Banderilles

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Toro de lidia portant plusieurs banderilles
Toro de lidia portant plusieurs banderilles

Les banderilles (en espagnol banderillas) sont des bâtons d'environ 80 cm de long, terminés par un harpon et recouverts de papier de couleur, plantées sur le dos du taureau lors des corridas.

Sommaire

[modifier] Présentation

Les banderilles sont généralement plantées (on peut également dire posées) par les peones appelés banderilleros, mais certains matadors les posent eux-mêmes. C'est le cas actuellement, entre autres, de Luis Francisco Esplá, « El Fundi », Luis Miguel Encabo et « El Fandi ».

En principe, trois paires de banderilles sont posées. Toutefois, le président de la course peut décider d’en réduire le nombre ; le matador peut demander au président l’autorisation que soit posée une quatrième.

[modifier] Différentes méthodes

Le banderillero Curro Molina pendant le tercio de banderilles
Le banderillero Curro Molina pendant le tercio de banderilles

Il existe de très nombreuses manières de poser les banderilles. Les plus fréquentes sont « al cuarteo » (« au quart ») et « de poder a poder » (« de puissance à puissance »). Dans les deux cas, le banderillero se place face au taureau, déclenche sa charge par des mouvements des bras et des cris, puis va à la rencontre du taureau en suivant une trajectoire courbe, le taureau suivant lui-même une trajectoire courbe ; à la rencontre, il plante les banderilles et se dégage d’un écart. La différence entre les deux vient de la longueur des trajectoires respectives du taureau et du banderillero, beaucoup plus longues dans le second cas, de sorte qu’à la rencontre, le taureau a accéléré sa vitesse au maximum, alors que dans le premier cas, à la rencontre, sa vitesse est encore réduite.

Les plus spectaculaires sont sans doute les suivantes :

  • « al sesgo para fuera », le banderillero pose les banderilles en passant devant le taureau arrêté à proximité de la barrière, en laissant le taureau entre lui et la barrière ;
  • « al sesgo para dentro », la manière est identique, sauf que le banderillero passe entre le taureau et la barrière ;
  • « al quiebro », le banderillero immobile déclenche la charge du taureau ; un instant avant la rencontre il fait mine de partir sur son côté droit en marquant un pas de côté qui a pour effet de dévier légèrement la course du taureau ; le banderillero profite alors de ce léger écart fait par le taureau vers l’extérieur pour regagner sa position initiale et planter les banderilles.
  • « al violín », les deux banderilles sont posées tenues dans la seule main droite, le banderillero faisant charger le taureau sur son côté gauche, de sorte que pour les planter, il fait passer les banderilles par dessus son bras gauche, un peu comme l'archet du violon.

[modifier] Couleurs

Les couleurs des banderilles sont variées. Les matadors français utilisent souvent des banderilles blanches ; Luis Francisco Esplá utilise systématiquement des banderilles bleu ciel et blanc, couleurs de sa ville natale : Alicante. Les peones utilisent des banderilles de la couleur qu'on leur donne.

Il existe également des banderilles dites « noires » (en réalité elles sont noires avec une bande blanche). Ces banderilles sont utilisées lorsque le taureau a fait preuve d’un manque de bravoure évident et sont un signe d’infamie pour l’éleveur. Même lorsqu’elle serait justifiée, leur utilisation est exceptionnelle.

[modifier] Utilité

Le rôle des banderilles est controversé. Selon certains elles serviraient à permettre au taureau de se reposer après l’épreuve de la pique. On peut évidemment se demander si c’est le faire se reposer que de l’obliger à galoper à la poursuite des banderilleros. Selon d’autres, elles serviraient à rendre « courage » au taureau après son combat inutile contre le picador, en lui faisant poursuivre les banderilleros qui « fuient » à son approche au lieu de l’attendre de pied ferme comme le font le picador et son cheval.

L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’elles ne servent à rien, elles ne sont qu’une survivance de la tauromachie ancienne. Autrefois (c’est-à-dire avant le XIXe siècle), la tauromachie consistait, avant la mise à mort du taureau, à lui sauter par-dessus, de pied ferme ou à la perche ; à se faire charger par lui et à l’éviter par un écart ; à lui poser des cocardes ou des rubans sur les cornes et à les retirer ensuite ; enfin à lui planter des banderilles sur le dos. Ces différentes suertes continuent d’exister (sauf les banderilles) dans la course camarguaise, la course landaise ou la course de recortadores. En revanche, elles ont disparu de la corrida formelle depuis le milieu du XIXe siècle, seule subsistant de la tauromachie ancienne l'utilisation des banderilles.

[modifier] Corrida de rejón

Au premier tercio des corridas de rejón sont utilisées des farpas, sortes de banderilles dont le manche est beaucoup plus long que le manche de celles utilisées dans la corrida à pied (1,60 mètre environ). Au deuxième tercio sont plantées des banderilles similaires à celles utilisées dans la corrida à pied.

[modifier] Galerie

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[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « banderille » sur le Wiktionnaire.

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