Araméen

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  Araméen
(ארמית Arāmît, ܐܪܡܝܐ Ārāmāyâ, آرامية Ārāmî)
 
Parlé en Arménie, Azerbaïdjan, Iran, Irak, Israël, Géorgie, Liban, Russie, Syrie, Turquie et Brésil
Région Moyen-Orient, Asie centrale, Europe, Amérique et Australie
Nombre de locuteurs 445 000[réf. nécessaire]
Classification par famille
(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel et codes de langue
Officielle
en
ISO 639-1
ISO 639-2 arc
ISO/DIS
639-3
variations (voir page en anglais)
SIL
Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur
Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm, Ve siècle av. J.-C., trouvée à Teima, Arabie
Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm, Ve siècle av. J.-C., trouvée à Teima, Arabie

L'araméen[1] est aujourd'hui un groupe de langues et dialectes sémitiques, de la famille des langues afro-asiatiques.

Au VIe siècle av. J.-C., l'araméen était la langue administrative de l'Empire perse. Du IIIe siècle av. J.-C. jusqu'à 650 apr. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de lingua franca [complément nécessaire, c'est bien d'employer le terme, mais préciser dans quelle région exactement et quand...].

Une des plus grandes collections de textes en araméen achéménide, au nombre de 500 environ, est celle des tablettes des fortifications de Persépolis[2],[3].

Sommaire

[modifier] Groupe

Les principaux groupes dialectaux actuels sont :

  • le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de trois villages syriens de l'Anti-Liban, et probablement par certaines familles de la diaspora dans les villes syriennes et libanaises et en Amérique;
  • le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de milliers de locuteurs en Asie occidentale, dans le Caucase et dans la diaspora (Europe, Amériques, Australie), membres de diverses églises chrétiennes orientales (voir Assyriens), Juifs targoumis (ou Juifs kurdes, voir Lishán didán et Judæo-Aramaic language) ou Mandéens.

Le syriaque dialectal (appelé turoyo en Turquie, soureth en Irak, etc.) a emprunté de nombreux mots à l'arabe.

[modifier] Propagation

Les papyrus araméens d’Éléphantine, témoins de la vie d'une communauté juive en Égypte à l'époque achéménide, constituent un autre important corpus de textes.

[modifier] Communauté juive

Icône de détail Article détaillé : Judéo-araméen.

Le Livre de Daniel et le Livre d'Esdras sont écrits en partie en araméen.

Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen, notamment des traductions de la Bible (targoums)[4].

Le Targoum Onkelos, attribué traditionnellement à Onkelos le Prosélyte, est la traduction officielle de la Torah utilisée par la communauté juive de Babylone. L'araméen était également la langue employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud dit "de Babylone". Langue dans laquelle les deux Talmuds furent rédigés intégralement. Seule la Mishna est rédigée en hébreu. Ainsi un étudiant talmudique digne de ce nom a souvent de meilleures connaissances en araméen qu'en hébreu moderne.

[modifier] Époque de Jésus

L'araméen était la langue usuelle de la Palestine du temps de Jésus et le resta dans toute la région puisque le prophète Mani prêchait en araméen.

On estime que Jésus a prêché en araméen [5].

Une phrase attribuée à Jésus, « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » est rapportée par une transcription différente dans l'évangile selon Marc et l'évangile selon Matthieu.

Le texte de Westcott-Hort rend cette citation ainsi :

  • Dans Matthieu 27:46 : « ελωι ελωι λεμα σαβαχθανι[6] » (« elôi, elôi, lema sabachthani »).
  • Dans Marc 15:34 : « ελωι ελωι λαμα σαβαχθανι[7] » (« elôi, elôi, lama sabachthani »).

Le Codex Bezae, les versions du Stephanus New Testament (1550) et Scrivener New Testament (1894) donnent une autre version de Matthieu 27:46 : « ηλι ηλι λαμα σαβαχθανι [8] » (« êli, êli, lama sabachthani »). Cette transcription en grec du passage de Matthieu, ηλι, est plus proche de l'hébreu officiel de l'époque.

La TOB met en note sur les deux versets qu'il s'agit d'une citation en araméen de Psaumes 22:2 (en hébreu, אֵלִי אֵלִי לָמָה שְׁבַקְתָנִי  ? Eli, Eli, lama chivaktani). La Bible de Jérusalem met en note sur le verset de Marc 15:34 : « Jésus a dû prononcer en araméen, Élahî, transcrit Élôï, peut-être sous l'influence de l'hébreu Élohim. » Ces deux traductions transcrivent Éli (Eli) pour Matthieu, et Élôï (Eloï) pour Marc.

[modifier] Moyen Âge

Le Zohar, livre ésotérique juif écrit en Espagne au XIIIe siècle, est rédigé en araméen.

[modifier] Notes

  1. Cette langue a été connu sous plusieurs noms au cours des siècles. Selon l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, arts et des métiers, "la langue syriaque, appellée en divers tems, langue chaldéenne ou babyloniene, araméene, assyriene, fut encore nommée hébraïque, non qu'on la confondît avec l'ancien hébreu, mais parce qu'elle étoit devenue la langue vulgaire des Juifs, depuis leur retour de la captivité de Babylone, & qu'elle l'étoit encore du tems de Jesus - Christ".
  2. John A. Matthew Stolper, What are the Persepolis Fortification Tablets?, The Oriental Studies News & Notes, hiver 2007, pp. 6-9, transcrit sur le site Persepolis Archive Project , consulté le 12 février 2007
  3. Ces textes ont été édités par R. A. Bowman sous le titre : Aramaic Ritual Texts from Persepolis, Oriental Institute Publications, volume XCI, University of Chicago Press, 1970, (ISBN 0-226-62194-4)
  4. Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, Safran, Bruxelles, 2005 (ISBN 2-87457-001-X) présentation de l'éditeur, consultée le 14 février 2007
  5. Black, M., An Aramaic Approach to the Gospels and Acts. 3rd Ed., Hendrickson Publishers, 1967. Burney, C. F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel, Oxford at the Clarendon Press, 1922. Casey, M., The Aramaic Sources of Marks' Gospel, Cambridge University Press, 1998. Casey, M., An Aramaic Approach to Q, Cambridge University Press, 2002. Zimmermann, F., The Aramaic Origin of the Four Gospels, Ktav Publishing House, 1979.
  6. Matthieu 27:46 sur BibleGateway.com
  7. Marc 15:34 sur BibleGateway.com
  8. Matthieu 27:46 d'après le Stephanus New Testament et le Scrivener New Testament sur BibleGateway.com

[modifier] Bibliographie

  • Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée, coll. Langues et cultures anciennes 5, éd. Safran, Bruxelles, 2005, (ISBN 2-87457-001-X)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe