Révolte des Boxers

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La Révolte des Boxers ou Révolte des Boxeurs (義和團起義, ou 义和团起义 en chinois simplifié) eut lieu en Chine, essentiellement de 1899 à 1901.

L'origine du conflit provient de l'opposition de la Chine aux implantations chrétiennes et aux influences étrangères dans le pays, qu'elles soient occidentales ou japonaises. Le mouvement est réprimé par une coalition, l'alliance des huit nations (Empire austro-hongrois, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis d'Amérique), qui affaiblit encore un peu plus le gouvernement chinois déjà ébranlé par la guerre sino-japonaise de 1894-1895. En quoi la Révolte des Boxers marque-t-elle l'apogée du combat entre le conservatisme et le réformisme lié étroitement par la venue des puissances industrielles ? Cette problématique nécessite de travailler sur le mouvement anti-colonial et moderniste naissant après l'arrivée des européens, suivi de la guerre des Boxers, et des conséquences pour la Chine, à savoir la répression et l'envolée vers la révolution des années 1910.

Un boxer durant la Révolte des Boxers
Un boxer durant la Révolte des Boxers

Sommaire

[modifier] Un mouvement anti-colonial, anti-modernisme…

Entre 1802 et 1834, la Chine connaît une croissance trop rapide de la population, faisant passer la population de 300 millions à 400 millions d'habitants, et entraînant alors le chômage et le manque de terres. C'est durant cette période que les premiers européens sont arrivés. C'étaient d'abord des missionnaires, convaincus du bien fondé de leurs missions, en essayant par milliers d'aider et de convertir la population. Le problème majeur était que la conversion d'un homme entraînait la descente aux enfers des membres de sa famille non convertis. Propos tenu par le missionnaire Hudson Trylor. L'Histoire commence avec Robert Morrison s'étant fait passer pour un membre de la compagnie des Indes, en 1807, suivi de quelques autres britanniques, et de l'arrivée des américains dans les ports ouverts à partir de 1830. Puis à partir de 1860, les missionnaires apportent des écoles, la base de la médecine moderne combattant ainsi le confucianisme. Vers 1900, on compte plus de 100 000 convertis. Pour la conversion les missionnaires adaptaient la Bible pour la population, en traduisant le Livre Saint, en langue vernaculaire. Mais le décalage entraînait une doctrine confuse ayant du mal à affluer. L'arrivée des européens se caractérise aussi par la venue des grands industriels, établissant des relations commerciales. D'abord il y a eu le trafic d'opium entraînant une guerre, perdue par l'Empire obligé de céder des ports, des quartiers, comme à Shanghaï avec la concession française et britannique, accélérant la crise sociale, économique de la Chine, et provoquant l'humiliation d'une civilisation ne pouvant plus être qu'arriérée. La défaite contre les japonais en 1895, ne fait qu'augmenter ce sentiment sans compter, le non respect par les européens des traités signés avec le gouvernement chinois. Humiliation due à la prise de conscience par les élites de l'archaïsme militaire, économique, politique de la Chine.

La Chine a une longue tradition de sociétés secrètes. L'Histoire politique de l'empire du milieu est entachée de révoltes, la faiblesse résidant dans l'immensité de son territoire. Lorsqu'une crise agricole ne pouvait être gérée rapidement, des révoltes paysannes éclataient, souvent encadrées par des sectes et autres groupes clandestins. Le mouvement des boxeurs, qui s'inscrit aussi dans la tradition des sociétés secrètes en Chine, créé au début des années 1890 sort tout droit du passé de la Chine, il descend sans doute de la rébellion des Huit Trigrammes, ayant eu lieu en 1813, du au désespoir de la masse paysanne touchée par la crise économique survenue après l'augmentation de la population. Son nom de Boxers vient de ce que ses membres pratiquaient un art martial ressemblant à de la boxe. Le nom officiel de la société était cependant « Yi he tuan » (milice de la justice et de la concorde), ou «  Yi-ho k'iuan » (poing de la justice et de la concorde).

