Andrée De Jongh

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Andrée De Jongh (ou Dédée De Jongh) (née le 30 novembre 1916 et morte le 13 octobre 2007 à Bruxelles, (Belgique), est une résistante belge qui a été l'organisatrice de la « ligne Comète », une filière d'évasion pour soldats -particulièrement aviateurs- Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sommaire

[modifier] Biographie

Andrée De Jongh est née en 1916 à Schaerbeek (Belgique), d'un père directeur d'école. Lors de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en 1940, elle quitte son travail à Malmedy et revient à Bruxelles pour tout d'abord travailler pour la Croix-rouge de Bruxelles. Rapidement, elle décide de s'investir dans la résistance.

Le premier réseau dans lequel elle s'est impliquée ayant été détruit, elle décide, avec un autre survivant du réseau, ce créer une filière d'évasion vers l'Espagne. Après avoir pris quelques contacts dans la région de Bayonne, à Anglet, Andrée et Arnold tentent un premier convoyage vers le sud en juillet 1941, accompagnés d'un groupe de militaires belges qui veulent poursuivre la lutte d'Angleterre. Andrée a financé le voyage en vendant ses bijoux et emprunté aux amis et voisins. Arrivés à Anglet, ils confient les soldats à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.

En août 1941, Andrée et Arnold font un second voyage, en deux groupes. Arnold est arrêté en France, mais Andrée passe, et traverse les Pyrénées avec le groupe, et se présente au consulat britannique de Bilbao pour demander de l'aide pour son réseau. En effet, elle a appris que le groupe précédent a été intercepté en Espagne, et les soldats internés, et se rend compte que sa filière doit avoir en Espagne un point de chute d'où les services britanniques emmèneront les évadés à Gibraltar, puis en Angleterre.

Après trois semaines d'hésitation, les britanniques décident de faire confiance au petit cyclone, comme on surnommait Andrée pour sa capacité à emporter tout sur son passage, et avec ce support et l'aide des résistants locaux, elle met en place la ligne « Dédée », rebaptisée plus tard Ligne Comète. La ligne, qui comptera jusque 2 000 membres, traverse la France en partant de Bruxelles, et les Pyrénées jusqu'au consulat britannique de Madrid qui les convoie ensuite à Gibraltar. De 1941 à la libération, la filière permet de faire évader plus de 700 soldats alliés, dont 288 aviateurs [1] , et Andrée a accompagné personnellement 118 d'entre eux.

Dédée est capturée en janvier 1943 alors qu'elle s'apprête à traverser les Pyrénées avec un groupe d'aviateurs. D'abord emprisonnée à Fresnes, Andrée parle sous la torture et divulgue qu'elle a été la fondatrice de la ligne d'évasion. Mais la Gestapo ne la croit pas ce qui lui sauve la vie. Elle est alors envoyée au camp de Ravensbrück puis à Mauthausen, d'où elle est libérée par l'avance des troupes alliées en avril1945. Quant au père de Dédée, Frédéric, il est capturé en juin 1943 et fusillé au Mont Valérien le 28 mars 1944. La filière sera alors un temps dirigée par Jean-François Nothomb (sous le pseudonyme de Franco), fils de Pierre Nothomb, qui sera aussi déporté.

Andrée de Jongh a reçu la médaille présidentielle de la liberté et la George Medal par le roi George VI, et s'est vu accorder, à titre honoraire, le rang de Lieutenant-Colonel dans l'armée belge. Après la guerre, elle s'installe d'abord au Congo belge puis en Éthiopie pour travailler dans une léproserie d'Addis Abeba. Le roi Baudouin lui confère le titre de comtesse en 1985.

[modifier] Note

  1. Voir la liste des aviateurs passés sur le site de cometeline.org

[modifier] Sources

[modifier] Lien internet

[modifier] Bibliographie

  • Gubin, E., "DE JONGH, Andrée dite Dédée (1916– )" in E. Gubin, C. Jacques, V. Piette & J. Puissant (eds), Dictionnaire des femmes belges: XIXe et XXe siècles. Bruxelles: Éditions Racine, 2006. ISBN 2-87386-434-6