Léon Degrelle

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Léon Degrelle
Naissance : 15 juin 1906
Bouillon, Belgique
Décès : 31 mars 1994 87 ans)
Málaga, Espagne
Origine : Belgique Belgique
Espagne Espagne
Arme : Waffen-SS
Grade : SS-Brigadeführer
Service : 1941 - 1945
Conflits : Seconde Guerre mondiale
Distinctions : Ritterkreuz
Autres fonctions : Homme politique
Journaliste belge
Fondateur du rexisme
Photo: Léon Degrelle

Léon Degrelle (15 juin 1906 à Bouillon, Belgique - 31 mars 1994 à Málaga, Espagne) est un homme politique, écrivain, directeur de presse et journaliste belge, ancien combattant du front de l'Est, Brigadeführer des Waffen SS, « Volksführer des Wallons »[1]. Il est le fondateur du mouvement Rex, au départ parti nationaliste proche des milieux catholiques, qui devient rapidement un parti fasciste, puis durant la guerre, se rapprocha du national-socialisme, pour finir dans la collaboration la plus extrême.

Sommaire

[modifier] Enfance et jeunesse

Léon, Joseph, Marie, Ignace Degrelle est né à Bouillon, dans les Ardennes belges le 15 juin 1906 ; son père Édouard Degrelle, brasseur en France, s'est expatrié en Belgique en 1901 en réaction à l'expulsion des Jésuites de France et exploite une importante brasserie à Bouillon[2]. Après sa naturalisation, Édouard Degrelle se lance en politique au sein du Parti catholique ; élu au conseil provincial du Luxembourg, il en devient député permanent[2].

Charles Maurras
Charles Maurras

En 1921, Léon Degrelle entre au collège Notre-Dame de la Paix à Namur tenu par les Jésuites : « il y fait des études irrégulières, tantôt brillantes, tantôt médiocres suivant les années »[2]. Passionné par la littérature et notamment par Charles Péguy, il se met à écrire des poèmes et collabore à des journaux et revues de la province à l'âge de quinze ans[2]. À dix-sept ans, il entretient une correspondance suivie avec le cardinal Mercier, primat des Belges et il est également remarqué par le leader socialiste Emile Vandervelde qui publie l'un de ses articles dans Le Peuple et lui manifeste sa sympathie[3].

Pendant sa scolarité au collège, il découvre la pensée de Charles Maurras, dont il devient un fervent partisan et « dont il retient essentiellement l'antiparlementarisme et le culte de la monarchie »[3]. De sa proximité avec l'Action française, Degrelle conçoit également une profonde admiration pour l'œuvre de Léon Daudet, et « c'est de toute évidence à son contact qu'il acquiert son style polémique et vigoureux »[3]. En 1924, à dix-huit ans, Degrelle entame des études de droit à la faculté catholique de Namur : c'est durant cette première année universitaire, qu'il organise une vigoureuse campagne de soutien à Maurras, en réponse à un sondage lancé par les cahiers de la jeunesse catholique sur la question « parmi les écrivains des vingt-cinq dernières années, lequel considérez-vous comme votre maître ? ». La campagne est particulièrement efficace et Maurras arrive largement en tête des votes[3]. Degrelle rate ses examens et entame ensuite des études de philosophie et lettres et de philosophie thomiste à l'Université catholique de Louvain ; après deux années brillantes il s'inscrit en droit et sciences politiques, « où il devient moins heureux dans ses examens. Il les passe de manière assez pénible, et, de toute façon, il ne parviendra jamais à la licence. [...] Si ses échecs en droit sont eux-même indéniables, ils tiennent plus à ses multiples activités extra-universitaires qu'à une prétendue faiblesse intellectuelle »[4].

[modifier] Ecrivain et journaliste

En octobre 1927, avant la fin de ses études, il prend la direction de L'Avant-Garde, le journal des étudiants de Louvain : son activité à la tête de ce périodique « lui fait atteindre des tirages extraordinaires pour ce genre de publication (10 000 exemplaires »[4]. De 1928 à 1930, Degrelle écrit à la fois des poèmes (Les Tristesses d'hier', recueil paru en 1930), des ouvrages parodiques comme Jeunes plumes et vieilles barbes de Belgique (1928) puis Les grandes farces de Louvain, de livres politiques et polémiques (les Flamingants en 1928, où il prône « la nécessité d'une meilleure compréhension entre les deux communautés nationales ») et Furor teutonico où il soutient les autorités catholiques contre les milieux anticléricaux[5]. En 1929, l'abbé Henri Wallez l'engage comme rédacteur au Vingtième Siècle, où débute également Hergé[5]. Sa série d'articles sur les taudis, articles particulièrement peu tendres pour les propriétaires, lui vaut une lettre de félicitations du premier ministre Henri Jaspar ; lorsqu'ils sont publiés dans un recueil, celui-ci est préfacé par le ministre du Travail[5].

Un groupe de Cristeros
Un groupe de Cristeros

Après l'assassinat du président du Mexique Álvaro Obregón, par José de León Toral, un jeune étudiant catholique opposé à la politique anticléricale du gouvernement, Degrelle publie un article dans le Vingtième Siècle approuvant le meurtre et se clôturant par « À chaque nouveau Torral, nous nous écrierons de tout cœur bravo ! » , et qui déclenche un vaste scandale[6]. Mis au défi par la presse de gauche de se rendre au Mexique pour aller voir de lui-même ce qui s'y passe, Degrelle s'y rend dans des circonstances rocambolesques, qu'il amplifiera et romancera dans son ouvrage Mes aventures au Mexique[6]. Après un séjour au milieu des Cristeros, et grâce au produit de la vente des ses articles à un éditeur américain, il visite ensuite rapidement les États-Unis et le Canada, avant de rentrer en Belgique en février 1930.

