David Rousset

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David Rousset est un écrivain et militant politique français né le 18 janvier 1912 à Roanne (Loire) et mort à Paris le 13 décembre 1997.

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[modifier] Formation

Fils d'un ouvrier métallurgiste devenu cadre de maîtrise et petit-fils de deux grands-pères pasteurs, l'un à Annonay, l'autre à Roanne. A quatorze ans suite à un accident de tennis, il perd un œil.

David Rousset fait des études de philosophie et de littérature à la Sorbonne, élève de Dumas, professeur de psycho-pathologie à Sainte-Anne. Entre 1931 et 1936, il voyage en Allemagne et en Tchécoslovaquie. Il rejoint, dès 1931, les Étudiants socialistes. Enseignant, il se rapproche de Trotski qu'il rencontre lors du séjour de celui-ci en France, et il est de ce fait exclu de la SFIO en 1935. L’année suivante, il est l'un des fondateurs du Parti ouvrier internationaliste (POI). Il se consacre, alors à l’action contre le colonialisme, en Algérie et au Maroc. En 1938, il est correspondant des revues américaines "Fortune" et "Time". En 1939, il épouse Susie Elisabeth Elliot, avec qui il aura trois fils.

[modifier] La déportation

Durant l’Occupation, il participe à la reconstitution du POI clandestin. Il est arrêté par un inspecteur français et deux allemands, le 16 octobre 1943, pour avoir entrepris un travail politique en direction des soldats de la Wehrmacht. Il est torturé rue des Saussaies pendant une journée, emprisonné à Fresnes, puis déporté à Buchenwald, puis envoyé aux camps de Porta Westphalica et de Neuengamme. Devant l'avancée des Alliés, il est déplacé avec les autres survivants plus au Nord, cette dernière marche de la mort se termina pour lui dans le kommando de Woebbelin près de Schwerin avec les déportés déplacés du camp de Neuengamme. Après la guerre, il publie L’Univers concentrationnaire, ouvrage absolument fondamental sur les camps nazis, et en 1947 un roman sur les camps nazis, Les Jours de notre mort, basé sur des témoignages de déportés, refondus en plusieurs personnages.

[modifier] La troisième force

Il reprend son combat contre les guerres coloniales en Indochine et en Algérie. David Rousset est l'un des fondateurs, en 1957, du comité Maurice Audin, du nom d'un jeune mathématicien communiste enlevé et vraisemblablement exécuté par les parachutistes français de Massu en Algérie. Dans la même période, il s'éloigne du trotskisme et, avec Jean-Paul Sartre, en 1948, crée le Rassemblement démocratique révolutionnaire (RDR), parti composite qui voulait réunir « dans l’action tous ceux qui ne pensent pas que la guerre et le totalitarisme sont inévitables ». Le RDR se situe dans une double opposition au PCF et au RPF gaulliste et ne survit qu'un an : Sartre se rapproche du PCF tandis que David Rousset cherche une « troisième force ».

Après la sortie en 1947 du livre de Kravtchenko "J'ai choisi la liberté" et du procès intenté par l'auteur aux Lettres françaises, journal littéraire proche du PCF, Rousset crée en octobre 1950 la Commission internationale contre le régime concentrationnaire (CICRC), qui entreprend des enquêtes sur les situations espagnole, grecque, yougoslave et soviétique. Pour la première fois en France, il utilise le terme de Goulag pour désigner le système concentrationnaire soviétique. Ceci lui vaudra d'être traité de "trotskyste falsificateur" par les Lettres françaises à qui il intentera un procès qu'il gagnera en 1951.

De 1952 à 1956, il enquête sur la situation pénitentiaire en Chine et rédige un « Livre blanc ». En mai 1957, le CICRC fait l’examen de la politique répressive menée en Algérie.

Au début des années 1960, pour divers journaux, dont « Le Figaro » et « Le Monde », David Rousset réalise des interviews de personnalités du Tiers-Monde : Nasser, Ben Bella et Che Guevara. Son soutien à la décolonisation de l'Algérie par de Gaulle le conduit à soutenir, en 1965, la candidature de celui-ci lors de l’élection présidentielle. Il devient un « gaulliste de gauche ». Il est élu député UDR de l’Isère, en juin 1968. Il s'éloigne de l'UDR après la mort du général, fonde l'Union travailliste et termine son mandat comme non-inscrit.

Grand reporter au Figaro littéraire, il collabore aussi à France-Culture, publie La Société éclatée, Sur la guerre, et Fragments d’autobiographie.

[modifier] Anecdote

Au soir du 3 mai 1945, le kommando de Woebellin est abandonné par les nazis, ce qui lui permit, avec Albert Rohmer, de partir à la rencontre des alliés, ils furent reçu à la mairie de Ludwiglust par le général James M. Gavin (commandant la 82e division aéroportée américaine) ; et le lendemain matin 4 mai 1945, l'armée britannique se déplaça grâce à leurs indications en directions des derniers kommandos de Neuengamme pour les libérer.

[modifier] Voir aussi

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