Bouillon (Belgique)

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  Bouillon
Bouillon, la Semois, la ville et son château-fort. – Photo : Jean-Pol Grandmont
Armoiries Situation de la commune dans l'arrondissement de Neuchâteau et la province de Luxembourg
Géographie
Pays Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Province de Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Coordonnées 49°47′N 05°04′E / 49.783, 5.067
Superficie 149.09 km²
Données sociologiques (source : statbel.fgov.be)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
5.455 (01/01/2006)
48,95%
51,05%
37 hab./km²
Pyramide des âges
– 0–19 ans
– 20–64 ans
– 65 ans et +
(01/07/2005)
19,94%
58,39%
21,67%
Étrangers 333 (01/07/2005)
Économie
Taux de chômage 15,14 (01/01/2006)
Revenu annuel moyen 10.594€/hab. (2003)
Politique
Bourgmestre Jacques Pierret
Majorité Idées-Union-Action (ancienne majorité)
Sièges
P&R
Idées
Union
Action
17
7
4
3
3
Sections de commune
Section Code postal
Bouillon
Bellevaux
Corbion
Dohan
Les Hayons
Noirefontaine
Poupehan
Rochehaut
Sensenruth
Ucimont
Vivy
6830
6834
6838
6836
6830
6830
6830
6830
6832
6833
6833
Autres informations
Gentilé Bouillonnais(e)
Zone téléphonique 061
Code INS 84010
Site officiel www.bouillon.be

Bouillon (en wallon Bouyon) est une ville francophone de Belgique, située en Région wallonne dans la province de Luxembourg.

L'avoué du saint sépulcre originaire de Boulogne-sur-Mer, le duc Godefroy dit de Bouillon est le personnage le plus célèbre de la localité. Il a vendu son château de Bouillon à l'évêché de Liège pour financer la première croisade. La légende prétend qu'il serait né dans les Ardennes. Il s'agit cependant d'une légende qui a trompé nombre d'historiens et continue de tromper le grand public, alors qu'il était en fait originaire de Boulogne-sur-Mer. La légende de son origine ardennaise trouve son origine dans les écrits de Jacques de Vitry qui trouva commode pour convaincre les gens originaires de l'évêché de Liège du bienfondé d'une participation à la croisade contre les Albigeois de manipuler un peu l'histoire et de faire naître ce personnage héroïque en bord de Meuse[1],[2]. Bouillion est également la ville natale du leader rexiste Léon Degrelle. La localité est un centre touristique important (notamment le célèbre château qui domine la Semois du haut de son rocher).

Sommaire

[modifier] Histoire

Au Moyen Âge, Bouillon était une seigneurie de Lotharingie et le siège principal de la dynastie des Ardennes-Bouillon aux Xe et XIe siècles. Au XIe siècle, ils dominaient la région et tenaient le titre de duc ainsi que de nombreux autres titres dans la région. Bouillon était la concentration dominante urbaine dans les possessions du duc.[3]

Une erreur courante est de croire que Bouillon était un comté. Bien que les seigneurs de Bouillon fussent fréquemment des comtes et des ducs, Bouillon en lui-même n'était cependant pas un comté. La fortification de Bouillon étaient, avec le comté de Verdun, le noyau central des possessions de la dynastie des Ardennes-Bouillon, et ils combinaient leur territoire avec une mixture complexe de fiefs, de terres allodiales et d'autres droits héréditaires à travers toute la zone. Un exemple de cela est l'avouerie du monastère de Saint-Hubert, qui a été donné à Godefroy II par le prince-évêque de Liège. [4]

Le plus connu des seigneurs de Bouillon était Godefroy de Bouillon qui vendit Bouillon à la principauté de Liège. Les évêques commencèrent alors à s'appeler eux-mêmes Ducs de Bouillon, et la ville devint la capitale d'un duché souverain en 1678, quand il fut pris par l'armée française, et donné à la famille de La Tour d'Auvergne. Le duché était prisé pour sa position stratégique en tant que « clé des Ardennes » (appelée ainsi par Vauban, le grand architecte militaire de Louis XIV, qui entoura Bouillon d'une enceinte laquelle fut rasée au XIXe siècle) et ainsi donc de la France. Il est resté un protectorat quasi-indépendant, comme Orange ou Monaco, jusqu'en 1795 quand l'armée républicaine l'a finalement annexée à la France.

En 1814, Bouillon resta française, dans le département des Ardennes. En 1815, au second traité de Paris, elle fut rattachée au Royaume des Pays-Bas en même temps que Mariembourg, Fagnolle, Philippeville et Couvin.

