André Dewavrin

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André Dewavrin, dit colonel « Passy » (Paris, 9 juin 1911 - Paris, 20 décembre 1998) est un militaire français qui fut, pendant la deuxième guerre mondiale, chef des services secrets de la France libre auprès du général de Gaulle. Il était le père de Daniel Dewavrin, ancien président de l'UIMM-Union des industries métallurgiques et minières.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la guerre

1911. Naissance à Paris XVIe le 9 juin. Famille d'industriels du Nord.

Scolarité, à Paris : • Primaire : école des Frères de la Doctrine chrétienne. • Secondaire : école Bossuet, rue Guynemer. • Maths sup : collège Stanislas. • Maths spé : Lycée Louis-le-Grand.

1932. Reçu à l'École normale supérieure et à l'École polytechnique (X). Il choisit l'X, où il entre 40e.

1934. Deux ans de perfectionnement à l'École d'application du génie de Versailles.

1936. Il sort 2e. Lieutenant, il est affecté au 4ème régiment du génie à Grenoble comme commandant en second de la compagnie d'électromécaniciens.

1938. Capitaine, il est nommé professeur adjoint de fortification à Saint-Cyr.

[modifier] Pendant la guerre

1939.

  • Après la déclaration de guerre, il commande la 12e Compagnie d'Électromécaniciens à l'État-major général à Meaux.
  • Il entre à l'Etat-major du Génie de la 9e Armée à Verviers.

1940.

  • Mai. Il participe à la campagne de Norvège : sous les ordres du général Béthouart, il est commandant du Génie du Corps Expéditionnaire français.
  • 17 juin. Il débarque à Brest et rembarque aussitôt avec l'ensemble de la Division pour l'Angleterre.
  • 1er juillet. Il rejoint le général de Gaulle, Saint Stephen's House, à Londres. Celui-ci le charge de la direction des 2e et 3e Bureaux. Il sera, pendant trois ans, l'organisateur et le chef des services secrets de la France libre, rattaché à l'État-major des Forces Françaises Libres. Au cours du temps, la désignation et les compétences de son service évolueront comme suit (pour les détails, se reporter à l'article BCRA) :
Désignation du service. Son service, rattaché à l'état-major du général de Gaulle, prendra successivement les désignations suivantes : • 2e bureau, à la création le 1er juillet 1940 • Service de Renseignements (SR), à partir du 15 avril 1941 • Bureau central de renseignements et d’action militaire (BCRAM), à partir du 17 janvier 1942 • Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), à partir de l'été 1942.
Compétences du service. La compétence du service est initialement le renseignement. Mais elle s'étendra progressivement à •  l’action militaire • le contre-espionnage • l’évasion • les affaires politiques.

1941. Il commence à tisser des liens avec la Résistance intérieure française, grâce notamment à Pierre Brossolette et Jean Moulin.

1943.

Mission ARQUEBUSE-BRUMAIRE en France. Accompagné de son adjoint Pierre Brossolette (mission BRUMAIRE) qui est déjà en France depuis un mois, il vient enquêter sur la Résistance, ses capacités paramilitaires, ses projets politiques et sa position vis-à-vis du Général de Gaulle, ainsi que sur l’état d’esprit des Français. Pour ce faire, il doit prendre contact avec les principaux responsables des réseaux et mouvements de la zone nord et avec des responsables politiques.
Bilan de la mission : en sept semaines, la mission ARQUEBUSE-BRUMAIRE a mis en place les éléments essentiels de l'unification de la Résistance en France, en obtenant un accord pour la mise en place d'une organisation militaire qui réunisse tous les mouvements (préparant ainsi la future Armée Secrète), en obtenant également la création du Comité de coordination des mouvements de Résistance de la zone Nord, ainsi qu'un accord sur la création et la composition du Conseil national de la Résistance (CNR). Côté britannique, les rapports de Yeo-Thomas sur les forces résistantes et sur les sentiments gaullistes nourris par nombre de Résistants et de Français confortent ceux qui s’opposent à ce que Churchill cède aux Américains et lâche de Gaulle.
  • 27 juin. Il se rend à Alger pour prendre la Direction Technique de la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS), résultat de la fusion du BCRA avec les Services Spéciaux du général Giraud.

1944.

  • Février. Il devient chef d'État-major du général Kœnig, Commandant des Forces Françaises en Angleterre et des Forces Françaises de l'Intérieur.
  • 5 août. Il est parachuté dans la région de Guingamp pour assister la résistance bretonne, à la tête de 2500 membres des Forces françaises de l'intérieur et de soldats américains. Cette troupe participe à la libération de Paimpol, où il y a 2000 prisonniers.
  • Septembre. Il revient aux Services Secrets. Le général de Gaulle le charge de plusieurs missions en Amérique, en Inde, en Chine et en Indochine.

1945. En avril, il rentre en France et succède à Jacques Soustelle à la tête des services secrets, la DGER (ex-DGSS) qui deviendra le SDECE quelques mois plus tard. Il épure le service en licenciant 8323 des 10123 employés, dont un nombre important de communistes. En réaction, ces derniers mènent une violente campagne de presse contre lui, l'accusant d'avoir détourné des fonds durant la guerre pour financer le mouvement gaulliste ; il fait quatre mois de prison préventive ; les poursuites judiciaires sont abandonnées.

[modifier] Après la guerre

1946. Il démissionne après le départ du pouvoir du général de Gaulle.

1953. Ingénieur conseil à la Banque Worms.

1963-1973. Dirigeant du groupe textile américain DHJ en Europe.

1967-1976. PDG des Établissements Japy.

1981. Il appelle à voter pour François Mitterrand et défend les titres de Résistance du candidat du Parti socialiste pendant la Seconde Guerre mondiale.

1998. Décès le 20 décembre. Inhumation dans l'ancien cimetière de Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine.

[modifier] Décorations

[modifier] Bibliographie

  • Colonel « Passy », Souvenirs
    • Tome 1 : 2e bureau, Londres (1940-1941), Raoul Solar, 1947. Ce tome couvre la période de juin 1940 à fin 1941.
    • Tome 2 : 10, Duke Street, Londres (le B.C.R.A), Raoul Solar, 1951. Ce tome couvre l'année 1942.
    • Tome 3 : Missions secrètes en France (novembre 1942-juin 1943), Plon, 1951.
Réédition : Mémoires du chef des services secrets de la France libre, Odile Jacob, 2000
  • Perrier Guy, Le colonel Passy et les services secrets de la France libre, Hachette littératures, 1999

[modifier] Sources

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