Économie du football

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'économie du football est la branche de l’Économie du sport couvrant le football.

Sommaire

[modifier] Économie des clubs

[modifier] Recettes

[modifier] Recettes aux guichets

Le football se transforme en business dès le milieu des années 1880 au Royaume-Uni[1]. Les solides recettes enregistrées aux guichets permettent de financer l'adoption du professionnalisme et la construction de stades. Au niveau des affluences, la première saison du championnat d'Angleterre (1888-1889) affiche 4639 spectateurs de moyenne par match[2]. La marque de 10 000 spectateurs de moyenne est franchie avant la fin du XIXe siècle, celle des 20 000 avant la Première Guerre mondiale[3]. Les recettes guichets restent l'élément essentiel du budget des clubs jusqu'aux années 1990.

[modifier] Publicité

Si les maillots restent longtemps vierges de toute publicité, le stade est très vite doté de panneaux publicitaires. La publicité constitue un poste important des recettes, notamment depuis la fin des années 1960 et l'autorisation d'arborer des publicités sur les maillots en octobre 1969 en France après une tentative avortée en 1968 : la Ligue voulait imposer à tous les clubs le même partenaire. Le Nîmes Olympique et l'Olympique de Marseille sont les premiers clubs professionnels français à porter une publicité sur leurs maillots[4]. L'UEFA autorise les publicités sur les maillots en coupes d'Europe des clubs à partir de 1982, sauf pour les finales où l'interdit est levé en 1995. La FIFA interdit les publicités sur les maillots des équipes nationales.

[modifier] Droits radio et télévision

Les droits payés par la télévision représentent 1% des recettes des clubs français en 1980. Ce type de recettes concernent en fait seulement les clubs disputant des coupes européennes. La situation est identique dans les autres nations européennes. Il faut attendre 1983 en Angleterre et 1984 en France pour assister à la signature de contrats de retransmisions des championnats. Les clubs refusèrent longtemps ces contrats car la télévision n'était pas prête à les rémunérer correctement. Concurrence entre les chaines oblige, les montants des contrats augmentent rapidement et la part dans les recettes des clubs passe à un tiers, puis aux deux tiers des budgets. Cette dépendance n'est pas sans danger. Ainsi, en Allemagne le groupe Kirch qui controlait les droits de la Bundesliga dépose son bilan le 8 avril 2002 mettant en péril l'économie du championnat d'Allemagne. Le gouvernement allemand intervient puis la situation se stabilise suite à la signature d'un nouveau contrat de diffusion avec un autre opérateur.

[modifier] Produits dérivés

Les produits dérivés, des programmes de matches aux gadgets aux couleurs des clubs, apparaissent également dès la fin du XIXe siècle outre-Manche. Le merchandising représente une source importante de revenus pour certains clubs tandis que d'autres, français notamment, négligent ce marché. En 2005-2006, le Paris Saint-Germain n'enregistre que 833 000 euros de recettes de merchandising, en baisse de 34% par rapoprt à la saison précédente[5]. Chez les clubs britanniques, la part du merchandising est beaucoup plus importante, car l'offre est beaucoup plus diversifiée et la distribution correctement assurée.

[modifier] Autres recettes

L'organisation de rencontres génère également toutes sortes de retombées économiques ne concernant pas directement le club ni même le monde du football. Auxerre, petite ville moyenne française, doit en grande partie sa notoriété, en France comme à l'étranger, à son équipe de football[6]. L'AJA est un véritable ambassadeur de la ville, qui profite de plus de retombées directes en matière d'hôtellerie et d'activités accrues pour les cafés-restaurants, notamment. De même, l'organisation d'une Coupe du monde ou d'un Euro, permet à une nation (ou un binôme comme c'est notamment le cas en Suisse-Autriche pour l'Euro 2008) de procéder à une efficace campagne de promotion et de s'équiper en stades mais aussi en moyens de transports ou en hôtels, notamment. Les conséquences sur la hausse du PNB restent discutées, mais l'Organisation mondiale du tourisme met en avant la Coupe du monde pour expliquer la hausse importante du tourisme international en Allemagne en 2006 (+9,6%)[7].


