Wauthier de Masny

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Wauthier de Masny[réf. nécessaire] († 13 janvier 1372), 1er baron Masny, fut un soldat, un amiral de la flotte et un chevalier de renom. Il est également dénommé Gautier de Mauni, Gauthier de Mauny et en Angleterre Walter de Manny.

Sommaire

[modifier] Biographie

Wauthier de Masny naît dans le Nord de la France à Masny. Il est le plus jeune fils de Jean de Mauny, connu sous le nom de Le Borgne de Mauny, et de son épouse Jeanne de Jenlain, du comté de Hainaut. Il épousa Margaret de Brotherthon, duchesse de Norfolk, en 1354.

[modifier] Immigration en Angleterre

Il arrive en Angleterre en 1327 en tant qu'écuyer de Philippa de Hainaut lors de son mariage officiel avec le roi Édouard III d'Angleterre. Philippa de Hainaut avait comme confident et chroniqueur Jean Froissart natif de Valenciennes tout comme elle.

[modifier] Guerres écossaises

En 1331, il accompagne Édouard Balliol pour conquérir des territoires en Écosse et se distingue à la Bataille de Dupplin Moor. Plus tard, il fera prisonnier Jan Crabbe, pirate flamand, mercenaire de Robert Bruce et le revendra à Édouard III pour 1000 £.

[modifier] Amiral de la flotte de nord

En 1337 il est nommé amiral de la flotte du nord. Sa première grande victoire, il l'obtient dans l'estuaire de l'Escaut où il fait prisonnier le fils bâtard du comte de Flandre qu'il vend au roi pour la somme de 8000 £, les autres prisonniers lui rapporteront 11000 £.

[modifier] Guerre de Bretagne

1342, pendant la guerre de succession du duché de Bretagne, Charles de Blois assiège les murs de la ville. En l'absence de son mari Jean de Monfort, prisonnier des Français, Jeanne de Flandre organise victorieusement la résistance et vient se réfugier derrière les murs d'Hennebont.

Il la délivre assiégée dans sa forteresse de Hennebont, avec 50 archers, 50 hommes de pied et 12 chevaliers. Il se sert de ce château comme base de repli et prend Vannes avec l'aide de Robert III d'Artois. Il défend Aiguillon contre Jean de Normandie qui abandonnera le siège mais qui lors de son repli sur Paris se verra attaquer par les gens de Masny.

[modifier] Siège de Calais

1346-1347 : Les bourgeois sortent de la ville pour se présenter devant le roi d'Angleterre. Wauthier de Mauni intervient auprès du roi pour leur épargner leur vie.

[modifier] Extraits[1] des chroniques de Froissart

Le roi se trouvait à cette heure dans sa chambre, en grande compagnie de comtes, barons et chevaliers. Il apprit alors que ceux de Calais arrivaient dans la tenue qu'il avait expressément prescrite ; il sortit donc et parut sur la place, devant son logis, avec tous ses seigneurs derrière lui ; il y vint en outre une grande foule, pour voir les gens de Calais et comment les choses allaient tourner pour eux. Et la reine d'Angleterre en personne suivit le roi son seigneur. Or voici venir monseigneur Gautier de Mauni et avec lui les bourgeois qui le suivaient; il descendit de cheval sur la place, s'en vint vers le roi et lui dit : « Monseigneur, voici la délégation de la ville de Calais, selon votre volonté. » Le roi ne dit pas un mot mais jeta sur eux un regard plein de fureur, car il haïssait terriblement les habitants de Calais pour les grands dommages et les contrariétés que, par le passé, ils lui avaient causé sur mer.

Nos six bourgeois se mirent sur-le-champ à genoux devant le roi et parlèrent ainsi en joignant les mains : « Noble sire et noble roi, nous voici tous les six, d'ancienne bourgeoisie de Calais et importants négociants. Nous vous apportons les clés de la ville et du château de Calais et vous les rendons pour en user à votre volonté ; nous-mêmes nous nous remettons, en l'état que vous voyez, à votre entière discrétion, pour sauver le reste de la population de Calais ; veuillez donc avoir de nous pitié et merci dans votre haute magnanimité. » Certes il n'y eut alors sur la place seigneur, chevalier ni homme de coeur qui se pût retenir de pleurer de franche pitié, ou qui pût parler d'un long moment. Le roi fixa sur eux un regard très irrité, car il avait le cœur si dur et en proie à un si grand courroux qu'il ne pouvait parler ; et quand il parla, ce fut pour ordonner qu'on leur coupât la tête sur-le-champ. Tous les barons et chevaliers présents priaient le roi en pleurant, et aussi instamment qu'ils le pouvaient, de vouloir bien avoir d'eux pitié et merci ; mais il ne voulut rien entendre.

Alors par la messire Gautier de Mauni, disant : « Ah! noble sire, veuillez refréner votre ressentiment. Vous avez renom et réputation de souveraine noblesse et magnanimité. Gardez-vous donc à présent de faire chose par laquelle ce renom serait tant soit peu diminué ; qu'on ne puisse rien dire de vous qui ne soit à votre honneur. Si vous n'avez pas pitié de ces gens, tout le monde dira que ce fut grande cruauté de faire périr ces honorables bourgeois qui, de leur propre volonté, se sont remis à votre merci pour sauver les autres. » Sur ce, le roi se mit en colère et dit : « Messire Gautier, n'insistez pas ; il n'en sera point autrement : qu'on fasse venir le coupe-tête. Les gens de Calais ont fait mourir tant de mes hommes qu'il est équitable que ceux-ci meurent aussi.  »

Alors la noble reine d'Angleterre intervint avec beaucoup d'humilité ; et elle pleurait avec une si chaude pitié qu'on ne pouvait rester insensible. Elle se jeta à genoux devant le roi son seigneur et dit : « Ah! noble sire, depuis que j'ai fait la traversée en grand péril, vous le savez, je ne vous ai adressé aucune prière ni demandé aucune faveur. Mais à présent je vous prie humblement et vous demande comme une faveur personnelle, pour l'amour du Fils de Sainte Marie et pour l'amour de moi, de bien vouloir prendre ces hommes en pitié. » Le roi attendit un instant avant de parler et regarda la bonne dame, sa femme, qui, toujours à genoux, pleurait à chaudes larmes. Son cœur en fut touché, car il eût été peiné de la chagriner. Il dit donc : « Ah! Madame, j'eusse mieux aimé que vous fussiez ailleurs qu'ici. Vous me priez si instamment que je n'ose vous opposer un refus, et, quoique cela me soit très dur, tenez, je vous les donne : faites-en ce qu'il vous plair ». La bonne dame dit : « Monseigneur, très grand merci. »

[modifier] Ordre de la Jarretière

En 1359, il est fait chevalier dans l'Ordre de la Jarretière. Il est le 32e chevalier investit dans l'Ordre.

[modifier] Fondation de l'Hôpital Charterhouse à Londres

Hôpital de Chartehouse
Hôpital de Chartehouse

En 1371, il fonde le monastère de Charterhouse à Smithfield prés de Londres.

[modifier] Références

  1. Voir l'ebook disponible sur unibuc.ro au paragraphe sources

[modifier] Notes

[modifier] Sources

[modifier] Liens externes


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