Duché de Bretagne

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Breizh (Br)
Bertaèyn (Ga)

(Duché de Bretagne)
939 — 1532
Duché
Drapeau Armoiries
Duché de Bretagne et ses 9 pays vers le XIVe siècle
Duché de Bretagne et ses 9 pays vers le XIVe siècle

Bataille de Trans 1er août 939
Union de la Domnonée, de la Cornouaille et du Broërec 939
Lettre de Vannes 4 août 1532
Édit d'Union de Nantes Aout 1532
Édit du Plessis-Macé Septembre 1532

Capitale Aucune capitale définie; "Trois grandes Villes et Capitales" : Nantes, Rennes et Vannes
Langue(s) Breton en Basse-Bretagne, Gallo en Haute-Bretagne et langue minoritaire Français
Religion {{{religion}}}
Superficie 31850 km²
Population

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Monnaie
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Domaine internet {{{domaine internet}}}
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Devise Kentoc'h mervel eget bezañ saotred (Plutôt la mort que la souillure)
Hymne {{{hymne}}}

Entité précédente
Royaume de Bretagne
Entité suivante
Royaume de France

Le duché de Bretagne est l’ensemble politique qui succède au royaume de Bretagne du Haut Moyen Âge en Bretagne.

Sommaire

[modifier] Le royaume de Bretagne

Ensemble de petits royaumes jusqu'à la fin du VIIIe siècle, la Bretagne est envahie au nom de Charlemagne par le comte Gui en 798-799. À la fin du VIIIe siècle, la Bretagne entre dans l’orbite de l’Empire carolingien et ses institutions sociales et politiques sont similaires à celles du royaume de Francie occidentale. La Bretagne devient tributaire de l'empire.

Après plusieurs soulèvements et conflits entre royaumes bretons des expéditions franques en 801, 811, 818, 824 et 837 ont lieu. Nominoë est nommé comte de Vannes à partir de juillet 819 et désigné missus imperatoris de l'empereur Louis le Pieux. Par la suite l'empereur le nomma ducatus ipsius gentis des Bretons à partir de 831. Après la mort de celui-ci il s'allie avec le franc Lambert II de Nantes, fils d'un précédent comte de Nantes mais non-confirmé dans cette charge par l'empereur Charles le Chauve.

Profitant des incursions viking, les troupes de Nominoë battent celles de Charles le Chauve à la bataille de Ballon (845). en 846, Charles le Chauve conclut un traité assorti de serments avec Nominoë dont le contenu exact nous est inconnu. La paix semble rétablie mais en 849 Nominoë reprend les armes contre l'empereur. Charles le Chauve se contente de renforcer les garnisons de Nantes et Rennes. Mais en 851 celles-ci capitulent devant les attaquent de Nominoë qui meurt lors de la marche sur Chartres. Son fils, Erispoë et Lambert II de Nantes poursuivent l'attaque. La confrontation à lieu lors de la bataille de Jengland-BesléCharles le Chauve est battu. Cette défaite conduit au traité d'Angers ou, bien que restant sujet de Charles le Chauve, Erispoë se voit attribuer le titre de rex et le contrôle des comtés de Nantes et Rennes. Il convient de noter que le titre de roi ne signifie pas à l'époque carolingienne une quelconque indépendance vis à vis de Charles le Chauve (ex: Louis le Pieux est roi d'Aquitaine sous le règne de Charlemagne).

Le traité vola rapidement en éclat avec la reprise des attaques bretonnes qui conduisirent à la prise du maine, de l'Anjou, etc. Cette expansion fut stoppée par des dissensions internes (plusieurs prétendants ou rois autoproclamés en même temps), les troupes franques et les incursions viking qui mirent définitivement fin au royaume de Bretagne. Peu après la mort d'Alain le Grand la Bretagne tomba sous domination viking. En 939, Alain dit Barbe-Torte qui a battu les vikings, devient duc d'une Bretagne affaiblie.

