Bronca

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Dans le monde de la tauromachie, on appelle bronca (mot féminin ; de l'espagnol : disputer, gronder) une manifestation bruyante du public en signe de désapprobation ou mécontentement.

Sommaire

[modifier] Mécontentements

La bronca s'adresse indifféremment au matador ou aux peones de sa cuadrilla. Le matador est principalement visé lorsqu'il manque l'estocade plusieurs fois, les picadors, lorsque les piques sont trop longues ou appuyées.

Les spectateurs mécontents crient, sifflent, etc. On en voit parfois jeter des bouteilles en piste. Un tel geste reste condamné par les aficionados. Parfois la réaction est pire pour le matador que la plus forte des broncas : le silence.

Certains néophytes croient que la coutume veut que le picador soit sifflé dès son entrée en piste. Or aucune coutume de ce genre n’existe.

[modifier] Satisfaction

Quand le matador a fini de saluer, il ne reste plus au président qu’à sortir son mouchoir blanc afin d’ordonner l’entrée en piste du taureau suivant. Avant cela, les aficionados voulant manifester leur satisfaction agitent un mouchoir (traditionnellement blanc) pour réclamer au président une récompense pour le matador (oreilles, queue).

En cas d'ovation, le matador fait un tour de piste (vuelta al ruedo), à l'occasion duquel les spectateurs lui envoient fleurs, chapeaux, châles, éventails. Le matador garde les fleurs mais renvoie les objets personnels.

En fin de corrida, les matadors quittent l’arène l’un après l’autre, par ordre d’ancienneté. Si l’un d’entre eux a été particulièrement brillant, il sortira a hombros, sur les épaules de ses admirateurs. Peut-être – récompense suprême – sera-t-il autorisé à sortir par la Grande Porte. À Séville, il devra pour cela avoir coupé trois trophées (soit trois oreilles, ou deux oreilles et une queue) au minimum ; à Madrid, deux trophées suffiront (étant généralement admis que si une seconde oreille madrilène et une seconde oreille sévillane pèsent approximativement le même poids, la première oreille madrilène pèse beaucoup plus lourd que la première oreille sévillane) ; ailleurs, c’est selon le sérieux de l’organisation, le niveau d’exigence et de compétence du public, les coutumes locales, etc.

Si le taureau a été exceptionnellement bon, le président pourra lui accorder à lui aussi une vuelta al ruedo en présentant un mouchoir bleu. Et s’il a été plus qu’exceptionnellement bon, le président pourra, avant l’estocade, ordonner sa grâce en présentant un mouchoir orange.

[modifier] Éléments d'appréciation

Parmi les éléments qui permettront d'évaluer le spectacle on trouve traditionnellement :

  • Le courage de l'homme : le matador prend des risques significatifs (même si les accidents mortels restent peu nombreux) et doit affronter sans fléchir un animal dont la force est considérable, même si le combat et les picadors ont affaibli - dans une certaine mesure - le taureau.
  • La bravoure de l'animal : le taureau de combat appartient à une espèce spécialement sélectionnée pour son agressivité et pour sa bravoure ; sa charge et sa volonté de combattre tout adversaire sont appréciées.
  • L'autorité de l'homme sur l'animal : les aficionados apprécient la capacité du matador à dicter sa volonté au taureau en lui imposant ses charges et en l’amenant à suivre aveuglément le leurre.
  • L'élégance : les passes de capote et de muleta sont des mouvements très codifiés.
  • L'efficacité : une mise à mort « approximative » peut facilement dégrader un spectacle par ailleurs bien mené. Il faut toutefois préciser que, comme dans bien d’autres domaines, la manière compte plus que le résultat. Une tentative d’estocade sincère, faite en respectant les canons, mais ratée car la pointe de l’épée a buté sur l’omoplate, sera applaudie ; une épée pénétrant jusqu’à la garde à la suite d’une estocade faite en violation de tous les principes sera condamnée.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « bronca » sur le Wiktionnaire.