[modifier] Chronologie

  • 988 - Première mention du château de Bouillon dans une lettre à Godefroy Ier, comte de Verdun, écrite par son frère Adalberon, archevêque de Reims.[3]
  • 1045 - Godefroy le Barbu, se rebelle contre l'empereur qui a détruit le château.
  • 1065 - Godefroy le Barbu se remet d'accord avec l'empereur et reconstruit le château.
  • 1082 - Le château de Bouillon est hérité par Godefroy de Bouillon qui le vend au prince-évêque de Liège pour 3 marcs d'or et 1300 marcs d'argent pour financer sa participation dans la première croisade. Conformément au traité, Godefroy de Bouillon et ses trois successeurs conservaient le droit de racheter le château au même prix, mais aucun n'a eu l'argent pour faire valoir ce privilège.
  • 1129 - Le successeur indirect de Godefroy, le comte Renaud de Bar, reprend le château de force.
  • 1141 - Le prince-évêque de Liège expulse le comte Renaud de Bouillon.
  • 1155 - Le Saint Empereur confirme les droits de l'évêché sur Bouillon.
  • 1291 - Les princes-évêques de Liège commencent à s'attribuer le titre de "ducs de Bouillon", dû à l'ancienne position du château en tant que siège des ducs de Basse-Lotharingie.
  • XIVe siècle - le château de Bouillon en tant que qu'esclave de l'évêché de Liège est gouverné par un châtelain spécialement désigné.
  • 1415 - Le titre de châtelain devient une possession héréditaire de la famille de la Marck, une branche cadette des futurs ducs de Clèves et de Juliers.
  • 1482 - Guillaume de La Marck fait assassiner Louis de Bourbon, prince-évêque de Liège, et met sur le trône son propre fils Jean de Hornes.
  • Le 21 mai 1484 - Un traité est signé à Tongres ou la famille de La Marck renonce à son droit sur le trône de Liège s'allie à Liège contre l'empereur Maximilien pour la somme de 30.000 livres. Le château de Bouillon est mis en gage à Guillaume de La Marck jusqu'au moment du paiement.
  • 1492 - Le traité de Donchéry réitère les provisions du traité de Tongres. Comme aucun payement ne vient, la famille de la Marck conserve le château de Bouillon et prend le titre de Duc de Bouillon.
Henri de la Tour d'Auvergne (1555-1623)
Henri de la Tour d'Auvergne (1555-1623)
  • 1521 - L'armée de Charles Quint prend possession de Bouillon et le restitue à l'évêché de Liège.
  • 1526 - Robert III de La Marck est promu maréchal de France et se nomme lui-même duc de Bouillon à cette occasion.
  • 1529 - Le traité de Cambrai oblige François Ier à ne pas aider Robert III dans sa lutte pour reprendre Bouillon.
  • 1547 - Robert IV de La Marck est fait maréchal de France. La lettre patente le désigne officiellement "duc de Bouillon".
  • 1552 - Henri II reprend Bouillon aux princes-évêques et le rend à Robert IV de La Marck.
  • 1559 - Le traité du Cateau-Cambrésis restitue Bouillon aux princes-évêques de Liège stipulant que les droits au territoire disputé sont déterminés par un arbitrage spécial qui n'a jamais eu lieu.
  • 1598 - Le traité de Vervins réclame à nouveau un arbitrage du conflit entre l'évêché de Liège et la famille de la Mark.
  • 15 octobre, 1591 - À la disparition de la famille la Marck, l'héritière, Charlotte est mariée à Henri de La Tour d'Auvergne, maréchal de France.
  • 8 mai, 1594 - Charlotte de La Marck meurt sans descendance, et ses revendications sur Bouillon sont reprises par son mari, Henri de la Tour d'Auvergne.
  • 24 octobre, 1594 - Le cousin de Charlotte, Henri de Bourbon, Duc de Montpensier abandonne ses revendications sur la succession de Bouillon en échange d'une rente viagère.
  • 5 août, 1601 - Un accord est signé entre Henri de La Tour d'Auvergne et l'oncle paternel de Charlotte, le Comte de Maulévrier, dont les descendants continueront d'appuyer leur revendications sur Bouillon jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
  • 3 septembre, 1641 - Le fils d'Henri, Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne, renonce à ses revendications en échange de 30 000 livres promises par les évêques de Liège au traité de Tongres.
  • 1651 - Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne échange ses titres de prince souverain contre quelques titres de duc et de comte dans la pairie de France. L'accord oblige la France à rendre Bouillon à la famille de La Tour d'Auvergne à la première occasion.
  • 1658 - A la suite de la convention de 1641, les évêques de Liège paient 150 000 florins à Frédéric Maurice, mais il continue de se faire appeler Duc de Bouillon malgré leurs protestations.
  • 1676 - L'armée française prend Bouillon aux évêques et la rend à la famille de La Tour d'Auvergne, comme promis dans l'échange de 1651.
  • 1679 - Le traité de Nimègue confirme la possession du duché de Bouillon à la famille de La Tour d'Auvergne. Bien qu'un contingent français reste stationné à Bouillon, les ducs exercent les droits souverains de battre la monnaie, de créer des pairs et d'accorder d'autres titres. Il revendiquent aussi Saint-Hubert comme une de leurs pairie.
Armes de Godefroy Charles Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, Albret, et Château-Thierry (1728-1792)
Armes de Godefroy Charles Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, Albret, et Château-Thierry (1728-1792)

[modifier] La ville moderne

Bouillon a deux écoles, un collège et un lycée, des bancs et un square ainsi que de nombreux pédalos (simples ou ornés de cygnes ou dauphins colorés).

La ville se situe sur un méandre de la Semois. La ville est entourée de forêts.

Le château de Bouillon est toujours situé au-dessus du centre ville, et est une attraction touristique populaire.

[modifier] Célébrités

[modifier] Villages (sections de commune)

[modifier] Histoire

[modifier] Photos

Bouillon, la Semois, le vieux pont et le château-fort.
Bouillon, la Semois, le vieux pont et le château-fort.
Bouillon, vue du belvédère.
Bouillon, vue du belvédère.
Vue de Bouillon
Vue de Bouillon


[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Liège et Meuse mystérieux (volume 2), Paul de Saint-Hilaire, édition Rossel, Bruxelles, 1982
  2. Les grands Mythes de L'histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, sous la direction d'Anne Morelli, evo-histoire, 1996, ISBN 2-87003-301-X
  3. ab Murray, p. 10.
  4. Murray, p. 11.


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Voir aussi : Belgique · Région wallonne · Communes · Projet Belgique