Basile de Césarée

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Basile de Césarée
Basile de Césarée

Basile de Césarée appelé aussi Basile le Grand (329, Césarée - 379) est l'un des principaux Pères de l'Église grecque, reconnu également dès l'origine comme Docteur de l'Église. On le fête le 14 juin et le 2 janvier en Occident, et le 1er janvier, son dies natalis, en Orient. Il est également fêté lors de la « fête des trois docteurs œcuméniques » le 31 janvier, avec saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nazianze.

Sommaire

[modifier] Biographie

Basile le Grand est originaire de Césarée de Cappadoce. Il est lui-même rhéteur et fils de rhéteur. Il est le frère aîné de Grégoire de Nysse qui, devenu chrétien et même prêtre avant lui, le baptise. Il nait dans une famille qui comptera de nombreux saints : son père lui même prénommé Basile, sa mère, sa sœur, et ses deux frères dont le plus illustre est Grégoire de Nysse.

À Athènes où il termine ses études, il se lie d'amitié avec l'un de ses compatriotes, le futur saint Grégoire de Nazianze et avec l'empereur Julien (alors catholique, et depuis apostat). Il professa la rhétorique à Césarée, et y exerça quelque temps la profession d'avocat.

Après son baptême, saint Basile, attiré par la vocation monastique, fait de longs voyages pour s'informer des règles et modes de vie des moines en différents lieux.

En 357, il renonça au monde, se retira dans une solitude du Pont, et y fonda au bord de l'Iris, un monastère qui fut le modèle de presque tous ceux qui s'établirent depuis en Orient. La communauté qu'il fonde, et surtout les conceptions très équilibrées qu'il se fait de la vie monastique exerceront à travers sa célèbre Règle une grande influence sur le monachisme tant oriental qu'occidental (notamment sur saint Benoît). Cf. Ordre de saint Basile.

À partir de 365, il prend une part croissante à la lutte contre l'arianisme.

En 370, Basile devient évêque de sa ville natale, Césarée de Cappadoce. Il s'occupa avec zèle d'instruire son peuple, chercha à rétablir la paix dans l'Église, et combattit plusieurs hérésies. Il lui faut s'imposer face au pouvoir de l'empereur Valens qui persécute les adversaires de la foi arienne. Il est avec Athanase d'Alexandrie (autre Père de l'Église grecque) l'un des champions de l'orthodoxie.

Basile a une importance considérable dans l'Église d'Orient. Il rédigea une règle monastique, toujours en vigueur. C'est lui qui fixa la forme d'une liturgie encore en usage presque inchangée chez les orthodoxes et les catholiques de rite byzantin. Cette liturgie est célébrée les dimanches de carême et les jours de certaines fêtes à la place de la liturgie de saint Jean Chrysostome. Les coptes et les éthiopiens ont aussi une anaphore de saint Basile, dont la paternité est confirmée par les liturgistes.

En Grèce, Basile est connu pour ses œuvres de bienfaisance et comme un lointain précurseur de la Croix Rouge. Il tient également, comme saint Nicolas en Occident, le rôle du Père Noël.

Il a en outre produit plusieurs autres œuvres littéraires dans un style qui s'apparente à celui de la seconde sophistique (par exemple Lucien) et avec un talent oratoire exceptionnel.

[modifier] Œuvres

Clavis Patrum Græcorum 2835-3005

[modifier] Contenu de son œuvre

Son œuvre théologique très vaste est dominée par un traité capital sur le Saint-Esprit. Le plus estimé de ses ouvrages est l'Hexaméron ou les six jours de la création.

