Norbert Glanzberg

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Norbert Glanzberg est un compositeur de musique de films né en 1910, et décédé en 2001.

[modifier] Biographie

Norbert Glanzberg naît le 12 octobre à Rohatyn en Galicie dans la double monarchie royale et impériale d'Autriche - Hongrie. En 1911, sa famille émigre vers Würzburg en Bavière, où Norbert reçoit de sa mère son premier Harmonica (1913), lequel suscita la question : "pourquoi la musique rit, pourquoi la musique pleure?". Il entre au Conservatoire de Würzburg en 1922, déjà passionné, il sera engagé comme chef de chœur et assistant du chef d'orchestre d'Aix-la-Chapelle dès 1929 ; rencontre de Béla Bartók et Alban Berg.

En 1930, il est engagé comme compositeur par la Ufa, écrit sa première musique de film pour Billy Wilder et la deuxième pour Max Ophüls. Mais pendant la guerre, le régime fasciste fait rage en Allemagne et, en 1933, Goebbels désigne Glanzberg dans le journal du NSDAP - "Der Angriff" comme artiste juif dégénéré. Norbert s'exile à Paris.

A Paris en 1936, il rencontre un autre exilé : Django Reinhardt (jazz manouche). Norbert joue alors dans les bals musettes. En 1938, il fait la connaissance de Lys Gauty et lui écrit "Le bonheur est entré dans mon cœur" (Das Glück ist in mein Herz getreten). Norbert devient accompagnateur musical de chanteurs lors de présentation de collections de mode.

En 1939, le réfugié polonais Glanzberg est incorporé dans l'armée polonaise, stationnée en Angleterre. En 1940, Norbert est démobilisé de l'armée et revient dans le sud de la France en "zone non occupée"; il fait la connaissance de l'impressionnant Marouani qui l'engage pour les tournées de Tino Rossi et d'Édith Piaf. Pourtant en 1942, après avoir réussi à se soustraire aux rafles, il est cependant victime d'une dénonciation et jeté en prison pour 6 mois. La chanteuse Marie Bell organise sa fuite avec l'aide d'un gardien de la prison corse. Jusqu'en 1944, il est caché par Georges Auric et pour finir par le poète René Laporte à Antibes, où il fait des rencontres avec la résistance intellectuelle : Eluard, Prévert, Aragon, Elsa Triolet, Juillard. Il présente Maurice Chevalier à Juillard qui éditera après la guerre ses mémoires: "Ma route et mes chansons".

Enfin la libération! En 1945, Norbert est à nouveau libre. Il prit part à la libération de Maurice Chevalier, qui est détenu par le mouvement de résistance "Soleil", puis contribua à la défense de Mistinguett inquiétée par un tribunal d'épuration. Puis de 1946 à 1948, Norbert part en tournée avec Charles Trenet en Afrique (Amérique?) du sud, puis en tournée internationale avec Tino Rossi.

En 1948, Edith Piaf chante "Padam-Padam" qu'il a écrit avec Henri Contet; puis en 1952, Yves Montand sort "Moi j'm'en fous" et "Les grands boulevards". A partir de 1953, il compose nombre de musiques de film, notamment pour le film Michel Strogoff avec Curd Jürgens, puis en 1954, musique pour le film "La goualeuse". Piaf chante "Mon manège à moi". En 1955, il compose la musique pour le film "La sorcière" avec Marina Vlady, puis la musique pour le film "La mariée est trop belle" (1956) avec Brigitte Bardot. L'année 1959 voit la naissance de son fils, Serge.

A partir de 1962, jusqu'aux années 70, il compose encore pour Pétula Clark, Dalida et Mireille Mathieu. Il est une victime du rock'n roll, la période "yéyé" met une fin à sa carrière en tant que compositeur pour le Music-Hall. Mais en 1983, il fait un retour à la musique classique et s'attèle à la composition d'une suite de Lieders sur un recueil de poèmes écrits pendant la guerre par des prisonniers "La mort est un maître de l'Allemagne" ("...der Tod ist ein Meister aus Deutschland" étant le refrain du peut-être plus grand poème de Paul Celan, Fugue de la mort (Todesfuge)). Il mit en musique en deux cycles de chacun 10 œuvres des chansons berlinoises et des Lieders romantiques classiques. Puis toujours en classique, il composa en 1985 un concerto pour deux pianos inspiré des romans d'Isaac Bashevis Singer: "La Suite Yiddish".

Plus récemment, il est redécouvert en Autriche et interviewé par Astrid Freyeisen de la radio bavaroise. Il reprend donc la scène en 1998 et donne un concert à Würzburg avec Hanna Schygulla. En 1999 suivra l'enregistrement d'un chant de Noël lors d'un concert à la cathédrale de Würzburg. Puis c'est un vaste projet qui l'occupe en 2000, il travaille sur l'orchestration de la "Suite Yiddish" pour un orchestre symphonique. Création en mars par la Philharmonie de Lorraine sous la direction de Fred Chaslin. Le même concert eut lieu en juillet avec la Philharmonie de Jérusalem, puis en octobre par la Philharmonie de Würzburg.

[modifier] Compositions

  • Concerto pour deux pianos (1985)



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