[modifier] Degrelle, Rex et le Rexisme

[modifier] Une maison d'édition catholique

En octobre 1930, Degrelle est nommé directeur de la modeste maison d'édition Christus-Rex, dédiée à la publication des brochures de l' Action catholique, appelé à ce poste par Mgr Picard, l'aumônier général de l'Association Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB). « Créée par l'Église en 1921, cette association [...] est animée par un sentiment religieux exubérant et, bien qu'elle demeure en dehors de la politique, elle forge une nouvelle génération de catholiques engagés qui rejettent avec mépris les manœuvres et les compromis du parti catholique[7]. » « sitôt entré dans la place, Degrelle décide que ça va changer »[8]. Il se lance dans la publication de brochures d'actualité vendues un franc et dans celles de plaquettes pour chaque événement pouvant intéresser de nombreux catholiques ; il participe au lancement, le 10 octobre 1931 de l'hebdomadaire Soirées qui connaît un certain succès et dont les éditions Rex prennent le contrôle en avril 1933[8]. Lors des élections législatives de 1932, Degrelle est chargé d'une partie de la campagne électorale du parti catholique lors de laquelle « il montre ses réels talents de propagandiste », en diffusant d'après ses dires, 1 900 000 brochures et430 000 affiches, « vrais chefs d'œuvres de psychologie simple, de goût et d'art »[8],[9]. De 1932 à 1933, Degrelle lance successivement quatre nouvelles publications, Rex, Vlan, Foyer et Crois[8]. À ses débuts, Rex est une publication littéraire, l'aspect politique étant confié à Vlan. En annonçant dans Rex le premier numéro de Vlan, Degrelle ne cache pas ses objectifs : « Notre journal politique va y aller carrément. [...] Nous servirons le Parti catholique de toutes nos forces, en le critiquant ou en l'encourageant, en attendant de le conquérir[8]. » Les résultats de l'enquête sur le Parti catholique publiés dans le Vlan du 29 avril 1933 confirment que la critique prend le pas sur les encouragements : dans le numéro de Rex du 25 février 1933, Degrelle avait déjà été très clair:

« Rex est avant tout un mouvement, un organisme de combat. Nous voulons, en quelques années, conquérir bastion par bastion, muraille par muraille, toutes les forteresses du pays...Parce que nous avons un idéal et qu'on voit que nous serons un jour les maîtres, nous rencontrerons des ennemis. D'abord, naturellement des catholiques. Ceux-là peuvent être certains qu'ils jouiront toujours, en nous attaquant, de l'immunité la plus complète »
    — Rex,25 février 1933[10].

Le 31 juillet 1933, Degrelle devient propriétaire des éditions Rex grâce à des interventions financières familiales [11] et à la souscription par les pères Norbertins de l'abbaye d'Averbode de six cents parts de la nouvelle société[12]. Cette prise de contrôle se traduit à nouveau par une débauche d'activités et de nouvelles publications : lancement d'une collection de dons romans à la portée de tous, édition de livres d'hommes politiques catholiques, de brochures tirées à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires sur les apparition de la Vierge à Beauraing et à Banneux...[11]

[modifier] Rupture et ascension

Drapeau de Rex
Drapeau de Rex

L'action de Degrelle prend une tournure de plus en plus politique à partir de 1934 : sa volonté d'organiser le 21 octobre 1934 un congrès de presse des jeunes catholiques, dont le véritable but est de lui fournir une publicité personnelle, suscite une réaction de l'évêque de Tournai, Mgr Rasneur qui lui fait savoir qu'il trouve cette initiative inopportune[13]. Degrelle tourne ce discret désaveu à son avantage en publiant dans Rex et Soirées, le 5 octobre 1934, un article intitulé Au service de l'Église dans lequel il écrit notamment qu'« aujourd'hui, nous allons changer. Et voici pourquoi : d'abord parce qu'un évêque nous en exprime le désir. Et cela seul déjà suffirait. Nous sommes ici-bas pour servir le catholicisme » et qu'il conclut par « Pour le Christ! Avec le Pape! Avec nos évêques! Rex vaincra ! »[13]. Cet article vaut à Degrelle une lettre de remerciements de l'évêque de Liége, Mgr Kerkhofs[13].

Cet acte de soumission ne rassure les autorités catholiques qu'un temps. Suite à l'activisme de Degrelle, Mgr Picard, l'aumônier général de l'Association catholique de la jeunesse belge, fait part au cardinal Van Roey de ses inquiétudes : «M. Degrelle veut disposer d'un puissance d'opinion. [...] Une seule chose est certaine, c'est qu'il a une ambition immense et qu'il rêve de gouverner son pays, comme il dit. Impulsif comme il est, dans un moment de trouble social, il est capable des pires imprudences »[13]. Bien qu'il ait été convoqué à l'archevêché de Malines pour dissiper la confusion entre Rex et l'action catholique, Degrelle poursuit ses meetings politiques[13]. Le 2 novembre 1935, c'est le pas de trop. Lors du congrès annuel de la fédération des associations et cercles catholiques, à Courtrai, il fait bloquer les issues par trois cents jeunes rexistes et se livre à une violente diatribe contre le parti catholique allant jusqu'à traiter le sénateur Philips[13] ou, selon Maurice De Wilde, le ministre d'État Paul Segers « d'excrément vivant »[14]. Le "Coup de Courtrai" est suivi par un décret épiscopal du cardinal Van Roey, le 20 novembre 1935 « qui condamne le mouvement [rexiste] sans équivoque, quoique de manière modérée »[13]. « Le "Coup de Courtrai" et le blâme épiscopal qui en résulte, marquent la fin d'une période du rexisme »[13].

