Sirice

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Sirice (Rome vers 320–Rome 399), pape de décembre 384 à sa mort le 26 novembre 399.

Selon la tradition, Sirice naît à Rome et a pour père un dénommé Tiburce. Selon son épitaphe, il est lecteur, puis diacre, sous le pontificat de Libère (352356). Une lettre de l'empereur Valentinien II au préfet de Rome indique que Sirice est élu pape à l'unanimité à la mort du pape Damase. Il est consacré évêque peu après, probablement le 17 décembre.

Sommaire

[modifier] Législateur

Son premier acte officiel revêt une portée très importante. En effet, Himérius, évêque de Tarragone, avait adressé à Damase une liste de 15 questions portant sur le baptême, la pénitence, l'ordination ou encore le mariage. Fraîchement élu, Sirice lui répond le 23 février 385. Les indications données n'ont rien de révolutionnaire : elles reprennent des dispositions du concile de Nicée (325) ou encore de Sardique (343). Cependant, Sirice les assortit de sanctions. La lettre montre également que Sirice a pleinement conscience de son autorité sur l'ensemble de l'Église. De fait, elle constitue la première décrétale (lettre pontificale sur des questions de discipline ou de droit canonique) authentique connue.

Cette décrétale est suivie d'autres missives incitant les évêques d'Afrique à appliquer les canons de deux conciles romains, l'un convoqué par Damase et l'autre par lui-même (386). Ainsi s'amorce la législation pontificale. Le premier canon concerne la consécration de l'évêque et l'obligation de chasteté des clercs. Le second exige une enquête préalable sur les candidats aux ordres. Ainsi s'amorce la législation pontificale.

[modifier] Contre les hérétiques

Sirice œuvre avec énergie contre les hérétiques, en collaboration avec Ambroise, évêque de Milan. Lors du concile de Capoue (392), il condamne Bonose, évêque de Sardique, qui nie la virginité de Marie. La même année, il condamne lors d'un concile romain le moine Jovinien, qui non seulement nie aussi la virginité de Marie, mais récuse la vie de célibat et de chasteté. Il laisse cependant aux églises locales le soin de sanctionner les deux hérétiques.

À la suite de Damase, il intervient dans la controverse des priscillianistes. Après la mort de l'empereur Maxime en 388, il sanctionne les évêques ayant délivré Priscillien et ses compagnons au bras séculier. C'est le cas en particulier d'Ithace, évêque de la cité où avait été exécuté Priscillien. Sirice condamne également Félix, évêque de Trèves, qui soutient Ithace. Enfin, il autorise le retour au sein de l'Église des priscillianistes.

[modifier] Postérité

Sous son règne est bâtie la basilique Saint-Paul-hors-les-murs, sur la tombe présumée de l'apôtre, sur la via Ostiensis. Sirice la consacre en 390 ; son nom figure sur l'un des piliers ayant survécu à l'incendie de 1823.

Saint Jérôme évoque dans sa lettre CXXVII son manque de jugement : il lui reproche d'avoir délivré à Rufin d'Aquilée, suspecté d'hérésie, un certificat d'orthodoxie. Au contraire, saint Ambroise loue dans sa lettre XLII son action contre les hérésies. Isidore de Séville le qualifie de clarissimus pontifex (« pontife très illustre »).

Sirice est le premier évêque de Rome à être nommé officiellement « pape ». Il abandonne en effet, la ligne de conduite de ses prédecesseurs, qui se considéraient comme les frères des autres évêques, pour en devenir le monarque investi, de tous les pouvoirs.

Il est inscrit au martyrologe romain par Benoît XIV. Sa fête a pris place le 31 octobre avant d'être déplacée au 26 novembre, date anniversaire de sa mort.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (en) « Sirice », dans Catholic Encyclopedia, 1913 [détail édition] ;
  • J. Gaudemet, Les sources du droit de l'Église en Occident du IIe au VIIe siècle, Cerf, coll. « Initiations au christianisme ancien », 1985 ;
  • G. de Senneville-Grare, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577).

[modifier] Articles connexes


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