Hymnes homériques

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Les Hymnes homériques sont une collection de trente-quatre (ou trente-deux, suivant les décomptes) courts poèmes épiques. Aujourd'hui, on estime que le plus vieux des hymnes, celui à Déméter, remonte à l'époque d'Hésiode. Chacun des hymnes est dédié à un dieu, et est destiné à être chanté par l'aède en guise de prélude ou proème (du grec ancien προοίμιον / prooímion), avant de passer à une œuvre plus longue. Les Hymnes homériques varient par leur sujet, leur taille ( de cinq à cinq cent cinquante vers ), leur époque de rédaction ( entre le VIIe S. av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère ) : rien de plus disparate, de plus incertain, donc, que cette compilation de poèmes. L'épithète d'"homérique", qui leur est attribuée, n'est due qu'à leur mètre commun, l'hexamètre dactylique, vers de l'épopée. Parmi les facteurs d'homogénéité entre ces oeuvres, on trouve également des formules identiques, annonçant qu'un autre poème va suivre l'Hymne homérique : " ... Salut à toi, et je te chanterai dans un autre hymne". Les Hymnes les plus intéressants sont les pièces de quelque ampleur :

  • l'Hymne à Déméter raconte la fondation des Mystères d'Eleusis.
  • l'Hymne à Hermès est une merveille de parodie des épopées, dont le propos burlesque est de raconter les exploits qu'accomplit Hermès dans ses premières heures de vie.
  • l'Hymne à Apollon a pour objet l'établissement par le dieu de ses rites. Plus qu'aucun autre, il est littérature en mouvement, à travers les énumérations d'îles et de cités au fil desquelles Apollon étend son emprise sur tout le monde grec, instituant ici et là ses sanctuaires et ses Mystères.
  • l'Hymne à Aphrodite décrit Aphrodite victime de ses propres traits, succombant aux charmes d'Anchise.
  • l'Hymne à Dionysos est le récit de l'effroi qu'inspire le dieu à un équipage qu'il prend en otage et massacre.
  • l'Hymne à Pan brille par son style, très recherché et digne des plus fines subtilités de l'Alexandrinisme.
  • l'Hymne à Arès est moins homérique qu'orphique : il constitue une approche relativement révolutionnaire de concevoir le rapport des hommes aux dieux, puisque le dieu des carnages y est invoqué pour empêcher les carnages : on prie le dieu de préserver le croyant de ses attributs, au lieu de lui demander d'en participer. De fait, cet Hymne est très tardif.
  • les hymnes au Soleil et à la Lune sont remarquables par leur symétrie, et le fonds astrologique auquel ils renvoient.
  1. À Dionysos
  2. À Déméter (voir Hymne homérique à Déméter)
  3. À Hermès
  4. À Aphrodite
  5. À Aphrodite
  6. À Dionysos
  7. À Arès
  8. À Artémis
  9. À Aphrodite
  10. À Athéna
  11. À Héra
  12. À Déméter
  13. À la Mère des dieux (Rhéa/Cybèle)
  14. À Héraclès au cœur de lion
  15. À Asclépios
  16. Aux Dioscures
  17. À Hermès
  18. À Pan
  19. À Héphaïstos
  20. À Apollon
  21. À Poséidon
  22. Au tout-puissant fils de Cronos (Zeus)
  23. À Hestia
  24. Aux Muses et à Apollon
  25. À Dionysos
  26. À Artémis
  27. À Athena
  28. À Hestia
  29. À la Terre, mère de tout (Gaïa)
  30. À Hélios
  31. À Séléné
  32. Aux Dioscures

Les Hymnes homériques restent une oeuvre mal connue, que la critique a souvent considérée comme faisant partie de la troupe obscure des minora, utilisée la plupart du temps comme faire-valoir à des oeuvres majeures, telles que les Hymnes orphiques, l'épopée homérique, les oeuvres d'Hésiode ou de Callimaque. Ils mériteraient pourtant qu'on s'y attarde, pour leur caractère de chimére littéraire, et pour leurs propres qualités. Les commentaires de Roland Barthes sur le proème ( in l'Aventure sémiologique) permettent d'en guider une approche générique très riche.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Éditions de l'œuvre en français

  • Consulter la liste des éditions de cette œuvre liste des éditions.
  • Pour une approche universitaire, l'édition la plus complète, la mieux renseignée - bien que parfois mettant de côté des recensions intéressantes - est celle, anglaise, de Allen et Sikes, revue par Halliday : Homeric hymns, Oxford. Elle est très difficile à acquérir, seules les bibliothèques universitaires en possèdent des exemplaires. Elle n'est pas traduite. Les autres éditions, d'Humbert aux Belles Lettres, ou de Canfora (Inni omerici), lui sont redevables d'à peu près tout.
  • Noter que Emile Benveniste revient sur certaines traductions des les différentes éditions, notamment pour des termes tels que hieros et agnos, dont il précise les enjeux dans les articles homonymes du Vocabulaire des Institutions européennes.

[modifier] Éditions anciennes

  • En 1806, le philologue allemand Gottfried Hermann publia une édition des Hymnes.
  • Homeri Odyssea et Carmina Minora, ex recensione F. A. Wolfii, Hilpertohusae et Novi Yorici sumptibus et typis Instituti Bibliographici, 1830. Edition unilingue, intéressante pour ses lectures non reprises par Allen et Sikes.