Albert Rohmer
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Albert Rohmer | |
Naissance : | 27 décembre 1913 Huttenheim, Alsace-Lorraine |
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Décès : | 14 juillet 2006 (à 92 ans) Strasbourg, France |
Origine : | France |
Allégeance : | Forces françaises de l'intérieur |
Grade : | Médecin-Capitaine |
Conflits : | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions : | Officier de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 Médaille de la Résistance |
Autres fonctions : | Professeur de médecine |
Albert Rohmer (Huttenheim, 27 décembre 1913 - Strasbourg, 14 juillet 2006) était un professeur de pédiatrie et un résistant français déporté au camp de concentration de Neuengamme. Lors de son rapatriement en 1945, il est choisi par la presse française pour incarner le millionième français rapatrié ancien prisonnier de guerre.
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Résistance et déportation
Pédiatre de formation, Albert Rohmer exerce en 1943 comme chef de clinique à Clermont-Ferrand lorsqu'on le contacte pour entrer dans la Résistance. Très rapidement, on lui assigne la mission d'organiser les services de santé au sein des F.T.P.F puis du M.U.R. pour l'ensemble de la région Auvergne.
Néanmoins, le 8 mars 1944, un attentat majeur dans Clermont-Ferrand provoque une rafle très importante dans le milieu universitaire strasbourgeois (replié en Auvergne). Arrêté par la Gestapo ce jour-là, Albert Rohmer est envoyé à la prison du 92e R.I. de Clermont-Ferrand.
Interné durant trois mois, Rohmer est finalement déporté au camp de Neuengamme après avoir transité par Compiègne. A son arrivée le 18 juillet 1944, on lui attribua le matricule 37037, puis on l'envoya comme (déporté-)responsable de l'infirmerie dans le kommando de Helmstedt dépendant de Neuengamme.
Après seulement 3 semaines dans cette infirmerie, le commandement nazi du camp lui ordonna d'euthanasier des déportés fiévreux en masse cependant le Dr Rohmer refusa fermement d'obéir, refus qui le condamna à la potence. Son exécution par pendaison fut prévu pour le lendemain. Néanmoins, en raison du manque important de main-d'œuvre, la sentence fut commué : "cassé" par le commandement, il est finalement envoyé dans la mine de sel de "Schacht-Marie", comme simple triangle rouge où il y restera déporté jusqu'à fin avril 1945.
Reçu par le général James M. Gavin le 3 mai 1945 en compagnie de David Rousset, Albert Rohmer ne sera rapatrié que le 1er juin 1945 à Paris ; il fera d'ailleurs la Une des journaux car il sera choisi par les journalistes pour incarner le millionième Français rapatrié ancien prisonnier de guerre.
[modifier] L'après-guerre
A son retour de déportation, il retrouva ses fonctions de chef de clinique. Son travail de pédiatre l'amena par la suite à collaborer avec son oncle, le Professeur Paul Rohmer (1876-1977), à la clinique infantile de Strasbourg. De 1946 à 1951, il fut le Directeur du Centre interdépartemental d'Education Sanitaire du Haut-Rhin, Bas-Rhin et de la Moselle; tandis qu'en 1966, il fut nommé Professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine de Strasbourg (fonction qu'il occupa jusqu'en 1982, moment où il prit sa retraite).
Parallèlement à ses fonctions universitaires, il fut promu capitaine de réserve en 1948 ; en 1976, il participa en Allemagne, en tant que témoin, aux procès de certains anciens dirigeants nazis du camp de Neuengamme et occupa la fonction de Président de l'Amicale de Neuengamme Zone-Est pendant 20 ans. En 1993, il cessa toutes ces activités pour des raisons de santé.
[modifier] Décorations
Albert Rohmer était Officier de la Légion d'honneur (1982), titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palme (1948) et de la Médaille de la Résistance ainsi que de plusieurs autres décorations civiles et militaires. En 1948, il avait reçu la croix de chevalier de la Légion d'honneur avec la mention suivante "pour faits qualifiés d'exceptionnels durant la guerre 1939-1945"
[modifier] Parenté
Albert Rohmer a un lieu de parenté avec le Professur Paul Rohmer (1876-1977) ainsi qu'avec le Général François-Joseph Offenstein, (1760-1837).
[modifier] Voir aussi
- Albert Rohmer est un des nombreux déportés rencontrés et cités dans Les jours de notre mort par David Rousset, 1947, ISBN 2-01279-266-9, livre traitant de la vie des déportés en camp de concentration. Son patronyme n'est cependant pas mentionné dans l'ouvrage où il est juste connu par son prénom, Albert.
- Des universités aux camps de concentration - témoignages strasbourgeois ISBN 2-86820-714-6, un chapitre écrit par Albert Rohmer sur la vie au camp de Neuengamme intitulé : "Helmstedt, Mine de Sel"
- (fr) Nombreuses arrestations le 8 mars 1944 dont celle d'Albert Rohmer dans le milieu universitaire à Clermont-Ferrand
- (fr) Témoignage des repas par Albert Rohmer
- (fr) Témoignage d'un kommando extérieur par Albert Rohmer