Rafah

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Rafah (en arabe رفح, en hébreu רפיח) est une ville palestinienne sise dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière égyptienne. La ville fut également connue sous le nom de Robihwa dans l'Égypte antique, Rafihu en Assyrie, Raphia par les Grecs et les Romains.

C'est la ville la plus importante du sud de la bande de Gaza avec environ 96 000 habitants en 2004, dont 44 000 vivent dans les deux camps de réfugiés qui se nomment « camp Canada » au nord, et « camp de Rafah » au sud.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

L'histoire de Rafah remonte à plusieurs millénaires. La première fois que son nom est cité se situe pendant le règne du pharaon Séthi en 1303 av. J.-C., et la première campagne en Palestine remonte à Sheshonq Ier en 925 av. J.-C..

En 720 av. J.-C., ce fut sur le site que le roi assyrien Sargon II défit les Égyptiens (Bataille de Raphia), et le 22 juin 217 av. J.-C. eut lieu la première grande bataille de Palestine, qui vit le roi d'Égypte Ptolémée IV Philopator vaincre le dernier grand roi séleucide Antiochos III lors de la Bataille de Raphia : environ cent mille soldats se confrontèrent, et des centaines d'éléphants furent utilisés.

Une source araméenne fait également de Rafah le lieu biblique de Chatzerim, bien qu'on ne connaisse pas d'autres indices pour le confirmer.

[modifier] Moyen-Âge

Pendant la période byzantine, Rafah était un diocèse, et une importante ville commerçante avant la période arabe. Elle vit ensuite son déclin puis son abandon jusqu'au XIIe siècle. Avec les Mamelouks, elle redevint une station postale, et au XVIe siècle les Ottomans y enregistrèrent un village de seize contribuables.

[modifier] Temps modernes

[modifier] Époque contemporaine

En 1917, l'armée britannique prit Rafah et l'utilisa comme base arrière pour attaquer Gaza. La présence de cette base fit partir les habitants et en 1922, la population n'était plus que de 600 personnes pour remonter à 2 500 habitants en 1948.

Après la guerre israélo-arabe de 1948, la ville passa sous contrôle égyptien et accueillit deux camps de réfugiés arabes provenant du territoire d'Israël fraîchement créé.

En 1967, après la guerre des six jours, la ville passa sous contrôle israélien. La population atteignait alors 55 000, dont seulement 11 000 habitaient la ville proprement dite.

Au mois de janvier 1972, 20000 personnes furent expulsées et leurs maisons détruites afin de construire une colonie israélienne[1].

Depuis septembre 2000, la ville est un des hauts lieux de la Seconde Intifada. Elle est en effet reliée à l'Égypte par des tunnels qui servent à acheminer des armes et des explosifs vers la bande de Gaza. Ceci explique les fréquentes incursions de l'armée israélienne dont l'efficacité et les moyens utilisés restent contestés par la communauté internationale. En particulier, la dernière intervention militaire en mai 2004 fit l'objet de vives critiques en raison d'importantes destructions de maisons.

En mai 2004, l'armée israélienne lance l'opération Arc-en-ciel qui détruira plusieurs centaines de maisons et fera des dizaines de morts parmi la population civil de Rafah.[1]

Suite au retrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre 2005, le point de passage de Rafah est géré par l'Autorité palestinienne sous surveillance vidéo de l'Union Européenne.

Depuis décembre 2006, de nombreux accrochages ont opposé miliciens du Fatah et du Hamas jusqu'à la victoire de ce dernier en juin 2007. Les autorités égyptiennes ont fermé la frontière par crainte de la contagion islamiste.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Israël et le monde arabe par Emile Llorca p 49