[modifier] Dépenses

[modifier] Salaires

Les salaires des footballeurs restent longtemps médiocres. Certains clubs comme le Real Madrid ou les clubs anglais proposent toutefois de meilleures conditions salariales dans les années 1950-1960, mais il faut attendre la mise en place du contrat à temps dans les années 1970 pour voir les salaires des footballeurs augmenter de manière significative. Au milieu des années 1980, les salaires des footballeurs restent encore en retrait par rapport à d'autres disciplines comme la Formule 1, le basket-ball américain, la boxe, le golf et le tennis notamment. Diego Maradona ne reçoit que 7,5 millions de francs par saison à Naples tandis que le boxeur Larry Holmes perçoit plus de 45 millions de francs sur la seule année 1984. Au classement des sportifs les mieux rémunérés en 2006[8], Sports Illustrated place Ronaldinho en tête du classement des footballeurs avec 32,7 millions de dollars de revenus, au même niveau que le joueur de Tennis Roger Federer (31,3 millions), mais loin derrière le golfeur Tiger Woods (111,9 millions).

[modifier] Transferts

Les transferts ont toujours existé dans le football et ils donnent rapidement lieu à une certaine surenchère. Le Britannique Alf Common est le premier joueur transféré pour 1000£ (1905)[9]. La marque des 5000£ est atteinte en 1922 avec Syd Puddefoot, 10 000£ en 1928 pour David Jack, 20 000£ en 1947 pour Tommy Lawton, 100 000£ en 1961 pour Denis Law, 500 000£ en 1979 pour David Mills, 1 000 000£ pour Trevor Francis en 1979 également.

Le record actuel est détenu par le transfert de Zinedine Zidane de la Juventus vers le Real Madrid en 2001 : 76 millions d'euros[10].

[modifier] Installations

Les clubs ou collectivités propriétaires des stades ne pouvant pas faire face à certains travaux louent le nom du stade à un sponsor. Cette forme de publicité existe déjà en France avant la Première Guerre mondiale avec le Stade du Matin, futur stade olympique de Colombes, qui porte le nom du journal quotidien parisien Le Matin de 1907 à 1919[11]. En 1996, cette pratique est réintroduite par les Américains, et elle touche l'Europe à partir de 1997 avec le nouveau stade des Bolton Wanderers baptisé Reebok Stadium. La FIFA admet mal cette innovation, et à l'occasion de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, les noms des stades ne comprenaient officiellement aucun nom de sponsor alors que leur construction fut en partie financée par cette voie[12].

[modifier] Bilan et contrôle de gestion

Les clubs générant le plus de revenus (2006-2007[13]) sont :

Rang Club Nation Recettes¹
1er Real Madrid Espagne Espagne 351
2e Manchester United Angleterre Angleterre 315,2
3e FC Barcelone Espagne Espagne 290,1
4e Chelsea FC Angleterre Angleterre 283
5e Arsenal FC Angleterre Angleterre 263,9
6e Milan AC Italie Italie 227,2
7e Bayern Munich Allemagne Allemagne 223,3
8e Liverpool FC Angleterre Angleterre 198,9
9e Inter Milan Italie Italie 195
10e AS Roma Italie Italie 157,6
 
Rang Club Nation Recettes¹
11e Tottenham Hotspur FC Angleterre Angleterre 153,1
12e Juventus FC Italie Italie 145,2
13e Olympique lyonnais France France 140,6
14e Newcastle United FC Angleterre Angleterre 129,4
15e Hambourg SV Allemagne Allemagne 120,4
16e Schalke 04 Allemagne Allemagne 114,3
17e Celtic FC Écosse Écosse 111,8
18e Valencia CF Espagne Espagne 107,6
19e Olympique de Marseille France France 99
20e Werder de Brême Allemagne Allemagne 97,3
  • ¹ : recettes en millions d'euros

Les montants financiers sont importants et les déficits de certains clubs peuvent également atteindre des montants record. La santé financière des clubs constitue un double enjeu : assurez leur pérennité et évitez le dopage financier, c'est-à-dire acheter une équipe à crédit. La France a mis en place au milieu des années 1990 la DNCG qui a mission de contrôler les comptes financiers des clubs professionnels avec le pouvoir de reléguer les clubs, d'interdire un club de promotion ou de limiter leur masse salariale. Longtemps en déficit chronique, les clubs de Ligue 1 présentent des comptes bénéficiaires depuis deux ans : plus de 42 millions d'euros de bénéfice net en 2006-2007 sur les 20 clubs de L1[14]. Souvent évoquée, une DNCG européenne reste à créer afin d'éviter certaines dérives[15] .

