Cévennes

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Cévennes
Région administrative Languedoc-Roussillon
Rhône-Alpes
et Midi-Pyrénées
Département(s) Gard, Lozère, Ardèche,
Hérault, Aveyron
Superficie approximative {{{5}}} km²
Villes principales Alès, Le Vigan, Anduze,
Saint-Jean-du-Gard, Florac
Géologie {{{7}}}
Relief/Terroirs Point culminant :
pic de Finiels (1699 mètres)
Productions {{{9}}}
Communes {{{nbcommunes}}}
Population totale hab.
({{{DatePop}}})
Régions voisines Grands Causses, Camargue,
Margeride, Vivarais
Comtat Venaissin
Pays (div. territoriale) {{{11}}}
Régions et espaces
connexes
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Région naturelle de France

Les Cévennes (en occitan Cevenas, Cevena) forment une chaîne montagneuse faisant partie du Massif central, à cheval sur les départements français de la Lozère et du Gard, prolongeant au sud les monts du Vivarais situés en Ardèche et en Haute-Loire, et au nord les monts de Lacaune et de l'Espinouse situés en partie dans le département de l'Hérault.

La dénomination inclut généralement une partie de la plaine méridionale aux contreforts sud-est et notamment le bassin alésien.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Situation

Paysage des Cévennes
Paysage des Cévennes

À l'origine, le terme géographique Cévennes fut employé pour désigner toute la bordure sud-ouest, sud, sud-est et est du Massif central. Ainsi, les Cévennes, au sens le plus étendu, sont constituées de nombreux petits massifs ou de moyenne altitude, en commençant par la Montagne Noire dans l'Aude, les monts de l'Espinouse et du Caroux (parc du Haut-Languedoc) puis les Petites Cévennes car elles disparaissent sous le Larzac, l'un des Grands Causses, reviennent avec le pic du Saint Guiral et la montagne du Lingas, le massif de l'Aigoual, les étroites vallées des Gardons, la montagne du Bougès, le Lozère, ensuite en Ardèche celui du Tanargue longent toute la partie orientale de la vallée du Rhône pour se terminer avec le massif du Pilat au nord-est. Toutefois, certains géologues, autrefois, y ont inclus les monts du Lyonnais et le rebord qui se prolonge jusqu'à Dijon. Aujourd'hui et au sens strict, et c'est la définition retenue par le célèbre explorateur et spéléologue Martel, la « région Cévennes » essentiellement constituée de massifs schisteux et granitiques est attribuée à la partie comprise entre le massif du mont Lozère au nord et le massif du mont Aigoual au sud-ouest[1].

Au sens large, elles sont à cheval sur neuf départements : le Tarn, l'Aude, l'Hérault, l'Aveyron, le Gard, la Lozère, l'Ardèche, le Rhône et la Loire. Au sens strict en revanche, elles ne concernent que les départements de la Lozère et du Gard. Le Parc national des Cévennes est d'ailleurs situé en Lozère pour sa majeure partie. Le point culminant est le mont Lozère au pic de Finiels (1 699 m). D'autres points remarquables sont le mont Aigoual (1 567 m) à la limite du Gard et de la Lozère, le massif du Caroux (1 091 m) dans l'Hérault. Il s'agit d'une chaine de basse et moyenne montagne, formée de nombreuses vallées encaissées[1].

Les Cévennes depuis le mont Aigoual
Les Cévennes depuis le mont Aigoual

La région reste aujourd'hui encore particulièrement enclavée. Elle constitue une marge territoriale tant au niveau socio-économique qu'au niveau écolo-climatique. Elle est caractérisée au niveau bio-géographique par un très fort gradient altitudinal[1].

Les principales villes de la région sont Alès, Le Vigan, Anduze, Saint-Jean-du-Gard, Florac.

[modifier] Géologie

Les massifs cévenols sont constitués de roches variées:

Le tout est limité au sud-est par la fameuse faille des Cévennes, qui n'est plus active aujourd'hui.

[modifier] Climat

Le climat des Cévennes est méditerranéen et progressivement montagnard en fonction de l'altitude. Il se caractérise par de fortes précipitations aux équinoxes et une sécheresse estivale importante.

Les Cévennes sont le théâtre des épisodes cévenols (ou effet cévenol) : ce sont des pluies diluviennes accompagnées d'orages très localisés et concentrées sur quelques heures, voire quelques jours. Elles sont principalement dues à la rencontre entre l'air froid venant de l'Atlantique qui est remonté sur les sommets des Cévennes et l'air chaud remontant de la Méditerranée.

En raison de leur soudaineté, de leur violence et de la géographie locale, ces épisodes conduisent souvent à des inondations.

[modifier] Faune et flore

Icône de détail Article connexe : Parc national des Cévennes.

Les Cévennes sont le cadre du Parc national des Cévennes, créé en 1969, au sein duquel près de 15 000 ha ont été classés en zone interdite à la chasse. En raison d'une mauvaise gestion ayant abouti à un déséquilibre faune-flore dramatique, le PNC se voit obligé de modifier sa politique de zones interdites à la chasse. Le grand gibier pullule en effet dans ces zones et y cause des dégâts considérables[réf. nécessaire]. Il est le seul parc national habité en France. Plus de 80% de sa surface est située en Lozère.

[modifier] Histoire

La région des Cévennes au sein du département de la Lozère
La région des Cévennes au sein du département de la Lozère

Le nom provient du gaulois Cebenna, latinisé en Cevenna par Jules César. Ces mot relèvent probablement d'un ancien celtique cebn signifiant dos, (cefn en gallois, kein en breton).

Il est aussi fait mention d'une déesse Cébenna qui repose sur le mont du Caroux, au dessus d'Olargues dans l'Hérault, laquelle est allongée sur le dos.

Les Cévennes conservent la mémoire de Robert Louis Stevenson, précurseur du tourisme moderne, qui parcourut la région à pied, accompagné d'un âne, au cours de l'année 1878 et en fit un récit remarquable dans son ouvrage Voyage avec un âne dans les Cévennes.

Les Cévennes furent le théâtre de la guerre des camisards, opposant les partisans de la Réforme (protestants) aux troupes (catholiques) du roi (les dragons) entre 1702 et 1704-1705 (mais dans les faits, la répression dura jusqu'à la Révolution française).

Dès les XVIe et XVIIe siècles, les diocèses de Mende, Nîmes, d'Alais (Alès) et d'Uzès furent agités par les guerres religieuses. Bien que sans cesse persécutés (dès 1660 avec les dragonnades), les protestants y étaient nombreux quand la révocation de l'Édit de Nantes (18 octobre 1685) vint les frapper d'une proscription générale. On leur envoya alors des missionnaires et des soldats, qui en convertirent quelques-uns seulement. En effet, le plus grand nombre aima mieux se cacher dans le maquis cévenol, s'expatrier ou souffrir pour ses croyances.

Ce n'était que temples renversés, pasteurs mis à mort, hommes envoyés aux galères, vieillards, femmes et enfants jetés en prison (comme à la Tour de Constance à Aigues-Mortes où la protestante Marie Durand y resta 38 ans de sa vie et y avait gravé sur le puits central de la cellule commune le mot « résistez » (register). Les protestants répliquèrent par de nombreuses rétorsions en pays catholique (nombreuses églises brûlées, assassinat de représentants de l'intolérance religieuse : ainsi l'assassinat de l'abbé du Chayla au Pont-de-Montvert en 1702). Beaucoup se réfugièrent dans les Cévennes ; mais, là encore, l'inquisition les poursuivit, et des milliers y périrent sur le bûcher ou sur la roue.

Désespérés, quelques montagnards et paysans cévenols (environ 2000) s'armèrent, les uns de faux, les autres de fourches, d'autres d'épées ou de fusils ; et, des montagnes du Gard, la révolte se propagea dans le pays d'Alais. Ainsi commença la guerre des Camisards (1702).

Comme tous les hommes de parti, les Camisards ont été mal jugés : les uns en ont fait des brigands, d'autres des héros, ceux-ci des saints et des prophètes, ceux-là des sacrilèges et des impies. C'étaient de pauvres paysans honnêtes qui, las d'être rançonnés et vexés par les gens de guerre, se battaient simplement pour la défense de leurs biens, de leurs valeurs, de leurs libertés et de leurs vies. Ils en voulaient surtout aux gens d'Église, dont l'intolérance et le fanatisme sollicitaient sans cesse contre eux de nouvelles persécutions. Les catholiques mirent tout à feu et à sang dans ce pays, n'épargnant ni l'âge ni le sexe. On cite des villages où plusieurs femmes enceintes furent égorgées et dont les enfants, arrachés de leur sein, furent portés en procession à la pointe d'un pieu.

On sait que cette guerre d'extermination dura trois ans. Mais la répression dura jusqu'à 1744, voire 1787, date de l'Édit de tolérance peu avant la Révolution. Les camisards marchaient jour et nuit, et par bandes ; ils appelaient frères leurs chefs. Jean Cavalier, qui commandait les bandes de la plaine ou du pays d'Alais, était un garçon apprenti-boulanger à peine âgé de vingt ans. Ardent et courageux, il passait pour un prophète et avait sur ses compagnons un pouvoir absolu. Il eut à combattre le maréchal de Montrevel, ce qu'il fit avec succès ; mais il se rendit à Villars. On dit que le grand roi s'étant fait présenter le jeune héros, à la vue de son air chétif et de sa petite taille, il haussa les épaules et lui tourna le dos.

[modifier] Économie

La châtaigne a longtemps été un élément vital pour les Cévenols
La châtaigne a longtemps été un élément vital pour les Cévenols

L'économie cévenole repose actuellement en grande partie sur le tourisme vert et une agriculture de petites exploitations (élevage).

Le paysage reste marqué par son exploitation passée en terrasses pour la culture des vignes, des oliviers, de la châtaigne et du mûrier. Les Cévennes furent en effet un haut lieu de la production de la soie. De nombreuses magnaneries et filatures subsistent dans le paysage.

Dans certaines vallées, la culture de variétés anciennes telles que l'oignon doux des Cévennes (AOC) et la pomme reinette du Vigan redynamisent le tissu économique.

La pratique du ski reste marginale et limitée, en raison du faible enneigement hivernal.

[modifier] Les Cévennes dans la culture populaire

«  Les Cévennes offrent le roc, rien que le roc, les schistes tranchants... Vous sentez la lutte de l’homme, son travail opiniâtre, prodigieux, contre la nature.  »
    — Jules Michelet, Notre France, 1886

«  Enfin au sommet, au col [de Jalcreste], un admirable panorama sur les Cévennes méridionales, dont les cimes qui s’étendent au loin, bleutées et rosées dans un vallonnement imprécis semblent autant de vagues géantes.  »
    — Emmanuel de Las Cases, vers 1880-1883 in Éphémérides, Presse du Languedoc, 1992 (ISBN 2859981047)

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Notes et références

  1. abc (fr) S. Souchay, Du paysage à sa dénomination, une contrée cévenole, maîtrise de géographie Toulouse Mirail, 2005