Aude (département)

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Aude (11)
Localisation de l’Aude en France
Région Languedoc-Roussillon Languedoc-Roussillon
Préfecture Carcassonne
Sous-préfecture(s) Limoux
Narbonne
Population totale 309 770 hab. (1999)
Densité 50 hab./km²
Superficie 6 139 km²
Arrondissements 3
Cantons 35
Intercommunalités 30
Communes 438
Président du
conseil général
Marcel Rainaud (PS)

Le département de l'Aude (11) (en occitan Aude) est un département français de la région Languedoc-Roussillon, dont le nom vient du fleuve côtier l'Aude[1]. Ce département se situe dans le sud de la France et a pour chef-lieu Carcassonne, célèbre grâce à sa cité, une ville fortifiée médiévale à double rempart très bien conservée. L’Aude présente de nombreux paysages et un patrimoine riche et varié favorisant un tourisme en pleine expansion.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Les premiers hommes

Crâne de l'Homme de Tautavel découvert dans l'Aude
Crâne de l'Homme de Tautavel découvert dans l'Aude

Des traces humaines sont trouvées dans le département vers 1 500 000 ans av. J.-C. sous forme de percuteurs et d'outils travaillés sur la butte de Grazailles à Carcassonne. Mais la découverte la plus intéressante est celle du crâne de l’homme de Tautavel faite par Henry de Lumley sur la commune de Tautavel dans les Pyrénées-Orientales[2]. C’est le plus vieux crâne connu en Europe. Il date d’environ 450 000 ans av. J.-C.. L'homme de Tautavel vivait vraisemblablement dans toute la région.

D’autres traces sont visibles dans les grottes près de Gruissan ou Port-la-Nouvelle. Mais c’est entre 6 000 et 1 800 ans av. J.-C. que l’on commence à trouver des monuments religieux comme la sépulture mégalithique de Russol ou les menhirs de Counozouls, Malves et Fournes. À l’âge du bronze, la Montagne Noire devient un centre économique avec l’extraction du minerai. Des échanges commencent avec le pourtour méditerranéen. À l’âge du fer, les échanges s’amplifient et s’étendent vers l’Italie, la Grèce et l’Espagne.

À cette époque, le territoire du département de l’Aude appartient à la confédération des Volques Tectosages. C’est un peuple celte qui s’installe dans la vallée de la Garonne et qui est à l’origine de la ville de Toulouse. Ils succèdent aux Élysiques avant l’arrivée des Romains[3].

[modifier] La paix romaine

Les romains dirigés par le général-consul Domitius Ahenorbarbus s’installent tout d’abord à Narbonne en 118 av. J.-C. sur l’oppidum de Montlaurès qui devient la capitale de la province et un port marchand très actif. L’emplacement est stratégique puisqu’il se situe au carrefour de la voie Aquitania et la voie Domitia ainsi qu’en bord de mer et près de l’embouchure de l’Aude. Carcassonne devient latine en 30 av. J.-C. avec de nombreuses exploitations agricoles céréalières. Pendant près de deux siècles, l’Aude est en paix et l’économie de la région se développe très fortement.

L’agriculture est dominante avec la culture du blé et permet le développement de l’artisanat et du commerce. Les vignobles apparaissent dans le pays audois et le vin est commercialisé dans tout le pays latin. Enfin, les gisements de minerais de la montagne noire connaissent une importante activité. Mais, l’empire romain tombe en déclin et la région connait des invasions dès l’an 250.

[modifier] Diverses occupations

Les Wisigoths envahirent le pays en 435 alors que Flavius Aétius, sénateur romain, était occupé à réprimer les bagaudes, des brigands de la Gaule. En 507, la bataille de Vouillé remporté par Clovis lui permit de conquérir Toulouse et l’Aquitaine mais il ne put récupérer le territoire de l’Aude qui resta aux mains des wisigoths, grâce au secours du roi des ostrogoths, dont les troupes battirent le fils du conquérant franc en 508. La région faisait alors partie de la Septimanie, ainsi appelée car elle se composait de sept évêchés que les rois wisigoths y avaient établis : Elne, Agde, Narbonne, Lodève, Béziers, Maguelonne et Nîmes. La Septimanie recouvrait l’Aude mais aussi toute la région Languedoc-Roussillon.

Au VIIIe siècle, le roi des Burgondes tente de 585 à 588 par trois tentatives de récupérer le pays carcassonnais mais échoue. Par contre, les Arabes envahissent la région en 716. Ils sont chassés par le duc d’Aquitaine, Eudes. En 759, les carlovingiens soumettent Narbonne et Carcassonne jusqu’en 762.

