Peyremale

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Peyremale
Carte de localisation de Peyremale
Pays France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Gard
Arrondissement d'Alès
Canton de Bessèges
Code Insee 30194
Code postal 30160
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Pouly
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Cévennes Actives
Latitude
Longitude
44° 18′ 05″ Nord
         4° 03′ 46″ Est
/ 44.3013888889, 4.06277777778
Altitude 162 m (mini) – 619 m (maxi)
Superficie 8,62 km²
Population sans
doubles comptes
281 hab.
(1999)
Densité 32 hab./km²

Village cévenol situé aux confins de la Lozère et de l'Ardèche, Peyremale est une commune située dans le nord du département du Gard, entre Génolhac et St-Ambroix ; ses habitants sont les Peyremalencs. Le village est composé de plusieurs lieux et hameaux, dont les plus importants sont le Claux, le mas Herm, l'Elzière, les Drouilhèdes, Clamoux et Mercoire. Des mas isolés, souvent éloignés les uns des autres, s'élèvent sur tout le Peyremalès, entre Portes, Bordezac ou Sénéchas.

Sommaire

[modifier] La potence à Peyremale, en 1602

Un article datant de 1602, effroyablement intitulé : « Redressement de potances ou fourches pathibulayres en la vrai juridi(cti)on du S(eigneu)r de Chamborigaud au mand(emen)t de Pieremale, trouvé dans les archives notariales, atteste qu’autrefois, vers le milieu du XVe siècle, honorable homme messire Jean de Chasteauneuf de Randon, seigneur d’Alès et Peyremale, aurait fait planter trois fourches au-dessus du roc de François pour y faire exercer la haute justice ». Autrement dit, pour y faire « punyr & executer les délincquants dud(it) mandement de Pieremale & Chamborigaud ».

Ces poutres de bois attestent du pouvoir du seigneur local. Autorisé à ériger la potence sur ses terres, à exécuter la vraie et haute justice, il jouissait tout simplement du droit de prononcer les sentences de mort…

[modifier] Antoine Deparcieux, l’académicien né en 1703

Sans revenir sur la vie et la carrière d’Antoine Deparcieux — Ernest Durand et, récemment, Gérard Delmas et Jacques Dardalhon ont très brillamment écrit sur l’académicien —, rendons hommage à celui qui est né, il y a 300 ans, le 28 octobre 1703, au mas du Clotet de Cessoux, alors hameau de Peyremale.

Lorsque Ernest Durand achève sa biographie d’Antoine Deparcieux, en 1903, il ne connaît pas les origines paternelles de l’académicien, qu’il recherche du côté de Bagnols-sur-Cèze. Grâce au mariage de ses grands-parents, en 1655, nous savons à présent que les Deparcieux étaient issus de « Milheri, diocèze de Lion », charmant petit village de la région voisine, à moins de 200 kilomètres (par les chemins d’autrefois) de Peyremale. Le berceau de la famille est proche : le village de Parcieux, à une quarantaine de kilomètres de Millery, est inévitablement celui qui a prêté son nom pour en faire un patronyme. En rapport à ses origines, il nous plaît d’imaginer qu’Antoine Deparcieux ne quitta pas Cessoux pour Lyon, vers 1723, dans le seul « désir de s’instruire », mais qu’il supposait certainement trouver là-bas quelque appui familial. Il faut savoir que son grand-père, Pierre, exerça certes les métiers de maître-serrurier puis sergent des tailles, mais qu’il fut également « régent d’escolle, habitant du lieu de Cessoux », comme nous l’indiquent deux documents inédits. Comprenons que la vocation d’Antoine n’est vraisemblablement pas née alors qu’il s’ennuyait à garder les chèvres dans ses montagnes, mais plus logiquement est-elle le fait d’un héritage familial. À Lyon, un cousin ou un oncle, lettré, aurait même pu l’encourager à venir étudier en cette ville. Plus tard, Antoine Deparcieux fera bien chercher ses petits-neveux cévenols, pour les accompagner dans les écoles parisiennes…