Ce mouvement est composé de plusieurs groupes. Chaque groupe a une unité de base qui est le "tan" (aire sacrée) qui représente à la fois l'autel, le quartier général et le territoire sur lequel est exercée l'autorité. Il y a un chef, qui commande entre 25 et 100 hommes. En ordre de bataille, les Boxeurs sont la plupart du temps en sous-groupes, 10 hommes environ. Il y a une discipline très srticte , "obéissance totale au chef, interdiction d'accepter des cadeaux, de piller, de voler ou molester les simples gens, d'avoir des relations avec les femmes, de manger de la viande et de boire du thé." (Yan Yan 2007, p.105)

La composition de ce mouvement est populaire, les membres de ce groupe étant essentiellement des ouvriers agricoles, mais au fur et à mesure s'ajoutent des bateliers, des porteurs des artisans ruinés... Les Boxeurs proviennent presque uniquement de la classe basse de la société chinoise. Leur position dans leurs actions est donc plus radicale, par leur statut dans la société. De plus ce mouvement fait partie de ces sectes à caractère fortement xénophobes.

Ces milices, initialement opposées à la dynastie impériale Qing, se sont surtout développées en réaction au prosélytisme et aux excès des missionnaires occidentaux implantés sur le territoire chinois. Les révoltes anti-occidentales se traduisirent par des attaques contre les missions étrangères, les « chrétiens du riz » (convertis pour manger), ainsi qu'à toutes les technologies importées d'occident (lignes de télégraphe et voies de chemin de fer), essentiellement dans le nord-est du pays, où les puissances européennes et japonaise avaient commencé à étendre leurs concessions.Les membres sont adeptes de rituels, les rendant selon la tradition invincibles aux balles. La société des boxeurs s'incruste dans une société décentralisée, recrutant parmi les errants des campagnes, la plèbe urbaine, et les notables touchés par la pauvreté. Une grande partie des boxeurs est pro-Qing, la dynastie des Mandchous et soutiennent l'impératrice douairière Ci-Xi, une anti-étrangère.

En janvier 1900, deux édits anti-sectes sanctionnent l'organisation défensive du peuple, les Boxeurs finissent par se masser dans certaines provinces, pour détruire des lignes télégraphiques, des voies ferrées, ils mettent aussi à sac les églises catholiques, tuant des missionnaires et des religieuses, mais aussi des chinois convertis. Nous retrouvons ces violences dans la province du Shandong après la répression du gouverneur contre un rassemblement populaire. Le meurtre de deux missionnaires allemands en novembre 1897 amena la capture du port de Qingdao par l'Allemagne, un mouvement d'appropriation de concessions qui fut rapidement suivi par les Russes avec Lüshun (nommé aussi Port-Arthur), Français (avec Zhanjiang) et Britanniques (avec Weihai), poussant un peu plus les feux nationalistes et xénophobes parmi la population. Les boxers sortirent de l'ombre en mars 1898, prêchant ouvertement dans les rues sous le slogan « Renversons les Qing, détruisons les étrangers ». La révolte peut aussi être la conséquence d'une haine anti-réformiste. En effet l'arrivée des européens est aussi marqué par la naissance d'une nouvelle intelligentsia et un profond bouleversement politique. En effet après la défaite contre le Japon, de nombreux intellectuels prennent conscience de l'échec de l'auto-renforcement, n'ayant pas su adopter une politique de modernisation adéquate contre le Japon. D'abord ce mouvement se développe dans les grands centres urbains, provoquant une division au sein des cercles intellectuels, puisque la gentry conservatrice se renforce en parallèle. Ce mouvement possède deux courants, le premier est anarchiste, révolutionnaire, rejetant la dynastie mandchoue, et n'adhérant pas à l'idéologie de Confucius, le principal groupe est la société pour la régénération de la Chine, animé par Sun Ya Tsen. Le deuxième courant, le plus important, est libéral, et souhaite s'associer au pouvoir pour appliquer un programme de modernisation. Son idéologie se base sur le syncrétisme intellectuel chinois-occident. Les membres étudient alors les textes confucéens légitimant leurs choix. Kang Youwei est le chef de fil du groupe, avec l'aide de son disciple Liang Quichao, il permet au mouvement de s'étendre dans la sphère publique grâce aux nombreuses associations et au dynamisme des notables ayant de l'influence sur la population. Les premiers effets de modernisation se font sentir à partir de 1890, où les ports s'ouvrent de plus en plus, la bureaucratie commence à se spécialiser comme en occident, et les lettrés du mouvement réformiste forme un système de références intellectuelles et idéologiques. D'ailleurs ces intellectuels arrivent à atteindre les sphères du pouvoir avec la bénédiction de l'empereur Guangxu, acceptant les propositions de Kang Youwei visant à réformer, à rénover l'armée, l'économie avec le capitalisme, l'éducation en envoyant des étudiants à l'étranger, la justice avec la création d'un code civil se différenciant de la coutume, à créer une constitution et une assemblée nationale de lettrée. Il s'agit des 100 jours de 1898, provoquant le mécontentement des anti-réformistes dirigés par Cixi, effectuant alors avec le chef des armées du nord Ronghu (homme de confiance de l'empereur) un coup d'état. Elle fait ensuite interner son neveu, et organise une campagne d'épuration contraignant notamment Kang Youwei, dont le frère s'est fait exécuter à l'exil. En janvier 1900, elle impose un édit reconnaissant les sociétés secrètes. Pendant son séjour, le chef de fil écrit le 'livre de la grande harmonie', une utopie présentant un monde où les barrières des races, des sexes seraient supprimées, et l'état géré par un aréopage de savants qui siègeraient sur une montagne et communiqueraient par téléphone. Après un dernier accrochage avec les troupes impériales en octobre 1899, l'activité des boxers se concentre contre les missionnaires et leurs convertis, considérés comme des agents à la solde des « diables étrangers ». Début juin, près de 450 hommes de troupes occidentaux pénètrent dans la capitale chinoise pour protéger les délégations étrangères. La révolte atteint son paroxysme : des insurgés (désormais soutenus par des éléments de l'armée et dont le slogan est changé en « Soutenons les Qing, détruisons les étrangers »)