[modifier] Mise en place des comtés

En 817, Louis le Débonnaire détache le Carcassez et le Rasez de la Septimanie pour les réunir au marquisat de Toulouse et au royaume d’Aquitaine. Le premier comte de Carcassonne, Oliba de la famille des comtes de Barcelone, est alors mis en place en 819. Le Razès était un autre comté formé par un archevêque de Narbonne, chassé de sa ville par les Sarrasins. Il y avait transporté son siège épiscopal et avait procuré à ce petit pays les honneurs du titre féodal. Narbonne format un troisième comté. Ainsi, le département de l’Aude était formé au IXe siècle de trois comtés : le comté de Carcassonne, le comté du Razès et le comté de Narbonne. En 880, le comté du Razès est uni par un mariage à celui de Carcassonne pour n’en être plus jamais séparé.

Durant l’époque carolingienne, de nombreuses abbayes sont construites comme celle de Lagrasse, de Saint-Papoul, de Saint-Hilaire, de Saint-Polycarpe, de Villelongue ou de Montolieu. On observe le développement de nombreuses paroisses avec la mise en place d’un pouvoir ecclésiastique.

Les seigneuries locales s’installent peu à peu dans le département de l’Aude et le pouvoir carolingien disparait. En 904, le comté de Carcassonne est détenu par le comte Arnaud. Il eut trois fils auxquels il partagea ses États. L’aîné fut comte de Carcassonne sous le nom de Roger Ier, et eut à son tour trois fils, dont le second, Bernard-Roger de Foix fut le premier comte de Foix. Roger III meurt sans enfants en 1067 et institua son comté pour son héritière sa sœur Ermengarde. Cette dernière s’empresse de se donner un premier protecteur en épousant Raymond-Bernard Trencavel, vicomte d’Albi et de Nîmes, et un second protecteur en vendant la suzeraineté du comté de Carcassonne et du Razès à son parent, le comte de Barcelone.

[modifier] Le catharisme en Aude

Au XIIIe siècle, la région connait le développement du catharisme. Cette religion fut très vite jugé comme hérétique par l’Église catholique. Et face à son implantation profonde dans les comtés de Carcassonne et de Toulouse, le pape Innocent III lance en 1209 la croisade contre les Albigeois. Les barons du nord s’unissent pour former l’armée des chevaliers croisés sous les ordres de Simon de Montfort. Tandis que le comte de Toulouse Raymond VI reçoit l’absolution, le comte de Carcassonne affronte seul l’armée. La cité de Carcassonne devient le refuge de nombreux cathares.

Mais Carcassonne tombe le 15 août 1209 après la prise de Béziers. Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Carcassonne, est condamné à l’enfermement pour trahison et les cathares se réfugient dans les châteaux dits cathares comme Quéribus, Peyrepertuse, Lastours ou Puilaurens. Les croisés s’attaquent tour à tour aux différents refuges puis attaquent le comte de Toulouse. En plus du comté de Carcassonne, il gagne le comté de Toulouse durant la bataille de Muret en 1213. Les terres sont partagées entre les lieutenants de Simon de Montfort.

En 1218, les seigneurs occitans tentent de reconquérir leurs terres et Simon de Montfort décède durant le siège de Toulouse le 25 juin 1218. Son fils Arnaud Amaury prend le contrôle de l’armée des croisés. Malgré quelques soubresauts occitans, les cathares sont persécutés via le traité de Meaux en 1229 et l’inquisition en 1233. Les derniers bastions, le château de Montségur et le château de Quéribus tombent en 1255.

En 1258, le Languedoc est aux mains des capétiens et la défense de la frontière[4] sud s’organise face au roi Pierre II d'Aragon. Les anciennes forteresses cathares de l’Aude servent de postes avancées. L’inquisition va faire trembler les audois jusqu’en 1320. La répression, la terreur et la délation sont importantes et de nombreuses personnes sont tuées sur le bûcher. Le 24 août 1321, le dernier faydit Guilhem Bélibaste est brûlé vif à Villerouge-Termenès.

[modifier] La crise protestante et l’expansion économique du département

En 1561, des troubles religieux apparaissent à Carcassonne sous forme de crise protestante. Le duc de Montmorency-Damville gouverneur de l’État du Languedoc rejoint les réformés. Côté catholique, c’est le duc Anne de Joyeuse qui prend la tête de la ligue catholique. Henri II de Montmorency, fils du duc, connait la défaite lors de la bataille de Castelnaudary en septembre 1632 contre les troupes royales. Montmorency devient le symbole de la résistance languedocienne de l’époque.