Dans la perspective des élections législatives du 24 mai 1936, sous la plume de Degrelle, le ton de Rex, se fait de plus en plus virulent, et divers hommes politiques catholiques, auparavant soutenus par Rex, se font traiter « d'aristocrate-banquier », de « traître de la dévaluation », « d'éternel raté et d'homme qui a son avenir derrière lui » ; même un évêque, comme Mgr Schyrgens est décrit comme « un clown et un prêtre de foire »[15]. Après le blâme épiscopal, ces tirades amènent à une rupture définitive avec le parti catholique qui annonce, le 21 février 1936, la fin des contacts avec Degrelle et interdit à ses membres de collaborer au mouvement rexiste[15]. L'entrée en politique de Rex de manière indépendante entraîne une profonde transformation du mouvement : si la plupart de ses cadres sont encore de jeunes catholiques militants, Rex devient « le point de ralliement d'une coalition disparate de mécontents du satu quo, regroupant pêle-mêle, des vétérans de la guerre 14-18, des membres des ligues patriotiques de droite, des boutiquiers et commerçants. » [...] « Un peu de la même manière que le boulangisme de 1888-189 ou le poujadisme des années 1950 en France, [Rex] devient rapidement un fourre-tout de la protestation[16]. » Dans son journal, Le Pays Réel, fondé le 3 mai 1936[17], Degrelle mène « une virulente campagne contre les scandales de corruption dans lesquels des politiciens de tous bords étaient impliqués », se présentant comme « le grand épurateur » du puissant parti catholique dont il ambitionne de prendre la tête; « À partir de là, la carrière tortueuse de Degrelle ne présente qu'une constante : la marche vers la conquête du pouvoir. Le mouvement, dans son entier, fut mis au service des tendances dictatoriales de Degrelle, tendances qui sont un des traits dominants de tous les dirigeants fascistes »[18]. Les scandales dénoncés par Degrelle sont parfois imaginaires et, « plus que d'escroquerie ou de délits, il s'agit le plus souvent de l'utilisation de procédés sans grandeur, de trafics d'influence, d'irrégularités diverses qui, en fait, ne sont passibles d'aucune sanction légale[19]. » Il n'empêche, la campagne orchestrée par Degrelle frappe l'opinion : des rexistes porteurs de balais[20] défilent dans les rues aux alentours des permanences catholiques, le terme de bankster connaît un grand succès et la violence du ton de Degrelle ne connaît plus de limites : à propos de Paul Segers, il écrit : « Nous en avons plein les bottes de ces salauds, des aventuriers et de pourris. Il s'en iront tous. Ne comptez pas sur leur puanteur, Segers, pour camoufler la vôtre »[19]. Degrelle fonde également sa campagne sur l'antiparlementarisme et le rejet des partis traditionnels[19].

« Tous les partis corrompus se valent. Ils vous ont tous volés, ruinés, trahis [...].
Si vous voulez voir des scandales nouveaux empester le pays, si si vous voulez être écrasés par la dictature des banksters, [...], suivez alors, comme des moutons, les politiciens profiteurs! Vous aurez, vous-mêmes, signé votre condamnation à mort. »
    — Léon Degrelle,
Le pays Réel, [21].

Avec 271 491 suffrages[22] lors des élections du 24 mai 1936, le parti rexiste obtient 11,5 % des voix, 21 députés et douze sénateurs[18]. « Qu'un mouvement politique inexistant en 1935, soit parvenu à rallier plus de 11 % des suffrages après une campagne de six mois, voilà qui bouleverse les données traditionnelles et les habitudes électorales belges »[22]. Rex obtient même plus de 15% des voix dans les provinces de Liège, Luxembourg et Namur en en région bruxelloise dépassant les 20% dans le canton électoral d' Ixelles et à Saint-Josse-ten-Noode[22]. Degrelle, qui ne s'est pas présenté aux élections est et reste le chef incontesté du parti rexiste dont il nomme les principaux dirigeants sans aucun processus démocratique interne et il n'entend en aucune manière partager son autorité.

« Parlementaires, dirigeants rexistes, quel est celui qui aurait été quelque chose si je n'avais pas été là pour le prendre et en faire un homme.
Je ne leur dois rien, ils me doivent tout... Je ne suis lié à personne. Je puis me débarrasser demain de n'importe qui comme d'un chapeau flétri ou de souliers troués »
    — Léon Degrelle, discours du 12 avril 1937[23],[23].


Degrelle recherche le soutien de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. D'après Maurice De Wilde, il s'est déjà rendu en Allemagne avec deux de ses collaborateurs, du 23 avril au 3 mai 1933, « billets de train et visas [étant] gratuitement fournis par l'ambassade allemande à Bruxelles »[24], ce qui semble contradictoire avec les articles de la presse rexiste en 1933 et 1934, dont le numéro de Soirées du 20 juillet 1934, consacré à « la terreur hitlérienne, reportage hallucinant »[25]. Fort de sa victoire électorale, Degrelle réussi à sa faire inviter en Italie. Le 27 juillet 1936, il rencontre à Rome Mussolini et son ministre des affaires étrangères, Ciano, qui lui accorde une aide financière substantielle[18]. Le 26 septembre 1936, il est reçu à Berlin par Adolf Hitler et Joachim von Ribbentrop ; une fois encore, cette entrevue est suivie d'une aide financière[26]. Degrelle admire sans conteste Hitler, et « l'anticommunisme, l'anticapitalisme, l'antiparlementarisme, le corporatisme sont autant de points communs [entre rexisme et nazisme] »[27]. Rex et Le Pays réel condamnent cependant fortement la politique religieuse de l'Allemagne nazie et son « esprit antichrétien »[27]. Degrelle dénonce également le mécanisme de l'apparente unanimité populaire qui rassemble les Allemands autour d'Hitler et s'inquiète de la politique de réarmement menée par celui-ci[27].

[modifier] L'accord entre Rex et le VNV

Parmi les élus de Rex on relève deux militants wallons notoires : Paul Collet, membre de l'Assemblée wallonne qui rompit avec Rex dès 1939, et Joseph Mignolet, écrivain d'expression wallonne, qui resta chef de Rex-Liège jusqu'en 1943, et qui participa dès lors activement à la collaboration intellectuelle au sein de la Propaganda Abteilung. Le 6 octobre 1936, Degrelle signe avec Staf De Clercq un accord secret entre Rex le Vlaamsch Nationaal Verbond, secret dévoilé dans Le Soir deux jours plus tard[28].

