Île de Noirmoutier

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Photosatellite de l'Île de Noirmoutier (fausses couleurs)
Photosatellite de l'Île de Noirmoutier (fausses couleurs)

L'île de Noirmoutier est une île française de l'Atlantique située dans le département de la Vendée. Elle est reliée au continent grâce à un pont depuis 1971. Elle est constituée de 10 hameaux et de quatre communes. Sa longueur est d'approximativement 25 km et sa largeur varie de 500 mètres à 15 km.

L'île est souvent surnommée l'île aux mimosas pour sa douceur climatique permettant aux mimosas de pousser et d'y fleurir en hiver. Ses paysages dominants sont les marais salants, les dunes et les forêts de chênes verts.

Sommaire

[modifier] Géographie

(Vue satellitaire (NASA)
(Vue satellitaire (NASA)

Noirmoutier (en breton Nermouster) est une île de l'océan Atlantique, située au nord du golfe de Gascogne et au sud de l'embouchure de la Loire, dans la baie de Bourgneuf (ou baie de Bretagne), au sud-est de Belle-Île-en-Mer et au nord-est de l'île d'Yeu. Elle recouvre une surface de 4 800 hectares et est aujourd'hui une Communauté de Communes, qui fait partie du département de la Vendée.

L'île de Noirmoutier est constituée de quatre parties distinctes :

  • Un îlot rocheux au Nord, anciennement appelé "île d'Her", qui abrite la commune de Noirmoutier-en-l'Île,
  • Un cordon dunaire constituant sa partie méridionale et orientale,
  • Des marais salants soudant ces deux parties.
  • Des polders

Reliée par un pont en 1971, elle est surtout célèbre pour son passage du Gois (ou Goâ) qui est une chaussée d'environ 4 500 m (longueur variant suivant les coefficients de marée haute) submergée par l'eau à marée haute et praticable à marée basse.

Elle possède trois ports :

  • Celui de Noirmoutier-en-l'Île est le port traditionnel et n'a plus aujourd'hui qu'un rôle touristique.
  • Celui de l'Herbaudière est un port de pêche moderne, le deuxième du département de la Vendée après celui des Sables d'Olonne, et un port de plaisance important.
  • Celui de l'Épine, dénommé historiquement le port de Morin, était un port à échouage. D'importants travaux achevés fin 2005 en ont fait un port de plaisance.

Les 4 communes que cette île abritent se sont regroupées en communauté de communes :

[modifier] Climat

Le climat de l'île est particulièrement doux grâce à l'influence de l'océan Atlantique. Les hivers sont doux et les étés sont tempérés. Le nombre d'heures de soleil est important : il comparable à celui de Carcassonne avec 2100 heures pour l'année dont 550 heures pour les mois de juillet et août[1].

Toutes ces conditions permettent à l'île de développer la culture de la pomme de terre, la bonotte, précoce au printemps, mais aussi favorisent l'évaporation des marais salants en été. De plus, des espèces végétales peu communes sur le continent aux mêmes latitudes peuvent se développer, comme le mimosa ou les arbousiers très présents au bois de la Chaize.

[modifier] Environnement

L'île fait partie d'un site Natura 2000 englobant également le marais breton, la baie de Bourgneuf et la forêt des Pays de Monts. Ce site a été proposé en 2003 comme site d'intérêt communautaire, prélude à son intégration dans le réseau Natura 2000.

[modifier] Histoire

Coucher de Soleil sur la plage de Barbâtre
Coucher de Soleil sur la plage de Barbâtre
Château de Noirmoutier
Château de Noirmoutier

C'est sur l'ancienne "île d'Her" ou d’Hero, habitée dès la préhistoire, que le moine saint Philibert s'installa en 674. Il y fonda un monastère qui fut plus tard à l'origine de celui de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Il y organisa la récolte du sel et la construction de nombreuses digues.

Pour lutter contre les invasions vikings et normandes, les seigneurs de la Garnache, propriétaires des lieux, ainsi que les moines, firent construire successivement des fortifications à partir de 830. Ceux-ci construisirent une résidence à Déas (aujourd'hui "Saint-Philbert-de-Grand-Lieu") sur le continent pour y passer l’été, saison la plus dangereuse, pour s’y abriter des incursions vikings. Ceux-ci tentent une attaque en août 834, repoussée, puis une nouvelle en août 835. Celle-ci est repoussée par le comte Renaud d'Herbauges. Les Vikings reviennent à la charge en septembre 835, et réussissent à piller le monastère[2].

Le château est construit au XIIe siècle.

L'île de Noirmoutier, comme l'ancienne île de Bouin (aujourd'hui rattachée à la terre ferme), dépendait avant la Révolution de la seigneurie de la Garnache, seigneurie tantôt poitevine (duché d'Aquitaine et comté du Poitou) au Moyen Âge, tantôt liée à la Bretagne (expansion bretonne au IXe siècle cassée par les incursions vikings, puis liens juridiques avec la région des Marches de Bretagne du XVIe au XVIIe siècle). L'île est par ailleurs marquée dialectalement par cette double influence nord-sud. Le parler noirmoutrin, marqué de nombreux particularismes, se rapproche fortement au sud du poitevin de Vendée, tandis que dans la pointe nord le parler posséde des similarités avec le gallo parlé en Haute-Bretagne méridionale.

