Bataille de Harran

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Bataille opposant musulmans et croisés en 1104.

Au printemps 1104, une opération commune des Francs d’Antioche et d’Edesse est engagée contre la place forte de Harran qui contrôle les relations entre l’Irak et la Syrie du Nord. La ville est à feu et à sang après l’assassinat du gouverneur par un de ses officiers au cours d’une beuverie.

Jekermish, le nouveau maître de Mossoul, et son voisin Sokman, ancien gouverneur de Jérusalem, alors en guerre l’un contre l’autre, unissent leur forces pour sauver Harran. Ils marchent sur la ville, Sokman avec 7000 cavaliers turkmènes et Jekermish avec 3000. Ils rencontrent les Francs près de la rivière Balikh. Après avoir fait mine de s’enfuir, ils font volte-face et les taillent en pièces. Bohémond de Tarente et Tancrède parviennent à s’enfuir de justesse. Baudouin II d’Edesse est fait prisonnier par Sokman, puis est pris à ce dernier par Jekermish, jaloux. Sokman, habillant ses hommes avec les vêtements des cavaliers francs, parvient par la ruse à prendre plusieurs forteresses. Suite à sa défaite, Bohémond quittera la terre sainte quelques mois plus tard. Sokman et Jekermish, plutôt que de concentrer leurs forces vers Edesse, se séparent sur leur dispute. Jekermish est surpris par Tancrède qui réussit à capturer plusieurs personnes de sa suite, dont une jeune princesse d’une rare beauté, que Tancrède lui rend contre 15 000 dinars en or plutôt que Baudouin II d’Edesse, qui reste prisonnier à Mossoul.

Après la bataille de Harran, le cadi de Tripoli Fakhr el-Moulk demande à Sokman d’intervenir à Tripoli contre les Francs (juin 1104). Sokman marche vers la Syrie, mais terrassé par une angine, il renonce.

Fakhr el-Moulk attaque la citadelle du « Qalaat Saint-Gilles ». Plusieurs guerriers francs sont massacrés et une aile de la forteresse est incendiée (septembre). Raymond de Saint-Gilles lui-même est gravement brûlé. Il meurt cinq mois plus tard et est remplacé par le comte de Cerdagne. Dans son agonie, il demande à voir les émissaires de Fakhr el-Moulk et leur propose un marché : si les Tripolitains cessent d’attaquer la citadelle, les Francs s’engageront à ne plus gêner le trafic des voyageurs et des marchandises. Le cadi accepte.