[modifier] Le duché de Bretagne

Armes du duché de Bretagne
Armes du duché de Bretagne

En 1040, Conan II agé de 3 mois devient Duc, mais en 1066, il est empoisonné par ses rênes, alors qu'il partait combattre Guillaume le Conquérant, qui, lui, était en train d'organiser son invasion de l'Angleterre. Son beau-frère Hoël V, réunit Rennes, Quimper et Nantes. Avec d'autres seigneurs bretons il participe à la bataille de Hastings obtenant le comté anglais de Richemont, pour service rendu, ayant représenté le mythe arthurien face aux saxons. Jusqu’au Xe siècle, la Bretagne est durement touchée par les attaques des Vikings et des Normands et l’autorité des rois et des ducs est quasiment inexistante. Les luttes dynastiques provoquent l’éclatement du duché en comtés, et l’autorité du duc est encore affaiblie par les revendications persistantes des voisins, duc de Normandie et comte d’Anjou. Ce processus de fragmentation politique est arrêté et renversé par des mariages qui aboutissent à investir du titre ducal un seul individu, Alain IV Fergent.

Le règne long et stable d’Alain permet l’accroissement des possessions bretonnes, dont la confirmation de l’attribution du comté de Richemont par le roi Guillaume Ier d'Angleterre. Sa femme Ermengarde d'Anjou tient le duché pendant 5 années durant la première croisade que fit Alain IV. Elle participera à la fondation de Fontevraud et entretiendra de profondes relations avec Bernard de Clairvaux. Son fils Conan III le Gros continue son œuvre de rétablissement de l’autorité centrale. Conan IV étant redevable à Henri II Plantagenêt, une crise de succession s’ouvre à sa mort, qui annule les progrès effectués et permet au roi d’Angleterre Henri II de revendiquer la suzeraineté. Entre 1166 et 1186, Henri II réunit la Bretagne à ses possessions continentales, et marie son troisième fils, qu'il a eu avec Aliénor d'Aquitaine, Geoffroy, à Constance, héritière du duché.

Souvent dans le duché de Bretagne, les époux des Duchesses se sont pris pour des Ducs. Alors qu'ils n'étaient que régents, baillistres ou princes consorts. Mais les historiens étant hommes et français, écrivent "Duc, du chef de la Duchesse". Il en fut ainsi de 1060 à 1201 avec les duchesses Havoise, Berthe, Constance ou Alix. La Duchesse Constance a, en particulier, une forte légitimité, ayant toujours résisté, ayant été soutenue par le peuple breton et ayant été reconnue par la noblesse bretonne. La fille de Conan IV née en 1171, fut mariée 3 fois :

  • Geoffroy II Plantagenêt
  • Raoul de Chester (chassé à la mort d' Henri II)
  • Gui de Thouars

Elle aura Aliénor et le futur duc Arthur de Bretagne avec son 1er mari (qui s'attacha de façon surprenante à la Bretagne ), et mettra au monde la future duchesse Alix de Bretagne avec le 3e (les droits d'Aliénor, emprisonnée à Bristol par les anglais, passeront à Alix). L'assise du Comte Geoffroy II reconnaît le droit d'aînesse pour éviter les réductions des terres et le démantèlement du service d'armes des seigneuries. En 1197, Arthur Ier de Bretagne, né 7 mois après la mort de son père dans un tournoi, n'est âgé que de 11 ans et sa mère assure la régence avec le soutien des Bretons face à Richard Cœur de lion. La domination des Angevins en Bretagne prend fin en 1203, quand le roi Jean-sans-Terre tue son neveu âgé de 17 ans Arthur, fils de Geoffroy II et de Constance, de peur qu'il ne réclame également le trône d'Angleterre, qui était pourtant dû à Arthur I de Bretagne. Arthur I, qui était né presque miraculeusement, le 29 mars 1187, gênait beaucoup les rois d'Angleterre. Henri II, Richard Cœur de lion puis Jean sans terre ont consacré les 17 années de sa courte vie à essayer de la lui enlever. En effet, avec les textes de la matière de Bretagne, depuis 1135, le mythe du retour d'un grand roi qui réunirait Cornouaille, Pays de Galles, Armorique... avait été répandu (en grande partie par Henri II lui-même qui cherchait à se faire apparaître comme ce roi) et donc, Henri II fut très mécontent que Constance donne à son fils ce prénom. Trois ans après la naissance d'Arthur, Henri II fera tout pour prouver que le roi Arthur, celui de la table ronde qui avait vécu au Vème siècle, était bien mort et enterré à Glastonbury, sans aucune chance d'un quelconque retour, comme les populations l'espéraient. Très meurtris, après ce qui apparut comme l'assassinat de ce jeune duc Arthur, les Bretons se tourneront alors vers le roi de France Philippe II Auguste.

