Chevalier croisé

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Croisés (Larousse 1922)
Croisés (Larousse 1922)

Un croisé est un chevalier chrétien qui a participé aux croisades du Moyen Âge. Il est appelé "croisé" car il a une croix cousue sur ses vêtements.

Sommaire

[modifier] Historique

En 1095 se tient le Concile de Clermont. C'est le début de la première croisade.
Dès 1099, les croisés réussissent à prendre Jérusalem.
Le succès de l’appel de Clermont dépasse les espérances du pape[réf. nécessaire]. L’évolution de la condition matérielle et de l’idéal chevaleresque au cours du XIe siècle a dû en favoriser le retentissement en créant un état de disponibilité[réf. nécessaire]. Le départ en Orient est un moyen de s’affranchir de la contrainte du lignage, en un temps où le mouvement de paix et le resserrement des liens vassaliques limitent les occasions d’aventure. La croisade réalise la fusion de l’esprit féodal et des préceptes chrétiens (le chevalier réalise au service du Christ et de l’Église son devoir vassalique).
Formée de contingents féodaux cheminant isolément, encombrée de non combattants, l'armée croisée ne répond pas au désir du pape qui l’aurait voulu unie sous la direction d’un légat et d’un chef laïc. Elle répond encore moins aux vœux d’Alexis Ier Comnène, qui avait triomphé des Petchenègues, s’était débarrassé de l’émir de Smyrne, Zachas, et entretient de rapports pacifiques avec les Saljûqides de Rum. L’arrivée de la croisade pose à l’Empire des problèmes de ravitaillement et de surveillance. Cependant Alexis avait fait préparer des approvisionnements et assuré aux croisés qu’il faciliterait leur passage à condition qu’ils respectent leurs engagements de paix.

[modifier] Apports des croisés

Les croisés, par leur présence armée, ont laissé de nombreuses constructions fortifiées jalonnant les territoires sur la route de Jérusalem au Moyen Orient.

Encore aujourd'hui, certaines populations au Moyen-Orient descendent des croisés (par exemple dans l'actuelle Syrie)[réf. nécessaire].

[modifier] Apports des croisés à l'Europe

[réf. nécessaire]

Les croisés ont rapporté des reliques des Terres Saintes.

Ils ont aussi ramené de l'Orient le maquillage qui s'est alors répandu en Europe du nord[réf. nécessaire].

[modifier] Croisés célèbres non chevaliers

Frédéric Barberousse habillé en croisé
Frédéric Barberousse habillé en croisé
Icône de détail Article détaillé : Liste des principaux chefs croisés.
  • Eudes Rigaud, archevêque de Rouen de 1248 à 1275 ayant quitté son archevêché pour rejoindre l'armée des Croisés le 15 mars 1270.
  • Raimbaut de Vaqueiras, troubadour devenu soldat, compagnon du marquis Boniface de Montferrat. Sa "lettre épique" est une source principale pour la vie de Boniface et la première année de l'Empire latin de Constantinople. On pense qu’il est mort pendant une bataille prés de Thessalonique en 1207.
  • Foucher de Chartres, un chroniqueur médiéval qui après avoir assisté au concile de Clermont se fit croisé et assista à l'occasion Baudouin Ier en qualité de chapelain. Il est connu pour être l'auteur de l'Historia Hierosolymitana vers 1127.

[modifier] Exactions

Les chevaliers croisés, outre leurs campagnes militaires, commirent de nombreuses exactions à l'encontre des populations civiles[réf. nécessaire].

Le Midi de la France connaît au début du XIIIe siècle un fort développement du mouvement religieux cathare. L'opposition des catholiques entraîne la région tout entière dans une guerre religieuse au terme de laquelle le catholicisme sortira vainqueur et les Cathares, totalement anéantis, tomberont dans les oubliettes de l'Histoire. Durant la guerre albigeoise, le comte de Toulouse avait confié à Hugue d'Alfaro la lourde tâche de repousser les Croisés hors de la place forte de Penne. Mais, au début du mois d'août 1212, après cinquante jours de siège, Penne capitula.

[modifier] À l'encontre des populations non chrétiennes

[modifier] Chevaliers croisés et antijudaïsme

Massacre de Juifs, première croisade, Bible du XIIIe siècle
Massacre de Juifs, première croisade, Bible du XIIIe siècle

L'enseignement de l'Église interdisait que l'on s'attaquât aux Juifs[réf. nécessaire]. Mais le manque de préparatifs et des motifs financiers ont entraîné des exactions lors des croisades. L'amalgame entre « infidèles » et juifs ou musulmans dans l'esprit de certains chevaliers croisés s'est accompagné de l'intention de faire payer aux Juifs la mort du Christ. Des incidents graves ont été signalés en décembre 1095 lors du départ de la croisade de Pierre l'Ermite à Rouen et en Champagne. Les communautés juives furent plus éprouvées par Folkmar et Emich de Leiningen. Des pogroms eurent lieu à Spire, à Worms, à Magenza. Les évêques de Spire et de Worms offrirent un abri aux juifs. Les croisés s'attaquèrent aux juiveries de Cologne, de Metz, de Trèves, et de la basse vallée du Rhin. Ces explosions de violence non maîtrisée n'entraient pas dans les plans du pape Urbain II[réf. nécessaire]. Voir aussi Histoire des Juifs en Pologne.

Le moine français Rodolphe qui, sans la permission de ses supérieurs, quitta son monastère[1] et voyagea pendant la deuxième croisade (1144-1147) jusqu'à la vallée du Rhin, prêcha "que les Juifs devaient être tués en tant qu'ennemis de la religion chrétienne." À Cologne, Simon "le Pieux" fut assassiné et mutilé ; à Spire une femme fut torturée sur la roue en vue de la convertir au christianisme. Des prêtres séculiers firent tout ce qu'ils pouvaient pour protéger les Juifs. Arnold, l'archevêque de Cologne, leur offrit le refuge de son château fortifié, et les autorisa à s'armer ; les croisés s'abstinrent d'attaquer le château, mais tuèrent tous les Juifs qui tombaient dans leurs prises. Henri (Heinrich) archevêque de Mayence admit dans sa maison des Juifs poursuivis par un groupe de croisés ; le groupe força l'entrée et les tua devant ses yeux.

En France, la croisade lancée contre les Maures en Espagne s'étant en effet soldée par la mise à mort sans distinction de tous les Juifs que les Croisés rencontraient sur leur route (en Champagne) : la figure de l'infidèle se déplace, par effet de proximité, du Maure au Juif rencontré en chemin.

En Terre Sainte, les croisés sont appelés les égarés (תועים en hébreux to'im); selon les chroniqueurs juifs de l'époque.

[modifier] Voir aussi