Picador

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Picador aux arènes Las Ventas de Madrid
Picador aux arènes Las Ventas de Madrid

Dans une corrida, le picador (synonyme : piquero) est un torero à cheval dont le rôle consiste à piquer le taureau lors du premier tercio. Armé d’une pique de 2,60 mètres de long environ, il monte un lourd cheval aux yeux bandés et protégé par un caparaçon d'une trentaine de kg.

Sommaire

[modifier] Corrida

[modifier] Présentation

Lors du paseo, les picadors défilent à cheval par ordre d'ancienneté, après le passage des matadors et de leurs peones. En dehors de la corrida de rejón et de la course portugaise, ils sont les seuls, avec les alguazils, à se déplacer à cheval, mais à la différence des autres, leur cheval porte une protection, le caparaçon, et a les yeux bandés pour lui éviter d'avoir peur du taureau.

Chaque cuadrilla compte deux picadors, qui officient à tour de rôle et qui sont assistés en cas de besoin par les monosabios. Leur rôle est de tester la bravoure du taureau à l'aide de leur pique, lance en bois de hêtre de 2,60 mètres de long terminée par une pointe d’acier : la puya.

En principe, les picadors appliquent deux piques minimum (il n’y a pas de maximum), mais en cas de taureau faible, le président peut réduire ce nombre à une seule. Lorsque le taureau fait preuve d’une bravoure exceptionnelle, une pique supplémentaire est parfois donnée avec le regatón : le picador prend sa pique à l’envers, et « pique » avec l’extrémité du manche, le regatón, et non avec la puya.

Le picador est aux ordres du matador, qui juge du moment où il doit se retirer (en général, sous les sifflets et les invectives de la foule). La plupart des gens qui n’ont jamais assisté à une corrida croient que la coutume veut que le picador soit sifflé dès son entrée en piste. Aucune coutume de ce genre n’existe, seuls sifflent certains touristes qui assistent pour la première fois à une corrida.

Dans certains états des États-Unis (Californie et Nouveau-Mexique notamment), la corrida est pratiquée sous une forme « édulcorée », sans picador, ni banderille ou mise à mort.

[modifier] Historique

Picadors pendant le paseo, Las Ventas de Madrid
Picadors pendant le paseo, Las Ventas de Madrid

Aux XVIe et XVIIe siècles, le picador, ou son ancêtre le varilarguero (« porteur de longue lance »), était le principal héros de la corrida, le plus attendu des toreros, les toreros à pied n’étaient que ses aides. À la différence des nobles, il ne poursuivait pas le taureau à cheval ou ne se faisait pas poursuivre par lui, mais il l'attendait et l'arrêtait de sa lance, comme le feront les picadors par la suite.

Ce n’est que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle qu’il commence à perdre sa suprématie, notamment sous l'influence de Costillares, pour devenir au milieu du XIXe un subalterne du matador.

Les succès de Costillares, considéré comme l'un des pères de la corrida moderne, entraînent un changement radical dans l’art de toréer : jusqu’à lui, le personnage principal est encore le picador : après le picador, l’important, ce sont les jeux, la mise à mort n’est que la fin du spectacle. Après lui, le picador commence à perdre de son aura, les jeux ne sont qu’un « interlude », la mise à mort devient la finalité du spectacle.

Avant l'obligation de porter le caparaçon en 1928, nombreux étaient les chevaux de picadors tués ou blessés sous la charge des taureaux. Les monosabios intervenaient alors pour les sortir de piste vers le callejón, où ils opéraient une chirurgie sommaire pour tenter de sauver ceux qui pouvaient l'être ou pour abattre les autres. Les accidents de ce types sont de nos jours exceptionnels.

[modifier] Tienta

Des picadors interviennent également lors de l'épreuve de sélection de vaches et de taureaux reproducteurs : la tienta (ou tentadero).

La vache affronte un picador muni d’une pique dont la puya est beaucoup plus petite que celle utilisée en corrida. Si elle fait preuve d’une « bravoure » suffisante elle peut alors être toréée à la muleta par un matador, qui profite de l’occasion pour s’entraîner. Souvent, le matador est suivi de toreros débutants qui essaient de se faire remarquer par les professionnels présents.

Les sementales (« étalons ») sont eux aussi sélectionnés au cours d’une tienta de machos, mais seulement au picador. Aucun capote, aucune muleta n’est utilisé.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les picadors.

wikt:

Voir « picador » sur le Wiktionnaire.