Areva

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Logo de Areva
Repères historiques
Création : 2001
Fiche d’identité
Forme juridique : société anonyme
à conseil de surveillance et directoire
Slogan(s) : « Experts en énergie »
Siège social : France
Direction : Anne Lauvergeon, Présidente du directoire
Actionnaires : Commissariat à l'Énergie Atomique (78,9%), Etat français (5,2%), CDC (3,6%)
Activité(s) : Fourniture de solutions technologiques pour produire l'énergie nucléaire et acheminer l'électricité.
Produit(s) : EPR
Filiale(s) : Areva NP, Areva NC, Areva T&D
Effectif : 65 583 (décembre 2007)
Site corporatif : http://www.areva.com
Données financières
Chiffre d’affaires : 11,923 milliards d'euros (2007)
Principaux concurrents
Toshiba fusionné avec Westinghouse, General Electric
Consultez la documentation du modèle

Areva est un groupe industriel français spécialisé dans les métiers de l'énergie :

Areva est présent industriellement dans 41 pays et dispose d'un réseau commercial présent dans plus de 100 pays.

Le groupe est principalement constitué de 3 filiales :

  • Areva NC ((en) Nuclear Cycle) spécialisé dans le cycle du combustible nucléaire, anciennement Cogema
  • Areva NP ((en) Nuclear Power), dont Siemens est aussi l'actionnaire à hauteur de 34% et qui s'occupe de conception et construction de centrales nucléaires, fourniture de combustible et de services de maintenance et de modernisation, anciennement Framatome ANP
  • Areva T&D : systèmes de transmission et distribution d'électricité, filiale ayant absorbée Alstom T&D.

Sa présidente est Anne Lauvergeon depuis 1999.

Sommaire

[modifier] Métiers

En 2007, Areva compte environ 65 500 employés (après cession de FCI, 70 000 avant cette cession) et contrôle un grand nombre de filiales [1] dont les principales sont listées ci-dessous (au 31 décembre 2007[2]).

Sur le plan opérationnel, Areva divise son activité en quatre pôles, dont les limites ne recoupent pas littéralement celles des filiales[3] :

[modifier] Le pôle Amont

En 2007, le pôle Amont a généré 26 % du chiffre d’affaires consolidé d’Areva, soit 3 140 millions d’euros.[4] Ce pôle est divisé en 4 « Business Units » (BU), chacune dédiée à une activité située en amont de la production électrique d’origine nucléaire :

  • La BU Mines recherche et extrait le minerai d’uranium. Areva exploite des mines au Canada, au Kazakhstan et au Niger.
  • La BU Chimie a pour principal métier la conversion de l’uranium naturel en hexafluorure d’uranium (UF6). Cette étape de conversion est un préalable au procédé d’enrichissement, dans la production de combustible nucléaire. La BU Chimie produit également (via la filiale Comurhex) différents produits fluorés utilisés dans l’industrie.
  • La BU Enrichissement. L’hexafluorure d’uranium produit par la BU Chimie ne contient que 0,7 % d’uranium 235 : l’enrichissement de l’uranium naturel consiste à concentrer cette teneur pour la faire s’élever entre 3 et 5 %. Deux procédés différents sont actuellement utilisés pour l’enrichissement. Areva, qui utilisait jusque-là la diffusion gazeuse, va utiliser la technologie de centrifugation dans sa nouvelle usine Georges-Besse II. Cette usine entrera en production au cours du premier semestre 2009 sur le site nucléaire du Tricastin.
  • La BU Combustible réalise la dernière étape de la fabrication du combustible nucléaire : elle fabrique et vend du combustible classique à l’oxyde d’uranium naturel enrichi, mais également du combustible MOX (Mélange d’OXydes) et du combustible URE (Uranium de Retraitement Enrichi), produit à partir du recyclage de combustibles usés.

[modifier] Le pôle Réacteurs et Services

Le pôle Réacteurs et Services a généré 23 % du chiffre d’affaires d’Areva en 2007, soit 2 717 millions d’euros.[5] Ce pôle regroupe 7 « Business Units » (BU) :

  • La BU Réacteurs conçoit et fabrique les réacteurs nucléaires à eau légère de type REP et REB (les principaux types de réacteurs actuellement utilisés dans le monde) ainsi que deux types de réacteurs dits de 3ème génération, l’EPR et le SWR-1000. Areva annonce être le premier constructeur mondial de réacteurs nucléaires (en puissance installée cumulée).
  • La BU Équipements conçoit et fabrique des composants pour les centrales nucléaires : cuves, générateurs de vapeur, mécanismes de régulation de la réaction…
  • La BU Services Nucléaires propose des services de maintenance, d’entretien ou d’optimisation des centrales.
  • La BU Mesures Nucléaires conçoit et fabrique des appareils de mesures nucléaires : systèmes de détection et de mesure de la radioactivité, de surveillance des installations nucléaires, de radioprotection…
  • La BU Conseil et Systèmes d’Information propose des services d’intégration de systèmes d’information et infogérance, sous le nom commercial d’Euriware et de sa filiale PEA Consulting.
  • La BU Énergies Renouvelables, créée fin 2006, se concentre sur 3 axes : l’énergie éolienne, la biomasse, la pile à combustible (via la filiale Hélion du groupe).
  • La BU AREVA TA conçoit et fabrique des réacteurs nucléaires pour la propulsion navale. Cette BU s’est également développée dans l'ingénierie d'installations industrielles et la conception d'équipements et de systèmes électroniques pour les transports ferroviaires et aéronautiques.

[modifier] Le pôle Aval

Le pôle Aval a représenté en 2007 environ 15 % du chiffre d’affaires d’Areva, soit 1 738 millions d’euros.[6] Ses activités concernent le traitement et le recyclage des combustibles usés, après utilisation dans les réacteurs.

  • Les « Business Units » Traitement et Recyclage récupèrent les matières valorisables (uranium et plutonium) des combustibles usés afin de les recycler sous forme de combustibles MOX ou d’UO2 dans les réacteurs nucléaires.
  • La « Business Unit » Logistique conçoit et fabrique les emballages pour le transport et l’entreposage des matières nucléaires et organise leur transport.
  • La « Business Unit » Assainissement prend en charge, entre autres, le démantèlement des installations à l’arrêt.
  • La « Business Unit » Ingénierie assiste les opérateurs nucléaires dans l’évolution de leurs installations (études de faisabilité, support lors de la réalisation).

[modifier] Le pôle Transmission et Distribution

Le pôle Transmission & Distribution représente 36 % du chiffre d’affaires consolidé d’Areva en 2007, soit 4 327 millions d’euros.[7]

Ce pôle regroupe des activités de production, d’installation et de maintenance des équipements de transmission et distribution d’électricité, en haute et moyenne tension. Ses activités industrielles sont réparties sur 71 sites dans une quarantaine de pays, ses activités commerciales dans une centaine de pays.

Ce pôle est organisé en quatre « Business Units » (BU) :

  • la BU Produits conçoit et fabrique des produits en haute et moyenne tension,
  • la BU Systèmes conçoit et installe des solutions clés en mains pour les réseaux de ses clients (sous-station complète avec transformateur, système de contrôle et de télécommunication…),
  • la BU Automation conçoit et installe des solutions de pilotage des réseaux électriques,
  • la BU Service assure les prestations de maintenance.

[modifier] Autres activités et participations

  • Diverses participations (au 31 décembre 2007)[8]
    • STMicroelectronics à hauteur de 11,04 %
    • Eramet à hauteur de 26,24 %
    • Safran à hauteur de 7,38 %
    • REpower à hauteur de 29,95 % (Areva a annoncé le 5 juin 2008 la cession de cette participation à Suzlon)

En mai 2005, Areva a cédé la totalité des 28,4 % qu'elle détenait dans Assystem Brime.

En octobre 2005, FCI, la filiale spécialisée dans la connectique, a été cédée au fonds d'investissement Bain Capital.

[modifier] Areva dans le monde

[modifier] Sites et implantations

Areva exerce ses activités sur 56 sites industriels principaux :

  • 40 sites en Europe, dont 28 en France
  • 7 sites en Amérique
  • 5 sites en Asie
  • 4 sites en Afrique et au Moyen Orient.

La répartition des implantations est très variable selon les Business Units. Les activités minières sont réparties au Niger, au Canada et au Kazakstan. Les BU Chimie et Enrichissement, ainsi que Traitement, Recyclage ou Assainissement sont implantées uniquement en France. La BU Combustible en France, mais également en Europe hors France et aux États-Unis.

