Institut Pasteur

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Bâtiment le plus ancien de l'Institut à Paris. Ce bâtiment comprend les appartements privés de Pasteur, une crypte où il repose et un centre de documentation. Cela forme le musée Pasteur
Bâtiment le plus ancien de l'Institut à Paris. Ce bâtiment comprend les appartements privés de Pasteur, une crypte où il repose et un centre de documentation. Cela forme le musée Pasteur

L’Institut Pasteur est une fondation française privée à but non lucratif qui se consacre à l'étude de la biologie, des microorganismes, des maladies et des vaccins. Il est ainsi nommé d'après Louis Pasteur, son fondateur et premier directeur qui, en 1885, a mis au point le premier vaccin contre la rage. Il a été fondé le 4 juin 1887, grâce à une souscription nationale et inauguré le 14 novembre 1888.

Pendant plus d’un siècle, l’Institut Pasteur a été à la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses. Cette organisation internationale de recherche, basée à Paris, a été la première à isoler en 1983 le VIH, virus qui provoque le SIDA. Au fil des années, il a été à l'origine de découvertes révolutionnaires qui ont permis à la médecine de contrôler des maladies virulentes, telles que la diphtérie, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, la grippe, la fièvre jaune et la peste épidémique, le SIDA. Depuis 1908, huit scientifiques de l’Institut ont été récompensés par un prix Nobel de médecine ou de physiologie.

Sommaire

[modifier] Histoire

L’Institut Pasteur a été fondé en 1887 par Louis Pasteur, le scientifique français dont les premières expériences sur la fermentation (réalisées pour les industries de la bière) menèrent à la recherche d’avant-garde en bactériologie. Pasteur, scientifique extraordinaire, découvrit le principe de la stérilisation qui nous est connu aujourd’hui sous le nom de pasteurisation. Ces découvertes conduisirent à la pratique universelle de l'antisepsie chirurgicale. Il a aussi développé des techniques de vaccination pour contrôler les infections bactériennes et un vaccin efficace pour traiter la rage.

Louis Pasteur était autant impliqué par la recherche fondamentale que par ses applications pratiques. Dès que son institut fut créé, Pasteur y réunit des scientifiques de différentes spécialités. Les cinq premiers départements furent dirigés par deux normaliens : Émile Duclaux (recherche générale en microbiologie) et Charles Chamberland (recherche sur les microorganismes appliquée à l’hygiène), un biologiste, Ilya Ilitch Metchnikov (recherche en morphologie des microorganismes) et deux physiciens, Joseph Grancher (rage) et Émile Roux (recherche en technique microbienne). Une année après l'inauguration de l’Institut, Roux mit au point le premier cours de microbiologie jamais enseigné au monde, appelé alors Cours de microbie technique.

Les successeurs de Pasteur ont maintenu la tradition, comme on peut le voir en étudiant l'histoire unique des réalisations de l’Institut Pasteur :

Une erreur importante de l'Institut fut d’ignorer, en 1897, le mémoire de Ernest Duchesne sur l'utilisation de Penicillium glaucum pour soigner les infections. L'exploitation précoce de cette découverte aurait pu sauver des millions de vies, tout particulièrement lors de la Seconde Guerre mondiale.

En France, une nouvelle ère de médecine préventive a été rendue possible par des développements de l’Institut Pasteur comme les vaccins contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune, la poliomyélite et l’hépatite B. La découverte et l’utilisation des sulfonamides ou sulfamidés dans le traitement des infections fut un nouveau progrès. Quelques chercheurs obtinrent la gloire en découvrant les antitoxines et, en 1957, Daniel Bovet reçut le prix Nobel pour ses découvertes sur les antihistaminiques synthétiques et les composants du curare.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, les chercheurs de Pasteur se sont essentiellement concentrés sur la biologie moléculaire. Leurs réussites ont été reconnues en 1965, lorsque le prix Nobel a été attribué collectivement à François Jacob, Jacques Monod et André Lwoff pour leurs travaux sur la régulation des virus. En 1985, le premier vaccin humain obtenu par génie génétique à partir de cellules animales, le vaccin contre l’hépatite B, a été développé par Pierre Tiollais et ses collaborateurs.