En 1659, le traité des Pyrénées fixe la frontière actuelle provoquant l’abandon des châteaux cathares de l’Aude. La fin du conflit avec l’Espagne permet un essor économique du département. Au XVIIe siècle, Pierre-Paul Riquet creuse sous l’autorité de Colbert le canal du Midi entre la mer Méditerranée et Toulouse en traversant l’Aude d’est en ouest. Ce moyen de communication majeure en Aude permet le développement de l’économie textile, du minerai, des céréales et du vin. Jusqu’à la Révolution, le département s’enrichit.

[modifier] La création du département

Carte du département de l’Aude lors de sa création en 1790
Carte du département de l’Aude lors de sa création en 1790

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de l’ancienne province du Languedoc. Les députés des trois sénéchaussées de Carcassonne, Limoux et Castelnaudary s’accordaient pour réclamer des changements quel que soit l’ordre auquel ils appartenaient. La majorité des sociétés populaires créées dans les communes fut rattachée au Club des Jacobins, de préférence au Club des Cordeliers. Le département de l’Aude apparut le 29 janvier 1790. Les divisions administratives furent modifiées par la loi du 28 pluviôse an 8, qui créa quatre arrondissements (Poincaré les réduisit à trois en 1926) et ramena le nombre de cantons de 45 à 31.

[modifier] Le XXe siècle

L’Aude connaît une forte production viticole tandis que les céréales du Lauragais éprouvent de grandes difficultés. Mais, le département subit la surproduction et la mévente du vin. En 1907, sous l’impulsion de Marcelin Albert et du maire de Narbonne, Ernest Ferroul, la crise viticole se transforme en révolte des vignerons. Cela se traduit par la création à partir de 1909 de nombreuses caves coopératives audoises.

[modifier] Géographie

L’Aude fait partie de la région Languedoc-Roussillon. Elle est limitrophe des départements des Pyrénées-Orientales au sud, de l’Ariège au sud-ouest, de la Haute-Garonne au nord-ouest, du Tarn au nord et de l’Hérault au nord-est. À l’est, le département est bordé par la Méditerranée (golfe du Lion) sur 47 km. Sa superficie est de 6 343 km² ce qui le classe au 39e rang des départements français. L’Aude est aussi un département pyrénéen dont le point culminant est le pic de Madrès 2469 m.

[modifier] Régions naturelles

Régions naturelles de l’Aude
Régions naturelles de l’Aude

Dans ce département se trouvent des pays qui sont des régions naturelles :

[modifier] Paysages

Paysage de montagne dans le Razès à Quillan
Paysage de montagne dans le Razès à Quillan

Chaque région naturelle de l’Aude est marquée par un paysage particulier. Ainsi, à l’est, la lagune et les étangs du littoral forment une barrière littorale entre les terres et la mer. Ils se sont formés par l’accumulation des sédiments apportés par l’Aude, l’Orb et l’Hérault. Ce paysage est constitué de nombreux étangs où l’eau est saumâtre. Le milieu est assez contraignant pour la faune et la flore car il doit subir les assauts de la mer, du soleil, du dessèchement et des inondations. S’y sont développés des plantes halophiles et c’est le lieu privilégié des animaux comme le flamant rose ou l’échasse blanche.

À l’est dans les terres, le maquis et la garrigue dominent le paysage des zones sèches de l’Aude et des Corbières. Ce paysage est issu du déboisement et était entretenu par l’élevage des animaux. La flore y est varié et typique. On y retrouve de nombreuses espèces d’orchidées. Le pays de Sault est dominé par des hêtraies et des sapinières à l’étage montagnard. Ces forêts sont réputées par leurs champignons et détiennent une flore et une faune riche comme le lis des Pyrénées, l’euprocte ou la prêle des bois.

Au nord et à l’ouest, le pays de la montagne noire est constituée de forêts de chênes et de hêtres. Le lauragais est constituée d’un paysage de bocage où l’agriculture céréalière façonne les collines. On y trouve des plans d’eau comme le lac de la Ganguise. Enfin, la haute vallée de l’Aude (Razès) est formée d’une ripisylve constituée de hêtres, aulnes, peupliers ou frênes. On y trouve quelques tourbières assez rares dans le sud de la France.

[modifier] Géologie

Les paysages s’expliquent grâce à la géologie de l’Aude. Au sud, se trouve de nombreux plissements et des roches anciennes qui ont construits les Pyrénées. Au nord et au centre, se trouve des roches sédimentaires qui se sont déposées au fond de la vallée. À l’extrême est, près de la Méditerranée, les roches se sont effondrées pour former le golfe du Lion.

