Ingénieur des mines
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En France, les ingénieurs des mines sont des fonctionnaires constituant, selon décret n° 2007-616, un corps supérieur à caractère technique et interministériel, appelé usuellement "corps des mines". Leur influence actuelle s'étend bien au delà du périmètre des mines qui ont par ailleurs presque disparu du territoire national. On compte, en 2005, 271 ingénieurs des mines en activité au sein de l'Etat sur un total de 383.
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[modifier] Historique
La création de l’Agence des mines date de 1794. Initialement voués à contrôler et favoriser la mise en valeur des mines françaises, les ingénieurs des mines ont accompagné la révolution industrielle pour étendre leur champ d’intervention à tous les secteurs en relation avec l’industrie, y compris l’innovation et la conduite de grands projets de développement.
Dans le cours du XIXème siècle, dans le cadre du développement de l'industrie en France, ils étendent leur autorité dans le domaine de la sécurité : machines à vapeur, locomotives, automobile (d'où le nom donné aux plaques minéralogiques). Suite à l'accident de la raffinerie de Feyzin (Rhône) le 4 janvier 1966, ils sont aussi chargés de la surveillance des ICPE, installations classées pour la protection de l'environnement.
[modifier] Missions
Selon le décret n° 2007-616 du 27 avril 2007 portant statut particulier du corps des ingénieurs des mines, les ingénieurs des mines participent à la conception, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des politiques publiques, notamment dans les domaines relatifs à :
- L'industrie, l'économie, l'énergie et les matières premières ;
- La protection de l'environnement, la sécurité industrielle et la santé publique ;
- La recherche, l'innovation et les technologies nouvelles ;
- L'aménagement du territoire et les transports ;
- La normalisation et la métrologie.
Les ingénieurs des mines ont dans ce cadre vocation à exercer des fonctions de direction, d'encadrement et de coordination des services, de contrôle, de régulation, d'inspection, d'étude, d'expertise et de recherche ou d'enseignement, y compris dans les organismes internationaux. Ils peuvent également être amené à assurer des missions de nature scientifique, technique, administrative, économique ou sociale, confiées par tout ministre.
Aujourd’hui, les ingénieurs des mines constituent un corps à vocation interministérielle administrativement rattaché au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. Selon les statuts particuliers du corps des ingénieurs des mines, le corps comprend 22 ingénieurs généraux, 67 ingénieurs en chef, 122 ingénieurs, dont 25 de première classe, des ingénieurs-élèves, en nombre adapté pour assurer le recrutement du corps.
Certains des ingénieurs généraux forment le Conseil général des mines au ministère de l'Industrie.
En 1988 a été décidé l'intégration du corps des ingénieurs des instruments de mesures dans le corps des ingénieurs des mines.
En 2008, le corps devrait fusionner avec le corps interministériel des télécommunications, dépendant lui aussi du Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi[1].
[modifier] Recrutement et formation
Les ingénieurs des mines sont, pour une grande majorité d’entre eux, recrutés en tant qu'ingénieur-élève à la sortie de l’École polytechnique, d'une École normale supérieure (Paris, Lyon, Cachan), et de l’École nationale supérieure des mines de Paris (cycle civil). Les promotions annuelles ne comptent pas plus d'une quinzaine d'ingénieurs-élèves[2]. En plus, 1/10 des effectifs du corps au maximum peuvent être recrutés par promotion interne des ingénieurs de l’industrie et des mines.
Dans le cadre de leur formation, les ingénieurs-élèves effectuent deux stages d'un an (un en France, un à l'etranger), suivis par une annee de cours à l’École nationale supérieure des mines de Paris. Cette formation est distincte de celle suivie par les élèves-ingénieurs, et possède son propre directeur des études.
La formation complémentaire a pour but de donner une connaissance théorique et pratique du fonctionnement des entreprises, ainsi qu’une bonne compréhension des responsabilités de la puissance publique dans les domaines techniques et économiques.