Au cours de son histoire, l'île eut à subir plusieurs tentatives d'invasions :

Mais ne pût résister à l'invasion hollandaise de 1674 par l'amiral Cornelis Tromp.

Cette île bénéficiait dès le XIVe siècle de franchises insulaires, propices au développement de la contrebande. Au XVIIe siècle, les îliens font fleurir le commerce clandestin de tabac en se lançant dans l'importation massive. Des sociétés de "faux tabatiers" se structurent, impliquant toutes les couches de la société îlienne pour réguler le trafic. Du tabac de Virginie, du Maryland, de Hollande, de Martinique ou de Saint-Domingue fait marcher le négoce. De gros navires marchands hollandais ou anglais approvisionnent l'île. Un circuit de petites embarcations (chattes) permettent l'acheminement illégal sur le continent.

Dès le XVIIe siècle, l'île subit de nombreuses transformations grâce à la constructions de digues et de polders. Des centaines d'hectares furent asséchés, selon des techniques issues des procédés flamands. Les terres ainsi gagnées sur la mer permirent de créer des champs pour les pâtures et la culture de céréales.

Durant la première guerre mondiale, le lieutenant Joseph Ecomard fut gouverneur militaire de l'ile de Noirmoutier, mais il résidait à l'ile d'Yeu où il y était aussi gouverneur militaire. Monsieur Joseph Ecomard descend des Joubert de Noirmoutier, gouverneurs de l'ile aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Révolution française - Guerre de Vendée

Marais salant (proximité de Noirmoutier en l'île)
Marais salant (proximité de Noirmoutier en l'île)

[modifier] Économie

  • Le tourisme est la principale activité économique de l'île mais la pêche reste une activité très importante avec le port en eau profonde de l'Herbaudière et sa criée.
  • L'île jouit d'un microclimat favorable à la production :
    • de sel dans les marais salants,
    • d'une variété de pommes de terre locale : la bonotte, mais aussi de beaucoup d'autre variétés comme la sirtéma et la charlotte.
  • Ostréiculture qui est présente au Port de Noirmoutier et au Port du Bonhomme.
  • L'artisanat du bâtiment, du paysage et des BTP, fort de plus de 120 entreprises, représente 300 emplois à l'année ce qui le place dans les principales activités de l'économie insulaire[3].
  • La pisciculture est aussi présente sur l'île: le groupe Adrien avec France Turbot.

[modifier] Malaise de l'économie insulaire

On assiste sur Noirmoutier à une forte inflation des prix de l'immobilier du fait de l'arrivée de touristes aisés, ce qui à terme provoque la fuite des jeunes de l'île qui ne trouvent aucun logement à prix abordable.

[modifier] La production de sel

Les marais salants couvrent une grande partie de l'île. Dès le Ve siècle, les moines bénédictins commencèrent à transformer les marais humides en marais salants afin d'y récolter l'or blanc. Le sel et la fleur de sel y sont encore aujourd'hui récoltés de façon artisanale et la production atteint les meilleures années 1 500 tonnes de sel. On peut noter toutefois que durant les années 80, la production de sel a été mise à mal : beaucoup de marais salants ont été abandonnés. Cependant, l'activité repart depuis une quinzaine d'années; en effet beaucoup de jeunes sauniers se sont installés.

[modifier] Patrimoine

[modifier] Monuments

L'île possède un patrimoine varié avec :

  • le château de Noirmoutier datant du IXe siècle,
  • l'église Saint-Philbert est une ancienne abbatiale bénédictine au style à la fois roman et gothique. Elle recèle une belle crypte du XIe siècle, ainsi que le tombeau du moine saint Philibert.
  • L'ancien Hôtel Lebreton de Grapillières, bel hôtel particulier du XVIIIe siècle, MH, devenu hotel de tourisme sous le nom d'Hôtel d'Elbée.
  • des maisons de maître datant du XVIIIe siècle.

[modifier] Actions culturelles

De nombreuses actions culturelles ont lieux sur l'île comme la fête de la bonotte, les Régates du Bois de la Chaize et le Festival 7e Art et Sciences.

[modifier] Sites

  • Le passage du Gois, chaussée submersible, principale attraction touristique de l'île.
  • Le bois de la Chaize est connu pour ses bois de chênes verts et de mimosas, ainsi que de belles plages ombragées. De nombreuses villas blanchies à la chaux sont disséminées dans cette forêt.
  • La promenade des Souzeaux longe l'océan avec ses nombreuses criques.
  • La maison-phare de la Pointe des dames dans le bois de la Chaise.

[modifier] Notes et références

  1. Site de Météo France pour plus de précisions
  2. Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 54
  3. Précisions

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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