Pour Els Witte et Jan Craeybeckx cet accord était un accord purement tactique entre un nationaliste flamand et un nationaliste belge, obligé cependant de composer avec la dualité foncière du pays[29]. Selon ces auteurs, l'accord « ne fut pas du goût des patriotes belges (...) parmi lesquelles Rex comptait de nombreux sympathisants... »[30]. Pour les deux historiens, le succès de Rex « reposait pour une grande part sur un malentendu. Somme toute, le nombre de fascistes convaincus n'était pas avant 1940, dans notre pays, aussi important que ne pouvait le laisser supposer le nombre de sièges obtenus par Rex en 1936. De nombreux votes rexistes provenaient de membres patriotes et anti-allemands de la classe moyenne, victimes de la dépression, qui s'estimaient également victimes des politiciens. En fait ces électeurs étaient plus soucieux de stabilité que d'agitation. Il n'y avait pas de place aux côtés du Roi, incarnation de la patrie, pour un dictateur. Telles étaient les limites du fascisme, du moins du fascisme bruxellois et wallon »[31]. Quant aux véritables sentiments de Degrelle, ils ne furent jamais ceux d'un militant wallon. « Dans l'espoir de convaincre Hitler de lui confier la direction de la Belgique, Degrelle, qui n'était pas un fédéraliste, se rangea pendant la Deuxième Guerre mondiale aux côtés des nazis. Il réussit, non sans mal, à se faire accepter. Il créa la Légion Wallonne et se rendit lui-même au front de l'Est. Degrelle, jadis admirateur du fascisme latin, se mit à proclamer que les Wallons et les Français du Nord, bien que romanisés, étaient en fait, eux aussi, des Germains (...) La collaboration belgiciste et wallonne avait un caractère très explicitement fasciste. Il ne pouvait évidemment y être question de ressentiment contre la Belgique. Le "mouvement wallon" avait plutôt cherché son inspiration à gauche. Aussi les collaborateurs wallons ne peuvent-ils pratiquement pas compter, à ce jour sur la compréhension de leur communauté »[31].

[modifier] La chute et la radicalisation.

Après avoir préparé une « marche sur Bruxelles » interdite par les autorités, Degrelle annonce la participation de 250 000 rexistes à la commémoration à Bruxelles, le 25 octobre 1936, de la bataille de l'Yser[32]. Cette annonce fracassante ne se traduit dans les faits que par la présence de trois à cinq mille rexistes et Degrelle termine la journée au poste de police[32]. « L'effet produit par cette manifestation ratée est assurément déplorable. indiscutablement, elle constitue une des grandes fautes politiques qui ont contribué à déconsidérer le mouvement dans l'esprit des Belges »[32]. Par contre, en janvier 1937, Degrelle organise aux palais des sports de Bruxelles, les six jours de Rex ; bien que ces meetings soient payants, il rassemble chaque soir de douze à quinze mille personnes[32].

Fasciné par la conquête du pouvoir par Adolf Hitler au fil d'élections successives, il fait démissionner, en mars 1937, le député rexiste bruxellois Alfred Olivier et tous les suppléants pour forcer une élection législative partielle anticipée, « donnant à son élection un tour particulièrement spectaculaire, ce qui, dans son esprit, obligera ensuite le Roi à dissoudre la Chambre »[33]. La manœuvre de Degrelle qui espère affronter plusieurs candidats et diviser les votes est immédiatement déjouée : à l'initiative du parti socialiste, les trois composantes du gouvernement de coalition regroupant socialistes, catholiques et libéraux, décide de présenter un candidat unique, le premier ministre Paul Van Zeeland, qui reçoit même le soutien des communistes[33]. Relativement courte, la campagne électorale des deux camps mobilise des moyens considérables et au slogan rexiste « Van Zeeland = Kerenski » s'oppose celui de « Rex=Hitler »[33]. Lors de la campagne électorale, Degrelle commet l'erreur de déclarer que le silence du cardinal Van Roey, primat de l'Église catholique de Belgique, reflète la sympathie de l'Église envers la cause rexiste[34] Le 9 avril 1937, une déclaration épiscopale condamne fermement le vote rexiste et décourage l'abstention.

« [la lettre épiscopale] vise formellement Rex et elle condamne ses méthodes et ses principes fondamentaux ; au sujet de Rex, nous sommes convaincus qu'il constitue un danger pour le pays et pour l'Église. Par conséquent, le devoir de tout catholique loyal dans l'élection du 11 avril est clair et toute abstention doit être réprouvée »
    — Malines, le 9 avril 1937, Joseph-Ernest Van Roey, cardinal archevêque[35].

Le 11 avril 1937 Degrelle subit un revers face à Paul Van Zeeland : il n'obtient que 69 000 voix, soit 19%, contre 276 000, soit 76% à son adversaire[33]. Outre les questions d'analyse électorales, « c'est la manque de sérieux du Rexisme qui est apparu le plus à l'électeur moyen » ; il découle également de l'ambition démesurée de Degrelle qui n'a pas pris la mesure et les limites de son succès de 1936 et espère passer en un an de 18 à plus de 50% des voix à Bruxelles[33]. Si ce net recul est dû à la mobilisation contre Degrelle de tous les partis démocratiques, il provient aussi du départ de nombreux membres du mouvement, choqués par l'accord passé avec le VNV et par la radicalisation de Rex, de plus en plus ouvertement fasciste[36],[37].

« Le chef est celui qui a la passion de commander et un appétit insatiable de réussite PERSONNELLE [...]
Le chef est celui qui sait être dur, non seulement pour lui-même, mais aussi pour les autres [...]
Le chef est celui qui n'admet jamais qu'on lui dise qu'il s'est trompé [...]
A Hitler, à Mussolini, il a fallu DIX ans pour arriver enfin à pied d'œuvre et enfin pouvoir commencer à travailler [...]
Le vrai conquérant n'accepte jamais la défaite, ni la victoire »
    — Affiche de Rex Le chef[38].

L'échec électoral de 1937, l'érosion des membres de Rex font perdre quasi tout intérêt de Degrelle au yeux des Allemands[39].

Cette radicalisation se marque par l'apparition de deux thèmes récurrents et nouveaux dans la presse rexiste : l'antisémitisme et le racisme d'une part, et un pacifisme qui se singularise du neutralisme dominant dans les milieux politiques belges, d'autre part[40].