[modifier] La guerre des Boxers

L'atmosphère du siège : L'atmosphère est très angoissante pour les assiégés, ils sont face à des milliers de haineux hurlant « chôchô, châchâ », signifiant qu'ils veulent les brûler et leur couper la tête. D'autant plus que les membres des légations connaissent le sort réservé aux prisonniers. Nous pouvons prendre le triste exemple du professeur américain Hubert James, se faisant capturer sur le chemin pour rejoindre la légation anglaise. Il est torturé pendant trois jours, décapité, sa tête finit par être exposé sur l'une des portes de la cité. La faim est aussi source de peur, puisqu'à la fin du siège, les réfugiés chinois se nourrissent de racines, de feuilles et de l'écorce des arbres. Pour les soldats, c'est la peur d'un débordement qui signifierait la fin, la peur du manque de munitions, la réputation des Boxers d'être invincibles aux balles, et enfin ils n'ont aucune nouvelle de la colonne du général Seymour, censée venir les libérer. Pour finir, la peur croît avec la chaleur, l'atmosphère lourde provoquée par l'humidité, l'odeur des cadavres, et la vision des nombreux incendies.

Le courage: En réalité, seul le courage a permis aux assiégés de tenir, pouvant aussi se montrer offensifs. Nous pouvons relater l'expédition héroïque de Matignon, médecin des légations de France. En effet le 15 juin, il décide d'aller sauver le père Addosio et ses fidèles, assiégés par les Boxers à l'église du Nan-T'ang. Pour cette expédition, il prépare un commando de 12 hommes composé de Français et d'Italiens. Ils partent dans les rues désertes le matin, un premier assaut a lieu à l'hôpital près de l'église. Arrivée au boulevard de l'église, ils sont encerclés par les Boxers et l'armée régulière, mais quelques coups de feu les font reculer, et le commando peut se dégager. Pendant ce temps les assiégés de l'église ont réussi à se réfugier dans des maisons. Le commando Matignon est ensuite accueilli par des signes de remerciement de la part des chrétiens chinois, et accueille environ 80 réfugiés, dont certains gravement blessés.

Quelques noms importants: Pour la légation allemande, le baron von Ketteler, assassiné le 20 juin par un soldat de l'armée régulière chinoise. Cet homme représentait la vertu militaire allemande, et souhaitait participer au combat. C'est son courage qui lui coûta la vie. Parmi les militaires français, le lieutenant de vaisseau Eugène Darcy, né le 11 janvier 1868, il entre à l'école navale en 1885, et en 1896 à l'école des fusiliers marins. Il devient ensuite lieutenant du vaisseau d' 'Entrecasteaux', et est désigné pour prendre la tête de la compagnie de débarquement. A son retour de Chine, il est affecté à la préfecture maritime de Lorient, puis au cabinet du ministre de la Marine. Il est chef d'état major de la préfecture de Toulon jusqu'en 1916. Puis quitte l'armée à moins de 50 ans pour raison de santé.

Le siège des légations de Pékin, donne lieu à de multiples légendes. A Londres, on projette de faire célébrer, à la cathédrale Saint-Paul un service à la mémoire des assiégés, qui selon une dépêche provenant de Shanghaï aurait tous été massacrés. De multiples dessins montraient une situation acharnée, alors qu'en réalité c'était l'inverse. Concernant la diffusion des évènements, la 'gazette de Pékin' les retransmettait quotidiennement, mais les informations étaient bien entendues falsifiées.

Voici pour finir, une brève chronologie de la guerre des Boxers:

  • Janvier 1900: L'impératrice Cixi demande de faire la différence entre les bons(ceux qui reconnaissent la dynastie) et les mauvais membres de la secte des Boxers.
  • 19 mai: Stephen Pichon le ministre français en Chine est informé du commencement des émeutes. Le massacre des chrétiens a déjà commencé.
  • 31 mai: Une petite troupe de fusiliers marins du navire 'Entrecastaux' arrive à Pékin, et peut constater la montée de l'hostilité populaire.
  • 2 juin: Autour des légations se forment se forment de faible garnisons pour établir un périmètre de sécurité.
  • 7 juin: Les ministres des légations décident de se consulter et d'unir leurs forces, alors que les Boxers se réunissent par centaine en s'enivrant de slogans et de discours haineux contre les « diables étrangers ». Ils commencent la 'chasse' aux chrétiens, obligés de se réunir dans la légation anglaise, se trouvant au milieu de la mini cité.
  • 10 juin: L'impératrice licencie en masse les soldats de l'armée régulière pour qu'ils puissent se joindre aux Boxers. Les chinois provoquent désormais les européens en les insultant.

Le ministre japonais Sugiyama se fait massacrer par la population en voulant accueillir un convoi officiel. Les négociation avec le ministère des affaires étrangères chinois est désormais impossible, surtout après la nomination de l'ultra conservateur Touan. Personnage ne croyant qu'en la bravoure et soutenu par les Boxers.

  • 17 juin: Déjà attaqués par les Boxers, les soldats européens sont désormais attaqués par les militaires de l'armée régulière chinoise.
  • 20 juin: Le baron von Ketteler est assassiné en voulant apporté un message à la Cité Interdite.
  • 21 juin: Désormais, c'est le guerre, les ministres européens donnent l'ordre de tirer sur tout ce qui bougent.
  • 22 juin: Pour plus de cohérence dans la défense le ministre anglais McDonald est nommé commandant en chef de la défense des légations. Un groupe de marins français est désigné pour défendre les premières lignes des légations.
  • 2 juillet 1900: Pékin subit une pluie torrentielle.
  • 14 juillet: Le ministre des affaires étrangères chinois envoie un ultimatum aux ministres européens, leur demandant de partir. C'est un refus catégorique car la situation est beaucoup trop dangereuse.
  • 17 juillet: Trève entre les militaires des puissances et l'armée régulière chinoise. Les Boxers attaquent toujours.
  • 20 juillet: Journée la calme du siège, presqu'aucun coup de feu n'est tiré.
  • 28 juillet: La trêve est rompue entre les européens et les réguliers.
  • 11 août: Les membres des légations aperçoivent des chinois réguliers fuirent l'arrivée des troupes de libération.
  • 13 août: McDonald écrit une lettre de menace au gouvernement chinois dans laquelle il affirme que les responsables seront punis sévèrement. Annonçant déjà les futures massacres perpétrés après la libération par les armées alliées.
  • 14 août: En pleine nuit, les assiégés sont réveillés et peuvent apercevoir les lumières des canons attaquant la muraille de la ville.
Une compagnie de Boxers à Tianjin
Une compagnie de Boxers à Tianjin

[modifier] Les 55 jours de Pékin, l'alliance anti-boxers et la vengeance des huit puissances

Le conflit entre la cour impériale et les puissances étrangères est désormais ouvert. Un corps expéditionnaire de près de 20 000 hommes est monté pour aller secourir les délégations assiégées. Formé de troupes issues de huit nations (Allemagne, Autriche-Hongrie, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie), il atteint bientôt 45 000 hommes sous le commandement de Lord Seymour (la "colonne Seymour"). Après la prise de Tianjin le 14 juillet, Pékin tombe le 14 août : les délégations sont libérées après l'épisode dit des 55 jours de Pékin.

Après la libération des légations, les militaires, les colons, aveuglés par la présence de corps mutilés, empaillés, de têtes placées en pyramide, et les innombrables cadavres de chinois chrétiens souillant les eaux des puits, et en état de décompositions dans les fossés, commettent les pires atrocités. Ils tuent les personnes accusées d'être Boxers par millier, ils pillent, violent, et se font photographier sur le trône impérial. Un mois après la chute de la capitale impériale, l'effectif allié atteint les 100 000 hommes, dont 15 000 français et 18 000 allemands. Le comte allemand Alfred von Waldersee prend la direction des opérations à la mi-octobre, et organisera plusieurs opérations de « nettoyage » dans la région au cours des mois suivants. D’octobre 1900 au printemps 1901, les troupes allemandes montent plusieurs dizaines d’expéditions punitives dans l’arrière-pays durant lesquelles une violence exemplaire et unique par son ampleur se déploie. Assassinats, viols, pillages, destructions de biens frappent sans discrimination de statut, de sexe ou d'âge. Cette terreur commanditée par l’empereur Guillaume II lui-même a pour but ouvertement revendiqué d’imposer le respect aux Chinois et de prévenir toutes autres révoltes.

Les conséquences de ce drame sur la Chine peuvent être présentées comme l'agonie d'un vieux monde. Toute la population a soutenu ce mouvement, et lorsque l'impératrice douairière fuit son refuge de la cité interdite, elle garde toujours la faveur populaire. En fait, elle fuit en s'habillant en paysanne, suivi de ses sujets dans trois chariots, en devant traverser la « porte de la victoire ».[réf. nécessaire] Elle se réfugie à Sianfu, la capitale du Shensi, le 28 octobre 1900. Sous la pression l'impératrice douairière décide de renoncer au trône, et les puissances étrangères proposent un protocole de paix humiliant, le 24 décembre 1900. L'article 1 impose l'érection d'un monument à la mémoire du baron von Ketteler. L'article 10 stipule la peine de mort pour l'éventuel créateur d'une société xénophobe. Les autres articles imposent des accords commerciaux, la condamnation à mort de tout les Boxers, la modification du cérémonial d'accueil des étrangers, ou la suppression de toutes places fortifiées pouvant nuire à la communication entre Pékin et les côtes.[réf. nécessaire] Ce traité de paix est signé à Pékin le 7 septembre 1901.


Les signatures sur le Protocole des Boxers
Les signatures sur le Protocole des Boxers

[modifier] Épilogue

Près de 30 000 chinois chrétiens furent assassinés, la révolte des Boxers a coûté aussi la vie à 64 militaires sur 461, et a fait 133 blessés, soit en tout 43% d'hommes mis hors de combat. Les civils perdent 16 des leurs et compte un nombre de 28 blessés. La colonne Seymour a perdu 70 hommes sur 2084. Des milliers de Boxers furent décapités. L'empire sortit du conflit à genoux, humilié et mis de facto sous tutelle étrangère (les postes étaient par exemple placées sous le contrôle de fonctionnaires français, les douanes sous celui des britanniques). Cette défaite contribuera par ailleurs à renforcer le sentiment pro-républicain au sein de la population, qui aboutira dix ans plus tard à la chute de la dynastie Qing et à la proclamation de la République de Chine.

L'impératrice retourne dans sa capitale le 3 janvier 1902. Il faut aussi préciser que l'impératrice ouvre la voie à de nombreuses réformes pour « restaurer la puissance de notre pays », mais insulte de traîtres le réformiste Kang Youwei. En 1906, par exemple une armée nouvelle est crée, avec des armes modernes, qui compte quelques années plus tard 36 divisions et plus de 450 milles membres. Après 1900, certains traits de la société conservatrice sont supprimés comme le bandage des pieds. La société chinoise, grâce au stimulus apporté par les puissances étrangères, se dirige tout droit vers sa future révolution. La révolte des Boxers marque ainsi la victoire du modernisme contre le conservatisme représenté par les Boxers, et le pouvoir impérial. Le pays resta occupé et dut payer des réparations jusqu'au début des années 1930. La Russie augmenta son emprise sur les territoires du nord-est mandchou, jusqu'à la conflagration de 1905 contre le Japon.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean Mabire, L'été rouge de Pékin, La révolte des Boxeurs récit, édition du ROCHER, Paris, 2006.
  • Fairbank John K,La grande révolution chinoise, 1800-1989, édition Champ Flammarion, 1986.
  • Alain Roux, La Chine au XXème siècle, édition Campus, Histoire.
  • Sous la direction de Marie-Claire Bergire, Lucien Bianco, et Jürgen Domes, La Chine au XXème siècle, d'une révolution à l'autre, 1895-1949, édition Fayard.
  • Jacques WEBER, La France en Chine (1843-1943), numéro XXIV d’Enquêtes et Documents, Ouest-Éditions, juin 1997.