antitrust au fil du temps. Les monopoles monolithiques dont l'existence fausse le marché (Standard Oil, Bell...) sont éclatées dans un cadre légal en petites entités. Même IBM s'y prépara à tout hasard dans les années 1970. Enfin, des lois interdisent toute entente commerciale entre fournisseurs d'un même type de produit (la coopération technique reste autorisée).

En d'autres termes, le laissez-faire ne se confondrait en rien avec l'anomie. Les opposants au laissez-faire pensent qu'un système nécessite une direction politique consciente et volontariste. Les partisans du libéralisme économique estiment qu’une planification existe bel et bien en système libéral : celle des entreprises qui établissent leur plan de croissance par des études de marché. Ces entreprises s'en préoccupent sérieusement, toute erreur d'appréciation de l'une pouvant être mise à profit par une autre qui comblera sa défaillance en gagnant en même temps des parts de marché sur elle.

[modifier] Sur la violence du système

La « souplesse » du système libéral a pour contrepartie une certaine instabilité : fermetures et ouvertures d'usines en permanence, qui entrainent licenciements et embauches, par exemple. Le système resterait pourtant acceptable si le personnel licencié retrouvait rapidement une place dans une autre entreprise avec des conditions de travail et un salaire au moins équivalent, c’est-à-dire si le dynamisme visé par le système était bien au rendez-vous et sans dommage pour les salariés.

Les partisans du libéralisme économique pensent que la politique ne détient pas le remède aux maux de la société et en est même souvent à l'origine. Le dirigisme ou son excès est peu efficace, contraire à la liberté de l'homme et mène à l'irresponsabilité : celle des dirigés mais aussi celle des dirigeants puisque contrairement aux industriels, les dirigeants politiques ne sont pas responsables sur leurs propres deniers. Faute pour le moment de modèle ayant fait ses preuves face au capitalisme, ils opposent comme le sociologue et philosophe Herbert Spencer ou le philosophe Alain[31] l'ordre commercial qui repose sur l'échange libre à l'ordre étatique ou militaire, dont le ressort est la contrainte.

[modifier] Liens internes

Pour les sociologue qui emploient l'expression, le « capitalisme sauvage » désigne le capitalisme correspondant à une période délimitée dans le temps et prend donc place dans le cadre plus général de l'histoire du capitalisme.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes

  1. (fr) Contre-feux : propos pour servir à la résistance contre l'invasion néo-libérale, Pierre Bourdieu, Paris : Liber-Raisons d'agir, 1998, 125 p. ; 17 cm, (Les Éditions Raisons d'agir), Bibliogr, (ISBN 2912107040).
  2. (fr) Parias Urbains. Ghetto, Banlieues, Etat, Loïc Wacquant, La Découverte, Paris, 2006, (ISBN 9782707147592)
  3. (fr) Où va la République?, tribune parue dans Libération le 16 novembre 2005.
  4. (en) Capitalism under fire, Paris, 30 mars 2006
  5. (en) « The Battle for the Soul of Capitalism », John Bogle, Yale University Press, 2005, (ISBN 0300109903)
  6. (en) The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism, Naomi Klein, 2007, Editions Alfred A. Knopf, New-York
  7. « Only a crisis —actual or perceived— produces real change. When that crisis occurs, the actions that are taken depend on the ideas that are lying around. That, I believe, is our basic function: to develop alternatives to existing policies, to keep them alive and available until the politically impossible becomes politically inevitable. » (Friedman, Milton. (2002). Capitalism and Freedom: Fortieth Anniversary Edition, p. 9, Milton Friedman, Chicago, University Of Chicago Press, 2002.
  8. (en) The Manufactured Crisis: Myths, Fraud, And The Attack On America's Public Schools, David Berliner & Biddle, B. J., Editions Addison- Wesley, New-York, 1995
  9. (fr) M. Jospin dénonce une « mondialisation débridée », article paru dans Le Monde, le 04 janvier 2000
  10. (fr) Fermeture de Crocs : du «capitalisme sauvage», dit Bachand le 15 avril 2008.
  11. fr Sarkozy cherche à calmer le jeu avec l’Allemagne, article de Alain Barluet paru dans Le Figaro le 12 novembre 2007
  12. (fr) L'engagement économique et social de l'Eglise, article de Martine De Sauto paru dans La Croix le 8 janvier 2007.
  13. (fr) Itinéraire d'un chrétien venu de l'Est, article de Jean-Charles Duquesne, paru dans La Croix le 2 avril 2005
  14. (fr) Airbus et le dollar : le point de vue de Jean-Luc Moudenc, article de marie-laure germon paru le 20 décembre 2007
  15. (fr) L’Amérique se redécouvre, article de Bernard Guetta du 8 janvier 2008.
  16. (fr) L'engagement économique et social de l'Eglise, article de Martine De Sauto paru le 8 janvier 2007.
  17. (fr) L'économie a besoin d'une authentique constitution, article de Paul Jorion paru le 4 septembre 2007.
  18. fr Les Français refusent le capitalisme sauvage, article de Pierre Agudo paru le 14 juillet 2000.
  19. (fr) Le KGB au pouvoir, le système Poutine, Thierry Wolton, Paris, Buchet-Chastel, 2008
  20. (fr) Le président russe promet de brider le capitalisme sauvage, article de Sophie Shihab, paru dans Le Monde le 28 septembre 1997.
  21. (fr) Entreprise du parti, article de Adrien de Tricornot paru le 11 décembre 2007
  22. (fr) Une année cruciale pour la Chine, article de Bruno Philip paru le 14 août 2007.
  23. « Chaque fois que je vois cette expression de "capitalisme sauvage", je sursaute. L’idée même de capitalisme sauvage nous laisse penser qu’il existe un capitalisme domestiqué, raisonnable, acceptable. Le capitalisme c’est comme un chat, rendez-le à la nature et il redeviendra sauvage en quelques semaines et ce de manière irréversible. Le capitalisme "domestiqué" n’est qu’une illusion, au mieux une rêverie d’hommes et de femmes politiques naïfs, au pire une tromperie orchestrée par les capitalistes eux-même. Quoi qu’il en soit, grattez le mince verni d’honorabilité des capitalistes domestiqués et très vite vous trouverez une doctrine aussi rétrograde et réactionnaire que celle qui ramènent les femmes dans les églises et les cuisine afin de s’occuper des enfants.» lagauche.com
  24. « Un nouvel « homme nouveau », voilà ce que le marché est en train de fabriquer sous nos yeux. En détruisant toute forme de loi qui représenterait une contrainte sur la marchandise, la dérégulation néolibérale provoque des effets dans tous les domaines. Pas seulement dans le champ économique. Le psychisme humain lui-même est perturbé, bouleversé. Dépressions, troubles de l’identité, suicides et perversions se multiplient. Au point que le marché ne veut plus de l’être humain tel qu’il est. » Dany-Robert Dufour, "De la réduction des têtes au changement des corps", Le Monde Diplomatique, avril 2005 [1]
  25. [Les Pénélopes]
  26. Frank Thomas, Le marché de droit divin : Capitalisme sauvage et populisme de marché, Agone, coll. « Contre-feux », Marseille, 2003, trad. Frédéric Cotton, ISBN 2910846776
  27. Olivier Hubert, « Hommage à l'économiste John Kenneth Galbraith », l'Écho, 5 mai 2006. www.olivierhubert.be.cx
  28. contrastant avec l'idée de la non intervention étatique présentée par des analystes économistes mais en cohérence avec des analyses d'économie politique, comme celle de Milliband Ralph, « L'État dans la société capitaliste », Paris, Maspero, 1972, mettant en avant la fonction instrumentale de l'état
  29. Marianne Debouzy, Le Capitalisme "sauvage" aux États-Unis, 1860-1900, Seuil, coll. « Points-Histoire », Paris, 1991, ISBN 2020133938.
  30. Lettre encyclique Centesimus Annus du souverain pontife Jean-Paul II, 1er mai 1991.
  31. Alain, Mars ou la guerre jugée, 1936, p.71
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