Yma Sumac

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Yma Sumac de son vrai nom Zoila Augusta Emperatriz Chávarri del Castillo, est une chanteuse péruvienne née le 13 septembre 1922 à Callao, premier port du Pérou, mais elle a grandi à Ichocan dans la région de Cajamarca (Pérou).

Son registre extraordinaire de 4 octaves et demie en fait une des plus belles voix des temps modernes. Elle est une descendante reconnue du vingt-troisième et dernier empereur inca Atahualpa qui fut assassiné en 1533 par les Espagnols.

Sommaire

[modifier] Biographie

Depuis son plus jeune âge, la petite Zoila Augusta Emperatriz Chavarri del Castillo, a exprimé le désir d'être chanteuse. Ce projet est fermement repoussé par ses parents, Sixto Chávarri et Emilia del Castillo Atahualpa, pour qui chanteuse n'est pas une carrière envisageable pour une jeune fille. Mais à l'âge de 13 ans, elle participe à la fête de l'Inty Raymi (festival du soleil) dans son village natal devant un public de plus de 20 000 personnes. Elle est repérée par un employé du gouvernement qui fait part de cette découverte au Ministre de l'Éducation.

Le ministre décide de l'envoyer à Lima avec sa famille où elle intègre l'institut Santa Teresa, un collège d'enfants catholique. Elle y participe également à un concert au cours duquel elle est repérée par Moises Vivanco, un musicien ayacuchano, qui lui propose d'intégrer la Compagnie Péruvienne de l’Art, qu'il a lui-même fondée un an plus tôt.

La jeune Zoila Augusta débute sa carrière internationale en avril 1942 à la radio argentine avec la troupe de Vivanco sous le pseudonyme Imma Sumack qui signifie "Jolie Fleur" ou "Jolie Fille" en Quechua.

Le 6 juin 1942, elle se marie en cérémonie civile avec Moisés Vivanco à Arequipa, Pérou.

Jusqu'en janvier 1946, date à laquelle ils dissolvent la Compagnie Péruvienne de l’Art pour partir aux États-Unis, ils effectuent une tournée en Amérique du sud : en Argentine en 1943 (où Yma réalise ses premiers enregistrements), puis au Brésil et au Chili en 1945.

Le Consul Général du Pérou aux États-Unis reconnait dans un document daté du 23 septembre 1946 que : « Imma Summack est une descendante de l’empereur inca Atahualpa vu que sa mère Emilia Atahualpa descend directement du dernier empereur inca du Pérou, en accord avec les autorités de l’histoire des Incas et de l’histoire péruvienne en général. »

De 1946 à 1949, le trio Inca Taky (composé d'Yma Sumac, de Moises Vivanco et de sa cousine Cholita Rivera) tente d'obtenir la reconnaissance mais sans grand succès, allant même jusqu'à ouvrir un commerce de thon durant la grossesse d'Yma Sumac dont le premier fils Papuchka Charlie nait le 7 février 1949.

En 1950, elle obtient un contrat avec Capitol Records et son nom est réorthographié d'Imma Sumack en Yma Sumac, jugé plus glamour. La compagnie de disque oblige également Vivanco à réorchestrer ses chansons pour un orchestre complet et non plus juste le trio de base.

Elle participa également à une comédie musicale à Broadway et tourna dans plusieurs films dont le plus connu reste Le Secret des Incas en 1954 avec Charlton Heston consolidant ainsi sa carrière et s'affirmant comme une grande star hollywoodienne.

En 1957, elle se sépare de Vivanco mais le couple se réconcilie et se remarie deux ans plus tard en 1959.

Au début des années 1960, le couple doit faire face à des problèmes avec le fisc américain et Moises Vivanco décide de quitter les États-Unis pour partir en tournée mondiale. Invitée par le secrétaire général Nikita Khrouchtchev, Yma Sumac se rend en URSS en 1961 où elle enregistre un disque live. Sa tournée se poursuit à travers l’Asie, l’Europe et l’Amérique, mais lorsqu'elle retourne aux États-Unis en 1965, tout le monde l'a oubliée. Elle divorce une seconde fois de Vivanco, alors en voyage en Espagne.

