Années 1880

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Années :

1880 - 1881 - 1882 - 1883 - 1884
1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889

Décennies :

1860 1870 - Années 1880 - 1890 1900

Siècles :

XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle

Millénaires :

Ier millénaire - IIe millénaire - IIIe millénaire

Sommaire

[modifier] Événements

  • Climat : Retour offensif du froid pendant la décennie 1880, peut-être consécutif à l’explosion du volcan Krakatoa en août 1883 en Indonésie.
  • 1er janvier 1880 : Début de la construction du canal de Panama dirigée par l'ingénieur français Ferdinand de Lesseps, perceur du canal de Suez. Cette première phase se terminera en 1889 par la ruine de centaine de milliers de petits épargnants français.
  • La France colonise l'Indochine.
  • Colonisation de l'Afrique : La crise industrielle et commerciale en Europe (1876-1896) entraîne des politiques protectionnistes dans la plupart des pays industrialisés. L’acquisition de colonies en Afrique est d’abord conçue et perçue par les pays européens comme la possibilité d’ouverture à des marchés intérieurs. La recherche de matières premières, surtout minérales, motive aussi la colonisation.
  • Troubles antisémites en Algérie entre 1880 et 1900 : les juiveries de Tlemcen, Alger, Oran, Sétif, Mostaganem sont périodiquement incendiées, les cimetières sont profanés et les synagogues envahies.
  • Grèves des travailleurs noirs dans les plantations de canne à sucre du Sud des États-Unis, qui réclament des augmentations de salaire et menacent de quitter le pays. Début de l’émigration des Noirs du Sud vers les villes du Nord des États-Unis.
  • Fréquence des lynchages de Noirs dans le Sud des États-Unis dans les années 1880-1890.

[modifier] Personnages significatifs

[modifier] Inventions, découvertes, introductions

[modifier] Economie & société

[modifier] Canada

[modifier] États-Unis

  • 5 200 000 immigrants entre 1880 et 1889. 75 000 immigrants chinois vivent en Californie. 1 118 000 enfants de moins de seize ans travaillent (un sur six).
  • 160 000 Km de voies ferrées. Production d’un million de tonnes d’acier, de 30 000 tonnes de cuivre.
  • La valeur des biens manufacturés dépasse celle du produit des fermiers.
  • De 1880 à 1890, le capital investit dans l’achat de machines augmente en moyenne de 200% dans chaque établissement industriel.
  • De 1880 à 1888, quatre cent compagnies de chemin de fer sont éliminées au profit de grands réseaux nationaux comme le Pennsylvania Railroad ou le Baltimore and Ohio.
  • Développement de filatures de coton (Cotton Mills) en Alabama, Carolines, Géorgie (de 161 à 400 de 1880 à 1900), de manufactures de cigarettes et de la métallurgie dans le Sud.
  • 25 % des terres sont louées à des fermiers.

[modifier] Australie

[modifier] Inde

  • Près de trente millions de livres sont investies après 1880 pour lutter contre les inondations dans les vallées du Gange et de l’Indus et développer l’irrigation des régions désertiques du Dekkan, pour lutter contre les épidémies de choléra et les famines.

[modifier] Birmanie

  • Sous la domination coloniale, les liens entre le gouvernement et la religion se perdent, les ordres monastiques tombent en déconfiture et leurs écoles, qui avaient donné à la Birmanie un taux d’alphabétisation plus élevé que celui de l’Angleterre à la même époque, déclinent au fur et à mesure que l’anglais devient la langue de la promotion sociale. Néanmoins, la culture indigène persiste à travers le monde magique du pwe (théâtre), la pratique du bouddhisme et l’animisme.

