Bernard Lavilliers

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Bernard Lavilliers
Bernard Lavilliers à la Fête de l'Humanité en 2005

Nom Bernard Ouillon
Naissance 7 octobre 1946
Firminy, Loire France France
Profession(s) Chanteur, acteur
Genre(s) Variété
Site internet bernardlavilliers.com

Bernard Lavilliers, de son vrai nom Bernard Ouillon, est un chanteur français né le 7 octobre 1946 à Firminy, dans la Loire.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille modeste, son père est employé à la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Étienne (MAS) et sa mère est institutrice. Il écoute de la musique sur le tourne-disque qu'on lui offre pour ses quatre ans, en particulier les Compagnons de la chanson et Yma Sumac.

À 13 ans, il devient apprenti à la MAS et se met également à la boxe. Il fait un petit séjour en maison de correction suite à quelques larcins. À sa sortie, il commence à travailler. Le travail lui semble insipide, il écrira plus tard « À cette époque de ma vie, je me cherchais : je ne savais pas si je serai gangster, boxeur ou poète... ». Il adhère au Parti communiste en 1963. À 19 ans il part pour le Brésil, d'où il revient en 1966. Il est alors considéré comme insoumis et est interné en forteresse à Metz pendant un an.

À sa sortie, il commence à chanter dans les cabarets, son fief était Chez Jacky Scala, rue Lacépède ; on le retrouve aussi à la Cour des miracles à BordeauxGérard Ansaloni fait sa première partie. Il sort en 1967 ses premiers 45 tours. Il obtient le prix de la Rose d'or de la chanson à Montreux avec La Frime. Son premier album sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique Lavilliers qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise. Au mois de juin, il fait la manche en Bretagne. Il exerce plusieurs petits boulots (restaurateur, gérant de night-club...), il se marie en 1970 avec Évelyne.

Il sort son deuxième album en 1972, Les Poètes et commence à avoir une certaine notoriété, qui se confirme en 1975 avec Le Stéphanois (et l'inoubliable San Salvador). Mais la consécration intervient en 1976 avec Les Barbares. Il passe pour la première fois à l'Olympia où il fait un triomphe en octobre 1977.

Il s'installe à Saint-Malo, achète un bateau mais part vite pour la Jamaïque, puis New York et le Brésil. Il revient en France pour une série de concerts. Les années 1980 seront des années de gloire. Le voyou s'assagit un peu mais reste fidèle à son image de baroudeur, d'aventurier mais aussi de rebelle.

Lavilliers a consacré plus que sa part au sujet de la drogue. Bien que les chansons les plus explicites restent Berceuse pour une shootée et Sax'Aphone, il fait allusion à la « dope », l'héroïne, la coke, au « chichon » et à l'herbe dans plusieurs chansons, ainsi qu'aux effets ou à l'ambiance autour de ces substances. Il a aussi reconnu avoir testé et expérimenté le sujet en fin connaisseur.

Mariages avec Évelyne (1970) et Melle Li (1984). Au tournant des années 70 et 80, c'est sa compagne Lisa Lyon, championne du monde de culturisme, qui va l'encourager à travailler son corps comme un sculpteur, ce qui contribuera à l'image de chanteur physique.

  • Sa fille Anne-Laure naît en 1967.
  • Virginie, naît en 1972 de son second mariage avec Évelyne. Elle fait une apparition dans le Fréquenstar du 3 août 1995 à Bahia au Brésil.
  • Guillaume naît en 1975 du mariage avec Évelyne. Il l'accompagne parfois sur scène.
  • Salomé naît en 1987. Il lui consacre la chanson du même nom. Elle apparaît avec lui sur scène, notamment en 1996 au Palais des Sports.

Après les multiples références à l'idole de ses débuts, il chante avec Léo Ferré à la fête de l'Humanité en 1992.

Aujourd'hui il reste fidèle à lui-même et à ses combats en chantant pour les altermondialistes.