Dans Rex et Le Pays réel, les attaques contre les Juifs et les étrangers se multiplient[40] : à propos des Juifs, un article de Rex affirme qu' « ils ont envahi la Belgique en conquérants, se jetant avec avidité sur une terre propice au pillage » [et que les responsables de l'antisémitisme] « sont les Juifs eux-mêmes qui, par leurs exactions, leur outrecuidance, leur parasitisme social se sont rendus odieux dans maints pays qui avaient admis leur présence »[41] ; Léon Degrelle écrit que « leur génie s'éprend tout particulièrement de ce qui est malsain[42] » ; le Pays réel passe de l'antisémitisme à la xénophobie en titrant, à la une, sur deux colonnes : « La Belgique aux Belges. Des milliers de Belges n'ont pas de travail et l'Internationale introduit chez nous des étrangers prêts à tous les sales coups »[43].

Face à l'expansion de l'Allemagne nazie, Degrelle manifeste son inquiétude pour le maintien de la neutralité, voire de l'indépendance de la Belgique : après l'invasion de la Tchécoslovaquie, il écrit dans le Pays réel du 16 mars 1939 : « [...] Où Hitler s'arrêtera-t-il? ... Bruxelles n'est guère plus loin d'Aix-la-Chapelle que Prague ne l'était de Dresde[40]. » Cette inquiétude ne l'empêche pas de considérer « la défaite tchèque [comme une] défaite terrible des Rouges en Europe[44] et que « malgré tout ce qu'on peut penser d'Hitler, on n'a pas le droit, en toute équité, d'oublier que si le communisme est maintenant refoulé à la frontière russe, c'est parce que les Chemises brunes l'y ont rejeté et parqué[45]. » Fervent partisan des accords de Munich, Degrelle est persuadé que le même situation se reproduira pour la Pologne et que celle-ci ne résistera pas[40].

Lors des élections législatives du 2 avril 1939, Si Degrelle est réélu député à Bruxelles, son parti ne retrouve que 4 de ses 21 députés[39] et quatre des ses douze sénateurs[46]. Contre les 271 491 suffrages soit 11,5 % des votes en 1936, Rex n'obtient que 103 821 votes, soit 4,43%[46]. De plus, Rex n'atteint des résultats significatifs que dans la province du Luxembourg, à Bruxelles et dans les arrondissements de Liège, Verviers et Dinant-Philippeville : dans le reste du pays, le mouvement est complètement marginalisé[46]. « Aussi les élections de 1939 sont-elles réellement le signe de la fin du Rexisme, le mouvement ne pouvant plus désormais que survivre difficilement à sa défaite »[46]. Ce n'est qu'après cette déroute électorale que Degrelle tente de se débarrasser de sa réputation de pro-allemand, ce qui ne l'empêche pas de solliciter une nouvelle aide financière de l'Allemagne nazie en janvier 1940, requête partiellement acceptée par l'ambassadeur allemand à Bruxelles, mais qui ne se concrétisa pas[39].

[modifier] La guerre et la collaboration

[modifier] La défense de la neutralité de la Belgique

Pendant la drôle de guerre, Degrelle approuve la politique de neutralité de Léopold III, partageant sur ce point l'opinion de la majorité des hommes politiques belges[47]. « Derrière les protestations de soutien au roi et au gouvernement » [...] « Degrelle attribue la responsabilité quasi entière des origines du conflit à la France et à la Grande-Bretagne, et plus spécialement aux forces occultes de la franc-maçonnerie et de le finance juive[48]. » S'il condamne l'attaque de la Finlande, il applaudit à l'invasion de la Norvège qui est selon lui, le juste châtiment des Alliés, qui ont honteusement provoqué Hitler, déclaration qui entraîne la démission de deux députés rexistes[47]. Contrairement à certaines accusations, les rexistes ne constituent pas une cinquième colonne et les deux affaires d'espionnage dont sont accusés des rexistes se révèlent illusoires[47]. Après guerre, Degrelle affirmera que « Rex ne fut [pendant la drôle de guerre] l'objet de la plus petite intervention, si discrète fut-elle, venant d'un Allemand ou d'un émissaire quelconque des Allemands », ce qui est paradoxalement exact puisque c'est Degrelle lui-même qui contacta les Allemands en janvier 40 afin d'obtenir un soutien pour créer un nouveau journal, Le journal de Bruxelles[47]. Il n'y a non plus, de la part des rexistes aucune tentative de démoralisation des troupes. Le mouvement rexiste survit difficilement pendant cette période, une bonne partie de ses cadres ayant été mobilisée, ce qui n'est pas le cas de Degrelle. Celui-ci demande à être incorporé dans l'aviation, pour laquelle il n'a aucune qualification particulière, mais cette demande est refusée par le Ministère de la défense nationale[47].

[modifier] Captivité et retour en Belgique

Le 10 mai 1940, le ministre de la Justice, Paul-Émile Janson ordonne l'arrestation de personnes suspectés de former une cinquième colonne, parmi lesquels figurent des réfugiés juifs et allemands, des trotskystes, des anarchistes, de nationalistes flamands, des communistes fidèles au pacte germano-soviétique et une minorité de Rexistes, dont Léon Degrelle. Les détenus sont transférés dans des prisons à l'ouest de la Belgique, puis en France. Dans la confusion générale et la panique suscitées par les succès allemands, les prisonniers belges sont considérés par leurs gardiens français comme des agents de l'ennemi et, le 20 mai 1940, à Abbeville dans le nord de la France, vingt et un d'entre eux, dont Joris Van Severen [...] et un vieux militant rexiste sont exécutés par des soldats français[49]. Il est libéré au début de l'Occupation. Il retourne alors en Belgique et tente alors d'engager le rexisme dans une collaboration plus étroite avec le nazisme. Après l'occupation de la Belgique, le parti rexiste se déchire sur la forme de résistance à tenir, une partie du mouvement s'étant toujours voulu neutre voire réticente quant à une collaboration avec l'Allemagne nationale-socialiste (voir à ce sujet La Cohue de 40 de Léon Degrelle).