Hormis sa Règle et la liturgie, l'œuvre la plus connue de Basile est le Discours aux jeunes gens. Cet ouvrage « humaniste » démontre comment un chrétien peut tirer profit de la littérature classique païenne. Il a laisse des Homélies, des traités de Morale et d'Ascétisme, des Commentaires sur diverses parties de l'Ecriture. On a aussi conservé de Basile plusieurs sermons, dont neuf Sermons sur la Genèse, avec une évocation de la beauté de la Création et de la grandeur de Dieu. Plusieurs lettres de Basile ont également été conservées. Comme les sermons, elles sont de haute tenue littéraire et apportent des informations importantes sur les mœurs et la sensibilité de son époque. On y admire avec l'onction du pieux évêque, une éloquence gracieuse et fleurie, unie à une dialectique rigoureuse et à des connaissances profondes : il possédait les lettres profanes aussi bien que la science sacrée. On remarque aussi son traité de la Lecture des auteurs profanes.

[modifier] Publications au XVIIIe et XIXe siècles

Ses œuvres ont été réunies en 3 volumes in-folio, par Julien Garnier et Prudhomme Maran, Paris, 1721-1730, et réimprimées par les frères Gaume, 1835-1840, et dans la collection de l' abbé Jacques-Paul Migne.

Les Homélies et les Lettres ont été traduites en français par l' abbé Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde, 1691 ; l' Hexaméron, par Athanase Auger, 1788 ; les Ascétiques par Godefroy Hermant, 1661 ; un des traités de Morale par l' abbé Leroy, 1663 ; le Discours sur l'utilité des livres profanes par Claude-Antoine-Félix Frémion, 1819.

M. Roustan a publié une traduction complète de Saint-Basile, 12 volumes in-8, 1846 et Hermant a donné sa Vie, 1674 ; Eugène Fialon, une Étude historique et littéraire sur Saint Basile, suivie de l' Hexaméron, traduit en français, 1865.

[modifier] Traductions modernes

  • Aux jeunes gens. Sur la manière de tirer profit des lettres helléniques ; éd. et tr. F. Boulenger. Paris : les Belles Lettres, 1935. (Collection des Universités de France). 96p. ISBN 2-251-00296-0.
  • Correspondance. Tome 1, Lettres I-C ; éd. et tr. Yves Courtonne. Paris : les Belles Lettres, 1957. (Collection des Universités de France). xxv-440p. ISBN 2-251-00298-7.
  • Correspondance. Tome 2, Lettres CI-CCXVIII ; éd. et tr. Yves Courtonne. Paris : les Belles Lettres, 1961. (Collection des Universités de France). 444p. ISBN 2-251-00299-5.
  • Correspondance. Tome 3, Lettres CCXIX-CCCLXIV. Index ; éd. et tr. Yves Courtonne. Paris : les Belles Lettres, 1961. (Collection des Universités de France). 473p. ISBN 2-251-00300-2.
  • Sur le Saint-Esprit ; éd. et tr. Benoît Pruche [réimp. de la 2e éd. revue et augmentée de 1968]. Paris : Cerf, 2002. (Sources chrétiennes ; 17bis). 561p. ISBN 2-204-07119-6.
  • Contre Eunome, Tome 1 [suivi de] Apologie ; introd., trad. et notes de Bernard Sesboüé, S.J., avec la collab. pour le texte et l'introd. critiques de Georges Matthieu de Durand, o.p., et Louis Doutreleau, S.J. Paris : Éd. du Cerf, 1982. (Sources chrétiennes ; 299). 274 p. ISBN 2-204-01960-7.
  • Contre Eunome, Tome 2 [suivi de] Apologie ; introd., trad. et notes de Bernard Sesboüé, S.J., avec la collab. pour le texte et l'introd. critiques de Georges Matthieu de Durand, o.p., et Louis Doutreleau, S.J. Paris : Éd. du Cerf, 1983. (Sources chrétiennes ; 305). 355 p. ISBN 2-204-02119-9.
  • Sur le baptême ; texte grec de l'éd. [Umberto] Neri ; introd., trad. et annotation par Jeanne Ducatillon. Paris : Éd. du Cerf, 1989. (Sources chrétiennes ; 357). 321 p. ISBN 2-204-04062-2.

[modifier] Source

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