Pergame

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Pergame (en grec Πέργαμον / Pérgamon, littéralement « citadelle », en latin Pergamum) est une ancienne ville d'Asie Mineure, en Mysie située au nord de Smyrne, au confluent du Caïque et du Cétios, à environ 25 km de la mer Egée. À l'heure actuelle, son nom est Bergama (Turquie, province d'Izmir).

Sommaire

[modifier] Histoire

Carte historique de l'acropole de Pergame
Carte historique de l'acropole de Pergame

Le peuplement de Pergame est attesté dès le VIIIe siècle . Bien que la tradition la dise fondée par des Grecs d'Arcadie il est peu probable qu'elle ait été une colonie grecque, vu son éloignement de la mer. Le roi de Perse la donne au Spartiate Démarate vers 480 av. J.-C. Une autre mention attestée de la ville remonte à 339 date à laquelle elle est gouvernée par un tyran grec.

C'est après la mort d'Alexandre le Grand, en 323, que Pergame émerge de l'anonymat. Le diadoque Lysimaque un de ses généraux y a entreposé ses trésors sous la garde de l'eunuque Philétairos. Celui-ci s'empare de Pergame et fonde en 282 l'état Pergamien. Il règne d'abord sous la tutelle des Séleucides. Profitant de la lutte entre ces derniers, son neveu et fils adoptif Eumène Ier, véritable fondateur de la dynastie des Attalides, vainc Antiochos Ier en 262 et assure ainsi l'indépendance de Pergame, qui est consolidée par Attale Ier Sôter, premier de la dynastie à prendre le titre de roi. Il s'allie avec les Romains au cours de la première guerre macédonienne, contre Philippe V de Macédoine. Après la victoire romaine de Magnésie du Sipyle en 189, par la paix d'Apamée, Pergame reçoit de Rome une grande partie de l'Asie Mineure. Par la victoire d' Attale Ier Sôter contre les Galates (des Celtes d'Anatolie centrale), Pergame étend son territoire de l'Hellespont à la Carie et l'Ionie, à la Cappadoce et à la partie occidentale de la Phrygie. C'est alors un royaume continental, avec un seul port important, Attalia car les ports grecs de la mer Egée gardent leur indépendance.

L'apogée de Pergame est atteint sous Eumène II († 159), roi à partir de 197. La ville possède une agriculture et une industrie prospères : l'industrie fabrique des tissus, de la céramique et surtout, des parchemins (du grec περγαμηνή / pergamênế, c'est-à-dire qui veut dire « peau de Pergame », traduit en francais par « pergaménien » mais l'impossibilité des Français à le prononcer correctement a transformé le mot en « parchemin »), dont l'industrie s'est développée après l'interdiction de Ptolémée V, jaloux de la bibliothèque de Pergame, d'exporter des papyrus égyptiens vers Pergame. Grand bâtisseur, Eumène II agrandit la ville, consolide les fortifications, édifie le Grand Autel (actuellement aux Pergamon Museum de Berlin) et le temple d'Athéna, de nombreux gymnases, et une grande bibliothèque. Il acquiert des sculptures et protège Delphes. À cette époque, Pergame, est à la fois l'alliée de Rome, et un promoteur de l'hellénisme en Asie Mineure pour contrebalancer cette alliance qui leur vaut des inimitiés de la part des villes grecques. Elle devient l'un des grands centres de la culture hellénistique avec Athènes et Alexandrie. Elle attire de nombreux sculpteurs et philosophes.

Maquette de la ville antique de Pergame, Staatliche Museen de Berlin
Maquette de la ville antique de Pergame, Staatliche Museen de Berlin

Le dernier souverain attalide, Attale III (139133), sans héritier, choisit par testament Rome comme exécuteur testamentaire, en 133, lui laissant le choix de trouver le meilleur successeur. Le Sénat romain préfère conserver l'administration du riche royaume, dont il fait la province d'Asie. Sous gouvernement romain, la prospérité et l'expansion de Pergame continuent. Au IIe siècle de notre ère elle connaît même un second apogée, avec l'édification de temples (temple des dieux égyptiens, le Kizil Avlu). Le sanctuaire d'Asclépios devient un centre médical d'une grande renommée. C'est la patrie du grand médecin Galien.

À la fin de ce même IIe siècle, Pergame se convertit. Le temple de Sérapis, dans le sanctuaire des dieux égyptiens, est transformé en église chrétienne (voir Apocalypse, 2, 12). La ville connaît ensuite le déclin de l'Empire romain.

En 716 ap. J.-C., elle est conquise par les Arabes, puis est reprise par les Byzantins et passe sous domination ottomane au XIVe siècle. Cette ville provinciale existe toujours, sous le nom de Bergama.

[modifier] La ville à son apogée au IIe siècle av. J.-C.

Pergame, construite sur une hauteur (335 m), est la superposition de trois villes, réunies les unes aux autres par des escaliers, avec des belvédères, des terrasses supportant des portiques à deux étages. Dans la ville haute se trouvent les bâtiments administratifs (agora, palais, arsenal, bibliothèque, théâtre, temples de Dionysos, d’Athéna Polias, autel de Zeus). Dans la ville moyenne un magnifique gymnase, les temples de Déméter et d’Héra Basileia, le Prytanée. La ville basse constitue le centre commercial.

Admirable réussite architecturale, la ville est au centre d’un riche terroir (blé, oliviers, vignes, élevage). L’industrie est différenciée (parfums, draps fins, parchemins). Sa bibliothèque rivalise avec celle d’Alexandrie (400 000 volumes), le palais royal renferme un véritable musée de sculpture. Elle est fameuse pour son école de rhéteurs, ses ateliers de sculpteurs, et ses artistes dionysiaques en font le principal foyer de l’art dramatique.

[modifier] La bibliothèque de Pergame au IIIe siècle av. J.-C.

La bibliothèque de Pergame s'affronte à la célèbre bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, se disputant avec elle les meilleurs manuscrits et les meilleurs spécialistes, dans deux visions divergentes :

  • À Alexandrie se pratiquait l'étude du lexique, des textes vers par vers, mot par mot. L'établissement de conclusions se faisait par des confrontations de textes abordés de manière scrupuleuse.
  • À Pergame au contraire, on cherchait le sens profond des textes - voire caché - considérant ainsi que ce qui était écrit et ce qui était véritablement signifié ne correspondait pas systématiquement.

[modifier] Liste des rois de Pergame

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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