[modifier] Les premières tentatives de collaboration

Les autorités allemandes ne lui accordent que peu d'attention jusqu'au 21 juin 1941, lorsque commence l'invasion de l'URSS. Pariant sur une victoire finale de l'Allemagne, Degrelle décide de s'engager dans la guerre contre l'URSS en espérant qu'un Hitler victorieux saura récompenser la Belgique la guerre terminée.

[modifier] La collaboration en Belgique

« Degrelle qui, même lorsqu'il est au front de l'Est, ne peut ignorer ce que font les rexistes en Belgique, n'aura jamais un mot de blâme pour leur activité. [...] Il couvrira de son autorité tous les meurtres et tous les sévices perpétrés par les rexistes. Certes Degrelle n'est pas un criminel de guerre [...], il n'en reste pas moins qu'il a laissé se faire en son nom et au nom de son mouvement une politique passablement immonde »[50].

[modifier] La collaboration militaire sur le front de l'Est

[modifier] La légion wallonie

[modifier] L'incorporation dans la Waffen-SS

Drapeau de la 28e SS Division Wallonie arborant la Croix de Bourgogne
Drapeau de la 28e SS Division Wallonie arborant la Croix de Bourgogne

Degrelle combat avec l'Allemagne nationale-socialiste engagée en URSS. Il rejoint à cet effet en 1941 la Légion Wallonie (mise sur pied par Fernand Rouleau), qui combat au sein de la Heer (armée de terre - août 1941 - juin 1943), puis des Waffen-SS (juin 1943-mai 1945) sur le front russe. Parti comme simple soldat, il gagne ses galons, jusqu'à ceux de SS-Obersturmbannführer (Lieutenant-colonel)[51].

Dans ses mémoires parues en 1969, Degrelle affirme avoir été nommé SS-Brigadeführer (Général de brigade) par Heinrich Himmler le 02 mai 1945, mais ce fait n'est pas validé par l'administration allemande — en pleine débâcle, il est vrai. On le voit également célébrer le mariage de sa fille en Espagne en 1966 dans une tenue de cérémonie de SS-Standartenführer (Colonel), grade supposé acquis en février 1945, mais sans preuve.

Auparavant, Hitler l'avait également nommé Volksführer der Wallonen (chef du peuple wallon) en novembre 1944, alors que la Belgique était déjà libérée par les Alliés[52].

Le 20 février 1944, Adolf Hitler le décore de la Ritterkreuz (croix de chevalier de la Croix de Fer)[53], une des plus hautes distinctions allemandes, à laquelle vient s'ajouter les feuilles de chêne (août 1944). Plus tard, Degrelle prétendra que Hitler lui aurait dit  : « Si j'avais eu un fils, j'aurais aimé qu'il fût comme vous »[54].

[modifier] L'exil en Espagne

Condamné à mort par contumace par le Conseil de Guerre de Bruxelles, le 29 décembre 1944[55], Degrelle gagne, fin avril 1945, le Danemark puis la Norvège, deux pays toujours sous contrôle allemand ; il atteint Oslo où il réquisitionne une avion léger et finit, après avoir survolé une grande partie de l'Europe, par atterrir en catastrophe, sur une plage de Saint-Sébastien dans le nord de l'Espagne[56]. Sa présence embarrasse le régime de Francisco Franco, qui héberge déjà Pierre Laval[56]. L'inertie des autorités d'occupation britanniques et américaines font s'enliser le processus d'extradition. Les contreparties diplomatiques demandées par l'Espagne franquiste à la Belgique pour l'extradition de Degrelle étant formellement refusées par Paul-Henri Spaak, Degrelle reste en Espagne, et s'y fait naturaliser[56]. Après quelques années de prison, sa femme décide de ne pas le rejoindre. Après son divorce, Degrelle se remarie avec une nièce de Joseph Darnand et connaît une vie prospère, notamment grâce à l'entreprise de travaux publics qu'il dirige et qui participe à la construction de bases aériennes américaines en Espagne[57]. Dernier dirigeant en vie d'un mouvement pro-nazi d'une certaine importance, il devient une référence pour les mouvements néo-fascistes européens, rôle qu'il cultive avec soin[57]. Il est proche du Front national et est « un admirateur et un ami de son dirigeant, Jean-Marie Le Pen »[57]. « Dans toute une série de livres et d'interviews, il tisse autour de ses faits de guerre toute une mythologie, racontant en détail ses relations privilégiées avec les dirigeants nazis et se présentant comme l'héritier de la tradition du national-socialisme européen. Les imprécisions historiques des récits historiques de Degrelle de sont pas difficiles à relever »[57]. Jusqu'à son dernier souffle, Léon Degrelle exaltera les réalisations d'Hitler et du régime national-socialiste. Il s'inscrira en outre dans la mouvance négationniste, niant en particulier l'existence et la matérialité de l'holocauste et, plus généralement la réalité des crimes contre l'humanité imputé au régime hitlérien dont il fut un des plus fervents soutiens et admirateurs. Son dernier écrit semble être un Appel au jeunes européens, daté de 1992, qui reprend le thème d'une grande Europe blanche porté par les cercles d'extrême-droite d'aujourd'hui. Hormis une tendance à la mégalomanie et l'auto-glorification, son discours sera resté le même depuis 1945.

Léon Degrelle s'éteint à l'âge de 87 ans dans la soirée du jeudi 31 mars 1994 à la clinique de Parque de San Antonio où il avait été admis le 10 mars en raison d'insuffisance cardiaque. Il est incinéré le lendemain.

Comme le précise José Gotovitch, à l'époque directeur du Centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre mondiale et professeur à l' Université Libre de Bruxelles, dans sa préface à l'ouvrage de Martin Conway, « s'est construit le mythe Degrelle, dont l'une des expressions les plus grotesques fut bien celle qui attribuait le prétendu refus belge de son extradition à la peur des révélations qu'il tenait en réserve. Or s'il est un mythe Degrelle [...] c'est précisément le mythe de son importance, de son poids dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique »[58].