[modifier] Areva aux États-Unis

Areva est implanté aux États-Unis à travers 42 sites, à la fois industriels et commerciaux, dans 20 États. Le groupe emploie 5 300 salariés aux États-Unis, où son chiffre d’affaires s’élève à 1,7 milliard de dollars en 2006 (triplé en trois ans).[9]

Areva s’est d’abord implanté aux États-Unis à travers les prestations et services proposés aux acteurs du nucléaire :

  • Sa filiale TN International est leader sur le marché américain de l’entreposage intermédiaire des combustibles usés.
  • Le groupe est actif sur le marché de l’assainissement des sites nucléaires en cours de démantèlement. Il est notamment sous contrat avec le DOE (Department of Energy) pour la reprise et le conditionnement de déchets anciens entreposés sur le site d’Hanford (État de Washington).
  • La société américaine Canberra, devenue filiale d’Areva en 2001, est aujourd’hui leader mondial pour la fourniture de solutions de mesure nucléaire pour la sûreté et la sécurité (produits de détection de matériels radioactifs, équipements spécialisés pour les laboratoires et usines du cycle nucléaire, solutions pour la surveillance de la contamination des matériaux et de l'environnement…).

Le 8 août 2005, les Etats-Unis ont adopté l’Energy Policy Act (loi sur l’Energie), qui inclut notamment un certain nombre de mesures pour encourager les électriciens à construire de nouveaux réacteurs. Areva espère profiter de cette tentative de relance du programme nucléaire américain pour promouvoir sa technologie, et en particulier son réacteur EPR.

En 2005, Areva et Constellation Energy, l’un des principaux électriciens américains, ont créé la joint-venture Unistar Nuclear, qui a pour mission de promouvoir et commercialiser la technologie EPR aux Etats-Unis. En 2006, Unistar a annoncé un accord entre Areva et BWX Technologies, acteur américain de l'industrie nucléaire, pour la fabrication de composants pour l’US EPR. Des électriciens américains, comme Ameren ou Fresno, ont alors exprimé leur intérêt pour la construction d’EPR. Areva déposé le 11 décembre 2007 un dossier de certification du réacteur EPR, auprès de l'autorité de Sûreté américaine (NRC, National Regulatory Commission), franchissant une nouvelle étape vers la mise en service, envisagée dès 2015, du premier EPR aux Etats-Unis.

Fin 2007, la technologie EPR était choisie par plusieurs électriciens et 7 projets étaient annoncés, dont :

  • Constellation : Calvert Cliffs (Maryland) et Nine Mile Point (New York),
  • Amarillo power : Amarillo (Texas) (2 unités),
  • Ameren : Callaway (Missouri),
  • AEHI (Alternate Energy Holding) : Bruneau (Idaho),
  • PP&L : Susquehanna (Pennsylvanie).

Dans le domaine du recyclage des combustibles, l'alliance INRA (International Nuclear Recycling Alliance), conduite par Areva et Mitsubishi Heavy Industries, a signé un contrat avec le Department of Energy (DOE) pour étudier le développement aux Etats-Unis d'une usine de traitement des combustibles nucléaires usés, et d'un réacteur de génération avancée pour les recycler. Ce contrat s'inscrit dans le cadre du programme Global Nuclear Energy Partnership (GNEP).

[modifier] Areva en Chine

Areva collabore avec la Chine depuis les années 1980. A fin 2007, le groupe est présent en Chine à travers :

  • 11 implantations commerciales,
  • une usine qu’il détient à 100 %,
  • 13 joint-ventures.

Le groupe emploie 2 600 personnes en Chine.[10]

Areva a contribué à la construction de 9 des 11 centrales nucléaires en service à ce jour en Chine. Le groupe a en particulier construit les îlots nucléaires de Daya Bay et de Ling Ao, et fourni des équipements pour les centrales de Qinshan, Tianwan et Hongyanhe.

Depuis 2004-2005, Areva a signé de nouveaux contrats en Chine, concernant la construction de 4 nouvelles centrales nucléaires (en particulier la réalisation de la phase 2 de Ling Ao II et de la phase 2 de Qinshan II).

En novembre 2007, Areva et China Guangdong Nuclear Power Corp. ont signé le plus grand contrat de l’histoire nucléaire civile, d’une valeur de 8 milliards d’euros. Ce contrat porte sur la construction de deux réacteurs de nouvelle génération EPR à Taishan (province du Guangdong) et sur l’ensemble des matières et services nécessaires à leur fonctionnement. Après la Finlande et la France, la Chine comptera donc les 3ème et 4ème EPR en construction dans le monde.

La collaboration d’Areva avec la Chine concerne également :

  • la fabrication et gestion des assemblages de combustible :
    • Areva a noué un partenariat avec la centrale de Yibin, appartenant à la CNNC (China National Nuclear Corporation). Le 1er programme de transfert de technologie date de 1991 avec la technologie d’assemblage de combustible AFA 2G (Advanced Fuel Assembly 2ème génération).
    • En 1998, un accord portant sur une nouvelle technologie du combustible a été signé pour prolonger la durée des cycles de combustible grâce à un assemblage de combustible plus performant, AFA 3G.
    • Aujourd’hui, Areva participe à la construction de la seconde ligne de fabrication d’assemblages de combustible de Chine à Baotou (Mongolie-Intérieure).
  • les services :
    • Areva et CNI-23 (China Nuclear Industry 23rd Construction Corporation) ont créé en 2003 la Shenzhen Nuclear Engineering (SNE). Cette joint-venture propose des prestations de services à l’ensemble du parc nucléaire chinois, en s’appuyant sur les compétences et la technologie du groupe Areva.
    • Areva a signé des contrats avec des entreprises et des instituts de recherche chargés des services de maintenance et des inspections.
  • les équipements :
    • En 2005, une joint-venture a été créée entre la filiale d’Areva Jeumont S.A. et Dongfang Electrical Machinery Co., Ltd, pour fabriquer les pompes de réfrigérant des réacteurs.

[modifier] Areva au Niger

Areva exploite l'uranium du Niger, 5e producteur mondial, depuis quarante ans, jouant le rôle de deuxième employeur au Niger, après l'État.

Areva bénéficie d'un tarif avantageux de 27 300 francs CFA (41 €) le kilogramme d'uranium, alors que le prix du marché, se situe à 122 000 francs CFA le kilo (186 €). Ces tarifs privilégiés ont été obtenus grâce au contexte de la décolonisation; en 1961, la France et certains pays d'Afrique de l'Ouest, ont passé des accords selon lesquels l'ancienne puissance coloniale garantissait la sécurité et la stabilité, en échange de la primauté sur leurs ressources minières[11]. Areva est soupçonné de connivence avec la nouvelle rebellion Touareg du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) qui opère dans les regions septentrionales du Niger. Ainsi, le conseiller à la securité Gilles Denamur et le directeur general d'Areva au Niger Dominique Pin ont été expulsés en juin et août 2007 après les attaques du MNJ sur Tezerzet et Imouraren, attaques au cours desquelles des vehicules ont été emportés et un poste avancé de l'armée nigerienne détruit. D'après le président nigérien Mamadou Tandja, ce soutien présumé du groupe nucléaire français au MNJ vise à empêcher des compagnies étrangères concurrentes de s'installer dans la région où le MNJ est présent.

Le Niger et Areva avaient toutefois renouvelé jusqu'à fin 2007 les accords qui les lient. Le prix de l'uranium va augmenter et le Niger va pouvoir vendre directement pour son propre compte 300 tonnes sur le marché. Pour ce qui concerne la prospection de l'uranium, Areva sera désormais traité au même titre que les nouveaux partenaires du Niger, a indiqué Mme Mindaoudou sans préciser de qui il s'agissait. Le samedi 8 septembre 2007, d'importantes manifestations ont eu lieu au Niger pour réclammer "le départ d'Areva" du pays.[12]

Malgré ces rebondissements et l'insécurité croissante du Nord-Niger, Areva a annoncé à la mi-janvier 2008 des investissements majeurs (plus d'un milliard d'euros) sur le site d'exploitation d'Imouraren, et la conclusion d'un accord mettant fin à des mois de tensions avec les autorités nigériennes. Il est ainsi prévu de créer 1400 emplois directs sur ce site qui devrait devenir d'ici 2011 la plus grande mine Afrique de l'Ouest. Les avantages seraient cependant aussi évidents pour l'industrie nucléaire française qui pourra une fois la mine en pleine activité, avec un rendement de 5 000 tonnes d'uranium par an[13], assurer 100% de ses besoins en uranium - voire plus ce qui lui permettrait de devenir à son tour exportateur...

