Robert le Bougre

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Robert le Petit, plus connu sous le nom de Robert le Bougre, inquisiteur dominicain du XIIIe siècle.

[modifier] Biographie

Ancien « parfait » cathare dans le Milanais, il y gagne son surnom de « bougre », c'est-à-dire « bulgare » : on supposait alors une parenté entre le catharisme et le bogomilisme bulgare. Revenu dans les rangs de l'orthodoxie, il rejoint l'ordre des dominicains. En 1233, Grégoire IX le nomme inquisiteur en Bourgogne. Son zèle et son efficacité, nourrie de son expérience, le mènent à des vagues d'exécutions. Il se distingue notamment à la Charité-sur-Loire, où il fait brûler 50 hérétiques. Il se heurte alors aux archevêques de Reims et de Sens, choqués par ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leurs droits.

Suspendu en 1234 par Grégoire IX, il peut reprendre son activité dès l'année suivante, cette fois avec le titre d'inquisiteur général du royaume de France. Il reprend ses tournées : de 1236 à 1239, il mène l'Inquisition à Châlons-en-Champagne, Cambrai, Péronne, Douai et Lille, totalisant une cinquantaine d'hérétiques brûlés. En 1239, il se tourne de nouveau vers la Champagne. Profitant de la foire de Provins pour organiser une vaste rafle, il fait brûler 183 personnes à Mont-Aimé, selon le chiffre fourni par le chroniqueur cistercien Aubry des Trois-Fontaines, témoin oculaire.

Sa fin est mal connue : il est probablement démis à partir de 1236. Il aurait été condamné à la prison perpétuelle.

[modifier] Bibliographie

  • Yves Dossat, « Le bûcher de Montségur », Le Credo, la Morale et l'Inquisition, Cahiers de Fanjeaux 6 (1971), Privat, Toulouse, p. 371 ;
  • Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, Seuil, coll. « Points », 1977 (ISBN 2-02-005074-9), p. 99-129.