Bohémond de Tarente

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Bohémond de Tarente ou Bohémond de Hauteville ou encore Bohémond Ier d'Antioche le Grand (autant par sa taille que par son prestige), (né v. 1054 - mort le 17 mars 1111), était le fils aîné de Robert Guiscard, et de sa première épouse Aubrée de Buonalbergo ou de Bourgogne.

Sommaire

[modifier] Biographie

Bohémond de Tarente participe aux expéditions de son père et le seconde entre 1081 et 1085 dans sa guerre contre Byzance en territoire byzantin. À la mort de celui-ci en juillet 1085, il est écarté de la succession sur les duchés d’Apulie, de Calabre et de Sicile au profit de son demi-frère, le jeune et faible Roger Borsa, favorisé par la mère de ce dernier, Sykelgaite de Salerne mais s’empare du sud de l’Apulie et du comté de Tarente avec ses partisans la même année.

En 1096, alors qu’il participait aux côtés de son oncle Roger Ier de Sicile, comte de Sicile, au siège de la principauté indépendante d’Amalfi, il apprit qu’une grande expédition pour l’Orient était en route, un bon moyen pour lui d’aller se tailler un fief plus vaste et plus riche que son comté et s’embarqua avec des troupes et des proches dont son neveu le jeune Tancrède de Hauteville et Roger de Salerne, pour la première Croisade, dont il fut l’un des principaux chefs. Il s’empare par ruse d’Antioche le 3 juin 1098 et conserve la ville, malgré les véhémentes protestations de Raymond IV, comte de Toulouse. Il fait de la ville le centre d’une principauté où ses descendants indirects gouvernent tant bien que mal durant plus de deux siècles. Cependant la situation de Bohémond, devenu le prince Bohémond Ier d’Antioche, est précaire entre les ambitions d’Alexis Comnène, l’empereur byzantin, qui lorgne sur ses possessions autrefois byzantines, mais aussi la volonté des Arabes et des Turcs, de reprendre le contrôle de la Syrie du Nord.

Au mois d’août de l’an 1100 Bohémond est fait prisonnier par l'émir de Sivas et n'est libéré qu’en mai 1103 : Tancrède gouverne Antioche à sa place durant cette période.

Après sa libération Bohémond repart en Europe en 1104 afin d’obtenir des renforts. En fait il ne revient plus jamais dans sa principauté. En effet il épouse la fille de Philippe Ier, roi de France, Constance et tente d’attaquer l’Empire byzantin avec un débarquement en Dalmatie comme son père plus de vingt ans plus tôt 1105. À la fin de l’année 1107, il prend Avlona et assiège Durazzo. Malheureusement, un an plus tard, les Byzantins le tiennent en échec et son expédition tourne court ; humilié, il doit traiter avec l’empereur qui lui fait reconnaître l’autorité de Byzance sur sa principauté d’Antioche (Traité de Déabolis, 1108). En tant que prince d’Antioche il doit se reconnaître vassal d’Alexis Ier. Ce traité est mal accepté par Tancrède qui s’empresse de le dénoncer après la mort de Bohémond en Apulie, à Canosa le 26 mars 1111, laissant un jeune fils, Bohémond.

La princesse byzantine Anne Comnène, témoin oculaire de l'époque de la Croisade nous a laissé une description détaillée de Bohémond, qu’elle admirait, description qui est parvenue jusqu'à nous.

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thum
prince d’Antioche
et de Tarente
Bohémond II

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

  • Jean Flori, Bohémond d'Antioche. Chevalier d'aventure, Payot, 2007.