Le 23 janvier 2008, en marge du forum économique mondial, des ONG du monde entier ont attribué à Areva, parmi 40 sociétés en lice (notamment le groupe pharmaceutique Bayer CropScience et le groupe alimentaire américain Dole), un double lauréat d'"Oscar de la honte" de l'entreprise la plus irresponsable de l'année [14]. Le géant du nucléaire français rafle la mise en cumulant le Public eye award et le prix du public (7776 votes d'internautes contre seulement 1623 à Bayer CropScience) pour avoir "extrait de l’uranium dans des conditions totalement scandaleuses" au Niger. Un communiqué de la CRIIRAD du 23 janvier 2008[15] confirme par ailleurs que: "les études conduites par son laboratoire, aussi bien en France qu’au Niger, lui ont permis d’établir l’importance des problèmes associés aux activités minières d’AREVA et ses filiales : pollution de l’environnement, et notamment des cours d’eau, dispersion des stériles radioactifs dans le domaine public, absence de confinement des résidus radioactifs, graves anomalies dans les plans de surveillance, violation des limites de dose internationales, carences graves dans le contrôle des pouvoirs publics, etc. L’attribution des Public Eye Awards 2008 à AREVA montrent que ni les ONG ni les citoyens ne sont dupes de l’image de marque que s’est fabriqué le groupe à grand renfort de budgets publicitaires.".

Areva réfute les arguments avancés par les organisateurs du Public Eye Award sur le site niger.areva.com.

[modifier] Histoire

[modifier] Création d'Areva

Areva a été créé le 3 septembre 2001, par la fusion de CEA Industrie, Framatome et Cogema.

Sa raison sociale est AREVA S.A. Le nom Areva n'est pas un sigle, il a été inspiré par l'abbaye d'Arevalo, en Espagne[16]. Néanmoins, le groupe écrit son nom en majuscules, AREVA.

La branche transmission et distribution d’électricité (Areva T&D) a été achetée à Alstom le 9 janvier 2004.

La privatisation d'Areva a été annoncée par le gouvernement français depuis 2003, mais a été reportée plusieurs fois, notamment au profit des privatisations de GDF et d'EDF. Fin octobre 2005, le premier ministre Dominique de Villepin a annoncé qu'il suspendait le processus. L’élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007 a ravivé les discussions autour d’une possible ouverture du capital d’Areva. Le 31 août 2007, Anne Lauvergeon insistait sur la nécessaire évolution du capital pour financer le développement du groupe.

[modifier] Développement de l'EPR

Icône de détail Article détaillé : Réacteur pressurisé européen.

Au cours des années 1990, Areva a développé un nouveau réacteur nucléaire : l'EPR. La commercialisation a débuté au cours des années 2000.

L’EPR est un réacteur de 3ème génération d’une puissance de 1 600 MW. Le premier EPR est en cours de construction en Finlande, sur l’île d’Olkiluoto. La mise en service est prévue en 2011.

[modifier] Marketing

En 2006, une campagne à l'échelle mondiale, « Experts en énergie », gérée par Euro RSCG C&O, et réalisée par le collectif français H5, s’est donné comme but de « renforcer la visibilité de la marque, de développer ses compétences et de montrer la cohérence de ses activités dans le domaine de l’énergie. » Cette campagne, illustrée par la célèbre chanson "Funky town", a été critiquée par les antinucléaires qui ont dénoncé "la contamination funky". [17]

Areva sponsorise également des bateaux français à la Coupe de l'America : Défi Areva en 2003, Areva Challenge en 2007. Ce parrainage a suscité de vives protestations en Australie et en Nouvelle-Zélande, pays dont les opinions publiques sont opposées au nucléaire, mais aussi en France où les antinucléaires ont dénoncé une provocation, estimant que le vent était lié aux énergies renouvelables et non au nucléaire.[18]

[modifier] Direction de l'entreprise[19]

Areva est une société anonyme de droit français à directoire et conseil de surveillance.