Carte du relief et des principales villes
Carte du relief et des principales villes

La Montagne noire et le Minervois au nord sont constitués de schistes et de marbre constituant la fin du Massif central. Ce sont des roches anciennes formées il y a 300 millions d’années lors de la formation de la chaîne hercynienne. La montagne d'Alaric et le massif du Mouthoumet sont des structures géologiques isolées en Aude. La montagne d’Alaric est un pli anticlinal en forme de voute constitués de calcaire. Ils se sont tous les deux formés avec la formation de la chaine des Pyrénées.

[modifier] Climat

Le climat de l’Aude est un climat à dominante méditerranéenne. L’automne est caractérisée par des orages violents et rapides. L’été est souvent chaud et sec ce qui est favorable à la culture de la vigne et de l’olivier.

Mais le département est plus contrasté. Au nord, la montagne noire et au sud le pays de Sault sont des climats à dominante montagnarde avec des températures parfois très basses en hiver. À l’ouest, le climat est à dominante aquitaine avec des précipitations plus importantes tandis qu’à l’est le climat est purement méditerranéen. Au centre, dans la région limouxine, carcassonnaise et du Razès, le climat est dit intermédiaire avec des expositions importantes aux vents.

Les vents sont souvent présents dans l’Aude. C’est l’un des départements français les plus venteux avec 300 à 350 jours de vent par an[5]. Ce phénomène est essentiellement dû aux reliefs nord et sud qui forment un couloir. Au nord-ouest souffle le cers appelé tramontane en Provence qui est un vent de terre. C’est un vent sec et violent et froid en hiver. À l’opposé souffle l’autan qui est chaud et humide et provient de la mer au sud-est. Ces vents réguliers ont permis d’installer des parc d’éoliennes comme à Avignonet-Lauragais.

[modifier] Hydrographie

Le réseau hydrographique de l’Aude est marquée par son fleuve du même nom. Il prend sa source au Roc d’Aude, traverse les barrages de Matemale et Puyvalador sur le plateau du Capcir à 1500 m, puis traverse le département du sud au nord traversant Axat, Quillan et Limoux en suivant la haute vallée de l’Aude. À Carcassonne, le fleuve change de direction vers la mer Méditerranée à l’est, où il s’y jette près de Fleury.

[modifier] Économie

Population active occupée par secteur d’activité économique[6]
Agriculture 10 017 personnes
Industrie 11 093 personnes
Construction 6 388 personnes
Tertiaire 76 928 personnes

Le secteur primaire tenait une place importante dans le département de l’Aude. Mais depuis les années 1960, ce dernier est en déclin.

[modifier] Agriculture et pêche

Entrée du port de Leucate
Entrée du port de Leucate

L’Aude est un pays agricole où la viticulture domine à l’Est avec les vins de Corbières ou de la Clape, dans le centre avec le Minervois et les côtes de Malpeyre et dans le Sud avec la blanquette de Limoux. Dans le lauragais, c’est l’agriculture céréalière qui domine tandis que dans la montagne noire seul l’élevage de moutons est possible. De plus, on observe depuis peu une augmentation de la culture d’olivier en vue de produire de l’huile d'olive.

Port-la-Nouvelle est le premier port de pêche du département suivi du port de Gruissan. En 1996, l’Aude comptait 127 navires de pêche dont 75 à Port-la-Nouvelle et 52 à Gruissan[7]. Ces navires se répartissaient comme suit :

  • chalutiers : 19 à Port-la-Nouvelle,
  • thoniers : 2 à Port-la-Nouvelle,
  • petits métiers : 106 dont 54 à Port-La-Nouvelle et 52 à Gruissan.

Les petits métiers correspondent à des embarcations de type barque avec un seul homme pêchant en étang ou des embarcations de type vedette pêchant au large des côtes et emmenant au maximum trois personnes. 85% des embarcations de petits métiers sont destinées à la pêche en étang comme dans l’étang de Thau.

[modifier] Viticulture

La viticulture est la première économie du département. Les terroirs de l’Aude sont variés et de caractère. La viticulture a connu ses heures de gloire mais aussi de grandes difficultés. Aujourd’hui, elle s’est adaptée et doit encore s’adapter à un marché difficile et changeant. Ce sont les Grecs qui implantent la vigne en Aude et les romains qui fixent les droits d’exploitation. Les premières vignes sont plantées dans le Minervois au Ier siècle.

Carte des vignobles de l’Aude
Carte des vignobles de l’Aude

Mais la vigne et le vin ne sont produits que pour un usage courant et d’autosuffisance pendant des années. Les céréales et les oliviers dominaient les plaines fertiles de l’Aude. C’est au début du XIXe siècle que le vin se développe dans l’Aude et le reste du Languedoc-Roussillon. Le vin devient un produit de consommation courante. Les rendements sont nécessaires et la vigne remplace les céréales dans les plaines. Une première période de prospérité est importante vers 1850 avant que le phylloxera fasse sont apparition vers 1870. À la fin du XIXe siècle, l’Aude connaît une deuxième période faste mais la crise viticole se déclenche en 1901 à cause d’une production importante, de fraudes et de méventes. Elle atteint son paroxysme lors de la révolte des vignerons en 1907. Les viticulteurs se regroupent alors un groupement de coopérants et s’organisent pour éviter les fraudes et la tromperie. En 1919 puis en 1935, une loi sur les AOC est adoptée sous l’impulsion de Jean Capus. L’INAO est dès lors mis en place comme organisme de contrôle et d’applications de décrets.

Après la seconde guerre mondiale, le vignoble est redynamisé et la région vit d’une viticulture de masse. Le vin est produit en grande quantité et satisfait une population peu exigeante. Il faut fournir un produit en grande quantité à très bas prix. En 1970, le marché a évolué remplaçant la quantité par la qualité et provoquant une seconde crise viticole. De nombreuses manifestation, négociations et attentats paralysent la région et l’économie. Émile Pouytès et le CRS Joël LE Gof meurent tragiquement à Montredon-des-Corbières le 4 mars 1976 durant cette crise. Une large évolution de la viticulture audoise se met en marche avec une réorganisation de la profession et du vignoble. La qualité doit alors devenir la marque du vin de l’Aude.

L’Aude a un terroir riche et varié. Le soleil est très présent et permet de produire un vin de qualité. De nombreux crus sont présents dans le département allant des vins de table aux AOCS en passant par les vins de pays et les VDQS. On distingue sept zones principales de production :

Ces zones produisent différents vins comme la blanquette de Limoux, le crémant et chardonnay du Limouxin, la Clape, les Corbières, le Fitou ou le Cabardès.

[modifier] Industrie et énergie

L’activité industrielle est fortement représentée dans la haute vallée de l’Aude surtout dans l’arrondissement de Limoux depuis la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, l’usine de brique (groupe Lafarge) de Limoux est en pleine expansion.

Mais depuis les années 1970, l’industrie connaît un rapide déclin des industries traditionnelles comme la chaussure ou le chapeau. Elle est surtout présente aujourd’hui dans l’arrondissement de Narbonne, notamment avec les installations portuaires et les dépôts pétroliers de Port-la-Nouvelle.

À partir de 1889, la haute vallée de l’Aude connaît un essor important de l’hydroélectricité. Elle fut même le premier département dans le transport et la production d’hydroélectricité grâce aux usine d’Alet et de Quillan. Sous l’impulsion de Joachim Estrade fut créé la Société méridionale de transport de force (SMTF) qui devient la première société d’électricité en France en 1901. L’usine d’Axat-Saint-Georges alimentait les ville de Carcassonne et de Narbonne avec du 20 mille volts.

Aujourd’hui, le département de l’Aude est le premier département en ce qui concerne le nombre d’éoliennes installées. Il existe 113 éoliennes en fonctionnement. Elles produisent environ 91 MW ce qui représente la consommation domestique d’électricité d’environ 100 000 personnes[8]. Avec la multiplication de ces installations, la préfecture cherche à mettre en place en concertation avec tous les acteurs (habitants, industriels, etc.) une charte de bonne conduite sur l'éolien.

[modifier] Artisanat

L'artisanat est très bien représenté dans l'Aude. Il occupe plus de 14,6% de la population active. Il représente 5 400 entreprises dans 250 métiers qui réalisent un chiffre d'affaires de 3 milliards de francs[9].

[modifier] Démographie

Les habitants de l'Aude sont les Audois. Le recensement de 1990 confirme une croissance de la population de l'Aude depuis les années 1960 avec environ 700 habitants de plus par an. Cette croissance s'explique par le retour des retraités de plus de 60 ans dans leur région d'origine et par l'arrivée d'une population immigrée issue du bassin méditerranéen[10].

Au dernier recensement, la population de l'Aude représente 0,5 % de la population française et 14,1 % de la population du Languedoc-Roussillon. Elle est essentiellement rurale avec une densité de 48 habitants au km² soit deux fois moins que la moyenne nationale. Les deux villes principales, Carcassonne et Narbonne, sont des villes moyennes regroupant seulement un tiers des habitants du département.

Évolution de la population depuis 1975[11] :

1975 1982 1990 1999 2005*
272 000 281 000 299 000 310 000 337 000

Pour 2005, il s'agit d'une estimation.