En 1972 elle enregistre avec Les Baxter un album de rock psychédélique, mais des différents les opposent et l'album est rapidement retiré de la vente. Yma Sumac rentre au Pérou où elle s'installe et vivra jusqu'au milieu des années 1980. Paradoxalement, c'est cet album qu'elle déteste (sauf la chanson Magenta Mountain) qui relance alors sa carrière. Le jeune public, redécouvre cet album et cette voix unique, et curieux de voir le phénomène Yma Sumac en scène, de plus en plus de demandes se font. Finalement, elle reprend une activité artistique majeure dans les années 80 90, concerts, théâtre, cinéma et télévision.

En 2006, Yma Sumac est retournée au Pérou pour y recevoir les félicitations du gouvernement pour son aide à la diffusion de la culture péruvienne dans le monde. Elle y a été décorée entre autres de l'Orden del Sol, la plus haute distinction péruvienne, réservée aux présidents et princes de sang. Elle est retournée aux États-Unis en promettant de revenir s'installer au Pérou.

[modifier] Discographie

Le premier disque d'Yma Sumac fut publié en 1943 avec la Compagnie Péruvienne de l’Art sous l'orthographe Imma Sumack.

  • Virgenes del Sol
  • Que Lindos Ojos
  • Cholitas Punenas
  • Picaflor
  • Un Amor (One Love)
  • Amor Indio (indian Love)
  • La Benita
  • A ti Solita te Quiero (I Love Only You)
  • Cholo Traicionero
  • Waraka Tusuy
  • Negrito Filomeno

L'album contient trois chansons qui seront réorchestrées dans les albums suivants. Le morceau Virgenes del Sol se retrouvera en 1959 sur l'album Fuego del Andes

Le morceau A ti Solita te Quiero (I Love Only You) se retrouvera en 1950 sur l'album Voices of the Xtabay mais sous le titre Monos (Monkeys).

Le morceau Negrito Filomeno se retrouvera en 1952 sur l'album Legend of the Sun Virgin mais sous le titre Zana.


Le premier disque de Yma Sumac avec la nouvelle orthographe sort en 1950 et s'intitule Voices of the Xtabay. C'est ce disque qui la rend célèbre aux États-Unis malgré l'absence de publicité.

  • Taita Inty (Virgin of the Sun God)
  • Ataypura (High Andes)
  • Accla Taqui (Chant of the Chosen Maidens)
  • Tumpa (Earthquake)
  • Choladas (Dance of the Moon Festival)
  • Wayra (Dance of the Winds)
  • Monos (Monkeys)
  • Xtabay (Lure of the Unknown Love)-Girl version
  • Xtabay-Boy version

Les morceaux Taita Inty (Virgin of the Sun God) et Tumpa (Earthquake) seront repris dans le film Le Secret des Incas avec Charlton Heston en 1954.

Le morceau Ataypura se trouve sur la bande originale du film The Big Lebowski (1998).

Le morceau Xtabay se trouve sur la bande originale du film Men with Guns (1997) et celle du film Die Österreichische Methode (2006).


Le troisième disque d'Yma Sumac sort en 1952 et s'intitule Legend of the Sun Virgin.

  • Karibe Taki
  • Witallia (Fire in the Andes)
  • Lament
  • Kon Tki
  • Montana
  • Zana
  • No es Vida
  • Kuyaway (Inca Love Song)
  • Suray Surita
  • Mamallay
  • Panarima
  • Ccori Canastitay


Le quatrième disque sort en 1953 et s'intitule Inca Taqui, du nom du trio qu'elle a formé avec son mari et la cousine de celui-ci à son arrivée aux États-Unis.

  • K'arawi (Planting Song)
  • Cumbe Maita (Call of the Andes)
  • Wak'ai (Cry)
  • Incacho (Royal Anthem)
  • Chuncho (The Forest Creatures)
  • Llulla Mak'ta (Andean Don Juan)
  • Malaya! (My Destiny)
  • Ripui (Farewell)


Le cinquième album sort en 1954 et s'intitule Mambo

  • Bo Mambo
  • Taki Rari
  • Gopher
  • Chicken Talk
  • Goomba Boomba
  • Malambo n°1
  • Five Bottles Mambo
  • Indian Carnival
  • Cha Cha Gitano
  • Jungla
  • Carnalito Boliviano

Le morceau Bo mambo se trouve sur la bande originale du téléfilm Dead Husbands (1998) (Titre français Aprile)

Le morceau Gopher se trouve sur la bande originale du téléfilm Dead Husbands, celle du film The In-Laws (2003), celle du film Confessions of a Dangerous Mind (2002), celle du film Ordinary Decent Criminals (2000) et celle du film Happy Texas (1999).

Le morceau Malambo n° 1 se trouve sur la bande originale du film King of California (2007).

En 1991, la chanson Gopher a été remixée et est sortie en maxi sous le titre Mambo Confusion.


Le sixième album sort en 1957 et s'intitule Legend of the Jivaro.

  • Jivaro
  • Sejollo (Whip Dance)
  • Yawar (Blood Festival)
  • Shou Condor (Giant Condor)
  • Sauma (Magic)
  • Nina (Fire Arrow Dance)
  • Sansa (Victory Song)
  • Hampi (Medicine)
  • Sumac soratena (Beautiful Jungle Girl)
  • Aullay (Lullaby)
  • Batanga-Haili (Festival)
  • Wanka (The Seven Winds)


Le septième album sort en 1959 et s'intitule Fuego del Andes

  • La Molina (The Mill Song)
  • Flor de Canela (Cinnamon Flower)
  • Galito Caliente (The Hot Rooster)
  • La Pampa y la Puna (The Plains and the Mountains)
  • Dale que Dale (The Worker's Song)
  • LLora Corazon (Crying Heart)
  • Huachina (Enchanted Lake)
  • La Perla de Chira
  • Mi palomita (My Pigeon)
  • Virgenes del Sol (Sun Virgins)
  • Galito Ciego (One-eyed Rooster)
  • Clamor (I won't forget you)


En 1961 sort l'album Live In Moscow

  • Taita Inty
  • Wambra
  • Ataypura
  • Montana
  • Supay taki
  • Amor Indio
  • Ccori Canastitay
  • Serenata India
  • Goomba Boomba
  • Cueca Chilena
  • Llama caravana
  • Marinera
  • Chuncho

Il semblerait que le titre 'Live in Moscow soit trompeur car l'intégralité du concert aurait été enregistrée à Budapest.

Enfin le huitième et dernier album s'intitule Miracles et il s'agit d'un album de rock psychédélique en collaboration avec Les Baxter.

  • Remember
  • Medicine Man
  • Let me Hear You
  • Trees of Life
  • Flame Tree
  • Zebra
  • Azure Sands
  • Look Around
  • Magenta Mountain
  • El Condor Pasa

[modifier] Anecdotes

Pour une part, les influences musicales "latines" de Bernard Lavilliers lui viennent de l'écoute, étant enfant, des disques d'Yma Sumac que possédaient ses parents dès les années 50.

[modifier] Sources

  • "Yma Sumac Becomes Citizen". New York Times, 23 juillet 1955 p. 10
  • "Yma Sumac's Divorce Final". New York Times, 21 mai 1958, p. 39.
  • "Yma Sumac... the Voice of the Incas". Fate (magazine), Vol. 4, No. 8, Novembre-Decembre 1951
  • Four Octave Inca, Pathfinder, 11 Novembre 1950. Article contemporain du disque "Voice of the Xtabay"
  • Cusihuamán, Antonio. Diccionario Quechua Cuzco-Collao, 2001, Centro de Estudios Regionales Andinos "Bartolomé de Las Casas". ISBN 9972-691-36-5






[modifier] Liens externes