Pan (mythologie)

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Haut-relief de Pan, Palais Neuf (Rome)
Haut-relief de Pan, Palais Neuf (Rome)

Personnage de la mythologie grecque, Pan (en grec ancien Πάν / Pán, « tout ») est le dieu de la totalité, de la Nature tout entière. Il est souvent identifié à Phanès ou Protogonos. Au cœur de la tradition orphique, il en est le dieu unique.

Sommaire

[modifier] Mythe

Pan est le protecteur des bergers et des troupeaux (représentant symboliquement la Nature). Il est généralement représenté avec des pieds de bouc et des cornes contrairement aux satyres (hommes chevaux) avec lesquels il est souvent confondu: en effet eux sont représentés de manière plus humaine. Ils sont identifiables par leur barbe et leurs cheveux hirsutes, des oreilles pointues d'équidés, une longue queue chevaline et leur sexe est généralement en érection...attributs que le temps humanisera.

L’Hymne homérique qui lui est consacré le nomme fils d'Hermès et d'une nymphe, fille de Dryops. Il naît ainsi sur le mont Cyllène, en Arcadie. Devant son apparence monstrueuse, sa mère s'enfuit, mais le père porte son fils sur l'Olympe, où tous les dieux se réjouissent de le voir. Selon l'auteur, ce serait l'origine de son nom. Selon d'autres légendes, il passait pour le fils de Zeus et de Callisto ou de Zeus et de la nymphe Thymbris, ou encore de Zeus et d'Hybris, la déesse de la Démesure. Enfin, suivant des récits postérieurs à l'Odyssée, Pan est plutôt considéré comme le fils d'Hermès par Pénélope qu'Ulysse aurait répudiée en raison de son infidélité, ou bien comme celui qu'elle conçut après avoir cédé successivement à ses cent-huit prétendants[1]. Pour concilier ces différentes variantes, Nonnos de Panopolis imagina l'existence d'une quinzaine de Pan différents, les uns issus du Pan primordial, alors considéré comme le fils de la nymphe-chèvre Amalthée et le frère de lait de Zeus, les autres nés d'Hermès par les nymphes Sosé et Pénélope[2].

Selon Ovide (Métamorphoses, XI), Pan défie Apollon dans un concours musical jugé par Tmolos, roi lydien, finalement remporté par le dieu lui-même (le concours, avec notamment la présence de Midas, peut être rapproché de celui qui oppose Apollon et Marsyas).

Pan est présenté comme le dieu de la foule, et notamment de la foule hystérique, en raison de la capacité qui lui était attribuée de faire perdre son humanité à l'individu paniqué, et de déchirer, démembrer, éparpiller son idole. C'est l'origine du mot « panique », manifestation humaine de la colère de Pan.

Si l'on attribue à Pan des comportements peu bienveillants, il faut faire abstraction des attentions qu'il portait aux bergers et à leurs troupeaux dont il était naturellement le protecteur.

Le christianisme s'inspira sans doute de l'apparence de ce dieu très populaire, et le « diabolisa » pour lutter contre le paganisme et toute autre tradition religieuse qui résistait à son implantation.

[modifier] Amours

  • La nymphe Syrinx qui se transforma en roseaux pour échapper à son désir. Comme le vent de son souffle faisait gémir les roseaux, en hommage, Pan confectionna un instrument de musique auquel il donna le nom de syrinx, connu sous celui de flûte de pan.
  • La nymphe Écho dont la voix merveilleuse rendait tout homme amoureux. Pan la rattrapa et l'éparpilla sur toute la Terre. Il n'en reste que l'écho, pâle imitation et une fille, Lynx, qu'Héra, pour la punir d'avoir favorisé les amours de Zeus avec Io, métamorphosa en statue de pierre ou en un oiseau utilisé dans les conjurations amoureuses, le torcol[3].
  • Le berger de Sicile Daphnis, amant de Pan.
  • Séléné (personnification de la Lune), qui se laissa séduire en acceptant un troupeau de bœufs blancs.
  • La nymphe Euphéné, qui lui donne un fils, Crotos, devenu la constellation du sagittaire.

Ainsi, Syrinx pourchassée par envie s'échappa et fut rassemblée post mortem (et ainsi rattrapée), alors qu'Écho pourchassée par jalousie fut rattrapée puis éparpillée dans la mort (et ainsi disparut). Le mythe de Pan concentre toute la dualité de l'imitation : désir/jalousie, rassembler/éparpiller, présence/absence.

[modifier] Épithètes, attributs et sanctuaire

  • Ses attributs : la flûte de pan, les cornes, les pattes de bouc

[modifier] Notes

  1. Sources diverses : Servius, Pausanias, Tzetzès à Lycophron, etc.
  2. Catalogue de l'armée divine de Dionysos au chant XIV des Dionysiaques
  3. Souda ; scholiastes de Théocrite et de Pindare, IV, 56.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) Catherine Johns, Sex or Symbol, Erotic Images of Greece and Rome, Londres, 1983.

[modifier] Lien externe

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