Gauche (politique)

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En politique, la gauche désigne les mouvements qualifiés de progressistes. Elle comprend la social-démocratie, le socialisme, le communisme, le mouvement libertaire et l'anarchisme.

Sommaire

[modifier] Origine

La notion politique de gauche, par opposition à droite, est née en France au moment de la Révolution française. À l'Assemblée nationale, au moment des premières discussions constitutionnelles, les opposants au droit de veto royal se regroupaient à gauche de l'hémicycle, tandis que les partisans du pouvoir royal en formaient l'aile droite. Bien qu'historiquement datées et géographiquement situées, les notions de gauche et droite allaient rapidement se répandre au cours des XIXe et XXe en Europe, pour ensuite structurer la vie politique de la plupart des pays démocratiques de la planète.

On notera toutefois que la première assemblée nationale française a aussi utilisé une autre disposition : la « gironde », en bas, pour les proches du pouvoir et la « montagne », en haut, plus proche des tribunes du public sans-culotte dans l'hémicycle.

Autres tableaux sur le clivage gauche-droite de 1789 à nos jours.

[modifier] Périmètre

Selon les pays et les circonstances, le terme liberal ne prend pas le même sens. Un liberal anglo-saxon se situe à gauche sur l'échiquier politique. La liberté économique reste alors fondamentale, le clivage entre libéraux et conservateurs se situe au niveau des moeurs ( cellules souches, clonage, droits des minorités aux États Unis ; multiculturalisme, services publiques au Royaume Uni).
En Europe et surtout en France, un libéral est considéré à droite dans le parlement, car le terme est perçu dans un sens d'abord économique (désengagement de l'État, désendettement, baisses des charges sur les entreprises, mise en avant du travail...) ; la gauche à l'inverse prône une politique plus interventionniste, distributive, plus égalitaire.
La social-démocratie, considérée comme le courant de la gauche moderne (ou en vogue) en Europe cherche ainsi à concilier efficacité économique (par une insertion dans la mondialisation) et justice sociale.
On retrouve ici, sous-jacent, le vieux débat sur le rôle du travail dans l'existence des hommes : le travail libérateur et structurant dans une vision de droite depuis le début du XXe siècle, et un travail aliénant, facteur de domination, dans une vision socialiste, et marxiste. Ce clivage tend à s'estomper depuis les années 1980, l'idée d'une "société de loisirs", et sans travail ayant quasiment disparu avec la fin des 30 Glorieuses.
Finalement, conservatisme et progressisme désignent aujourd'hui plutôt le positionnement quant aux moeurs.
Le clivage droite/gauche (PS, SPD...) est depuis quelques années remis en cause sur les deux échelles (économie, société) concernant certains des anciens grands débats de société comme l'acceptation du capitalisme, l'Europe, l'insécurité ou le désendettement.
Il reste souvent présent quant au travail (valeur, temps hebdomadaire), à la distribution des richesses, à l'écologie, à l'immigration....

Selon les points de vue, les extrêmes font ou non partie de la gauche et de la droite. Tant pour des raisons de fond que pour des raisons politiciennes, les « modérés » d'un bord ont tendance à rejeter leurs extrêmes et donc affirmer que non ; le politicien expérimenté étant même capable d'affirmer tout à la fois que le parti extrémiste n'est pas de sa famille politique mais que l'électeur extrémiste en est. Vu de l'autre bord, les différences paraissent moins marquées, et selon les considérations politiciennes locales (selon qu'on cherche à diviser ou à diaboliser l'adversaire) on séparera ou au contraire on rapprochera les extrêmes des « modérés ».

Icône de détail Article connexe : extrême gauche.

[modifier] Cartographie

[modifier] En France

En France en 2008, les principaux partis classés à gauche sont :

Il existe d'autres partis ou mouvements non représentés au Parlement :

Les principales organisations d’extrême gauche (ou considérées comme telles) :

D'autre part, il existe de nombreuses associations plus on moins importantes, comme le Mouvement de l'utopie concrète comportant (voire dirigées par) des militants politiques déclarés, ou au contraire méfiantes à l'égard du système politique actuel.

Il faut mentionner aussi des associations de droit ou de fait qui ne veulent pas avoir de rôle électoral, mais ont contribué à la campagne pour le « non de gauche » au référendum sur le projet de Traité constitutionnel européen du 29 mai 2005 : Fondation Copernic, ATTAC, PRS, collectifs du non (dont certains s'intitulent maintenant « collectifs du 29 mai »), qui appartiennent à la gauche antilibérale.

Le Parti socialiste unifié (fondé en 1960) s'est auto-dissout en 1989 pour rejoindre l'Alternative rouge et verte (AREV).

Des spécialistes de l'histoire politique, ont souhaité distinguer trois gauches françaises, sur le même modèle que celui de René Rémond pour la droite[1] :

  • la gauche girondine, attachée à une République décentralisée, et où l'État serait un arbitre entre les différentes forces sociales (Michel Rocard…)
  • la gauche jacobine, favorable à une République centralisée et à un État acteur de la vie économique et sociale (Jean-Pierre Chevènement…)
  • la gauche sans-culotte, par nature contestataire (LO, LCR…).

Le PS oscillerait entre les gauches girondine et jacobine. Le PCF, entre les gauches jacobine et sans-culottes. Les anarchistes se situeraient quant à eux, au niveau des sans-culotte.

[modifier] Au Canada

Au Canada, on retrouve :

Au Québec, on retrouve :

Autrefois :

[modifier] En Belgique

Partis de la gauche radicale :

Sur la gauche radicale belge :

Partis de la gauche démocratique :

[modifier] Aux États-Unis

[modifier] Notes et références

  1. René Rémond, Les Droites en France, 1982.

[modifier] Articles connexes