Nicoletta

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Nicoletta
Nom Nicole Grisoni
Naissance 11 avril 1944
Thonon-les-Bains, France France
Profession(s) Chanteuse
Genre(s) Variété
Type de voix Alto
Années actives Depuis 1961
Site internet nicoletta-music.fr

Nicoletta, de son vrai nom Nicole Grisoni, est une chanteuse française, née le 11 avril 1944 à Vongy (quartier de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, qui autrefois était une commune indépendante).

Sommaire

[modifier] Enfance et formation

Elle est née d'une mère déficiente mentale, cette histoire lui a inspiré la chanson Mamy blue et elle a publié un livre en janvier 2008 - La maison d'en face, Éditions Florent Massot - qui raconte entre autres cette blessure.

Elle a passé son enfance à Vongy où elle revient de temps en temps. Elle a été membre de la chorale de l'église. Très jeune grâce à la proximité de la ville de Genève, elle découvre le blues américain avec en particulier Elvis Presley, alors que la France est en pleine période yé-yé.

[modifier] Débuts

Elle est d'abord disc jockey (1961) dans les clubs parisiens à la mode du début des années 1960. Repérée par Léo Missir, à l'époque directeur artistique chez Barclay, elle enregistre son premier album.

En 1966, sur son premier 45 tours, elle reprend L'Homme à la moto, adaptation par Jean Dréjac d'un classique des pionniers du rock Jerry Leiber & Mike Stoller (créé en 1955 par les Cheers sous le titre Black Denim Trousers And Motorcycle Boots puis en français par Édith Piaf).

Un an plus tard, sa carrière démarre de façon fulgurante avec des titres tels que La Musique (Angelica de Barry Mann et Cynthia Weil), Pour oublier qu'on s'est aimé (face « A » du tout premier 45 tours de Nino Ferrer, en 1963, qui n'avait rencontré aucun succès à l'époque mais qu'une interprète aussi prodigieuse avait évidemment repéré ! ) ou encore Il est mort le soleil sur des paroles de Pierre Delanoë, une chanson qui fera le tour du monde lorsqu'elle sera reprise quelques mois plus tard par Ray Charles sous le titre The Sun Died. Toujours en 1967, elle crée Les Orgues d'antan, version française de A Whiter Shade Of Pale, tube planétaire et slow éternel du groupe anglais Procol Harum, ou encore I Put A Spell on You, classique du blues vaudou signé Screamin' Jay Hawkins, redécouvert à la même époque par Alan Price, organiste original des Animals (Ça devait arriver, paroles françaises de Guy Marchand).

L'arrivée fracassante de Nicoletta, à la même époque que Michel Polnareff ou Jacques Dutronc, dans des genres bien différents, sonne le glas des yéyés et marque également le grand retour des chanteuses à voix, cette voix tellement sensuelle qui a inspiré à Charles Aznavour ce joli poème : « Elle a la voix des mots et du cœur, des angoisses du corps. La voix de la véhémence du bonheur cherché, perdu et parfois rencontré. La voix qui appelle à l'amour, à l'acte amoureux. Elle est le réalisme de sa génération. »

De fait, Nicoletta ne se contente pas en 1968 d'asseoir sa notoriété tant en France qu'à l'étranger : surnommée par la presse « l'Idole des idoles », elle part en tournée avec Johnny Hallyday tout en travaillant étroitement avec Eddie Barclay et Léo Missir (avec qui elle a écrit Vivre pour l'amour) tandis que Jean Bouchéty signe l'orchestration de Il ne me restera rien, adaptation de Fly Me To The Moon, énorme standard américain.

En 1969, on la retrouve sur la bande-son du film Jeff avec un air à succès signé François de Roubaix, alors que trois de ses morceaux mettent à nouveau le public à ses pieds : Quand on a que l'amour, Où es-tu passé mon Saint-Germain-des-Prés ? (paroles de Anne Grégory, musique de Michel Legrand et Eddie Barclay) et Ma vie c'est un manège.

1970 est l'année des voyages : elle présente la France au gala du Midem avec trois chansons puis participe au Festival de Sanremo et donne une série de récitals au Canada et en Amérique du Sud, tout en tournant son seul rôle au cinéma dans Un aller simple de José Giovanni.

En 1971, avec le groupe rock français Zoo (qui, la même année, collabore avec Léo Ferré sur Le Chien et l'album La Solitude) Nicoletta enregistre l'album culte Visage qui comporte entre autres Dieu est nègre — chanson « révolutionnaire » à l'époque au point qu'elle fut interdite en Espagne —, La Promeneuse composée spécialement pour elle par Julien Clerc ou encore sa très belle interprétation de La solitude, ça n'existe pas de Gilbert Bécaud. Mais c'est évidemment Mamy Blue, inspirée par sa mère handicapée mentale dont elle avait été séparée, alors récemment décédée, qui pulvérise les records des ventes.

L'album Nicoletta 73, avec sa célèbre pochette dessinée par Patrick Loiseau, dresse le résumé d'une année décidément chargée. On y trouve Les Volets clos signée Rémo Forlani et Paul Misraki pour le film éponyme de Jean-Claude Brialy. Ce dernier écrit à son sujet « Nicoletta, fanal dans la nuit, chante avec son corps, généreuse et directe elle jette sa voix brisée au vent qui souvent l'emporte, la déchire, l'étouffe ou la grandit et se plante toujours dans le cœur de ceux qui croient à l'amour. »

Fio Maravilla, une chanson du brésilien Jorge Ben (paroles françaises par Boris Bergman, futur parolier de Bashung) se hisse également au sommet des ventes avec de multiples disques d'or. À la fin de cette même année, Nicoletta enregistre Enfants venez chanter l'espoir dont elle signe les paroles. La chanson sera sacrée Grand Prix de l'Académie Charles-Cros.

A Noël 1974, peu après avoir interprété en français la chanson du film Papillon, elle enregistre son premier gospel. Elle chantera la splendide version de Glory Alleluia pour une messe de minuit organisée par RTL. Elle enflamme l'Olympia en 1975 : trois semaines de triomphe qui annonce le prochain opus Sur les bords de la tendresse. Quelques mois plus tard, sa très belle version de À quoi sert de vivre libre (I Can't Give You Anything But My Love) précède la parution de son album 1976, Amour violet, composé par son nouveau directeur musical Daniel Carlet, qui signe également Broadway, un an plus tard.

Après quelques années consacrées à la vie de famille, Nicoletta crée la surprise en 1983. Elle interprète avec Bernard Lavilliers un duo sur le titre Idées noires ; un couple surprenant qui fait dire à un critique inspiré : « La voix de Nicoletta, superbe et déclinante, marque les angoisses d'un Lavilliers au bord du précipice. » Le single se vend à un million et demi d'exemplaires.

On la voit ensuite interpréter Bertolt Brecht et Kurt Weill (Grandeur et décadence de la ville de Mahagony en 1987). Elle chausse les ballerines d'Esméralda dans la comédie musicale Quasimodo, sur des musiques de William Sheller (1987), puis chante Mamy Blue à Pékin devant des dizaines de milliers de spectateurs (1988).

William Sheller deviendra d'ailleurs le complice de l'album J'attends, j'apprends en 1995, l'espace d'une chanson, avant de lui consacrer, comme promis, un album complet, joliment intitulé Connivences dont il assure l'écriture, la composition et la production en 1998.

Entre temps, Nicoletta a réalisé un rêve de toujours : tourner à travers la France avec une troupe de choristes pour un spectacle entièrement dédié au grand art du gospel. Une tournée colossale (déjà 1 million de spectateurs) qui donne lieu, en 1997, à un très bel album live. Avec son nouveau spectacle Nicoletta au Casino de Paris (1999) et sa tournée Européenne (2001/2002).

2001/2004 - L'un de ses plus grands titres La Musique inspire et marque profondément la Star Academy, qui a connu et connaît encore le succès médiatique que l'on sait. Nicoletta poursuit ses tournées qui se jouent à guichets fermés.

En octobre 2006, elle sort son nouvel album Jazz Le Rendez-vous.

[modifier] Succès

En 1967, elle connaît deux grands succès :

  • La Musique, une adaptation d'Anne Grégory d'après Angelica de Cynthia Weil et Barry Mann, interprétée par ce dernier en 1966.
  • Il est mort le soleil, paroles de Pierre Delanoë et musique d'Hubert Giraud, qui devient sa référence et dont elle fait un standard grâce à son exceptionnelle interprétation. Cette œuvre sera adaptée et interprétée par Ray Charles sous le titre The Sun Died et notamment reprise par Tom Jones.

Artistiquement exigeante, elle mène une campagne anti play-back. C'est ainsi qu'elle sera bien plus présente sur scène qu'à la télévision.

Pendant les évènements de mai 1968, elle chante pour les grévistes des usines.

En 1971, elle enregistre Mamy Blue, un titre gospel écrit et composé par Hubert Giraud, qui rencontrera un énorme succès et sera maintes fois repris.

En 1973, elle fonde son propre label, « Rapa Nui », afin de se produire mais aussi dans le but d'aider de jeunes chanteurs. La même année, elle reprend Fio Maravilla du brésilien Jorge Ben adapté en français par le parolier Boris Bergman.

En 1976 elle sort Glory Alleluia dont le parolier et arrangeur est André Pascal, chanson de Noël sur un air traditionnel irlandais.

[modifier] Éclipses

En 1978, elle épouse Patrick Chappuis, un bijoutier suisse. Leur fils Alexandre nait l'année suivante. Nicoletta rencontre à nouveau le succès en 1983 avec Idées noires, en duo avec Bernard Lavilliers. Elle divorce de Patrick Chappuis en 1985.

En 1987, elle joue le rôle de Jenny dans l'opéra Grandeur et décadence de la ville de Mahagony (Kurt Weill et Bertolt Brecht). A la fin de la même année, elle interprète également Esméralda dans la comédie musicale Quasimodo composée par William Sheller.

Á partir de cette époque, des problèmes financiers poussent Nicoletta à multiplier les galas. Ses disques ne contiennent plus de « tubes », malgré la qualité de ses collaborations (William Sheller, Richard Cocciante, Pierre Delanoë…).

En 1992, Nicoletta perd sa grand-mère et s'intéresse à la religion. Elle réunit alors une chorale gospel antillaise avec qui elle donne des concerts. Depuis, elle se produit beaucoup dans des concerts engagés, notamment en faveur du tiers-monde.

En 2001, la Star Academy prend comme hymne La Musique.

En 2006, Nicoletta sort un nouvel album Le Rendez-vous chez Universal Classics. Un album à prédominance jazz, avec des reprises de standards tels que Summertime, Georgia on my mind, Bei mir bist du schon mais aussi des titres écrits par Bernard Lavilliers Samba Cancao, Patrick Eudeline Comme si de rien et Les Hauts murs mais aussi Manu Chao.

Nicoletta conserve l'affection du public, notamment grâce à sa voix blues puissante, tout à fait unique dans le paysage musical français puisque même Ray Charles disait qu'elle était « la seule blanche qui a une voix de noire »...

[modifier] Livres

  • 45 Tours et puis s'en va, sur la profession de chanteuse.
  • La Maison d'en face éd. Florent Massot. Autobiographie.

[modifier] Liens externes