Siège de Nicée

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Siège de Nicée
Informations générales
Date 1097
Lieu Nicée
Issue Victoire des croisés
Belligérants
Croisés Nicéens Turques
Commandants
Bohémond de Tarente
Raymond de Toulouse
Godefroy de Bouillon
Alexis Ier Commène
Kılıç Arslan Ier



Forces en présence
inconnues inconnues
Pertes
inconnues inconnues
Première croisade
Nicée - Dorylée - Antioche - Jérusalem - 1{ère}} Rama - Ascalon - 2e Rama - Haran - 3e Rama - Tripoli

Le siège de Nicée dura du 14 mai au 19 juin 1097, au cours de la première Croisade.

Sommaire

[modifier] Prémices

Nicée était une ville de l'empire byzantin prise par les Turcs saljûqides en 1078, qui en firent leur capitale en 1081.

Avec l'arrivée des croisés au le mois de décembre 1096, les Byzantins organisèrent une attaque conjointe sur la ville de Nicée.

Le 21 octobre précédent, la croisade populaire de Pierre l'Ermite et Gautier Sans-Avoir avait également fait mouvement vers Nicée. Cette masse mal entraînée avait été facilement vaincue par Kılıç Arslan, sultan de Nicée.

Kılıç Arslan reprend alors un conflit contre un voisin oriental, Danichmend, qu'il affronte lors du siège de Malatya. Il laisse famille et trésor à Nicée. En pleine campagne, il reçoit des nouvelles lui annonçant l'arrivée de la Croisade des barons mais il s'en soucie d'abord assez peu. Lorsque la gravité de la situation se confirme, il convient d'une trêve avec son adversaire pour repousser les occidentaux, les Franj.

[modifier] La place

La cité bénéficie de solides défenses, six kilomètres de remparts avec 240 tours et, au sud-ouest, le lac Ascanios qui empêche l'accès de ce côté en assurant un approvisionnement en eau.

[modifier] L'investissement de la ville

Après une étape à Nicomédie du 1er au 3 mai 1097, le 4 mai les croisés s'avancent vers Nicée. La ville est atteinte le 6 mai. Les Lorrains menés par Godefroy de Bouillon s'installent au nord, les Normands de Bohémond de Tarente à l'est, et les troupes de Raymond de Saint-Gilles, arrivées le 16 mai, au sud. Entre-temps un premier assaut a lieu le 14 mai. Enfin, les survivants de la croisade populaire, autour de Pierre l'Ermite, arrivent avec un contingent byzantin commandé par Manuel Boutoumites.

Les assiégés tentent une sortie le 16 mai, mais elle est repoussée ; ils laissent environ 200 hommes sur le champ de bataille.

[modifier] La défaite de Kılıç Arslan

Du côté turc, si Kilij Arslan a expédié quelques renforts symboliques aux premières alertes, il est trop tard lorsqu'il arrive en vue de la ville. Son avant-garde est battue par un contingent mené par Raymond et Robert de Flandre le 20 mai. Le 21 mai, Kılıç Arslan tente de percer les lignes adverses, mais la bataille qui se termine tard le soir est sanglante et il doit renoncer.

Kılıç Arslan se replie sur Konya, désormais nouvelle capitale du sultanat. Il aurait transmis aux assiégés un message sybillin suggérant de se rendre aux Byzantins plutôt qu'aux Francs qui l'année précédente avaient fait de terribles ravages. Preuve de leur cruauté, les Francs s'« amusent » à catapulter les têtes de soldats turcs morts dans les précédents combats.

Le 3 juin, le dernier contingent croisé, mené par Robert Courteheuse et Étienne II de Blois complète le dispositif franc. Une tour de siège est montée par les Toulousains, et poussée vers la Porte Gonatas, pendant que les sapeurs œuvrent en sous-sol. Mais la tour est endommagée, et ne parvient pas au contact de la muraille.

[modifier] La prise de la ville

L'empereur byzantin Alexis Ier, qui a suivi sans les accompagner les Croisés, arrive avec des bateaux qui permettent d'établir un blocus sur le lac Ascanios : les Turcs ravitaillaient en effet la ville par le lac depuis le début du siège. Deux mille peltastes, commandés par Taticius et Tzitas, arrivent aussi sur les lieux.

Alexis Ier avait fait mener des négociations secrètes par Boutoumites, qui aboutirent la reddition de la ville.

Dans la nuit du 18 au 19 juin des membres turcs de l'armée byzantine pénètrent dans la ville par le lac, et au petit matin, alors que les Francs préparent l'assaut décisif, ils ont la surprise de voir l'étendard impérial flotter sur les remparts, décevant leur espoir de mettre à sac la ville.

[modifier] La poursuite de la Croisade

Boutoumites, nouveau duc de Nicée, interdit aux Croisés d'entrer par groupes de plus de dix dans la ville.

Parmi les pertes franques de ce siège, Robert comte de Gand — au combat du 21 mai — Baudouin de Mons, Baudouin Cauderons, Guillaume IV de Lyon, comte de Forez et Gui de Porsenne.

Malgré les cadeaux de l'empereur en or, chevaux et autres, les Croisés partirent plein de rancœur, le 26 juin. Le premier contingent était mené par Bohémond de Tarente, Tancrède de Hauteville, Robert Courteheuse, Robert de Flandre, accompagnés par Taticius. Godefroy de Bouillon, Beaudoin de Boulogne, Étienne de Blois et Hugues de Vermandois composaient le second. Taticius était chargé d'assurer le retour à l'Empire des villes prises.

Les Croisés avaient cependant le moral au plus haut : Étienne de Blois écrit à sa femme Adela qu'il espérait être à Jérusalem cinq semaines plus tard. Le 1er juillet, les Croisés battent Kılıç Arslan à la bataille de Dorylée, et atteignent Antioche en octobre. Ils n'atteignent Jérusalem que deux ans plus tard.

[modifier] Sources et bibliographie