Andros

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Andros (en grec ancien Ἄνδρος) est une île grecque de l'archipel des Cyclades en mer Égée. Sa superficie est de 380 km².

Située entre l'Eubée et Tinos, c'est l'île la plus septentrionale de l'archipel, et aussi l'une des plus vastes.

Elle est relativement fertile et boisée comparativement à ses voisines et possède de nombreuses sources, l'eau de l'une d'entre elles étant même exportée (Source Sariza à Apikia).

Administrativement, elle est partagée en 3 dèmes (municipalités): Ydroussa au Nord, Andros au centre et Korthio au sud. La capitale de l'île se nomme Chora ou Andros et se situe sur la côte Est ; elle a détrôné l'ancienne capitale Messaria au XIXe siècle suite à la montée en puissance des armateurs face aux propriétaires terriens. Le port principal est Gavrio sur la côte Ouest. La station estivale la plus fréquentée est Batsi à l'ouest.

De célèbres familles d'armateurs (Goulandris, Embirikos) sont originaires de l'île, et jouent parfois un rôle de mécène.

La population du Nord-Ouest de l'île est traditionnellement arvanite.

Dans l'Antiquité, Andros est réputée pour son vin : l'île est consacrée à Dionysos; régulièrement, l'eau de sources situées sous son temple se serait changée en vin. (Pausanias VI, 26, 2).

Vue de Chora
Vue de Chora

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire des Cyclades.

[modifier] Antiquité

  • Les Ioniens arrivent sur l'île vers le Xe siècle avant notre ère.
  • En 378377, Andros rejoint la seconde ligue athénienne.
  • Enfin, en 200, Andros est prise et pillée par les flottes de Rome et Pergame.

[modifier] Empire byzantin

En 681, Constantinople accorda à Andros son propre évêque[1]. Au XIe siècle, l'île devint un grand centre d'élevage de vers à soie (plaine de la Messaria). Un des croisés de la Première croisade, Seawulf en atteste l'existence en 1102. Cette industrie ne disparut qu'au XIXe siècle, suite à une épidémie qui tua les vers dans les cocons.
En 1119, Jean II Comnène refusa de renouveler la chrysobulle que son père Alexis avait accordée aux Vénitiens, considérant qu’ils abusaient de leurs privilèges. Venise profita de l’appel de Baudouin II de Jérusalem après la défaite du Champ du Sang pour régler son différend avec l’Empereur byzantin. En 1122, une flotte de plus de cent navires quitta Venise pour la Terre Sainte. À l’aller, la flotte ravagea la côte dalmate. Au retour, en 1125, diverses îles byzantines furent pillées, telle Andros[2].

[modifier] Périodes franque et ottomane

Ruines du kastro vénitien (Mesa Kastro) à Chora
Ruines du kastro vénitien (Mesa Kastro) à Chora

Andros eut à subir les conséquences de la Quatrième croisade et fut conquise par les seigneurs latins. Bien que clairement accordée à Venise dans le Partitio Terrarum, l'île fut laissée aux aventuriers vénitiens. Marino Dandolo s'en empara et en fit (avec Santorin) une dépendance du Duché de Naxos. Cependant, la veuve de Marino Dandolo avait épousé en secondes noces Jacopo Querini. Leur fils Niccolo Querini désirait garder la souveraineté sur Andros. Le Duc de Naxos, Marco II Sanudo, refusa de lui confier le fief. Querini en appela au Sénat vénitien qui convoqua Marco Sanudo. Dans le fonctionnement féodal, ce dernier argua que Venise n'était pas compétente pour régler ce différend qui relevait de la justice féodale naxiote. De plus, le suzerain de Marco Sanudo n'était pas la République de Venise, mais le Prince de Morée.

Un nouveau différend se produisit à la fin du XIVème siècle. Le Duc Niccolo III avait concédé Andros à sa demi-sœur Maria Sanuda [3].
. En 1384, Francesco I Crispo puis son fils Giacomo I, donnèrent Andros à Pietro Zeno, époux de la fille de Francesco, Pétronille. Celui-ci la conserva jusqu'en 1427. Un accord entre Venise et l'Empire ottoman en 1419 confirme la souveraineté vénitienne sur Andros. Mais, le déclin de la Sérénissime permit aux Génois de piller l'île. Elle passa ensuite aux Sommaripa de Vérone. En 1468, le seigneur d'Andros Giovanni Sommaripa fut tué lors d'un raid ottoman qui détruisit aussi la chora et emmena une partie de la population en esclavage[4].
Elle fut une des îles de l'archipel les plus divisées par la féodalité franque. Les grandes familles, les tzakia, se partagèrent l'île en très nombreux fiefs.
Le passage sous la domination ottomane en 1566 ne changea rien au fonctionnement de l'île. Les serfs continuèrent à travailler pour les tzakia qui servirent le nouveau pouvoir comme elles avaient servi l'ancien. Seul un aga attestait de la présence ottomane.

[modifier] XIXe et XXe siècles

Au milieu du XVIIIe siècle, une partie de la population paysanne se tourna vers la mer pour échapper à la domination féodale. L'île devint une île d'armateurs. Elle ne connut pas, à ses débuts, les mêmes succès et la même puissance qu'Hydra ou Spetses, mais au contraire de ses rivales, elle sut prendre le virage de la vapeur au milieu du XIXe siècle. Cette puissance des armateurs réussit à détruire la puissance féodale des tzakia.
Les armateurs andriotes les plus célèbres sont issus de la famille Goulandris, à qui on doit de nombreux musées, tant à Chora sur Andros qu'à Athènes, principalement celui de la civilisation cycladique.

Le 10 mai 1821 Theóphilos Kaíris, un des grands intellectuels grecs, entraîna l'île dans la guerre d'indépendance grecque. Son discours poussa les armateurs à mettre leur flotte au service de l'insurrection.

[modifier] Mythes

  • Origine de son nom :

- Selon la mythologie, elle tire son nom d'Andreos, à qui Rhadamanthe a laissé le contrôle de l'île (Diodore de Sicile, V, 79).

- Selon une autre tradition, elle est peuplée par des guerriers de Cos menés par Phidippos, de retour de la guerre de Troie (pseudo-Apollodore, Épitome, VI, 15b).

[modifier] Lieux remarquables

Cette église se situe à Messaria, à quelques kilomètres au sud-ouest du chef-lieu Andros. Elle fut fondée par l'empereur Manuel Comnène au XIIIe siècle apr. J-C. On y trouve des marbres polychromes et des fresques restaurés au XVIIIe siècle apr.J-C.

[modifier] Références

  1. (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001, p. 18-20. (ISBN 1-8999163-68-9)
  2. Daniel M. Nicol, Byzantium and Venice, p. 77-79.
  3. P. Hetherington, p. 19.
  4. Ibid.
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