Bernard Lavilliers est le parrain du phare d'Eckmühl à la pointe de Penmarc'h, dans le sud Finistère. [1] En 2004, Bernard Lavilliers sort son album Carnets de bord, nouvel hymne au voyage.

[modifier] Influences textes et musiques : grandes tendances

  • La chanson réaliste, les poètes communistes et la contre-culture gauchiste post-marxiste ont influencé ses premiers écrits (Les Poètes, Le Stéphanois). La dénonciation du(des) système(s) s'amplifie dans une posture contestataire d'affrontement avec la bourgeoisie dans Les Barbares, 15e round, T'es Vivant. Musicalement, il utilise alors les influences post Doors et les ambiances lancinantes du rock progressif. Ce qui donne des spectacles marqués par la performance.
  • Il gagne progressivement en audience et en respectabilité et, paradoxalement, développe plutôt la musique au détriment de la contestation, par des textes plus descriptifs type récits de voyage (Pouvoirs, O'Gringo). Il y émaille ses petits récits ou ses descriptions d'impressions soleils levants, soleils de toutes les latitudes. Il prend part, avec Gainsbourg à l'introduction d'influences reggae, brésiliennes et plus tard africaines.
  • Avec Nuit d'Amour et État d'urgence il réalise une formidable alliance du dub et de la musique new yorkaise, sur des rimes qui claquent comme des coups de matraque. A noter que Gainsbourg sort aussi Love on The Beat dans les mêmes années. Tout est permis, rien n'est possible marque la fin de cette période.
  • Alors qu'il réalise des documentaires au Nicaragua et en Afrique du Sud, Voleurs de feu, Gentilshommes de fortune et If reviennent sur la veine des récits de voyage.
  • Par la suite, Lavilliers fait des retours à ces différentes périodes glorieuses successives :
    • Champs du possible marque un retour soft et efficace au Lavilliers de la fin des années 70 et du début des années 80, la chanson Troisièmes couteaux fait d'ailleurs parfaitement écho à CIA et à Changement de main, changement de vilain.
    • Clair obscur revisite notamment les thèmes brésiliens.
    • Arrêt sur image marque une volonté de se rapprocher de son public populaire sur des thématiques plus simples avec Les Mains d'or.
    • Carnets de bord revisite l'époque des récits de voyage.
  • On lui fait souvent le reproche que ses textes, largement inspirés d'expériences personnelles, ne suivent pas strictement la chronologie réelle des albums ou de sa propre vie. Mais oui, l'imagination est au pouvoir chez Bernard. Tout est possible, rien n'est exact, mais tout est vrai. Absolument rien n'est réellement marketisé, puisque l'animal construit sa propre image, à l'instar d'un Renaud, d'un Higelin avec lesquels il a fait les beaux jours des MJC et des tourneurs alternatifs dans les années 70.

