Pique (corrida)

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Tercio de piques
Tercio de piques

La pique est à la corrida, l’arme du picador constituée d'une hampe (vara en espagnol) en bois de hêtre de 2,60 mètres de long environ et de 4 cm de diamètre, terminée par une pointe d'acier, la puya. L’extrémité du manche se nomme quant à elle le regatón. La pique est également l’action de piquer le taureau.

[modifier] Présentation

La pique a pour but de démontrer la bravoure du taureau (ou son absence de bravoure), de réduire sa force, le calmer et l'amener à baisser sa tête pour permettre le bon déroulement du troisième tercio.

La bravoure du taureau se révèle en fonction de la manière dont il charge le picador. Le taureau brave doit s’élancer de loin : on estime que plus il est brave, plus la distance de laquelle il s’élance sera élevée. À cet effet, sur le sol sont tracés deux cercles concentriques : le premier à sept mètres de la barrière, le second à trois mètres du premier. Lorsqu’il cite (« appelle ») le taureau, le picador doit placer son cheval à proximité immédiate du cercle extérieur, le matador et ses peones devant immobiliser le taureau à l’intérieur du cercle interne. Si le taureau ne charge pas, le picador peut alors se déplacer et le matador peut faire se déplacer le taureau, en espérant qu’en un autre point de la piste, celui-ci chargera. En cas de nouvel échec, on fait une troisième tentative. En cas de troisième échec, il n’est plus tenu compte des cercles. Le taureau que l’on est obligé de piquer dans ces conditions fait preuve d’un manque de bravoure qui le condamnerait aux banderilles noires… si elles étaient utilisées comme elles devraient l’être.

La distance de trois mètres délimitée par les deux cercles est une distance minimum. Le taureau réellement brave s’élancera au premier appel du picador, depuis une distance largement supérieure. On voit parfois des taureaux se ruer sur le cheval depuis l’autre extrémité de la piste.

La bravoure du taureau se révèle également dans sa manière de pousser le cheval : en « mettant les reins » (c’est-à-dire en poussant « d’un seul bloc »), sans « faire chanter l’étrier » (sans agiter la tête de bas en haut ou de droite à gauche, faisant ainsi du bruit en cognant ses cornes contre l’étrier).

Le picador doit appliquer la pique à la base du morillo (bosse charnue située à la base du cou), sans vriller, sans se reprendre.

Lorsque le taureau a chargé le picador et pousse le cheval, les peones et le matador interviennent au quite : ils éloignent le taureau du cheval. Le matador fait alors quelques passes de capote, afin de vérifier l’effet de la dernière pique sur le taureau. Lors des quites les matadors interviennent chacun leur tour : que le taureau soit brave et fort, que les matadors soient inspirés, que le public soit réceptif, alors les quites deviennent de véritables « concours » entre les trois matadors, ceux-ci essayant d’effectuer les passes de capote les plus belles, les plus élégantes, les plus spectaculaires…

En principe, il est appliqué deux piques minimum (il n’y a pas de maximum), mais en cas de taureau faible, le président peut réduire ce nombre à une seule. Lorsque par chance, le taureau fait preuve d’une bravoure exceptionnelle, une pique supplémentaire est parfois donnée avec le regatón : le picador prend sa pique à l’envers, et « pique » avec l’extrémité du manche, le regatón, et non avec la puya.

[modifier] Voir aussi