[modifier] Transport

Deux grands axes routiers traversent le département de l'Aude. De l'ouest à l'est, l'autoroute des Deux Mers ou A61 permet de rejoindre Toulouse et Narbonne en passant par la préfecture de l'Aude, Carcassonne. Du nord au sud, en suivant la côte méditerranéenne, l'autoroute A9 permet de rejoindre l'Espagne vers le sud et Montpellier vers le nord.

Le réseau ferré suit le même trajet que le réseau routier. Il est constitué que d'un réseau à faible vitesse mais un projet de construction d'une ligne à grande vitesse en cours pour rejoindre l'Espagne dans le cadre du réseau ferroviaire transeuropéen (RTE).

Enfin, l'Aude est traversée par le canal du Midi qui est un axe fluvial majeur touristique permettant de passer de l'océan Atlantique à la mer Méditerranée. Il pénètre à l'ouest dans l'Aude au niveau du seuil de Naurouze puis rejoint la Méditerranée au niveau de Sète.

[modifier] Politique

Carte des arrondissements et des cantons de l'Aude
Carte des arrondissements et des cantons de l'Aude
Les 3 arrondissements de l'Aude
Les 3 arrondissements de l'Aude
Les 3 circonscriptions de l'Aude
Les 3 circonscriptions de l'Aude

La population de l'Aude exprime des opinions royalistes jusqu’à la fin de la Restauration. En 1830, les idées républicaines progressent et feront de ce département un bastion de la gauche. Cette progression est symbolisée par deux hommes Armand Barbès et Théophile Marcou. Armand Barbès apparaît comme le symbole du combat pour une République démocratique sociale.

C'est dans l'Aude que François Mitterrand fait son meilleur score.

[modifier] Éducation

Le département de l'Aude compte 367 établissements dans le premier degré ce qui représente 30 055 élèves en 2005[12]. Entre 2000 et 2006, les effectifs du primaire ont régulièrement augmenté passant de 28 331 élèves à 30 489 élèves[13]. Dans le secondaire, le département décompte 31 collèges et 17 lycées publics et privés pour environ 23 000 élèves en 2006[14].

L'éducation audoise est marqué par l'enseignement de l'occitan.

[modifier] Culture

[modifier] Fêtes et traditions

Le carnaval de Limoux est la fête du pays audois qui se déroule durant plus de dix semaines. C'est l'un des plus longs carnavals du monde. Il se déroule dans la ville de Limoux sur la place de la République tous les weekends de mi-janvier à fin mars. Il se caractérise par des bandes en costumes de pierrot (les fécos) accompagnés de musiciens. Dans la région limouxine, une grande fête de la gastronomie, Toques et clochers organisée par les vignerons du Sieurs d'Arques, se déroule le weekend des Rameaux. Elle permet de vendre une grande quantité de vins afin de restaurer le patrimoine local.

[modifier] Sport

Le rugby à XV est un sport très pratiqué en Aude. Il apparaît dès le début du XXe siècle et le club US-Quillan domine la fin des années 1920. Jean Bourrel remporte le titre en 1929 face à Lézignan. L'équipe de Carcassonne sera leader après la seconde guerre mondiale. Mais depuis peu, le rugby à XV audois a dû mal à s'imposer dans un sport qui s'est mondialisé et professionnalisé. L'équipe de Narbonne (Racing-Club-Narbonne-Méditerranée) évolue tout de même dans le championnat de Pro D2. L'Aude est le terre du rugby à XIII et les équipes de Limoux, Carcassonne et Lézignan évoluent dans l'élite. Puig-Aubert était un joueur emblématique du rugby à treize qui jouait à l'AS Carcassonne.

[modifier] Gastronomie

Menu cassoulet à Carcassonne
Menu cassoulet à Carcassonne

La fricassée de porc ou fréginat est présent dans tous les villages et les campagnes. Il se fait à base de viande de porc et de foie de porc fricassés. Sur le littoral audois, la borrida d'anguilles étaient un plat de choix. Enfin le cassoulet de Castelnaudary fait à base de haricot blanc et de charcuterie est le plat typique de l'Aude.

D'autres spécialités existent comme les huîtres de Gruissan et de Leucate. L'huile d'olive est aussi un produit très répandue dans l'Aude et a fait la spécialité de Bize-Minervois. La cartagène est un vin de liqueur commercialisé par quelques producteurs. Enfin, la blanquette de Limoux est un vin blanc pétillant très apprécié dans le département, dont l'origine remonte au XVIe siècle.

[modifier] Langue occitane

La langue occitane est parlée dans l'Aude dans sa variante languedocienne. Il fait partie du territoire de la langue d'oc. La langue occitane est apparue au cours du haut Moyen Âge à partir du latin en usage dans le sud de la Gaule. Le nom du département se dit Aude en occitan.

