Semois

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Semois
La Semois près de Bouillon.
Longueur 210 km
Débit moyen 35 m3.s-1
mesurés à Monthermé
Surface du bassin 1 350 km2
Se jette dans Meuse
Bassin collecteur Meuse
Pays Belgique
France
Cours d’eau - Hydrologie
La Semois à Chassepierre en Gaume.
La Semois à Chassepierre en Gaume.

La Semois (ou Semoy pour sa partie coulant en France ; Sesbach en allemand ; Simwès en wallon) est une rivière qui prend sa source à Arlon en Belgique, se dirige vers la Gaume puis l'Ardenne, en traversant entre autres Fouches, Sampont, Étalle, Tintigny, Florenville, Chiny, Herbeumont, Cugnon, Auby-sur-Semois, Dohan, Bouillon, Poupehan, Frahan, Rochehaut, Nohan, Vresse-sur-Semois. Elle entre en France à hauteur du village de Les Hautes-Rivières pour se jeter dans la Meuse à Monthermé, 10 km après avoir quitté la Belgique.

La partie wallonne de la vallée de la Semois fut réputée au XXe siècle pour son tabac (à rouler ou à pipe).

Sommaire

[modifier] Étymologie

L'étymologie du nom vient du germanique « sach » (pointe, couteau) et « mari » (eau), « eau (rivière) aux pierres comme des couteaux ».

Anciennes orthographes :

  • Sesmara (IIe siècle)
  • Sesomiris (644)
  • Sesmarus (950)
  • Sesmoys (1104)
  • Semoir (1244).

[modifier] Affluents

[modifier] Hydrologie

[modifier] À Bohan en Belgique

Le débit moyen de la rivière mesuré à Bohan, à la frontière franco-belge, entre 1992 et 2001 est de 32,7 m³ par seconde. Durant la même période, on a enregistré :

  • Un débit annuel moyen maximal de 40,0 m³ en 2001.
  • Un débit annuel moyen minimal de 16,3 m³ en 1996.

Toujours à Bohan, de 1992 à 2001, sur une période de 10 ans, on a calculé :

  • Un DCC moyen de 146,8 m³ par seconde, avec un maximum de 246,7 pour l'année 1993 et un minimum de 80,9 pour 1996.
  • Un DCE moyen de 2,7 m³ par seconde, avec un DCE minimal de 1,5 en 1996.
Note :
Le débit caractéristique de crue (DCC) est le débit journalier dépassé 10 jours par an, et donc non atteint les 355 jours restants. Le DCC est une valeur représentative des hautes eaux en hydrologie. Mais ce n'est pas la valeur extrême.
Le débit caractéristique d’étiage (DCE) est le débit journalier dépassé 355 jours par an, c'est à dire le débit non atteint 10 jours par an. Ce DCE est une valeur statistique très utilisée en hydrologie pour apprécier l’importance des étiages d’un cours d’eau.

Source : Ministère de la Région Wallonne[1].

D'après les mesures ainsi effectuées en Belgique, la lame d'eau écoulée dans le bassin se monte à 818 millimètres, ce qui peut être considéré comme très élevé. Le débit spécifique (Qsp) de la rivière est donc de 25,92 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Autre vue de la Semois à Chassepierre
Autre vue de la Semois à Chassepierre
Vue de la Semois à Bouillon
Vue de la Semois à Bouillon

[modifier] À Haulmé en France

Le débit de la Semoy a été observé durant 42 ans (1965-2007), à la station hydrométrique d'Haulmé, localité du département des Ardennes située peu avant son confluent avec la Meuse [2]. La surface étudiée du bassin de la rivière y est de 1 336 km² (soit la quasi totalité du bassin versant qui fait 1 350 km²). Les chiffres obtenus sont inférieurs de plus ou moins 20 % à ceux obtenus à Bohan, en Belgique, mais cela ne doit pas surprendre, la durée d'observation étant de 42 ans à Haulmé, contre seulement 10 ans à Bohan.

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Haulmé est de 29,6 m³ par seconde.

La Semoy présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, comme c'est souvent le cas dans le nord-est de la France, et dans les régions wallonnes adjacentes (Ardennes, Gaume). Les hautes eaux se déroulent en hiver et se caractérisent par des débits mensuels moyens oscillant entre 41,10 et 64,0 m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un maximum en janvier). Dès mars cependant la rivière entame sa décrue (50,8 en février et 41,1 en mars), et le débit baisse progressivement tout au long du printemps et du début de l'été jusqu'à la période des basses eaux. Celles-ci ont lieu en août et en septembre, avec un plancher de 8,47 m³ au mois d'août, suivi de 8,83 m³ par seconde en septembre. A partir d'octobre, le débit moyen mensuel gonfle rapidement (19,1 m³ déjà ce mois-là). Mais les fluctuations sont bien plus prononcées sur de courtes périodes, et varient selon les années.

À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 1,6 m³, en cas de période quinquennale sèche, ce qui peut être considéré comme sévère pour un cours d'eau de cette importance, mais est parfaitement normal dans le contexte ardennais (voir note [3] ).

Les crues, quant à elles, peuvent être très importantes, caractéristique assez générale des cours d'eau wallons et surtout ardennais. Les QIX 2 et QIX 5 ou débits calculés de crue biennale et quinquennale valent respectivement 260 et 360 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 430 m³ par seconde, le QIX 20 de 500 m³ et le QIX 50 de 580 m³ par seconde (voir note [4] ). C'est-à-dire que tous les 2 ans, l'on doit s'attendre à une crue de l'ordre de 260 m³ par seconde, ce qui représente à peu près le débit moyen de la Meuse à Liège.

Le débit instantané maximal enregistré à la station d'Haulmé a été de 588 m³ par seconde le 21 décembre 1993, tandis que la valeur journalière maximale était de 516 m³ par seconde le jour suivant 22 décembre. Si l'on compare la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, l'on constate que cette crue de décembre 1993 était d'ordre cinquantennal et donc assez exceptionnelle, destinée à ne se répéter que tous les cinquante ans en moyenne.

Pour se faire une idée de l'importance de ces débits, on peut les comparer au grand affluent de la Seine au sud-est de Paris, la Marne à Gournay-sur-Marne dans l'agglomération parisienne, réputée pour les soucis qu'elle cause parfois aux parisiens, dotée d'un bassin plus de neuf fois plus vaste, et de débit moyen près de quatre fois supérieur. Le QIX 10 de la Marne en fin de parcours vaut seulement 510 m³ (contre 430 pour la Semoy) et son QIX 50 se monte à 650 m³ (contre 580 pour la Semoy). Ainsi malgré un bassin plus de neuf fois moins vaste et un débit moyen d'un peu plus du quart, le volume des crues de la Semoy atteint plus de 80 % de celles de la Marne.

La Semoy est une rivière très abondante, alimentée par des précipitations elles aussi abondantes, dans la région du massif des Ardennes avant tout (Croix-Scaille). La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 702 millimètres annuellement, ce qui est très élevé, plus de deux fois supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (plus ou moins 320 millimètres), et supérieur aussi à la moyenne du bassin français de la Meuse (450 millimètres à Chooz, un peu en amont de Givet). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint le chiffre élevé de 22,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Références

  1. - Etat des lieux du sous-bassin Semois-Chiers [pdf]
  2. Banque Hydro - Station B6111010 - La Semoy à Haulmé (option Synthèse)
  3. Le VCN3 est une mesure de la sévérité des étiages et correspond à la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  4. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes



Affluents de la Meuse
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Voir aussi : Bassin versant de la Meuse