[modifier] Actuels et anciens membres du Corps des Mines
Par ordre alphabétique :
- Maurice Allais (1911-), « prix Nobel » d'économie 1988
- Roger Balian (1933-), physicien
- Élie de Beaumont (1798-1874), géologue, médaille Wollaston 1843
- Jean-Louis Beffa, PDG de Saint-Gobain.
- Georges Besse, ex-PDG de la Cogema, de Pechiney et de Renault
- Maurice Chavane (1881 - 1957), économiste, spécialiste du monde houiller
- Michel Chevalier, saint-simonien, homme politique, proche conseiller de Napoléon III
- Émile Clapeyron (1799-1864), physicien et pionnier de la thermodynamique
- Léon Daum, membre fondateur de la Haute Autorité
- Robert Dautray (1928-),ancien haut-commissaire a l'énergie atomique, membre de l'Institut
- Charles-Eugène Delaunay (1816-1872), astronome et spécialiste de la mécanique céleste, médaille d'or de la Royal Astronomical Society 1870
- Thierry Desmarest, ex-PDG de Total
- Armand Dufrénoy (1792-1857), géologue, médaille Wollaston 1843
- Ebelmen (1814-1852), chimiste
- Jean-Martin Folz, ex-PDG de PSA Peugeot Citroën
- Noël Forgeard, ex-PDG d'Airbus et EADS
- Charles de Freycinet, ancien ministre
- Jacques Friedel (1921-), physicien
- Pierre Guillaumat, ex-administrateur du CEA, ex-PDG d'EDF
- Camille Jordan, mathématicien
- Patrick Kron, PDG d'Alstom
- Pierre Laffitte (1925-), géologue, directeur de l'école des mines de Paris, puis homme politique
- Gabriel Lamé (1795-1870), mathématicien et cofondateur, avec Poisson et Cauchy, de la théorie mathématique de l'élasticité
- Anne Lauvergeon, PDG de Areva
- Henry Le Chatelier (1850-1936), chimiste et industriel, Médaille Davy 1916
- Frédéric Le Play, économiste et fondateur du musée social
- Albert Lebrun (1871-1950), Président de la République française
- Paul Lévy (1886–1971), mathématicien spécialiste du calcul des probabilités
- Raymond Levy , ancien PDG de la Régie Renault
- Liénard (1869-1958), physicien
- François Loos, ancien Ministre délégué à l'Industrie
- Francis Mer, ancien PDG d' Usinor et ancien ministre des finances
- Georges Painvin, déchiffreur du radiogramme de la victoire pendant la 1° guerre mondiale.
- Henri Poincaré (1854-1912), mathématicien et physicien du XIXème siècle, médaille d'or de la Royal Astronomical Society 1900
- Denis Ranque, PDG de Thales
- Henri Regnault (1810-1878), chimiste et physicien français, médaille Rumford (1848) et médaille Copley 1869
- Émile Sainte-Claire Deville (1845-1931), spécialiste de la chimie industrielle des gaz
- Charles Sainte-Claire Deville (1814-1874), géologue
- Conrad Schlumberger (1878-1936), fondateur avec son frère Marcel de la Société de Prospection Electrique, devenue plus tard Schlumberger Limited
- Jean Syrota, ex-PDG de Cogema
[modifier] Note
- ↑ décision du Conseil de la Modernisation des Politiques Publiques du 4 avril 2008 : http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/cmpp4-4-8/pdf/cmpp2eco.pdf
- ↑ Quand ces ingénieurs proviennent de l'École polytechnique, on les appelle les corpsards
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Syndicat des ingénieurs du Corps national des Mines
- Les ingénieurs des mines au XIXème et au XXème siècles, les Annales des Mines.
- Le cycle de formation du Corps des Mines
- Amicale des ingénieurs du Corps des Mines
- Les Annales des Mines, qui comprennent trois séries : "Réalités industrielles", consacrée aux enjeux industriels,"Responsabilité et environnement", et "Gérer et comprendre" plus axé sur des problématiques managériales.