[modifier] Conseil de surveillance

Membres nommés par les actionnaires :

  • Frédéric Lemoine - président
  • Alain Bugat - vice-président
  • CEA - Representé par Olivier Pagezy
  • Patrick Buffet
  • Thierry Desmarest
  • Oscar Fanjul
  • Philippe Pradel
  • Guylaine Saucier

Membres représentant l'État, nommés par le gouvernement :

  • Luc Rousseau
  • Bruno Bézard
  • Pierre-Franck Chevet
  • Gérard Errera

Membres représentant les salariés :

  • Jean-Claude Bertrand - Areva NC - Pierrelatte
  • Gérard Melet - Areva NC - La Hague
  • Alain Vivier-Merle - Areva NP - Lyon

[modifier] Comités du conseil

Le Conseil de Surveillance peut décider de la création de Comités dont il fixe la composition et les attributions, et qui exercent leur activité sous sa responsabilité.

En 2007, on dénombrait ainsi 4 Comités :

  • Le Comité stratégique, dont le rôle est d’éclairer le Conseil de Surveillance sur les objectifs stratégiques d’Areva ; de se prononcer sur les décisions stratégiques proposées par le Directoire au Conseil de Surveillance.
  • Le Comité d’audit a pour mission la définition des normes comptables, financières ou déontologiques, à mettre en oeuvre. Il réalise des études sur des points particuliers, sur demande du Conseil de Surveillance ou de sa propre initiative.
  • Le Comité des rémunérations et des nominations propose au Conseil de Surveillance le montant des rémunérations ou avantages en nature des mandataires sociaux d’Areva, se basant sur l’évaluation des performances individuelles. Il examine les dossiers des personnalités pressenties aux fonctions de membres du Directoire et communique son avis au Conseil de Surveillance, et donne également son avis sur les nominations des dirigeants des sociétés du groupe.
  • Le Comité de suivi des obligations de fin de cycle participe au suivi du portefeuille d’actifs dédiés constitué par Areva pour couvrir les charges futures d’assainissement et de démantèlement d’installations nucléaires.

[modifier] Directoire

Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance pour une durée de 5 ans[20].

  • Anne Lauvergeon (présidente du directoire)
  • Gérald Arbola (Directeur général délégué d'Areva)
  • Didier Benedetti (Directeur général délégué d’Areva NC, chargé de la politique de recherche du Groupe.)
  • Luc Oursel (Président d'Areva NP)

[modifier] Analyse stratégique

La présidente Anne Lauvergeon estime que dans un monde de l'énergie en pleine recomposition, son groupe dispose de nombreux atouts (résumé de ses propos) :

  • L'Europe est en train de redécouvrir la dimension stratégique de l'énergie après une période de relatif désintérêt et l'intérêt d'une vision européenne de l'énergie qui va passer par des regroupements. À partir de 2012, l'Europe va devoir faire face au remplacement des vieilles centrales et devra en plus, mettre en œuvre 1 000 mégawatts de capacités nouvelles chaque mois.
  • Les grandes sociétés du secteur de l'énergie ont vu ces dernières années leurs marges s'apprécier très fortement et beaucoup d'entre elles ont des capacités financières considérables. Les regroupements vont permettre de créer de nouveaux acteurs capables de disposer de réserves financières encore plus importantes, ce qui va leur permettre d'investir massivement dans la production et dans les réseaux de transmission et de distribution.
  • Areva a un ambitieux plan de développement dans l'uranium, car dans les trente prochaines années, les sociétés de l'énergie vont devoir doubler les capacités de production et améliorer très nettement les réseaux et les interconnexions. Les besoins d'Areva en besoins d'investissements vont devenir considérables alors même que la société est limitée dans ses capacités d'endettement et que les gros investissements doivent être pris en garantie (quasi-dette) sur le bilan. L'adossement à un autre groupe ou un nouveau regroupement doit donc être envisagé.
  • En dehors de l'Europe, trois autres pays sont particulièrement visés[21] par Areva, la Chine, les États-Unis et l'Inde.

Les ambitions d'Anne Lauvergeon sont toutefois contre-carrées par la non-privatisation du groupe décidée par le gouvernement. Par ailleurs, la manière dont elle a conduit sa réélection à la tête d'Areva a fâché Thierry Breton, le ministre de l'industrie de l'époque.