[modifier] Les Poètes

[modifier] Chansons de Bernard Lavilliers

1968 
  • Le métier
  • Chanson dada
  • La Bossa cancanière
  • Climat
  • Christ en bois
  • L'oiseau de satin
  • Légende
  • Saint-Germain bidon bidon
  • Pauvre Rimbaud
  • Eurasie
1972 
  • Les poètes
  • Tendresse
  • Le pharmacien
  • Le voleur
  • L'Évangile selon St-Nanar
  • Fait divers
  • La politique
  • Femme
  • Brazil
  • La mort
  • Marizibill
  • La manche
1975 
  • Les aventures extraordinaires d'un billet de banque
  • Le buffet de la gare de Metz
  • CIA
  • La vérité
  • Balthazar
  • La grande marée
  • San Salvador
  • Les antimémoires
  • Saint-Étienne
  • La samba
  • L'Espagne
1976 
  • Les barbares (version 76)
  • Fensch vallée
  • Berceuse pour une shootée
  • Plus dure sera la chute
  • Haute surveillance
  • La zone
  • Écoute
  • Junkie
  • La musique
1977 
  • Utopia
  • Big brother
  • Juke-box
  • L'amour et la mort
  • Fauve d'Amazone
  • N'appartiens jamais...
  • 15e Round
  • L'amour qui marche
  • La danseuse du sud
  • Lettre ouverte
1978 
  • Sax'aphone
  • Capoiera
  • Soleil noir (live 1978)
1979 
  • La peur
  • Frères de la côte
  • Soeur de la zone
  • Frères humains synthétisés
  • Urubus
  • Fortaleza
  • Bats-toi
  • La promenade des Anglais
  • Rue de la soif
  • Ringard pour le reggae
  • Fuckin' life
1980 
  • Rock city
  • La Salsa
  • Traffic
  • O Gringo
  • Sertaõ
  • Attention fragile
  • Pierrot la lame (inspirée de Pedro Navaja et Mack the Knife)
  • Stand the ghetto
  • Kingston
  • Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
  • Spinnaker (live 80)
  • Les funérailles du voyeur (live 80)
  • Heart beat (live 80)
1981 
  • Night bird
  • Changement de main, changement de vilain
  • Eldorado
  • C'est du rock'n'roll
  • Pigalle la blanche
  • Betty
  • Nuit d'amour
  • Les barbares (version 1981)
  • La malédiction du voyageur
1983 
  • État d'urgence
  • Q.H.S.
  • À suivre
  • Idées noires (en duo avec Nicoletta)
  • Le clan mongol
  • New York juillet
  • Vegas
  • Saignée
1984 
  • Le bal
  • La fleur du mal
  • Des milliers de baisers perdus
  • Tout est permis, rien n'est possible
  • Chinatown Paris 13e
  • On se cherche tous une mama
  • Carmencita
  • Lyon sur Saône
  • Entrée des artistes
  • Y'a peut-être un ailleurs
1986 
  • Tango
  • La frontière
  • Voleur de feu
  • East Side Story
  • Midnight shadows
  • Noir et blanc
  • Extérieur nuit
  • Funambule
  • Gentilshommes de fortune
  • Borinqueño
  • La haine
  • Seigneur de guerre
1988 
  • If
  • Santiago
  • On the road again
  • Bad side
  • Promesses d'un visage
  • Nicaragua
  • Haïti couleurs
  • Nord-sud
  • Petit
  • R&B (rouge baiser)
  • Citizen Kane
  • Cri d'alarme
1991 
  • Faits divers
  • Outremer
  • Manila Hôtel
  • Mr. H
  • Saïgon
  • Erevan
  • Noces de sang
  • Salomé
  • Le temps passe
  • Jet lag
1994 
  • Troisièmes couteaux
  • Minha selva
  • Madones
  • Habana
  • La femme et l'enfant
  • Champs du possible
  • Madame
  • Solidaò
  • Missing
  • Grosse galette
  • Paris
  • Femme-objet
1995 
  • Melody tempo harmony (duo avec Jimmy Cliff)
  • Stand the ghetto (nouvelle version)
1997 
  • Préface
  • Audit
  • Le venin
  • Capitaine des sables
  • Exil
  • Romeo Machado
  • La machine
  • Chiens de guerre
  • Vou embora
  • Road movie
2000 
  • C L N
2001 
  • L'or des fous
  • Iracema
  • Les mains d'or
  • Fleur pourpre
  • Saudade
  • L'empire du milieu
  • Délinquance (remix)
  • Les tricheurs
  • Octobre à New York
  • La dernière femme
  • Solidaritude
  • Les feuilles mortes
2004 
  • Voyageur
  • Elle chante (en duo avec Cesaria Evora)
  • L'été
  • Guitar song
  • État des lieux
  • Silences
  • Question de peau (duo avec Tiken Jah Fakoly)
  • La mort du Che
  • Messageries maritimes
  • Brooklyn
  • Marin
2005 
2008 
  • Rafales
  • Solitaire
  • Ma belle
  • Bosse
  • Maria Bonita
  • Samedi soir à Beyrouth
  • Distingué
  • Je te reconnaîtrai
  • Ordre nouveau
  • Attendu
  • Killer

[modifier] Discographie

Les premiers ont été réédités en CD.

