Première bataille de Saint-James

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Bataille de Saint-James
Informations générales
Date 4 décembre 1795
Lieu Saint-James
Issue Victoire des Chouans
Belligérants
Chouans Républicains
Commandants
Aimé Picquet du Boisguy Delaunay
Forces en présence
1 200 à 1 500 hommes 1 200 à 1 400 hommes
Pertes
inconnues peu de morts
~ 100 prisonniers
Chouannerie
Chouannerie dans les pays de Fougères et de Vitré

La Brossinière — Mellé — Saint-Brice-en-Coglès — Les Houlettes — La Touche — Javené — La Selle — 1er La Chapelle-Saint-Aubert — Le Châtellier — La Chène — Argentré — La Bazouge-du-Désert — Pont de Cantache — 1erLa Gravelle — 1erRomagné — 1erRocher de La Piochais — Saint-Jean-sur-Vilaine — 1erLa Bataillère — 2e La Chapelle-Saint-Aubert — 2eLa Bataillère — 1erLa Croix-Avranchin — Carnet — Laignelet — Blanche-Lande — Fleurigné —Pocé — Saint-Marc-le-Blanc — Tremblay — Fougères — 2eLa Gravelle — Dourdain — 1erSaint M'Hervé — La Vieuxville — Bois-Rouland — Boucéel — 1erSaint-James — 2eRocher de La Piochais — 2eLa Croix-Avranchin — Lande d'Izé — 2eRomagné — Romazy — 1erLa Pèlerine — 2eSaint M'Hervé — Bréal — Bais — Cornillé — Juvigné — 2eLa Pèlerine — Saint-Hilaire-des-Landes — Valennes — Toucheneau — Le Bourgneuf — Maison-neuve — Saint-Aubin du Cormier — 2eSaint-James — Les Tombettes

La première bataille de Saint-James opposa les Chouans et les Républicains, le 4 décembre 1795, lors de la Chouannerie.

Sommaire

[modifier] Prélude

Le 4 décembre 1795, les garnisons républicaines d'Avranches et de Pontorson, commandée par le général Delaunay attaquèrent la colonne chouanne de Normandie, commandée par Dauguet dit Fleur-de-Rose. Au bruit de la fusillade, la garnison de Saint-James rejoignit le combat et sortit presque tout entière du fort. Les Chouans, qui n'étaient que 400, ne purent résister bien longtemps et finirent par prendre la fuite.

Mais pendant ce temps, Aimé Picquet du Boisguy se trouvait à Poilley avec la colonne Centre. Alerté par le bruit de la fusillade au loin, il réunit sa colonne, puis marcha vers la Normandie.

[modifier] Le combat

En chemin, les Chouans passèrent près de Saint-James, ils longèrent le fort et furent surpris que la garnison ne fit aucun mouvement en les voyant si près. Avec l'accord de Boisguy, le capitaine François Poirier, dit Sans-Chagrin, partit en éclaireur, monta jusqu'aux retranchements sans être vu. Il y vit les soldats républicains en faible nombre, se reposant, beaucoup jouant aux cartes.

Sur un signe de Sans-Chagrin, les Chouans escaladèrent les retranchements du fort et firent prisonnier tous les soldats républicains qui s'y trouvaient. La plupart des Bleus étaient malades ou blessés et ne pouvaient donc opposer de résistance.

Peu de temps après que les Chouans eurent pris le fort, le bruit de la fusillade cessa, ce qui fit deviner à Boisguy que les Normands devaient être vaincus et que la garnison de Saint-James ne tarderait pas à revenir. Celle-ci regagna le fort dans la soirée et fut accueillie par une fusillade venue des retranchements. Les Républicains, complètement surpris, fuyèrent aussitôt et gagnèrent Pontorson, sans avoir eu toutefois, de pertes trop lourdes.

[modifier] Conséquences

Les Chouans libérèrent rapidement leurs prisonniers et les renvoyèrent à Avranches. Suite à cette bataille, les Chouans furent maîtres de Saint-James jusqu'à la paix de juillet 1796. Toutefois Boisguy ne posta pas de garnison, les Républicains passaient encore parfois brièvement dans la paroisse, mais ne pouvaient plus l'occuper de nouveau.

Les administrateurs républicains du district d'Avranches écrivirent au département de la Manche:

« Les chouans circulent dans la ville, les faubourgs et les écarts sans crainte et même sans précaution. Leur nombre a dû beaucoup augmenter puisque au lieu de trois mille qu'on dit qu'ils étaient d'abord, ils doivent être aujourd'hui, d'après le bruit public, près de cinq mille[1]. Au lieu de trois drapeaux, on dit qu'ils en ont cinq. Ils ne font, dit-on, aucune insulte ni dilapidation; ils se montrent au contraire humains et bienfaisants et nous ne vous dissimulons pas que cette mesure nous paraît une arme bien dangereuse dans un pays où les habitants, surtout ceux des campagnes, ont eu beaucoup à se défendre des dilapidations commises par les troupes républicaines. On dit encore qu'ils étaient hier environ trois mille pour prendre Saint-Georges, que leur projet était de s'en emparer et de se porter ensuite sur Avranches. On dit aussi qu'ils ont deux ou trois canons qu'ils ont dû retirer d'un puits à Saint-James où ils avaient été jetés à l'arrivée des brigands[2], il y a deux ans. Ils ont contraint tous les jeunes gens à marcher avec eux, ce qui augmentent infiniment leur nombre. Ils sont organisés en compagnies, bien armés, vêtus de carmagnoles de différentes couleurs pour distinguer les compagnies. Ils portent tous des noms de guerre. Ils ont des drapeaux, des tambours; ils font journellement l'exercice, marchent en colonne et se battent maintenant de pied ferme. Ils ont parmi eux beaucoup de déserteurs et d'émigrés et les républicains ont trop souvent éprouvé dans ce canton que ce ne sont plus des jeunes gens rassemblé au hasard et sans ordre qui fuyaient au premier coup de feu. »

[modifier] Bibliographie

  • Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989
  • Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, 1897

[modifier] Note

  1. Exagération, il est impossible que les chouans eussent été aussi nombreux.
  2. Les Vendéens, lors de la Virée de Galerne.