Dans l'Aude, l'occitan est très peu utilisé de façon écrite avant le XIe siècle. Mais plusieurs poètes et troubadours comme Raimon de Miraval utilisent la langue fondée sur l'amour courtois au XIIe siècle et au XIIIe siècle. Aux XIVe et XVe siècles, la langue d'oc est utilisée pour rédiger les écrits administratifs locaux. Au XVIe siècle, la langue d'oc est moins utilisée au profit de la langue du roi, le français, dont l'utilisation est rendue obligatoire par l'édit de Villers-Cotterêts en 1539. Elle survit cependant très bien dans la population jusqu'au XIXe siècle et l'instauration de l'école publique et obligatoire en français.

Dans les années 1970 et 1980, de nouvelles revendications apparaissent avec le combat pour la dignité de la langue et son enseignement. Le discours occitaniste touche un public élargi et des chanteurs comme Claudi Marti ou Mans de Brèish ou La Sauze prônent l'utilisation de l'occitan.

[modifier] Tourisme

Plage de Leucate-La Franqui
Plage de Leucate-La Franqui

L'Aude est un département touristique possédant un patrimoine culturel important et des sites naturels très variés. Depuis les années 1990, l'Aude a développé l'attrait de son territoire en misant sur le développement de la publicité autour du catharisme. L'Aude a ainsi été nommé Pays Cathare par le Conseil Général afin de marquer le caractère authentique et mystérieux du département, notamment avec ses nombreux châteaux cathares.

Le tourisme est aussi favorisée grâce à un parc hôtelier toutes catégories de 313 500 lits disponibles à l’année. L'Aude estime sa fréquentation touristique à 17 000 000 nuitées en 2005 pour un chiffre d’affaires de 600 000 000 euros permettant d'occuper 5 800 emplois directs et 9 500 emplois saisonniers[15].

Dans un secteur très limité de la vallée de l'Orbiel, le département a eu ponctuellement des problèmes de pollution à cause de ses mines d'or désaffectées (mercure et arsenic).

[modifier] Bastides, châteaux et abbayes de l’Aude

L'Aude possède une quinzaine de bastides qui ont été construites après le traité de Meaux en 1229 lorsque la région est rattachée à la couronne capétienne. La bastide est un type d'urbanisation basé sur un quadrillage créé d'un seul jet et placé sur un site nouveau sans construction. le but de telle construction est d'affaiblir les seigneurs locaux et d'attirer la population vers de nouveaux centres économiques. Ces bastides rentrent en concurrence avec les villages castraux centrés sur un pouvoir ecclésiastique ou seigneurial. Chalabre, Camps-sur-l'Agly, bastide Saint-Louis à Carcassonne sont des exemples de bastides de l'Aude.

Château de Puilaurens
Château de Puilaurens

Le département possède de nombreux châteaux qui mis en valeur par le conseil général de l'Aude afin de stimuler le tourisme. Les forteresses sont souvent situées sur des pitons rocheux, comme le château de Quéribus ou les châteaux de Lastours, leur donnant une position stratégique. La cité de Carcassonne était le centre logistique du pays lors des conflits avec le royaume d'Aragon.

Abbaye de Fontfroide, haut-lieu touristique de l'Aude
Abbaye de Fontfroide, haut-lieu touristique de l'Aude

De nombreuses abbayes sont dispersées dans le département de l'Aude. Les plus connues sont l'abbaye de Fontfroide, l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, l'abbaye Sainte-Marie de Villelongue ou l'abbaye de Saint-Hilaire.

[modifier] Spéléologie

L'Aude détient de nombreuses cavités naturelles et souterraines propices à la spéléologie. Le pays de Sault est constitué de calcaire, l'une des plus vaste zone des Pyrénées, favorables à la formation de cavités. On y trouve de nombreux barrenc le nom local pour les gouffres. Ce plateau abrite notamment une grotte le TM71 qui est une superbe cavité classé comme réserve naturelle depuis 1987. C'est un cas unique en France.

D'autres cavités naturelles de l'Aude contiennent des concrétions comme le gouffre de Cabrespine, la grotte d'Aguzou ou la grotte de Limousis. Cette dernière contient le plus gros bloc d'aragonite découvert. Dans le massif des Corbières, sur le plateau de Lacamp, se trouve des cavités particulières formées de roches détritiques (marnes, argiles et poudingues) creusées par l'érosion.

[modifier] Communes ayant plus de 10% de résidences secondaires

Selon le recensement général de la population du 8 mars 1999, 27.8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.