[modifier] Un tribun mégalomane

Généralement souriant, Degrelle plaît aux femmes, est chaleureux et « arrive à nouer les contacts les plus inattendus avec les hommes les plus différents » : le 17 juin 1940, prisonnier à Cholet, il est sauvé du lynchage par onze détenus communistes[59]. Il fait preuve d'un réel courage physique, tant dans les années trente durant lesquelles « à différentes reprises, il sera ramené sur une civière de réunions » où il était allé porter la contradiction, que pendant la guerre sur le front de l'Est[59]. Il est surtout un orateur exceptionnel, capable d'enflammer son auditoire. « Il a un redoutable sens de la répartie, et quelques mots lui suffisent à ridiculiser ses adversaires », à l'exception de Paul-Henri Spaak[59].

« D'une ambition démesurée, Degrelle est desservi par une imagination très fantasque et par une véritable mégalomanie. [...] il manque absolument du sens de la mesure. On peut parfois se demander s'il n'est pas atteint d'une véritable folie des grandeurs »[59].

[modifier] Notes et références

  1. Volksführer der Wallonen le 23 novembre 1944. Eddy De Bruyne, La collaboration francophone en exil. Septembre 1944-mai 1945, Housse, Éd. Eddy De Bruyne, 1997
  2. abcd Jean-Michel Étienne, Le mouvement rexiste jusqu'en 1940, Paris, Armand Colin, Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques, n° 195, 1968, p.9
  3. abcd J.M. Étienne, op. cit., p. 10
  4. ab J.M. Étienne, op. cit., p. 11
  5. abc J.M. Étienne, op. cit., p. 12-13
  6. ab J.M. Étienne, op. cit., p. 13
  7. Martin Conway, Degrelle : Les années de collaboration, Éditions Labor, Bruxelles, 2005, p. 19
  8. abcde J.M. Étienne, op. cit., p. 14-19
  9. Le plus célèbre de ces chefs-d'œuvre de goût représentait une petite fille priant au pied de son lit, qu'un socialiste déguenillé s'apprêtait à poignarder dans le dos, J.M. Étienne, op. cit., p. 15
  10. J.M. Étienne, op. cit., p. 18
  11. ab J.M. Étienne, op. cit., p. 19-22
  12. Maurice De Wilde,L'ordre nouveau, Bruxelles, Duculot, 1984, p. 25
  13. abcdefgh J.M. Étienne, op. cit., p. 22-29.
  14. M. De Wilde,op. cit., p. 26
  15. ab J.M. Étienne, op. cit., p. 44.
  16. M. Conway, op. cit., p. 21
  17. J.M. Étienne, op. cit., p. 45
  18. abc M. De Wilde, op. cit., p.26
  19. abc J.M. Étienne, op. cit., p. 45-49
  20. Le symbole du balai sera réutilisé lors d'une campagne électorale du Vlaams Blok dans les années nonante
  21. J. M. Étienne, op. cit., p. 49
  22. abc J.M. Étienne, op. cit., p. 53-54
  23. ab J.M. Étienne, op. cit., p. 80-81
  24. « Il ne fait aucun doute que Degrelle, pour arriver à ses fins, n'a refusé l'aide financière ni de l'Italie, ni de l'Allemagne. Du 23 avril au 3 mai 1933 déjà, quelques mois après la prise de pouvoir d'Hitler, Degrelle et deux de ses collaborateurs, Guido Eeckels et Jean Denis, se rendirent à Berlin et assistèrent aux fêtes du premier mai. Les billets de train ainsi qu'un visa leur furent gratuitement fournis par l'ambassade allemande à Bruxelles. Jusqu'en 1936, Degrelle ne semble pas avoir entretenu d'autres relations avec l'Allemagne ». M. De Wilde, op. cit., p. 26
  25. J.M. Étienne, op. cit., p. 41
  26. M. De Wilde, op. cit., p. 28
  27. abc J.M. Étienne, op. cit., p. 110-113
  28. M. De Witte, op.cit., p. 29
  29. Els Witte, Jan Craeybeckx, Histoire politique de la Belgique, Bruxelles, Labor, Bruxelles, 1987
  30. E.Witte, J.Craeybeckx, op. cit., p. 232.
  31. ab E. Witte, J. Craeybeckx, op. cit., p. 233
  32. abcd J.M. Étienne, op. cit., p. 119-123
  33. abcde J.M. Étienne, op. cit., p. 133-140
  34. M. Conway, op. cit., p. 24
  35. J.M. Étienne, op. cit., p. 137
  36. M. De Wilde, op. cit., p. 29
  37. M Conway estime que Rex est un mouvement de droite, antidémocratque et qu'il doit être considéré selon ses propres spécificités plutôt qu'en tant que variante de quelque modèle standardisé, M. Conway, op. cit., p. 15, ce qui ne l'empêche pas d'utiliser fréquemment le qualificatif de fasciste dans le reste de son ouvrage
  38. M. De Wilde, op. cit., p. 23
  39. abc M. De Wilde, op. cit., p.30
  40. abcd J.M. Étienne, op. cit., p. 141-148
  41. Rex, 5 août 1938
  42. Rex,27 août 1939
  43. le Pays réel, 6 mai 1937
  44. Le Pas réel, 21 septembre 1938
  45. Le Pas réel, 17 mars 1938
  46. abcd J.M. Étienne, op. cit., p. 159-161
  47. abcde J.M. Étienne, op. cit., p. 163-166
  48. M. Conway, op. cit., p. 27
  49. M. Conway, op. cit., p. 39
  50. J.M. Étienne, op. cit., p. 171
  51. Eddy De Bruyne & Marc Rikmenspoel, For Rex and Belgium: Léon Degrelle and Walloon Political & Military Collaboration 1940-1945, Helion, 2004, pp 197-198. (ISBN 1-874622-32-9)
  52. Pol Vandromme a écrit : « Il ne serait chef de peuple - comme Doriot, comme Van de Wiele, comme n'importe qui - que lorsque son peuple aurait été libéré... » (Pol Vandromme, Le Loup au cou de chien, Labor, Bruxelles, 1978, p. 147.)
  53. Source en ligne : web.genealogie.fr, les militaires
  54. D'après une interview de Léon Degrelle recueillie par Jean Kapel pour le n° 19 de la revue Histoire magazine, en septembre 1981.
  55. J.M. Étienne, op. cit., p. 171
  56. abc Martin Conway, Degrelle. Les années de collaboration. 1940-1944 : le Rexisme de guerre, Ottigines Louvain-La-Neuve, Quorum, 1994, p. 303
  57. abcd M. Conway, op. cit., p. 304
  58. José Gottovitch (préf.), in M. Conway, op. cit., p. 6
  59. abcd J.M. Étienne, op. cit., p. 30-32