Le mariage en 1213 de l’héritière Alix au Capétien Pierre de Dreux prince consort, inaugure une nouvelle dynastie, celle des Dreux. Cela permet à la Bretagne de retrouver une certaine autonomie, bien que les ducs prêtent hommage et reconnaissent la souveraineté des Capétiens.

Jean Ier le roux et Jean II le saint se succèdent. Jean I est pondéré mais en 1240 il mènera un combat contre les juifs et en 1270 fera la 8ème croisade avec Saint-Louis IX. Il sera l'allié du roi de France Philippe III le hardi, tout en gardant un œil sur son comté de Richemont. Jean II meurt à Avignon lors de sa rencontre avec le pape Clément VI.

En 1297, le duc Jean II obtient le titre de Pair de France. Arthur II et Jean II le bon sont des ducs pacifiques durant 36 ans. Au moment où en France, l'exclusion salique se met en place à partir de Philippe VI, les 23 années de guerres, impliquant pour les Montfort le fils d'Arthur II soutenu par le roi Edouard III d'Angleterre et pour les Penthièvre la nièce de Jean III soutenue par Philippe VI de valois, la Bretagne maintient cependant, comme en Grande-Bretagne, la filiation au duché hors de l'exclusion salique. Après la guerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Montfort le victorieux et Jean V le sage permettent durant 78 ans à la Bretagne de continuer à entretenir des liens avec la Couronne d‘Angleterre grâce au comté de Richmond, jusqu’à la Guerre des Deux-Roses moment où la Grande Bretagne ne sera plus en mesure d'aider la Bretagne. La Bretagne de François I de Bretagne le bien aimé se rapproche du royaume de France. Pierre II dit le Simple est suivi par Arthur III, le justicier de Richemont, connétable du roi de France Charles VII, comme le furent Bertrand du Guesclin de Charles V et Clisson de Charles VI. Arthur III, fut connétable de France et combattit les Anglais. Son neveu, le duc François II, pour sa part, participa à la guerre folle, fronde de grands féodaux contre le roi de France. Il fut battu et son pouvoir restreint sur ses fiefs dont le duché de Bretagne. Durant son opposition au roi de France, il tenta de donner à la Bretagne les attributs d'un royaume et fonda l'université de Nantes et la première imprimerie bretonne à Pontivy.

En 1465, le duc François II confisque le comté de Penthièvre à Nicole de Blois, ce qui affaiblit la position des Penthièvre dans le duché. En 1488, après la mort du dernier duc masculin, le chef de la maison de Penthièvre est Jean de Brosse (mort en 1502), petit-fils de Nicole de Blois, et il revendique l’héritage du duché, mais la fille de François II, Anne de Bretagne, est couronnée duchesse. Contrairement au traité signé par François II, celui-ci propose le mariage d'Anne de Bretagne avec l’héritier des Habsbourg. Le roi de France Louis XI intervient alors pour faire respecter ce traité ce qui conduit à un nouveau conflit et une annulation du mariage par le pape. Anne de Beaujeu pensionne des espions bretons et fait en sorte que son frère Charles VIII épouse Anne. Anne de Bretagne refuse alors tout mariage avec les princes que le roi proposait et demande que cela soit le roi lui même qui l'épousât. Ce sera le 6 décembre 1491 à Langeais. Elle est successivement l'épouse de deux rois de France (Charles VIII et Louis XII). Le Duc d' Orléans, Louis XII, ami de longue date d'Anne, sera un mari aimant. Anne maintiendra les impôts seulement à destination des états de Bretagne, les octrois et jugements aux pays. Cette reprise en main du duché sera évidente lors du TRO BREIZH d'Anne. Les héritiers du Duché de Bretagne sont par contrat de mariage les descendants masculins d’Anne de Bretagne ou par défaut ses descendants de sexe féminin. L'administration du Duché est attribuée au roi de France. Sans descendant mâle, c'est donc sa fille Claude épouse de François Ier qui devient duchesse de Bretagne. Le mariage n'aura pas lieu durant le vivant d'Anne qui y était opposée : une clause avait été prévue au cas où Anne pourrait encore avoir un fils. Elle mourut à 37 ans et Claude fut mariée 4 mois après sa mort. Le fils de celle-ci, dauphin de France, est couronné sous le nom de François III duc de Bretagne (1518-1536), mais il décède à l'âge de 18 ans. C'est alors son frère, le futur Henri II, qui devient le duc de Bretagne.