Ce tableau indique les principales communes de l'Aude dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10% des logements totaux.

[modifier] L'Aude dans l'art

[modifier] Au cinéma

Toute la diversité du paysage, son authenticité et la singularité de ses monuments ont attirés de nombreux cinéastes. Ainsi, la cité de Carcassonne est le lieu de nombreux tournages. Le parfait état préservée de cette cité offre en effet des décors rêvé pour les films historiques. En 1908, les cinéastes délaissent les décors sur toile et Louis Feuillade filme devant les tours de la cité pour le retour du croisé, serment de fiançailles ou la guitare enchantée. En 1924, des films à gros moyens sont produits comme le miracle des loups de Raymond Bernard. En 1928, pour le bimillénaire de la cité de Carcassonne, Jean Renoir tourne Le Tournoi.

Plus récemment, le château comtal de la cité sert de décor pour Les visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1992 tandis que le château de Puivert est utilisée dans La neuvième porte de Roman Polanski en 1999. La plage de Gruissan sert de décor pour 37°2 le matin en 1986 par Jean-Jacques Beineix.

[modifier] Vu par les peintres

Comme pour le cinéma, c'est la cité de Carcassonne qui attira les plus grands peintres. Jacques Ourtal est celui qui peignit le plus la cité en essayant de reproduire la cité à différentes époques. Originaire de Fontiers-Cabardès, le peintre audois Eugène Pech a représenté de nombreuses fois des peintures de la cité aujourd'hui dispersées dans différentes collections publiques et privées. On peut tout de même retrouver les quatre époques de La Cité servant de décors pour "l'hôtel de La Cité".

Une autre artiste audoise, Marie-Louise Petiet, est connue pour sa retranscription de scènes de la vie populaire comme La marchande d'oranges ou La jeune fille aux oies. Plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Petiet de Limoux. Les blanchisseuses représentant une scène de leçon de blanchisserie est particulièrement remarquable et connu. Enfin, durant la même période, Paul Sibra peint de nombreux paysages de l'Aude avec des peintures des Corbières, du Lauragais, de Castelnaudary et des villages perchés sur des buttes.

[modifier] Personnalités de l’Aude

Monument aux morts d'Ouveillan du sculpteur René Iché
Monument aux morts d'Ouveillan du sculpteur René Iché

[modifier] Divers

C'est dans l'Aude que s'est créée la première radio occitane de la région Languedoc-Roussillon : Ràdio Lenga d'òc 95.5 FM (http://www.lengadoc.eu)

[modifier] Notes et références

  1. Fiche de l'Aude sur le site du SANDRE.
  2. Découverte faite en juillet 1971 Voir site de Tautavel
  3. Narbonne à travers quelques textes antiques
  4. Frontière fixée par le [[traité de Corbeil (1258)|]] en 1258
  5. Les Couleurs de l’Aude de André Authier et Jean-Philippe Vidal, édition les créations du Pélican, page 4 (ISBN 2-7191-0630-5)
  6. Chiffres INSEE de 1999
  7. Économie de l’Aude sur le site de la préfecture de l’Aude
  8. Source du 07/03/2006 : préfecture de l'Aude
  9. Données de la préfecture de l'Aude
  10. Données issues du site de la préfecture de l'Aude
  11. Population aux derniers recensements par département, INSEE
  12. Rentrée 2005, Inspection académique de l'Aude. Consulté le 10/06/2007
  13. Évolution des effectifs, Inspection académique de l'Aude. Consulté le 10/06/2007
  14. Scolarité, Inspection académique de l'Aude. Consulté le 10/06/2007
  15. Données issues du Conseil général de l'Aude

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Aude.

[modifier] Bibliographie

  • Les Couleurs de l'Aude d’André Authier et Jean-Philippe Vidal, édition les créations du Pélican (ISBN 2-7191-0630-5)
  • L’Aude de la préhistoire à nos jours (s. dir. de Jacques Crémadeilis), Saint-Jean-d’Angély, 1989, 430 p.
  • Les Audois : dictionnaire biographique (s. dir. de Rémy Cazals et Daniel Fabre), Carcassonne, Association des Amis des Archives de l’Aude, Société d’études scientifiques de l’Aude, 1990, 347 p.
  • Michel Gayraud, Narbonne antique des origines à la fin du IIIe siècle. Paris, De Boccard, Revue archéologique de Narbonnaise, Supplément 8, 1981, 591 p.
  • Histoire de Narbonne (s. dir. de Jacques Michaud et André Cabanis), Toulouse, Privat, 2004, 330 p.
  • Bilotte M. et Al., Géologie du département de l'Aude, Société d'études scientifiques de l'Aude, 1989

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes