Raoul Ier de Gaël

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Raoul Ier de Gaël ou Ralph[1] de Gaël ou de Guader (en anglais Wader) (avant 1040 – v. 1096), fut seigneur de Monfort et Gaël, vassal du duc de Bretagne, et comte de Norfolk et Suffolk.

Sommaire

[modifier] Naissance

Ralph de Gaël est d'origine anglo-bretonne. Il est probablement né un peu avant 1040 à Hereford. Il était le fils de « Ralph Stalre » ou « Ralph l'Écuyer » (en anglais : Ralph the Staller, ou Ralph the Englishman) († 1069), seigneur de Gaël.

Son père était un fidèle conseiller d'Édouard le Confesseur, avant de se rallier à Guillaume le Conquérant. Il avait épousé Agatha, la sœur d'un gros propriétaire terrien dans le Norfolk [2].

"Ralph stalre" est mentionné sous le nom de Radulfus Anglicus dans plusieurs actes ducaux bretons de la première moitié du XIe siècle dont la fondation de l'Abbaye St Georges de Rennes : Radulphus Anglicus lors d'un don fait par le duc Alain III Radulphi Angli en 1032 [3]. Le Conquérant le fera comte de Norfolk en 1067, suite à sa conquête de l'Angleterre.

[modifier] Héritage

Il hérite de la grande baronnie bretonne de Gaël, une seigneurie compacte à l'ouest et au nord-ouest de Rennes et au sud de Dol, qui comprenait à cette époque Montfort et Montauban. Elle s'étendait à l'ouest jusque à Trémorel, et qui comprend pas moins de quarante paroisses[4].

En Angleterre, par héritage ou par concession de la couronne, il obtient de grands domaines dans le Norfolk, mais aussi dans le Suffolk, l'Essex, le Hertfordshire, et probablement d'autres comtés. Il a certainement obtenu de son père certains de ces domaines, mais il est douteux qu'il ait obtenu le titre de comte immédiatement après la mort de celui-ci.

[modifier] Avant 1075

En 1065, il est avec Conan II de Bretagne quand il assiége Riwallon, seigneur de Dol, en son château de Combourg.

Il participe à la conquête de l'Angleterre au côté de Guillaume le Conquérant, en 1066, avec d'autres seigneurs bretons, et reçoit pour fiefs, en récompense, de nombreuses terres dans les comtés d'East-Anglie.

En 1069, il met en déroute les Vikings qui avaient envahi le Norfolk et occupé Norwich. Le roi Guillaume le crée comte de Norfolk, Suffolk et Cambridge en 1070.

[modifier] Mariage et révolte

Icône de détail Article détaillé : Révolte des comtes.

Il épouse Emma d'Hereford, fille du défunt Guillaume FitzOsbern, 1er comte d'Hereford. Le roi refusant d'approuver ce mariage, il participe, en 1075, avec son beau-frère Roger de Breteuil, 2e comte d'Hereford, et Waltheof, comte d'Huntingdon à une conspiration contre le roi.

La révolte tourne rapidement au désastre: il est dépouillé de ses titres et terres anglais, et s'enfuit au Danemark où il sollicite l'aide de Knut, le fils du roi Sven II de Danemark. Il revient vers l'Angleterre avec 200 navires, mais la conspiration est depuis longtemps éteinte et Ralph retourne en Bretagne.

La comtesse tient le château de Norwich pendant trois mois, jusqu'à ce qu'elle obtienne un sauf-conduit pour elle et ses partisans. Leurs terres sont confisquées, mais ils ont 40 jours pour quitter le royaume. La comtesse se retire en Bretagne, où elle est rejointe par son mari.

Ranulf fait construire le château de Montfort entre 1086 et 1091. Il participe ensuite avec son épouse, aux côtés du duc de Normandie Robert Courteheuse, à la première croisade. Il est présent au siège de Nicée et meurt avec sa femme sur le chemin de la Palestine.

[modifier] Descendance

  • Guillaume de Gaël († 1102), qui succéda à son père comme seigneur de Gaël.
  • Raoul de Gaël, qui succéda à son frère. Seigneur de Monfort, puis de Breteuil en 1119.
  • Alain de Gaël, seigneur du Largez, qui accompagna son père en Terre sainte, où il mourut sans alliance en 1101.

[modifier] Notes

  1. mais aussi, Randulf, Randolf, Ranulf
  2. Chronique anglo-saxonne AD1075 "Ralph était breton par sa mère, mais son père également nommé Ralph était anglais"
  3. Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne Dom Morice Tome I Col 369,371,373
  4. D. C. Douglas, William the Conqueror, Londres, 1964, p. 231.

[modifier] Sources

[modifier] Références