[modifier] L’Institut Pasteur aujourd’hui

Aujourd’hui, l'Institut Pasteur compte parmi les meilleurs centres de recherche mondiaux ; il est composé de 100 unités de recherche et de près de 2 700 personnes. On dénombre 500 scientifiques permanents, et 600 de passage chaque année, originaires de 70 pays différents. L'Institut est aussi un réseau mondial de 24 instituts hors de France qui se consacrent aux problèmes médicaux dans les pays en voie de développement ; il comprend aussi un centre d'étude diplômant et une unité de ciblage épidémiologique.

Le réseau international (RIIP) est présent dans les villes et pays suivants :

[modifier] Centres de recherche

L’Institut Pasteur de Paris possède douze départements de recherche :

En plus de l’isolation des virus VIH-1 et VIH-2 dans un passé récent, les chercheurs de l’Institut Pasteur ont développé un test pour la détection précoce du cancer du côlon, un vaccin contre l’hépatite B grâce au génie génétique et un test de diagnostique rapide pour la détection de la bactérie Helicobacter pylori qui est impliquée dans la formation des ulcères de l’estomac. D’autres recherches en cours concernent l’étude du cancer et plus particulièrement la détermination du rôle des oncogènes, l’identification des marqueurs tumoraux pour des tests de diagnostic et le développement de nouveaux traitements. Un domaine d’intérêt particulier est l’étude des virus des papillomes humains (VPH) et leur rôle dans les cancers génitaux. Les chercheurs sont actuellement concentrés sur le développement de différents vaccins contre de nombreuses maladies, incluant le SIDA, la malaria, la dengue et la bactérie du Shigella.

Actuellement, un vaste champ de recherche vise à déterminer les séquences complètes du génome de plusieurs organismes d’importance médicale, dans l’espoir de trouver de nouvelles approches thérapeutiques. L’Institut a ainsi contribué aux projets de séquençage génétique de la levure commune (Saccharomyces cerevisiae, un organisme qui fut si important dans l’histoire de Pasteur), terminé en 1996, de Bacillus subtilis terminé en 1997 et de Mycobacterium tuberculosis terminé en 1998.

[modifier] Centre d’enseignement

Depuis sa fondation, l’Institut Pasteur a réuni des scientifiques de nombreuses disciplines différentes pour des études supérieures. Aujourd’hui, approximativement 300 étudiants diplômés et 500 stagiaires postdoctoraux de 40 pays différents participent à des programmes d’études supérieures à l’Institut. Il y a des pharmaciens et des vétérinaires, aussi bien que des médecins, des chimistes et d’autres scientifiques.

[modifier] Centre de référence épidémiologique

Des échantillons de bactéries et de virus en provenance de nombreux pays sont envoyés au centre de référence de l’Institut pour être identifiés. En plus de servir de centre épidémiologique, l’Institut a une action de conseil auprès du gouvernement français et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations unies. Les scientifiques de l’Institut aident aussi à surveiller les épidémies et à contrôler les éruptions de maladies infectieuses dans le monde entier. Ces activités ont créé une collaboration rapprochée entre L’Institut et les Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies) aux États-Unis.

[modifier] Vaccins et produits d’aide au diagnostique

La production et la vente de tests de diagnostic développés dans les laboratoires de l’Institut sont sous la responsabilité de Sanofi Diagnostics Pasteur, une filiale de la firme pharmaceutique française Sanofi, alors que la production et la vente des vaccins sont sous la responsabilité de Pasteur Mérieux, Sérums et Vaccins.

[modifier] Structure et ressources

En tant qu’organisation privée à but non lucratif, l’Institut Pasteur est dirigé par un comité indépendant de directeurs, actuellement présidé par François Ailleret. Le directeur général de l’Institut Pasteur est Alice Dautry.

Financé par de nombreuses sources, l’Institut assure son autonomie et garantit l’indépendance de ses scientifiques. Les fonds de l’Institut viennent, entre autres, des subventions du gouvernement français, des honoraires de consultation, des droits de licence, des revenus de différents contrats et de dons privés.

Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, la section française de l’organisation, en tant qu’association, adhère au Comité de la Charte.

[modifier] Sources

[modifier] liens internes

[modifier] Liens externes