Très jeune, le groupe public n'a pas non plus montré un visage serein, ni stabilisé. Le mariage avec Alstom est régulièrement envisagé, de même qu'un rapprochement avec Bouygues. De plus, Areva ne dispose pas de suffisamment de trésorerie pour opérer des rachats massifs alors qu'il doit faire face à des grands chantiers : la construction d'un réacteur nucléaire en Finlande, d'une usine d'enrichissement en France et le futur EPR de Flamanville.

[modifier] Données financières[22]

Données financières au 31 décembre
(en millions d'euros)
Années 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Chiffres d'affaires 8 265 8 255 11 109 10 125 ¹ 10 863 11 923
Résultats d'exploitation 180 342 640 551 407 751
Résultats nets part du groupe 240 389 451 1 049 ² 649 743
Capitaux propres 4 020 4 113 4 928 6 362 6 722 6 994
Dettes financières 2 217 800 1 884 2 016 2 119 4 915
Carnet de commandes n.d. n.d. 19 820 20 569 25 627 39 834
(1) sans FCI, le pôle connectique vendu, soit +3,7% en données comparables
(2) 451 M€ hors FCI (pôle connectique)

[modifier] Impact financier du chantier Olkiluoto 3

Suite au retard du chantier de l'EPR Finlandais, Areva doit provisionner pour verser des pénalités à TVO. Une provision de 60 millions d'euros a été passée en 2005, puis une provision évaluée à 200 millions d'euros au premier semestre 2006[23]. A fin 2006, le montant de ces provisions est estimé à 700 millions d'euros[24]. En 2007, de nouvelles provisions devraient être passées pour un montant évalué entre 500 et 700 millions d'euros, ce qui porterait le surcoût à 1,5 milliard d'euros[25].

[modifier] Données boursières[26]

4 % du capital Areva sont cotés à Euronext Paris sous la forme de certificats d’investissement (CI), actions sans droit de vote. Cela représente 1 429 108 certificats d’investissements cotés.

Données boursières au 31 décembre
Années 2004 2005 2006 2007
Cours de l’action au 31 décembre (en euros) 335 405.5 563 785
Capitalisations boursières au 31 décembre (en millions d’euros) 11 873 14 372 19 954 27 823
Nombre de transactions quotidiennes (en nombre de titres) 7 697 7 127 5 255 7 067

[modifier] Notes

  1. Areva consolidait en 2004 environ 250 filiales (rapport 2004)
  2. Voir le communiqué de presse Toutes les filiales du Groupe s'appellent désormais Areva
  3. (en)Organization consulté le 6 mai 2008
  4. Document de Référence 2007, p.61
  5. Document de Référence 2007, p.91
  6. Document de Référence 2007, p.116
  7. Document de Référence 2007, p.132
  8. Document de Référence 2007, p.26 à 27
  9. Dossier de presse AREVA du 11/12/2007
  10. Dossier de presse AREVA du 26/11/2007
  11. Courrier international, NIGER • L'affaire Areva ou la fin du monopole français sur l'uranium nigérien
  12. Le blog finance
  13. Dépêche annonçant la conclusion de l'accord sur le site de RFI.
  14. The Public Eye Awards, « Public Eye People’s Awards - Les lauréats des Public Eye Awards 2008 », 2008. Consulté le 29 janvier 2008
  15. http://www.criirad.org
  16. Voir la FAQ sur le site web d'Areva [1].
  17. Affichage d'un communiqué de presse
  18. Affichage d'un communiqué de presse
  19. Document de Référence 2007, p.378 à 383
  20. AREVA - Directoire sur le site officiel du groupe, consulté le 5 5 2008
  21. « Areva vend deux réacteurs nucléaires à la Chine » , article de Jean-Michel Bezat, Le Monde du vendredi 2 février 2007
  22. Rapports annuels 2003, 2005, 2006, et Document de Référence 2007, p.201, 223 et 255
  23. Areva pourrait perdre plus d'1 milliard d'euros en Finlande - Rumeurs du 20/10/2006 [lire en ligne]
  24. Les retards s'accumulent pour l'EPR finlandais et la facture grimpe - investir.fr 13-08-2007 [lire en ligne]
  25. Nouveaux retards pour l'EPR finlandais ; La Tribune ; 13/08/2007
  26. Rapport d’activité 2006, p.61 et Document de référence 2006, p.17, et Guide du titre, dans la rubrique Finance du site www.areva.com

[modifier] Voir aussi

Articles connexes

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