Mais que l’on ne s’y trompe pas : si les Deparcieux sont issus de la région lyonnaise, Antoine n’en est que plus cévenol par sa mère, Jeanne Donzel, de Peyremale, et sa grand-mère paternelle, Jeanne Dardalhon, de Chamborigaud. Et les Dardalhon sont même attestés à Cessoux depuis au moins 1435, c’est dire…

[modifier] L’inondation du 9 septembre 1772

Certains se souviennent des plus fortes inondations du XXe siècle, celle de 1958, notamment À Peyremale, lorsque la Cèze monte, le moulin du Grand Tournant peut rapidement disparaître sous les eaux. C’est ce qui survint en 1772. Absent de chez lui au moment du débordement de la Cèze, il est facile d’imaginer la terreur du meunier Paul Chamboredon, revenant quelques heures après la terrible crue du 9 septembre 1772. Dans ce drame, « il eut le malheur de perdre sa femme avec cinq enfants que l’eau entraîna avec le plus haut étage dudit moulin et tous ses effets, au moyen de quoi il se trouve réduit dans le plus triste état & dans une mandicité affreuse ». Paul Chamboredon tenait le moulin en inféodation depuis plusieurs années.

Si son nom a été oublié depuis – à l’instar du moulin du Deneyriel au Mas Herm –, on l’appelait réellement moulin de coste (côté) ou moulin du Malpas, mauvais pas, endroit par où il est dangereux et difficile de passer. Construit au début du XVIIe siècle, il appartenait alors à Haut et puissant seigneur Messire Anthoine Hercule de Budos, Marquis de Portes, qui l’affermait à Yzac Jaussal. En 1630, la Marquise de Portes Louise de Crussol, veuve de son mari tué l’année précédente au siège de Privas, promettait « de faire acomoder et rendre le(dit) moullin rouant et battant », prévoyant que si « par inonda(ti)on & ravages d’eaux led(it) moullin viendroit à tomber ou se desmolir en bloct ou en partie, ledict Jaussal ne sera tenu en aulcune faisson du dommage et perte d’icelluy ». Certes, l’on n’ignorait pas les conséquences d’une crue extraordinaire…

[modifier] Création de la Mairie de Peyremale, en 1830

Au lendemain de la Révolution, Peyremale est amenée à se rattacher à la municipalité de Portes. Une partie de Peyremalencs mécontents se ligue pour exiger la distinction du village de la commune voisine, arguant que : « (…) depuis trop longtemps, la communauté de Peyremale avait le malheur d’être réunie avec celle de Portes pour le fait des impositions, que depuis trop longtemps aussi Portes était habitée par des nobles, des seigneurs et des gens d’affaires qui avaient su créer et se conserver une prépondérance et une domination sur les timides habitants de Peyremale dont ils faisaient le plus abusif et le plus blâmable usage vis à vis de ceux-ci. » À cette pétition, rédigée le 17 avril 1790 par le notaire Joseph Jaussaud, les membres du Directoire du Département du Gard transigeront âprement, déclarant « nulle et comme non avenue la municipalité formée dans le lieu de Peyremale ».

Résignés, les habitants de Peyremale devront donc ”monter” à Portes pour déclarer les naissances de leurs enfants, les décès de leurs proches, ainsi que pour se marier civilement. Ce n’est effectivement que le 27 juillet 1830 que le village sera enfin érigé en commune. Les premiers maires seront François Régis Jaussaud, fils du notaire évoqué plus haut, puis Balthazard Draussin qui, dès le 1er janvier 1831, enregistrera les naissances d’Alix Philippine Dugas et de Joseph Julien Platon, nés respectivement à 8h et 11h du matin aux Drouilhèdes, ce premier jour de l’an...

[modifier] Démographie, de 1962 à 1999

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
404 371 305 274 273 281
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Administration actuelle

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 1945 mars 1959 Émile Chamboredon - -
mars 1959 mars 1983 Jean Chamboredon - -
mars 1983 mars 2001 Georges Lopez - -
mars 2001 mars 2008 Évelyne Xavier - -
mars 2008 Jean-Pierre Pouly - -

[modifier] Sources

  • Pascal Jaussaud, « Peyremale, Peyremalencs, Peyremalès », Journal de Peyremale

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Peyremale sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes