Éthiopie

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ܩܘܛܢܝܘܬܐ ܕܝܡܘܩܪܛܝܬܐ ܦܕܪܠܝܬܐ ܕܟܘܫ (am)
Ityop'iya Federalawi Demokrasiyawi Ripeblik (am)
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République fédérale démocratique d'Éthiopie (fr)
Drapeau de l'Éthiopie Armoiries de l'Éthiopie
(Détails) (Détails)
Langue officielle Aucune¹
Capitale Addis-Abeba
9°01′N, 38°44′E
Plus grande ville Addis-Abeba
Forme de l’État
 - Président
 - Premier ministre
République
Girma Wolde-Giyorgis
Meles Zenawi
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 27e
1 127 127 km²
0.7%
Population
 - Totale (2008)
 - Densité
Classé 16e
74 777 981 hab.
70 hab./km²


Pays limitrophes Soudan Soudan
Somalie Somalie
Kenya Kenya
 Érythrée
Djibouti Djibouti
Gentilé Éthiopiens, Éthiopiennes
IDH (2005) 0,406 (faible) 169e
Monnaie Birr (ETB)
Fuseau horaire UTC +3
Hymne national Whedefit Gesgeshi Woude Henate Ethiopia
Domaine internet .et
Indicatif
téléphonique
+251

(1)Depuis 1994, l'Éthiopie n'a plus de langue officielle: toutes les langues éthiopiennes sont reconnues par l'État,selon la Constitution du 8 décembre 1994

Carte de l'Éthiopie
Carte de l'Éthiopie

L'Éthiopie, officiellement la République Démocratique Fédérale d’Éthiopie, est un pays situé dans la Corne de l'Afrique, qui a été privé de son accès à la mer suite à l’indépendance de l’Érythrée en 1993. L’Éthiopie partage des frontières communes avec l’Érythrée, correspondant à sa zone colonisée par l’Italie au nord, le Soudan à l’ouest, le Kenya au sud, Djibouti au nord-est et la Somalie à l’est.

Second pays d’Afrique par sa population. l’Éthiopie est le dixième pays d'Afrique par sa superficie (grand comme deux fois la France). Essentiellement constitué de hauts plateaux, s'étendant de la depression de Danakil à -120m jusqu'au sommets enneigés du mont Ras Dashan à 4543m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale Addis Abeba à 2400m est la 3ème capitale la plus élevée au monde.

Considéré comme le berceau de l’humanité[1], lieu de la découverte de Lucy, l'Ethiopie est avec le Tchad et le Kenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens hominidés, et depuis 2003, celui où ont été découvert les plus anciens représentant de l'homo sapiens moderne.

La civilisation éthiopienne est l'une des plus ancienne civilisation africaine avec la civilisation égyptienne. Le prophète mésopotamien Mani citant au IIIème siècle le pays parmi les quatre plus importantes puissance au monde. Au sein de l'Afrique, l'Ethiopie se caractérise comme l’une des seules nations à avoir conservé sa souveraineté pendant le démembrement de l’Afrique au XIXe siècle.

L’Éthiopie est, après l'Arménie, la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde, maintenant cette tradition depuis 330. C'est parallèlement l'un des tout premier pays d'acceuil de l'Islam notamment dans les régions Afar, Oromo, Somali. Harar est par ailleurs une ville sainte de l'Islam. On note aussi des populations juives (Falasha) et animistes. L'Ethiopie est aujourd'hui un pays laic où toutes les croyances coexistent.

Sur le plan international, l’Éthiopie est membre de la Société des Nations de 1923, signataire de la Déclaration des Nations unies dès 1942 et un des 51 États Membres fondateurs de l’ONU. Sa capitale, Addis-Abeba, est aujourd’hui le siège de l’Union Africaine dont Haïlé Selassié a été l’un des principaux promoteurs (sous le nom d’OUA), ainsi que le siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

Sommaire

[modifier] Étymologie

L'origine du nom Éthiopie n'est pas connue avec certitude. Son usage attesté le plus ancien remonte à L'Iliade où le nom apparaît deux fois et trois fois dans L'Odyssée d'Homère. Son utilisation pour désigner spécifiquement le royaume d'Axoum apparaît pour la première fois au IVe siècle sur l'inscription d'Ezana[2] qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec ancien[3], signifiant « au visage brûlé[4] ».

Selon La chronique des roi d'Axoum, un manuscrit guèze du XVIIe siècle, le nom Éthiopie est dérivé de Ityopp'is un fils de Koush inconnu de la Bible, qui selon la légende fonda la ville d'Axoum. Pline l'Ancien [5] affirme de la même façon que le nom du pays est dérivé d'un dénommé Aethiops fils de Vulcain . La tombe d'Ityopis est encore visible près d'Axoum[6].

En France et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a historiquement été connu sous le nom d''Abyssinie, de l'arabe Habachyî signifiant Abysssin[7] , issu de l'éthiosémitique Habashat. Le terme Habashat est aussi l'origine du terme Habesha, utilisé aujourd'hui en Éthiopie pour désigner tous les Éthiopiens et Érythréens. À strictement parler le terme Habesha fait référence aux populations Tigré et Amhara qui ont historiquement dominé l'Histoire du pays. L'arabe moderne utilise encore le mot Al-Habacha[8] ou le mot Ithyûbyâ[9] pour désigner l’Éthiopie.

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de l'Éthiopie.
Icône de détail Article détaillé : Liste des rois d'Éthiopie.

L'Italie envahit l'Éthiopie en octobre 1935 et occupa la capitale du 5 mai 1936 au 5 mai 1941.

En 1974, une junte militaire (Derg) destitua l'empereur Hailé Sélassié Ier qui régnait depuis 1930. La junte établit un État socialiste dirigé par Mengistu Haile Mariam. Soutenu militairement par l'URSS et Cuba[10], Mengistu souhaitait vider le Nord de ses habitants, à cause de leur hostilité au régime. En 1987 est créé le « Parti des travailleurs d'Éthiopie » (EWP); l'Éthiopie devient une « république démocratique populaire ». En 1991, après avoir subi plusieurs tentatives d'assassinat, Mengistu abandonna le pouvoir et s'enfuit du pays.

Un régime démocratique est alors institué. Une nouvelle Constitution donne des compétences accrues aux provinces, faisant de l'Éthiopie un État fédéral. Mais certaines marges de cet ancien empire aspirent progressivement à l'autodétermination et les partis et mouvements indépendantistes connaissent un fort engouement.

L'Érythrée déclare son indépendance en 1993, après des années de lutte armée. Une guerre éclate entre les deux pays de 1998 à 2000, faisant plus de 80 000 morts.

Le 15 mai 2005, des élections générales pour renouveler les 548 sièges de l'Assemblée des représentants du peuple ont lieu. L'opposition (Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD)) affirme depuis que sa victoire lui a été « volée » par le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple.

Au début du mois de novembre de la même année, de violentes manifestations ont lieu à Addis-Abeba, provoquant la mort d'au moins 33 personnes et l'arrestation de 2 000 opposants, dont des dirigeants du CUD.

Il existe aussi des mouvements d'indépendantistes somaliens surtout dans la région de l'Ogaden.

Le régime actuel tente donc de consolider son pouvoir, relativement fragile, en s'opposant sur la scène internationale à l'Érythrée, qui symbolise l'ennemi extérieur, ainsi qu'au mouvement nationaliste et/ou islamistes somaliens de peur que ces derniers n'appuient les indépendantistes de la région de l'Ogaden peuplée de somaliens qui luttent contre l'occupation éthiopienne. Les partis d'opposition dénoncent ce qu'ils considèrent comme une manœuvre dangereuse qui chercherait à créer de faux problèmes à l'étranger pour masquer ceux, bien réels, que le Gouvernement ne réussirait pas à gérer (chômage, illettrisme, corruption, etc.).


[modifier] Culture

Icône de détail Article détaillé : Culture de l'Éthiopie.

[modifier] Education

Le système éducatif en Ethiopie a été historiquement dominé par l’Eglise Orthodoxe pendant plusieurs siècles, jusqu’en 1900 où un système d’éducation laïc est adopté. Cependant jusqu’à la révolution de 1974, les membres de l’aristocratie essentiellement chrétienne et d’origine Amhara, y occupaient toujours alors une position privilégiée. Les langues autres que l’amharique y étaient absentes, l’enseignement de l’Oromo par exemple n’était pas pratiqué.

Le système d’éducation comprend aujourd’hui un processus de régionalisation accrue avec une part importante du budget allouée au à l’éducation. Le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d’école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur.

[modifier] Langue

Outre l'amharique, langue de travail de l'État, parlée par 29 % de la population, plus de 80 autres langues sont parlées dans le pays ; parmi les plus répandues, on compte l'oromo, le somali, le tigrinya et l'afar.

[modifier] Littérature et Philosophie

De par l'existence du système d'écriture guèze, l'Ethiopie entretient une très ancienne tradition littéraire remontant à son époque axoumite. La littérature ancienne dominée par l'enseignement religieux est essentiellement moral dans son contenu. Les genres dominant de la littérature éthiopienne ancienne sont ainsi les chroniques, les hagiographies, les hymnes, les sermons et les légendess[11]. Le moyen d'expression littéraire est alors le guèze, langue lithurgique de l'Eglise.

La littérature amharique commence à se développer vers le 13ème siècle, au cours de la dynastie Zagwe. On peut distinguer essentiellement trois périodes majeures dans le développement de la littérature amharique moderne du XXème siècle correspondant à la période d'occupation italienne (1935-1941), la période post-indépendance (1941-1974) et la période post-révolutionnaire (1974-aujourd'hui) [12]. Dans la première phase, les thèmes dominants sont l'unité et la souveraineté nationale, la propagande anti-fasciste, le patriotisme et la glorification de l'empereur. Les poètes les plus prolifiques se nomment Tessema Eshete, Agegnehu Engida, Hiryu Selassie, Yoftahe Negusse et Wolde yohannes Wolde Ghiorgis. Par opposition, les auteurs de la période post-indépendance se portent sur la critique sociale, l'évocation de thèmes historiques, les spécificités culturelles, une célébration de la nature et du martyr des héros de l'occupation comme l'Abouna Petros. Certains auteurs éthiopiens célèbres pour leur oeuvre en amharique ont aussi publié des romans, pièces de théatres et poèmes en langue anglaise. C'est la cas notamment, pour le plus célèbre d'entre eux, de Tsegaye Gabre-Medhin[13](recevant à 29 ans le prix Haile Selassie I de Literature Amharique et auteur de "Black Antigone", "Prologue to African Conscience").

La philosophie écrite éthiopienne s'étend sur douze siècles de production littéraire[14]. On distingue un premier temps de traduction littéraire, dominé par Le Fisalgwos ("Le Physiologue") et " biä’afä Mikael" ("le livre des philosophes"). Les études de Claude Sumner ont permit de montrer que cette période n'est pas constituée d'une simple traduction des textes d'origine grecque ou égyptienne, mais par un enrichissement considérable à la fois dans le style et le contenu des textes[15]. Enfin dans un second temps, on peut distinguer des œuvres typiquement éthiopiennes, notamment La vie et les maximes de Skendes, et, certainement le plus important, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que le traité de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au XVIIème siècle, Zera Yacob développe une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique devant nécessairement faire appel à la Raison avant tout[16] . Pour Claude Sumner, auteur d'une comparaison du texte avec le Discours de la méthode de Descartes[17], la philosophie moderne est née en Éthiopie avec Zara Yaquob, à la même époque qu'avec Descartes en France. L'éthique y occupe une position «centrale», s'attachant à une «une vue globale de la réalité » «soulignant la liberté de l’homme et sa supériorité sur le reste de la création». Pour Sumner, la philosophie éthiopienne se caractérise par son anthropocentrisme, en opposition avec l'objectivité impersonnelle de la philosophie occidentale [18].

[modifier] Musique

La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80 groupes ethniques du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont elles aussi très diverses incluant aussi bien les influences de la liturgie chrétiennes et musulmanes, que la musique populaire des pays situés dans la Corne de l'Afrique, somalienne et soudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modale unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes.

La musique des hauts plateaux utilise un mode unique appelé qenet, base sur quatre modes principaux: tezeta, bati, ambassel, et anchihoy[19]. Trois modes supplémentaires peuvent être considéré comme des variations: tezeta mineur, bati majeur et bati mineur.[2] Certains morceaux prennent le noms de leur qenet, tel que le tezeta, un chant de nostalgie.[1] Accompagné d’instruments traditionnels, ces modes sont généralement non tempérés (c-a-d que le ton peut dévier légèrement du système d’accord tempéré occidental), mais joués sur des instruments occidentaux tels que piano et guitare ils utilisent le système d’accord tempéré occidental. La musique des hauts plateaux est généralement homophonique ou hétérophonique[20]. En dehors, certaines sont polyphoniques.

Les principaux instruments traditionnels sont macinko (luth), krar (lyre), washint (flute), begena (harpe), kebero (double tambour),cistree et tom (chez les Anuaks)

Dans la tradition populaire, l’azmari, chanteur et musicien ethiopien, homme ou femme , sont doués pour chanter des vers en s’accompagnant d’une macinko ou d’une krar.

La musique moderne éthiopienne laisse également une part importante à l’éthiojazz, à travers son créateur Mulatu Astatke , et des musiciens comme le saxophoniste Getatchew Mekurya. Les musiciens populaires les plus connus sont Mahmoud Ahmed, Gigi Shibabaw, Teddy Afro, Tilahun Gessesse, Aster Aweke, Hamelmal Abate, Tewodros Tadesse, Ephrem Tamiru, Muluken Melesse, Bizunesh Bekele, Tadesse Alemu, Alemayehu Eshete, Neway Debebe, Asnaketch Worku, Ali Birra, et Dawit (Messay) Mellesse.

[modifier] Religion

Près de la moitié de la population est de religion chrétienne orthodoxe ou copte. L’Église d’Éthiopie, rattachée à l’Église copte d’Égypte, était Église d’État jusqu’en 1974. L'islam est pratiqué par environ 40 % de la population, principalement dans le Sud et l'Est. Quelque 10 % des Éthiopiens sont animistes. Jusque dans les années 1980 existait une petite minorité de juifs éthiopiens, les Falachas, au nombre de 30 000 personnes environ, qui ont été transplantées en Israël dans les années 1990.

[modifier] Géographie

Le massif du Simien.
Le massif du Simien.
Icône de détail Article détaillé : Géographie de l'Éthiopie.

L'Éthiopie se trouve dans la péninsule du nord-est de l'Afrique, dite corne de l'Afrique. Dépourvue de tout littoral depuis l'indépendance de l'Érythrée, elle partage ses frontières avec la Somalie, le Soudan, le Kenya, la République de Djibouti et l'Érythrée. Le pays a un plateau central dont l'altitude varie entre 1800 et 3000 mètres, avec une altitude maximale de 4620 mètres pour le Ras Dashan.

Le climat est tempéré sur le plateau et chaud sur le bas pays.

Le pays a été exploré et cartographié de 1838 à 1848 par Antoine d'Abbadie d'Arrast.


[modifier] Politique

Icône de détail Article détaillé : Politique de l'Éthiopie.

Le fonctionnement des institutions éthiopiennes est codifié par le texte constitutionnel ratifié en décembre 1994 et entré en application le 22 août 1995.

Le régime parlementaire institué alors repose sur deux assemblées (bicaméralisme) qui représentent le pouvoir législatif :

  • la Chambre des représentants du peuple : composée de 549 députés élus au suffrage universel direct tous les cinq ans, elle est compétente en matières législative, fiscale et budgétaire;
  • la Chambre de la Fédération : composée de 108 membres élus au suffrage indirect par les représentants des régions, elle a essentiellement un rôle de contrôle constitutionnel.

Le pouvoir exécutif possède davantage de compétences. Il est divisé en deux pôles dont le rôle est inégal :

  • le chef de l'État, président de la République, a une fonction honorifique. Élu pour six ans par la Chambre des députés, le président n'exerce pas la réalité du pouvoir. Le poste est actuellement détenu par ato (monsieur) Girma Wolde-Giyorgis Lucha, d'origine oromo, élu en octobre 2001 et réélu le 9 octobre 2007;
  • le premier ministre mène la politique du pays. Choisi par le parti majoritaire à la Chambre des députés (sur le modèle britannique), il est désigné pour un mandat quinquennal, renouvelable une fois. Il choisit les 18 membres de son cabinet gouvernemental. Ato Meles Zenawi occupe ce poste depuis près de dix ans. D'origine tigréenne, artisan du changement politique, il est le chef du parti de coalition majoritaire au Parlement (le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien - FDRPE). Les dernières élections ont eu lieu en mai 2005.

Le pouvoir judiciaire repose sur la Cour suprême fédérale, séparée par la constitution des pouvoirs législatif et exécutif.

Les principaux partis politiques éthiopiens sont :


[modifier] Économie

Icône de détail Articles détaillés : Économie de l'Éthiopie et Agriculture de l'Éthiopie.

De par le maintien de son indépendance historique au sein de l’Afrique, l’Éthiopie est l’un des premiers pays africains à entrer de plain-pied dans l’économie de marché. Ceci se solde notamment par la création, en 1906, par Ménélik II, de la première banque éthiopienne « The Bank of Abyssinia »[21]. L’Éthiopie est alors rapidement soumise à l’influence des capitaux étranger, avec une prédominance des capitaux anglais au cours du XXe siècle. Paradoxalement, le pays sera le premier pays africain à payer « l’abandon du colonialisme territorial pour le Néo-colonialisme » [22], et restera séparé de ses zones côtières et de ses ports du fait de la colonisation italienne de l’Érythrée (et aujourd’hui encore en raison de l’indépendance de l’Érythrée). Pour Joseph E. Stiglitz, prix nobel d’économie, ce pays est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation et de l’échec de la politique du FMI, voir « FMI, la preuve par l’Éthiopie », Le Monde diplomatique, Avril 2002[23].

Aujourd'hui, 90 % de la population active éthiopienne est dans le secteur agricole. L'Éthiopie est le berceau de l'araire. Les agriculteurs des Hauts Plateaux pratiquent une agriculture vivrière et traditionnelle. Le teff, l'éleusine et l'ensete (« faux-bananier ») sont trois espèces cultivées sur les Hauts Plateaux. Elles représentent les principales productions alimentaires selon les régions. Le teff est une céréale encore méconnue, peu d'études ont été à ce jour réalisées sur ses propriétés. Mais c'est surtout le café qui occupe une place centrale dans l'économie éthiopienne : au cœur de la tradition éthiopienne, la culture du café occupe 400.000 hectares et la production totale tourne autour de 230.000 tonnes, dont plus de la moitié est consommée en Éthiopie où la tradition du café est bien ancrée[24]. Les volumes exportés ont représenté jusqu’à 60% de la valeur totale des marchandises exportées de l'Éthiopie. Complètement libéralisé depuis la chute du Derg, l'emprise des multinationales sur l'économie du café et ses cours, ainsi que les conséquences sur les petits producteurs a été à de nombreuses reprises dénoncée par des ONG : "Selon un rapport de l'ONG Oxfam, le café est « une véritable mine d’or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu’environ 6% de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries."[25], critique notamment popularisé par le documentaire "Black Gold" sorti en 2005[26].

Selon une délégation d'un groupe de parlementaires français (intitulée "pour un renforcement de la présence française dans la Corne de l'Afrique"[27]) : "Grande puissance africaine, l'Éthiopie, malgré des réformes récentes, souffre dans le même temps d'une économie précaire et d'un état sanitaire qui ne sont manifestement pas en adéquation avec les ambitions qu'elle s'est assignée sur la scène internationale.

Septième pays le plus pauvre de la Terre, avec un PIB par habitant inférieur à 100 $, l'Éthiopie, en dépit de potentialités agricoles non négligeables, est toujours confrontée au défi de la sécurité alimentaire. Son PIB a décru de 3,8 % en 2003, avec de surcroît une inflation annuelle de près de 15 %. Elle reste très dépendante de l'assistance des bailleurs de fonds tout en étant handicapée par une dette extérieure importante (6 milliards de $, soit près d'une année de PIB) encore aggravée par la chute des cours internationaux des produits qu'elle-même exporte (le café, notamment).

Sur le plan des structures, quinze ans après la chute du régime collectiviste de Mengistu, l'économie éthiopienne demeure refermée sur elle-même et marquée par le poids excessif de l'État, qui s'y exerce soit directement, soit à travers tout un réseau d'entreprises publiques dont l'actuel gouvernement ne semble pas pressé de se départir (le programme des privatisations lancé par le Premier ministre, M. Melès Zenawi est quasiment figé depuis trois ans).

Enfin, l'Éthiopie pâtit d'une sorte d'enclavement économique qui peut sembler paradoxal si on le rapporte à la taille et à la population de ce pays, assez vaste pour constituer en eux-mêmes un marché intérieur offrant de nombreux débouchés." [28].


[modifier] Subdivisions

Icône de détail Article détaillé : Subdivisions de l'Éthiopie.

La Constitution de 1994 a mis en place un système fédéral reposant sur neuf « régions ethniques » (ethnico-linguistiques : Tigré, Afar, Amhara, Oromia, Somali (Connu aussi sous le nom de l'Ogaden, région qui fut le centre de guerres entre la somalie et l'éthiopie), Gambela, Harar, Région des nations, nationalités et peuples du Sud, Benishangul-Gumaz) et deux régions autonomes (Addis-Abeba et Dire Dawa).

Chaque région est subdivisée en cantons (kébélé) et municipalités (woreda). Elles disposent de leur propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin de l'unité éthiopienne réalisée depuis Ménélik II et consolidée sous Hailé Sélassié Ier. Elles sont significatives des hommes qui ont pris le pouvoir à la suite de Mengistu, à savoir des hommes combattant pour l'indépendance de leur région (Meles Zenawi pour le Tigré, Issayas Afeworki pour l'Érythrée, dont il est aujourd'hui le président).

[modifier] L'Éthiopie en chiffres

[modifier] Géographie

Superficie : 1 127 127 km²
Densité : 66,34 hab./km²
Frontières terrestres : 5 311 km (Somalie 1 626 km ; Soudan 1 606 km ; Érythrée 912 km ; Kenya 830 km ; Djibouti 337 km)
Littoral : 0 km
Altitudes extrêmes : - 125 m > + 4 620 m
Indépendance : l'un des pays souverains les plus vieux au monde (plus de 2 000 ans)

[modifier] Statistiques démographiques

Population : 74 777 981 habitants (en 2006)
Espérance de vie des hommes : 47,86 ans (en 2006)
Espérance de vie des femmes : 50,24 ans (en 2006)
Taux de croissance de la population : 2,31 % (en 2006)
Taux de natalité : 44,68 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité : 17,84 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité infantile : 93,62 ‰ (en 2006)
Taux de fécondité : 5,22 enfants/femme (en 2006)
Taux de migration : 0,13 ‰ (en 2001)

[modifier] Accès à la technologie

Lignes de téléphone : 610 300 (en 2005)
Téléphones portables : 178 000 (en 2005)
Postes de radio : 11,75 millions (en 1997)
Postes de télévision : 320 000 (en 1997)
Utilisateurs d'Internet : 113 000 (en 2005)

[modifier] Infrastructures

Routes : 33 856 km (dont 4 367 km goudronnés) (en 2003)
Voies ferrées : 681 km
Voies navigables : aucune
Nombre d'aéroports : 84 (dont 14 avec des pistes goudronnées) (en 2006)


[modifier] Démographie

Icône de détail Article détaillé : Démographie de l'Éthiopie.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffres de l'FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.  NB: La baisse visible entre 1992 et 1993 est due à l'indépendance de l'Érythrée
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffres de l'FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
NB: La baisse visible entre 1992 et 1993 est due à l'indépendance de l'Érythrée

[modifier] Calendrier

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
11 septembre Nouvel an Enqutatash (እንቁጣጣሽ)
27 ou 28 septembre Meskel : fête de la vraie Croix Mäsqäl (መስቀል)
1 Chawal du calendrier hégirien Aïd el-Fitr Id Alfitr Fin du mois de ramadan
6 ou 7 janvier Noël Gänna/Ledät (ገናልደት) Naissance de Jésus-Christ
10 Dhi Hidja du calendrier hégirien Aïd el-Adha Id al Adh Jour le plus important du Hadj (pèlerinage à La Mecque)
19 janvier Timkat/Epiphanie Temqät (ጥምቀት)
2 mars Commémoration de la victoire d'Adwa Adwa del (ዓድዋ ድል) Victoire de Ménélik II contre les Italiens (1896)
12 Rabi Thani du calendrier hégirien Mawlid an-Nabi Mäwlid Naissance du Prophète
Avril ou mai Pâques Fasika (ፋሲካ)
1 Chawal du calendrier hégirien Aïd el-Fitr Id Alfitr Fin du mois de ramadan
1er mai Fête du travail
5 mai Jour de la Libération/Victoire des Patriotes éthiopiens Omédla del (ኦሜድላ ድል) Retour d'Haïlé Sélassié Ier à Addis Abeba (1941)
28 mai Chute du Derg


[modifier] Indication spécifique de l'heure

En Éthiopie, le calcul des heures s'effectue au coucher du soleil. Ainsi, à six heures du matin, heure solaire locale, il est 12 heures à Addis-Abeba ; à 7 heures du soir, il est une heure à Addis-Abeba et à 5 heures de l'après-midi, il est 11 heures.

Tableau de correspondance
Calcul d'heures français Calcul d'heure éthiopien
7 h 1 h
8 h 2 h
9 h 3 h
10 h 4 h
11 h 5 h
12 h 6 h
13 h 7 h
14 h 8 h
15 h 9 h
16 h 10 h
17 h 11 h
18 h 12 h
19 h 1 h
20 h 2 h
21 h 3 h
22 h 4 h
23 h 5 h
00 h 6 h
1 h 7 h
2 h 8 h
3 h 9 h
4 h 10 h
5 h 11 h
6 h 12 h

NB : Étant donné que le calcul d'heure est sur la base de 12 et non de 24 heures comme en France, des termes signifiant "de la journée"(= "ke kenou") ou "de la soirée" (="ke meshetou") sont utilisés pour préciser l'heure. Ce qui est l'équivalent des "AM" ou "PM" dans le système américain.


Étant très près de l'équateur (latitude 9°03' Nord et longitude 38°42' Est pour Addis-Abeba), la variation est minime et le jour reste constant de 6h à 18h (12h-12h pour un Éthiopien) tout au long de l'année.

Le calendrier éthiopien compte 13 mois : septembre-octobre : Meuskeureum ; octobre-novembre : Teqemt ; novembre-décembre : Hedar ; décembre-janvier : Tahsas ; janvier-février : Ter ; février-mars : Yekatit ; mars-avril : Megabit ; avril-mai : Miyazya ; mai- juin : Genbot ; juin-juillet : Sene ; juillet-août : Hamle ; août-septembre : Nahase ; et un mois de 5 ou 6 jours environ (selon les années bissextile) : Paguemen.

Le calendrier alexandrin est utilisé par l'église copte éthiopienne. Il prend sa forme définitive au Ier siècle de notre ère, sur la base des vieux calendriers pharaoniques. L'année débute le Ier Thoth (29 août). Elle compte 12 mois de 30 jours, plus 5 ou 6 jours complémentaires. Ce qui donne à l'Éthiopie l'immense privilège d'avoir 13 mois. La durée moyenne de l'année est la même que l'année du calendrier julien (365,25 jours). La chronologie dépend des ères choisies. Dans l'église copte d'Éthiopie, on a choisi l'ère de Dioclétien, devenue " l'ère des Martyrs de Dioclétien ", ce qui fait commencer le calendrier 284 ans après le nôtre. Le calendrier civil éthiopien, lui, est issu de ce calendrier, mais l'ère de référence est l'ère d'Annianus d'Alexandrie qui recule la naissance du Christ de 7 ou 8 ans par rapport à celle de Denys le Petit ; le 11 septembre 2007, les Ethiopiens ont fêté leur entrée dans le 3e millénaire (an 2000). À cette occasion, plus de 18 000 prisonniers ont été libérés.

Voir aussi : Santé en Éthiopie.

[modifier] Codes

L'Éthiopie a pour codes :

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Éthiopie.

[modifier] Notes

  1. Quintana-Murci, Veitia, Santachiara-Benerecetti, McElreavey, Fellous, Bourgeron ’’ L’ADN mitochondrial, le chromosome Y et l’histoire des populations humaines ‘’ http://ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/export/DDD/422.pdf
  2. Munro Hay 1991
  3. Brehanou Abebe, "Histoire de l'Ethiopie: d'Axoum à la révolution"
  4. A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français
  5. Pline l’Ancien (trad. Emile Littré), Histoire naturelle, Firmin-Didot, coll. « Auteurs latins », Paris, 1855, « XXXV, 8 »
  6. Stuart Munro-Hay, « Aksum, An African Civilisation of Late Antiquity », p. 15
  7. Habachyî en arabe ḥabašyī, حبشيّ, abyssin ; éthiopien
  8. Al-Habacha en arabe al-ḥabaša, الحبشة, Abyssinie
  9. Ithyûbyâ en arabe ʾiṯyūbyā, إثيوبيا, Éthiopie
  10. Le Monde web, 23/05/2006
  11. Melakneh Mengistu, "Map of African littérature", Branna, Janvier 2005, p.147
  12. Melakneh Mengistu, "Map of African littérature", Branna, Janvier 2005
  13. Richard Pankhurst, " An Ethiopian hero: Tsegaye Gabre-Medhin (1936 - 2006)", 13 Mars 2006 [lire en ligne]
  14. Claude Sumner , "L'éthique en philosophie éthiopienne: les normes de la moralité", Ethiopiques n°36, 1e semestre 1984 - vol. 2 n° 1 [lire en ligne]
  15. Claude Sumner , "La philosophie africaine d'origine grecque", Ethiopiques n°52, 1e semestre 1989 - vol. 6 n° 1 [lire en ligne]
  16. Teodros Kiros, "Explorations in African Political Thought", Ch.5: Zara Yacob A 17th ethiopian founder of modernity in Africa, New Political science Reader [lire en ligne]
  17. [lire en ligne]
  18. Claude Sumner, The Source of African Philosophy: The Ethiopian Philosophy of Man (Stuttgart: Franz Steiner Verlag Wiesbaden GMBH, 1986) p. 16-17 [lire en ligne]
  19. Shelemay, Kay Kaufman. "Ethiopia", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. S. Sadie and J. Tyrrell (London: Macmillan, 2001), viii, p. 356
  20. Shelemay, Kay Kaufman. "Ethiopia", The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. S. Sadie and J. Tyrrell (London: Macmillan, 2001), viii, p. 356
  21. ABOUT US
  22. Berhanou Abebe, Histoire de l'Éthiopie: d'Axoum à la Révolution
  23. « FMI, la preuve par l’Éthiopie », Par Joseph E. Stiglitz, Le Monde diplomatique, Avril 2002, http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/STIGLITZ/16370
  24. Le café, un don de l'Éthiopie au monde, Dossier les nouvelles d'Addis, http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/18_decouverte/18002_cafe/02_undondelethiopie.html
  25. Un café au goût d'injustice, Oxfam tire la sonnette d'alarme, Dossier les nouvelles d'Addis, http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/18_decouverte/18002_cafe/03_goutdinjustice.html
  26. Réalisé par Marc Francis, Nick Francis, Documentaire, 2005, site: http://www.blackgoldmovie.com/
  27. Djibouti, Erythrée, Ethiopie : pour un renforcement de la présence française dans la Corne de l'Afrique
  28. référence, compte rendu du déplacement effectué par une délégation du groupe interparlementaire du 22 au 30 mai 2004 ou lien

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Paul Gentizon, La conquête de l'Ethiopie, Paris, Editions Berger-Levrault, 1936, 295p.
  • Alain Gascon, La Grande Éthiopie, une utopie africaine, Paris, CNRS éditions, 1995, ISBN 2-271-05235-1.
  • Xavier vand der Stapen, Éthiopie, au pays des hommes libres, Tournai, La Renaissance du Livre, 2004, ISBN 2-8046-0828-X.
  • Bernd Bierbaum, Éthiopie, entre ciel et terre, Paris, Éditions du sextant, 2007.
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