[modifier] Bibliographie

En 1987, deux magazines (petit format A5) ont publié un N° entièrement consacré à l'artiste, chacun d'une centaine de pages largement illustrées :

  • François Bensignor : Lavilliers : La vie comme un coup de poing. Top Stars
  • Éléonore Damien : Tout sur Bernard Lavilliers. Hyperstar

En 1998, les éditions du Rocher ont publié la biographie de Dominique Lacout : Bernard Lavilliers : itinéraires d'un aventurier. 230 p. avec une discographie très détaillée. ISBN 2-268-02714-7

Fin 2000, l'album de bande dessinée L’Or des Fous (Éd. du Soleil) accompagne et illustre le CD éponyme (Universal). ISBN 2-84565-100-7

Fin 2004, l'éditeur Christian Pirot a publié, en deux tomes, l'intégralité des textes de 189 chansons :

  • Bernard Lavilliers : Les couteaux de la ville (1968-1983). 242 p. Préface de Didier Van Cauwelaert. ISBN 2-86808-212-2
  • Bernard Lavilliers : La malédiction du voyageur (1984-2004). 244 p. ISBN 2-86808-213-0

Le 23 septembre 2005 est publié le livre Bernard Lavilliers, escales de Gert-Peter Bruch avec des photos de Thierry Nectoux, aux éditions Flammarion, avec un portrait chinois de Juliette Gréco en guise de préface. 191 p. reliées. ISBN 2-08-011478-6

[modifier] Filmographie

  • BOF du film Rue Barbare, de Gilles Béhat (1983)
  • DVD : Escale au Grand Rex (Barclay) 2005

[modifier] Émissions de télévision format long

Fréquenstar
Le Fréquenstar du 3 août 1995 (Laurent Boyer, M6) nous emmène à Bahia au Brésil.
La Tête ailleurs
La Tête Ailleurs, émission de la Télévision Suisse Romande

[modifier] Les chansons où il est cité

Renaud - À quelle heure on arrive ?
Dans la chanson À quelle heure on arrive sur l'album Le Retour de Gérard Lambert où il prétend qu'au concert du soir, ils seront des milliers « […] enfoncés Supertramp, Trust et… Lavilliers (meuh non, j'déconne) […] »
Renaud - Le Père Noël noir (live)
Pour le coup, c'est une intro sarcastique sur l'album live Un Olympia pour moi tout seul, où il se moque pêle mêle du baroudeur mondialiste, jamaïcophile et culturiste qui se la raconte en terminant sa moquerie par une introduction citation « […] le père Noël... black », avec un black qui claque façon Bernard.
Renaud - Ma chanson leur a pas plu
Dans la première version de la chanson, sur l'album Mistral gagnant, il rédige des couplets à la façon de Capdevielle, Cabrel, Lavilliers et lui-même, il prétend avoir rencontré Bernard à Geoffroy-Guichard, et lui avoir proposé une chanson qui « […] s' passe à New York - Y a Jimmy qui s' fait flinguer - Par un black au coin d'un bloc - Par un flic très singulier - Il était pas vraiment mort - Il était blessé seulement - Jimmy, il est vachement fort - Il est dealer et on l' dit lent […] »
Elmer Food Beat - Couroucoucou Roploplo
Extrait de l'album 30 cm, le groupe entonne le refrain « […] Rio de Janvier, Bernard Lavilliers, moi j'ai tout oublié, sauf tes gros nénés. »
Fatals Picards - Bernard Lavilliers
Une chanson lui est consacrée sur l'album Pamplemousse mécanique, sorti en janvier 2007.

[modifier] Références

  1. Page de présentation d'une émission Thalassa sur le phare d'Eckmühl. Consulté le 10 janvier 2008

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Bernard_Lavilliers.