En 1532, un traité d'union de la Bretagne à la France est voté par les États de Bretagne, après plusieurs unions matrimoniales entre les duchesses de Bretagne et les rois de France. Les héritiers de la famille de Brosse sont gouverneurs de la Bretagne, et il a pu être considéré que le frère de François III, Henri II était le dernier duc de Bretagne en 1536. Lorsqu'il monte sur le trône de France en 1547, la Bretagne se trouve alors réunie à la Couronne de France comme faisant partie du domaine royal.

[modifier] La Bretagne française

Bien que le duc de Bretagne soit maintenant confondu avec le roi de France, une partie de la noblesse bretonne, notamment les descendants de Jeanne de Penthièvre souhaiteraient se voir attribuer le fief de Bretagne ou tout du moins le comté de Penthièvre annexé par François II. À la mort d’Henri III, le dernier descendant en ligne masculine de Claude, l’héritière théorique de ses droits en Bretagne et en Auvergne est l’infante Isabelle-Claire-Eugénie de Habsbourg, dernière souveraine espagnole des Pays-Bas, et Henri II, duc de Lorraine ; la première est la fille aînée de la fille aînée d’Henri III, mais une femme, le second est un homme mais le fils de la fille cadette. La Bretagne a un système qui donne une petite prééminence aux héritiers mâles, même s’ils héritent de leurs droits par les femmes. L'exclusion salique n' a jamais été mise en place a contrario avec la France.

Néanmoins, Philippe II d'Espagne, principal ennemi de la France à cette époque, offre aux deux de les soutenir afin de diviser la France. Mais en Bretagne, rien ne vint appuyer ceci. Au contraire, le duc de Mercœur, un des chefs de la Ligue, gouverneur de Bretagne depuis 1582, revendique les droits de son fils mineur, descendant en ligne directe de la duchesse Jeanne de Penthièvre. Il organise en 1588 (immédiatement après l’assassinat du duc de Guise) un gouvernement à Nantes, soutenu par l’Espagne, qui ne fait sa reddition à Henri IV qu’en 1598, conclue par le mariage de sa fille avec un des bâtards d’Henri IV, ce qui confirme le contrôle direct de la France sur la Bretagne. C’est donc dans la dernière province où la Ligue lui résistait, qu’Henri IV signe un édit de tolérance, l’édit de Nantes.

[modifier] Subdivisions

La bretagne est historiquement subdivisée en 9 pays ou provinces Historiques:

Le duché de Bretagne a compris les comtés de Rennes, Nantes, Vannes et Cornouaille, ainsi que les vicomtés de Léon et du Penthièvre.

Le Penthièvre et ses avatars (comté de Goëllo ou comté de Guingamp) est un apanage démembré du domaine ducal.

Lors de la première guerre de Succession de Bretagne, il y eut un projet de scinder la Bretagne en deux duchés, l'un au nord, l'autre au sud.

Le duché est définitivement rattaché au domaine royal en 1532. Le titre de duc de Bretagne disparaît avec le roi Henri II. La Bretagne est l'une des régions les plus autonomes de l'Ancien Régime jusqu'au 4 août 1789 où elle perd sa Constitution avec l'abolition des privilèges. Cette abolition est considérée comme illégale par le député Maury, dans un discours du 9 janvier 1790, alors que celui-ci tentait de défendre les magistrats de la chambre des vacations du Parlement de Rennes.

Le château des ducs de Bretagne est situé à Nantes, ville qui ne fait pas partie de la région administrative Bretagne, créée en 1972.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes


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