[modifier] Empire ottoman

  • Influence économique et culturelle de la France grandissante dans l’Empire : les français créent de nombreuses entreprises, notamment dans le domaine des communication (chemin de fer, routes, ports) et des travaux publics. La France est la première créancière de la Porte et dirige, avec la Grande Bretagne, l’administration de la dette ottomane. Un important réseau bancaire français couvre l’ensemble de l’Empire.
  • La France subventionne et soutient un important réseau d’écoles et d’établissements charitables et médicaux. La France scolarise ainsi près de 90 000 enfants ottomans, principalement des non-musulmans et des enfants de notables et fonctionnaires locaux. La scolarisation se fait en français.
  • La Grande-Bretagne fournit 45% des importations ottomanes.

[modifier] Europe

  • Espagne : Spéculation sur le vignoble après la crise du phylloxéra en France (1880-1890). Premières aciéries sur la côte cantabrique.
  • Expansion économique en Allemagne pendant les années 1880.

[modifier] Royaume-Uni

  • La crise économique provoque de grands mouvements d’émigration vers les États-Unis : entre 1880 et 1890, plus d’un million d’agriculteurs anglais émigrent.
  • Plus de 45% de la population a moins de vingt ans. Baisse soudaine de la fécondité. Le taux de natalité tombe à 25‰ en 1911. Le nombre d’enfant par famille tombe de 6 à 2,3 entre 1870 et 1914.

[modifier] Italie

  • Grande dépression européenne. Crise agricole, qui touche essentiellement le blé et le maïs, mais aussi les mûriers à soie.
  • L’Italie est économiquement en retard par rapport au reste de l’Europe. La société est essentiellement rurale (plus de 60% de travailleurs de la terre). Le rapport du sénateur Jacini, L’inchiesta agraria dépeint une agriculture qui n’a que marginalement progressé par rapport au Moyen Âge, caractérisée par d’énormes inégalités selon les régions (dans la fertilité du sol, la structure de la propriété foncière, l’existence ou non d’un capitalisme agraire, les techniques, le montant des salaires, fermages et métayages). Le Nord, le plus avancé, connaît des difficultés liées aux variations cycliques et à la concurrence étrangère (blé). Les petits propriétaires des régions de collines du Nord, aux sols pauvres, mènent une existence misérable et doivent migrer pour compléter leurs revenus. Le métayage (mezzaria) est largement répandu dans le Centre. Il n’incite pas à l’investissement. Plus on avance vers le Sud, plus la situation se dégrade. Autour de Rome (agro romano), domine les latifundia appartenant à l’Église ou à des aristocrates. Les propriétés sont négligées et 10% seulement de la terre est cultivée, louée par des fermiers qui l’exploitent avec une main-d’œuvre travaillant dans des conditions très dures. La côte adriatique, mal drainée, est infestée par la malaria. À l’intérieur, des latifundia en friche se succèdent sur une terre grillée par le soleil et ravagée par la déforestation. Le métayage est pratiqué dans les Abruzzes, en Molise, en Campanie et en Sicile avec quelques petits propriétaires vivant en autarcie. Les seules régions avancées sont sur le bord de la mer Tyrrhénienne. Pauvreté, immobilisme, faiblesse des investissements des grands propriétaires, taille minuscule des exploitations, absence d’un réseau de transport moderne caractérisent l’agriculture italienne des années 1870-1880.
  • Dans les villes, peuplées d’artisans et de commerçants, la situation est meilleure. Pour l’essentiel, l’industrie n’a pas dépassé le stade de la manufacture, du travail à domicile des paysans durant les mois d’hiver (textile) ou de journaliers de l’agriculture s’embauchant dans la mine ou sur les chantiers à la morte saison. Considérée comme une simple ressource d’appoint, elle emploie 80% de femmes. L’absence de fer, de charbon, la rareté des capitaux et le manque d’infrastructure expliquent ce retard. Seul l’action des gouvernants et les investissements étrangers (britanniques en Sicile et en Vénétie, français au Piémont et à Naples, allemands ou suisses en Lombardie, belges à Rome) permettent le développement des chemins de fer, des tramways, des installations de gaz, l’extension de l’industrie navale ou textile.