L'introduction des clubs en bourse est une évolution récente ne touchant que quelques rares clubs. A la fin de la saison 2006-2007, 11 clubs anglais, 5 Danois, 4 Turcs, 4 Italiens, 3 Portugais, 2 Français, 1 Écossais, 1 Néerlandais, 1 Suédois et 1 Allemand étaient côtés en bourse[16].

[modifier] Équipes nationales

[modifier] Économie des sélections

[modifier] Économie des compétitions internationales

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. (en) Steven Tischler, Footballers and Businessmen. The origins of Professionnal Soccer in England, New York-Londres, Holmes & Meier, 1981, chapitre « Toward a "Sound Business Footing" » p.51-65, (ISBN 0841906580)
  2. (en) Brian Tabner, Through the turnstiles, Harefield (Middx.), Yore, 1992, p.62 (ISBN 1874427054)
  3. (en) Brian Tabner, op. cit., p.140
  4. Alfred Wahl, La balle au pied. Histoire du football, Paris, Gallimard, 1990, p.330, (ISBN 2070531058)
  5. DNCG - bilan financier de la saison 2005-2006, page 83 PDF
  6. L'office de tourisme d'Auxerre précise dans sa présentation : « Auxerre est une ville assez peu connue. Les touristes associent Auxerre à quatre éléments : la Bourgogne, le football, l’autoroute, et aux affaires de moeurs qui continuent de donner une très mauvaise image au département de cette préfecture. ». Consulté le 9 avril 2008.
  7. « Envolée du tourisme en Allemagne grâce à la Coupe du monde de football », p.5 sur le site officiel de l'Organisation mondiale du tourisme. Consulté le 29 mars 2008.
  8. « Fortunate 50 » et « International 20 » sur le site de Sports Illustrated. Consulté le 30 avril 2008.
  9. (en) Chris Nawrat et Steve Hutchins, The Sunday Tims illustrated history of football, Londres, Hamlyn, 1ère éd. 1994, réed. 1997, p.18 (ISBN 0600592685)
  10. Interview de Zinedine Zidane sur le site officiel de l'UEFA le 28 avril 2006 qui donne le montant de 76 millions. Depuis lors, et jusqu'au 31 janvier 2008 date de fermeture du dernier marché des transferts, aucun transfert n'a dépassé cette marque.
  11. Florence Pizzorni Itié (s.d.), Les yeux du stade. Colombes, temple du sport, Thonon-les-Bains, Editions de l'Albaron, 1993, p.19 (ISBN 2908528452)
  12. (en) « Germanys World Cup Stadium Naming Rights Partners Miss Out On (US) $25.1 Million of Branding Exposure » sur le site pr.com, le 25 juin 2006. Consulté le 29 mars 2008.
  13. (en) « Deloitte Football Money League 2008 » sur le site de deloitte.com. Consulté le 9 avril 2008.
  14. « Comptes des clubs professionnels - saison 2006-2007 », p.10 sur le site officiel de la Ligue de football professionnel (LFP). Consulté le 29 mars 2008.
  15. « Foot - Thiriez veut une DNCG européenne », sur le site de L'Équipe, le 23 février 2007. Consulté le 9 avril 2008.
  16. « Situation du football professionnel français - saison 2006-2007 », p.27 sur le site officiel de la LFP. Consulté le 29 mars 2008.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-François Bourg, Football business, Paris, Olivier Orban, 1986 (ISBN 2855653118)
  • (en) David Conn, The Football Business. Fair game in the 90's?, Londres, Mainstream, 1997, 308 p., (ISBN 1-84018-101-X).

[modifier] Liens externes

  • x