[modifier] Bibliographie

[modifier] Écrits de Léon Degrelle

  • Les Flamingants, Louvain, A l'Avant-Garde, 1928
  • Jeunes Plumes et Vieilles Barbes de Belgique, Louvain, A l'Avant-Garde, s.d. 1928
  • La Belle vie à Louvain, Louvain, A l'Avant-Garde, 1928
  • Mon pays me fait mal, Louvain, A la Nouvelle Équipe, 1928
  • Les Taudis, Louvain, Ed. Rex, 1930
  • Les Tristesses d'hier, Louvain, Ed. des jeunes auteurs, 1930
  • Les Grandes Farces de Louvain, Louvain, Ed. Rex, 1930
  • Histoire de la guerre scolaire 1879-1884, Louvain, Ed. Rex, 1930
  • Contre l'incinération ; va-t-on, chez nous, rôtir les morts?, Louvain, Ed. Rex, 1931
  • Méditations sur Louis Boumal, Louvain, Ed. Rex, 1931
  • Vive le Roi ! Pour le centenaire de notre dynastie, Louvain, Ed. Rex, 1931
  • Mes aventures au Mexique, Louvain, Ed. Rex, 1933
  • Prière a Notre-Dame de la Sagesse, Louvain, Ed. Rex, 1934
  • Rex et la Flandre, Bruxelles, Ed. Rex, 1936
  • Philips, sénateur catholique, commandeur de l'Ordre de Saint Gregoire-le-Grand, banquier louche et faussaire démasqué., Kessel-Loo, Ed. Degrelle, 1936
  • Le Message de Rex, Bruxelles, B.D.C.I., 1936
  • Face au danger, Bruxelles, Ed. Rex, 1936
  • Mœurs de banksters rouges. Les 300 millions de la Banque du Travail, Coll. « J'accuse » n°3, 1936
  • Les Voleurs de la banque nationale, Bruxelles, Ed. Rex, 1937
  • Franck, Barmat, Van Zeeland, Bruxelles, Ed. Rex, 1937
  • État d'âme, Bruxelles, Ed. Rex, 1938
  • L'Affaire Sindic: que répond Degrelle?, Bruxelles, Ed. Rex, 1939
  • J'accuse Marcel-Henri Jaspar, menteur, pilleur et faussaire, Bruxelles, Ed. Rex, 1939
  • Degrelle avait raison, Bruxelles, Ed. Rex, 1941
  • La Guerre en prison, Bruxelles, Ignis, 1943
  • Feldpost, Bruxelles, Ed. Rex, 1944
  • La Campagne de Russie, 1941-1945, Le Cheval Ailé, 1949
  • Les Âmes qui brulent, À la feuille de Chêne, 1964
  • Front de l'est, 1941.1945, La Table Ronde, 1969
  • Hitler pour mille ans, La Table Ronde, 1969
  • Tintin mon copain, Editions du Pélican d'or, 1994
  • Lettre à Jean-Paul II à propos de Auschwitz, 1979

Le Siècle de Hitler, 1986-2207

Selon la quatrième de couverture du premier livre, la série « Le Siècle de Hitler » prévoyait 20 volumes. Dans le troisième livre, Les Tricheurs de Versailles, le nombre de volumes est ramené à 9, dont 5 ont été publiés.

[modifier] Ouvrages historiques

  • Martin Conway, Degrelle. Les années de collaboration. 1940-1944 : le Rexisme de guerre, Ottigines Louvain-La-Neuve, Qurum, 1994 (ISBN 2930014296)
  • Martin Conway, Degrelle : Les années de collaboration, Éditions Labor, Bruxelles, 2005.
  • Pierre Daye, Léon Degrelle et le rexisme, 1937
  • Eddy De Bruyne, Les Wallons meurent à l'Est, 1992 (ISBN 287088740X)
  • Eddy De Bruyne, Dans l'étau de Degrelle , 1994 (ISBN 2930011114)
  • Eddy De Bruyne, La Collaboration francophone en exil (septembre 1944 – mai1945)
  • Eddy De Bruyne, Marc Rikmenspoel, For Rex and Belgium|For Rex and Belgium. Léon Degrelle and Walloon Political & Military Collaboration 1940-1945, 2004 (ISBN 1874622329)
  • Maurice De Wilde, L'ordre nouveau, Bruxelles, Duculot, 1984 (ISBN 2801104841)
  • Giovanni F. di Muro, Léon Degrelle et l'aventure rexiste (1927-1940), Editions Luc Pire, 2005(ISBN 2874155195)
  • Jean-Michel Étienne, Le mouvement rexiste jusqu'en 1940, Paris, Armand Colin, Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques, n° 195, 1968
  • Jean-Marie Frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste
  • Didier Pirlot, Rex - Photos d'hier et d'aujourd'hui, préf. de Jo Gérard, Phigi, coll. « enquêtes - reportages », Bruxelles, 1978, 103 p.
  • Els Witte, Jan Craeybeckx, Histoire politique de la Belgique, Labor, Bruxelles, 1987

[modifier] Recueil de textes

  • Wim Dannay Ainsi parla Léon Degrelle, 13 volumes, 1973 (éditeur responsable: H. De Graer-81 Obberg-Wemmel)

[modifier] Essai

Selon l'hebomadaire Livres Hebdo Degrelle aurait inspiré le personnage de Maximilien Aue dans Les Bienveillantes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes