Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay
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Ville | Vézelay | |||
Pays | France | |||
Région | Bourgogne | |||
Département | Yonne | |||
Culte | Catholique romain | |||
Type | Basilique (ancienne abbatiale) | |||
Rattaché à | Fraternités monastiques de Jérusalem | |||
Début de la construction |
1120 1185 (chœur et transept) |
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Fin des travaux | 1150 1190 (chœur et transept) |
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Style(s) dominant(s) |
Roman Gothique(chœur et transept) |
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Classé(e) | Monument historique (1840) Patrimoine mondial (1979) |
Sur la route qui mène à Vézelay, la croix Montjoie symbolise la joie du pèlerin apercevant pour la première fois la basilique.
En effet, c'est à pied qu'il faut rejoindre ce haut lieu de la chrétienté du Moyen Âge, lieu de pèlerinage important sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont le tympan du narthex de la basilique est un des chefs-d'œuvre de la sculpture romane.
Sommaire |
[modifier] Chronologie
- 861 : Des moines bénédictins s'installent au sommet de la colline de Vézelay. Un moine est envoyé à Saint-Maximin en Provence pour ramener les reliques de Marie-Madeleine.
- 878 : Le pape Jean VIII dédicace la première église carolingienne du monastère, dont la crypte subsiste de nos jours.
- L'abbé Geoffroy expose les reliques de Marie-Madeleine. Des miracles se produisent. Les pèlerins affluent et font de Vézelay une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
- La réputation de l'abbaye permet au village de prospérer, le bourg se développe et devient une ville qui attire de plus en plus de pèlerins tels que le duc de Bourgogne Hugues II et sa cour en 1084. Ou, plus tard, Bernard de Clairvaux (Saint Bernard) qui vient pour prêcher la 2e croisade en 1146, Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion, avant leur départ pour la 3e croisade en 1190, ou encore Louis IX en 1248…
- 1096 : L'abbé Artaud entreprend l'édification d'une nouvelle église, un nouveau chœur et un nouveau transept sont construits, les travaux dureront jusqu'en 1104. Seule la nef de l'église carolingienne sera conservée.
- 1106 : Les habitants, qui ne supportent plus la charge du financement des travaux de construction de la nouvelle église, se révoltent et tuent l'abbé Artaud.
- Le 21 juillet 1120, c'est lors de la veillée de Sainte-Madeleine, que la charpente de l'abbatiale prend feu et s'effondre (causant la mort de 1127 personnes). Une nouvelle nef sera construite et celle-ci est achevée en 1138.
- 31 mars 1146 : Le jour de Pâques, saint Bernard, abbé de Clairvaux, prêche la seconde croisade sur le versant nord de la colline.
- 1162 : L'abbaye se sépare de la congrégation de Cluny et s'affranchit de l'évêque d'Autun en se plaçant sous la protection du roi de France.
- 1166 : L' archevêque de Cantorbéry Thomas Becket prononce dans l'église l'excommunication du roi Henri II d'Angleterre.
- 2 juillet 1190 : L'armée anglaise de Richard Cœur de Lion et l'armée française de Philippe-Auguste partent de Vézelay pour la 3e croisade.
- En 1217, l'abbatiale est prise en charge par les Franciscains.
- En 1537, l'abbaye est sécularisée.
- En 1790, l'abbatiale de Sainte Marie-Madeleine devient une simple église paroissiale. L'abbaye, vendue à la Révolution a servi de carrière de pierres, il n'en reste pratiquement rien. De l'abbaye il reste cependant la salle capitulaire en bon état de conservation, servant aujourd'hui de chapelle et le long de cette salle quelques arcades du cloître. Les maisons adjacentes portent toutes des traces des bâtiments conventuels qui étaient sans doute de grande proportion.
- C'est en 1840 qu'intervient Eugène Viollet-le-Duc pour la restauration du bâtiment, suite à l'inspection faite par Prosper Mérimée. En effet, l'église avait subi bien des dommages avec le saccage par les Huguenots en 1569, les sculptures du tympan avaient été martelées aux alentours de 1793 et la foudre s'est abattue en 1819 sur la tour Saint-Michel. La restauration s'achève en 1876 par la remise des reliques de Sainte Marie-Madeleine et le rétablissement des pèlerinages, qui seront de nouveaux arrêtés en 1912.
- Enfin en 1920, Sainte Marie-Madeleine est érigée au rang de basilique et les pèlerinages peuvent enfin reprendre.
- En 1976, après plus de huit siècles, Hugues Delautre, l'un des pères franciscains chargés depuis quelques années de la desserte du sanctuaire de Vézelay, découvre que non seulement l'axe d'orientation de la Madeleine, mais aussi sa structure interne, ont été déterminés en tenant compte de la position de la terre par rapport au soleil. Chaque année, la fête de Jean-Baptiste révèle les dimensions cosmiques de cette église : au plein midi du solstice d'été, quand le soleil est en culmination par rapport à la terre, la lumière venue des fenêtres sud projette des flaques lumineuses qui s'établissent dans le plein milieu de la nef avec une rigoureuse précision[1],[2],[3].
- Le 7 octobre 1993, sous les auspices de l'UNESCO et de la Présidence de la République, y eut lieu la recréation française télévisée de la Messe Solennelle d'Hector Berlioz, par le choeur et l'orchestre de la Philharmonie de Cracovie, sous la direction de Jean-Paul Penin.
- Aujourd'hui, les Fraternités Monastiques de Jérusalem ont en charge l'animation spirituelle de la basilique en y célébrant trois fois par jour la liturgie, en renouant avec les liturgies de Nöel, du dimanche des Rameaux, des Vigiles Pascales et de la grande fête de Pâques. Moines et Moniales assurent aussi les visites de la basilique tout au long de l'année et vivent de leur travail à mi-temps (pour préserver leur vie contemplative) en assurant le secrétariat des visites, le secrétariat de l'accueil spirituel. Ils accueillent tous ceux qui le désirent dans deux hôtelleries (Maisons Béthanie et Saint-Bernard). Ils tiennent un magasin à côté de la basilique, "La Pierre d'Angle".
La basilique de Vézelay est également une paroisse dont le Recteur actuel est Monseigneur François Tricard.
[modifier] Description
Chef-d'œuvre d'Architecture romane du XIIe siècle, elle est rénovée par Viollet-le-Duc en 1840. L'église figure sur la première liste des monuments historiques de 1840.
[modifier] La façade
Elle a été profondément remaniée au XIXe siècle. Son tympan, représentant le Jugement dernier, a été sculpté en 1856.
[modifier] Le narthex
Il est d'époque romane (v.1145-1150). Trois portes s'ouvrent sur la nef de la basilique, surmontées de trois tympans. Le central, le plus grand, représente le Christ bénissant les apôtres. Celui de droite (au Sud) est consacré à Marie. Celui de gauche (au Nord) représente l'Ascension.
[modifier] La nef
La basilique possède une nef romane achevée en 1140, sous l'abbatiat de Ponce de Montboissier. Elle comporte neuf travées avec des voûtes en berceau plein-cintre à lunettes de pénétration sur des arcs doubleaux bicolores, supportés par des colonnes à trois étages. Elle comporte deux bas-côtés, voûtés d'arêtes sur des colonnes aux chapiteaux historiés.
Les sculptures abondantes, datées de 1125-1140, montrent plusieurs thèmes et sujets bibliques, fantastiques ou végétaux d'une grande richesse (parmi les plus célèbres on peut citer le fameux Moulin mystique). L'ensemble de 100 chapiteaux de la nef, probablement réalisés par un atelier de cinq maîtres-sculpteurs, est le plus important de la Bourgogne avec celui d'Autun
[modifier] Le chevet
Il est d'époque gothique. Un transept et un chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes gothiques (v. 1185-1190) voûté d'ogives y sont construit sous l'abbatiat de Girard d'Arcy, suite à l'effondrement du chevet d'origine.
[modifier] La crypte
Elle était contenait les reliques de Marie-Madeleine.
[modifier] Galerie
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Les fraternités monastiques de Jérusalem à Vézelay : moines et moniales aujourd'hui à Vézelay
[modifier] Sources
- Jean de la Monneraye : Sainte Marie-Madeleine de Vezelay , Paris, Horizons de France - Société Française des presses suisses, 1968.
- Gérard Denizeau : Histoire visuelle des Monuments de France , Larousse, Paris, ISBN 2-03-505201-7, 2003, p. 53.
- Alain Erlande-Brandenburg : Histoire de l'architecture française (Tome 1), Editions du Patrimoine, Mengès, Paris, ISBN 2-856203671, 1995.
- Oursel, Raymond : Bourgogne romane, (7e édition), Édition Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), 1979.
- Christian Sapin : Vézelay - Abbaye Sainte-Marie-Madeleine (Yonne), dans Les Dossiers d'archéologie, juillet-août 2002, n° 275 .
[modifier] Notes et références
- ↑ Hugues Delautre, Jacqueline Gréal, La Madeleine de Vézelay, Guide et plans, Editions Franciscaines, Lescuyer, Lyon, ISBN 2-85020-001-8, 1981, p. 27-29 (Architecture cosmique et mystique de la lumière), traduit en anglais, allemand, espagnol, italien et néerlandais
- ↑ Raymond Oursel, Lumières de Vézelay, Editions Zodiaque, Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire (Yonne), ISBN 2-7369-0203-3, 1993, p. 21 et 105-109 (Les tâches solaires)
- ↑ Damien Voreux, Vézelay, Editions Ouest-France, Edilarge, ISBN 2-7373-1608-1, 1994, p. 15-18 (Les jeux de la pierre et du soleil)
[modifier] Pèlerinage
Étape précédente Lieu de Rassemblement |
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